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imiinBATiON
TOME XII
Septembre, Octobre, IVovembre, Décembre 1848 Janvier, Février
1849
A. LE CHEVALIER ET C '^ ÉDITEURS
60 , RUE RI C H E Ll E U
L'ILLUSTRATION,
Ab. pour Paris. 3 mois, 8 fr. — 6 mois, 16 fr. — Un an, 30 fr. Prix de chaque N", 7S c— La collection mensuelle, br., 2 fr. 7ô.
N» 288. VuL. Xll.
SAMEDI 2 SEPTEMBRE 1848. ui' nicliellrii, 60.
Ah
pourlesdép. — 3 mois, 9 fr. — 6 mois, 17 fr. — Un ai>,32fr pour l'c^tranger, — 10 fr. — 30 fr. — 40 fr.
SOMMAIRE
IliBfoirp de la semaine- Portrmi iic m BuirhoTi. — s<^ance dn 25
aorti 18tl8 — Coiirrlcpile l'arls. l'urlniil île l». CaïuttUiérc , Dislribii- litiH lit V r'V(ii»/'(n.<( .1- /'('(/ r- l'fj-iiD^ithn de lfi»8; D stnbiition de nouftc aux piiu-
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X. - Lrllrpsd'iin flânear. Vlll. liloNlovalaiiiiP, i'aiti.lp. Bijoux 1 •liiun'-ii imtwnnlell : l'trwurhen : Huile iz: Tn-iiuiieli : liliil .«i. ,rD|. i.M. II..11. iveriiiri' de la rli,i>^si> flt^iiiii- |
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Hipulp. — VraflPiiiliMl ra/.cisi», — BerzOliUB- |
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Histoire de la semaine.
Coite semaine tout entière a vécu sur le grand événement parlementaire qui a terminé la semaine précédente , et au récit pittoresque duquel Vlllustration consacre un article -■ipécial. Ici , clironologiste e\acl , reprenons les débats de I Assemblée où nous les avons précédemment laissés.
.\près ceux de ses travaux que nous avons mentionnés il y a nuit jours, l'.4ssemblée, qui avait ordonné une enquête sur les opérations électorales de l'Hérault , dont la nomina- tion de M. Laissac avait été le résultat , a entendu le rap- port que lui a fait sa commission , après envoi sur les lieux (l'une sous-commission qui avait procédé avec beaucoup d'activiléot desoin.Laconnnission, à l'unanimité, concluait a l'annulation de l'élection. L'Assemblée s'est montrée beaucoup moins unie dans sa décision , car les conclusions du rapport n'ont été adoptées qu'à une majorité relative de i 13 voix.
MM. les ministres se sont ensuite succédé à la tribune pour la présentation do mesures qui rivalisaient d'impor- tance. D'abord , M. le ministre de l'intérieur a présenté d'urgence un projet de décret pour rétablir, au profit du budget de la ville de Paris, le droit d'octroi sur la viande de boucherie, qu'avait supprimé brusquement, avec un consi- dérant déclamatoire , un de ces innombrables décrets du gouvernement provisoire, <|iii («lursiiivait, |)liis IVffrl i]ii il ne se préoccupait des résultais. Les irsullats de sa iiicsiiri' étaient, un profit insignifiant pour le consommateur qui cnii- tinuait ii payer la viande il peu prés comme par le passé, un déficit de cinq millions dans la caisse de la ville, la dimi- nution de son crédit avec ses ressources, et par conséquent l'impossibilité pour elle d'emprunter, d'entreprendre de grands travaux et de venir l'hiver au secours de la popula- tion nécessiteuse , si des ministres plus prévoyants ne se fussent hâtés de parer au mal. — M. le ministre des finan- ces est venu donner lectun^ du pi'ojel de décret qu'il s'était engagé ii produire, en icliranl la lui sur les créances hypo- thécaires, et qui a pinirliul ircUihlirun impôt desoixanle mil-
lions sur If 18i!l, impôt inlruduil p: nistre de la niarinr a pn qu'une indemnitiMlr qu, aux anciens prnpiiclain de l'émancipation l) api
spéce pour l'année ilion. — M. le mi-
lle II ,li. rep
;i Sun tour, un |irojet pour i;l-ili\ millions soit accordé • l.ives aux colonies ii rai.sun ijjet, l'indemnité serait ])ar-
tagée en dix annuités dont la première seulement , formant une somme de douze millions, serait payée dans les années 1848 et 1849.
Puis est venu le vote d'un décret éle\ant le chiffre des primes pour l'exportation des iimrui's de pèche française Cette pèche est une branche lonsiilérable de notre coni- nierce maritime. Elle emploie pies ilo 400 liàlimeiits jau-
geant près de 30,000 tonneaux et occiqiant l!i.000 marins environ. — Ensuite a été volée l'aiitorisiliiiii iliin i^uprunl de vingl-eiiiq millions pour l;i \ illcdr l>,iris —En lin est m- nue la réforme piisinle (le -!■ nippcllr. el immis ;i\"ns ru occasion de leilireihinsrrllr rniillc, qu m l.Si.'i la clnuiiliiv des di'pnir'S, sni.-r il uni- pi.i|His:tMiii auiiil pour base k syslèinrilr l;ii,i\c iinh|iir >■■ il i\ isa au moment dii voto en dru\ p;ii lll s v'j,:i\i-. 17(1 piMir il 170 contre). Personne au- jourd liui , uxcrpic Jl. D^sliingrais , n'a soutenu la taxe progressive et n'a voté pour elle. Los calculs de la commis- sion de 1844, basés sur des documents officiels, ont on effet établi :
" Qu'il n'y a qu'uni' différence d'environ Fj centimes entre la dépense (icca.-iiirinre par la lettre qui |)arcourt la plus grande dislaiii-e cl la (|i''p('iise occasionnée par celle qui par- court la distance la pluscourle: la surtaxe grevant la prc-
niiiT.^ ne d'vniildonc pas dépasser cette faillie diUérence Ce|iendanl la lettre qui ne ]iarcourl (pie iO kilnmelres . et qui rm'itr environ 10 centiiiirsilr Irai:., .U(|uill(' une taxe de il)rriitÎ!iii"s:elle paye par ruiisn|u,'iii m, iiii|'ni delOcen- liiiirs Tandis, au contraire, qiir la Irllii- qui parcourt la distance la plus longue et qui coûte enxiron l'i centimes de frais paye une taxe de 1 franc 20 centimes, ou 1 franc 3 centimes d'impôt; c'est-à-dire un impôt onze fois plus fort que la preitiiére ~
Le ili'liat il anjiiurd'hui S3 trouvait éclairé et épuisé d'a- vaniv pai liiiii .V qui avait été précédemment dit et publié: aussi 11 a-l-il .ipporté aucune lumière nouvelle et n'a-t-il offert qu'un médiocre intérêt. Le décret ne s?ra applicable qu'à partir du 1" janvier 1849. Le chiffre de la ta>e uniiiue est de 20 centimes. Le poids de la lettre ordinaire esl de 7 gramines et demi.
.M. Bauclcirt, r.-qiporleur Je la commission d'emiucte.
L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVFRSLL.
C/csl, iipiês ccttiî suiU' ili' lni\iui\ f]iir I A--i'niblw, ;i cii- liHiit! la discussion sur \c ni|i|jnrl de M l!iiiiilhirt. au nom (1(3 la commission drnqiKMc des (M'iiiiociiN d(! mai et. de juin i;\-^-;cMilil('r('Uiil c.invo.iiir,. ,i ini.licl ,i\anl riicurc
niilh|(hf Ir- lv|iiVMiiI;ilil, rhlhlil .1 Iriii |,n-lr l.c pulllic
cl \r- |,ri\ili-jh- (Ir-, lui - M-,-i\.'i- ;i\;iirii| ,'.|i'. cnciilX'
|,lil- |,iviii;.Mnviii,.,,l r\,,rl^ \ > ;ilil .hi.c..r(lcr l;i |i,irol(.inl\ ,,|Mh.|ll- k|.M-hlrMl, M \l;.ll,i>l ,1 lllMlc I A>M 'l. 1 1 .1. r , |iMr
,|ii,'l.|ih'- liiri, -ciiti-. ,i ^;nilri le ciliii,. cl l;i di;..ml('
<1 iicr:--;iic - ^Lin. une 1 1 l-CH- loii lie (elle lijliiic Cei ;i|,- |1CI il (''.II' |Jie-i]lie L'eiUT.lleillClLL (■llteilllll . l't, SU ul (|1I('I(|U('S
]nl(MTU|ilMHi- ileel hiiics (111 (1(! iiiauvais ^'oiU, aucun in-
ciilcnl ririvlhilile ii i-i M'iiu ji'tcr dans \c déUuL la violence
Le (li'lial si'st ouvert par les questions de détail. Il n'a olîciL |in'S(|ue aucun intiTtH. Le seul incident curieux est celui (|ui s'est (ilevé entre MM, Portails cl Landrin d'une |iarl et MM. Arago et l,c(liii-l{(>llin. Uo chaleureuses pa- roles de M. Landrin, un iirand accent d'honnêteté et de sin- c(!'rili' lui ont valu de vils a|i|ilaudissements.
Celte partie (In (l(''li;U, l'enn(''e , la parole a été donnée à M Ledrii-Knllin .S(i[i diseonissecomposait de deux parties: la première n'était i;iiere(pi une re|ir(iduction pins étudii'-e. I liais aussi moins entrai liante p;irce (pi Clic l'-tait nKtin.^spen- lanee. de la irpdn.se immi''(liale iinil a\;iil. I.iile i|iiirize |iiiirs auparavant après la lecliirc liii rapport de .\L liaiicliart l.a seconde partie était un pnii.'i;nnnie .senii-socialiste , seiiii- (•iniiniiinisle (pii a en peu de Micces dans I .Vs.^emlilce et (|iii ne nous parait pas plus piii|iii' a r.i>-.iirer les intcr(''ts ipia attirer à lui les novateurs ( c-i mi |ii-ie milieu |ieu si''(lui- sant et peu pratique. Foi l min-ii' iii\ei. I .iiineiine oppo- sition, ce discours, du nmiii- 1! ele iiHiileie .M Ledril-Kol- liii , en lioininedc cieiii-, ,i\,iil co!ii|ni-,|ii il iie(le\,nl pas,
1 rhisiili>r:i(iiiiiiilese^iiiili|Mlliie, ;t|.ii-,|ii il nCLiil pas,
lui, inculpe, a^L'iiner la silu.ilion de deux colle;jiies ipn
l'étaient, en j(\lant une irrilati i,iL:eiiM' (I,mi>, le (lelml
A M, Lcdru-Uollin a succède .M l.oiii> HLine Lu pivniiere partie de son dùscours a tenu I A>>eiiililee iciinie |ll^(|ll a lires de six heures. Une suspension d une heure etdeniie a été pr(inonc(''e |iar .M, .Marrast, X sept heures et demie les repn'.senlanls étaient de noiiNcau à leurs hancs et M. Louis lilanc a la triliune. — Kst \eiiii cnsiiileM Cinissidiére, qui a lu un discours fort liiiii;, lueii (|ii il ml i i n devoir l'abré- ger en passant un certain lumiliiv de leinllels
A la suite de cedernierdi^i iiiii>, .M le président a donné lectiii(> d un iVvpiisitoiic de .\L le procureur L'énéral pr(''S la Cour d'appel de Paris, lenilaot a olileiiir raiiliiiisation de |i(iui>uivic.M.M. lilancetCaii.s-idieic .\ piirlirdc ce uioiuent le dchat , jusi|ue-la i,'rave et inipo-.mi -,iii> doute, s'est as- somliri. Le chef du pouvoirexeciilil i-i moule a la tribune a une heure du malin pour soiileiiii' celle diiiiande, et le
ministre d,' l,i pi~liee p • i-eeliimei liirL'enee .\pics un
(l(''liat prololIL'e'l iir-eliee;i eh' deehiive p.ir V.I:î\oi\coiiIic "27-2 Alois s. si oiueil lu ili>eii«-i"n, M liac a parlé a\ec
plu- d ,diond,Mi.v ,| le -eriMliilileeii l'avour de M. Louis
Ifl.inc l,;i dcm.indi' d iiiiton-iil le poursuites contre ce
repnsenliiiil , a I oeejMoii d' 1; iiliit du L'i mai , a été
accueillie par VMi bilhUs blancs eoiilre ±'i2 billets bleus, M. Flocon a trouvé en faveurde .M C,aii>.-iiliere (pielipies phrases do cœur qui ont \iveiiieiil cimi I \^-,'iiililee, i77 voix se sont prononcées pniir iiiiloii>er le pioenreur i;rnr- ral a poursuivre cerepre>"iil:tnl (|n;int ,i I ,i lien lui dn I '1111(0; :2I1S ont refusé cette iiutoi i>.iIimii .\1iii> pour hiticiilal d(( juin l'autorisation de poursuivre i\l Caussidiere a été re- riisee pari.^)8 représentants; 251 seulement ont été d'avis de l'accorder,
A six heilnsdil malin , le samedi, le piésidcnt (l(''cl,ir;iil
'Pieles en on-, ,,\,,ieiil , pin- encore ,|nr ., dniVv >,,n>
exemple, conlnbuc ,1 rendre -1 leli-iinle ei -i pénible.
Lundi un di'cret sur I cleclioii de- |n;_-e- 1 nn-ulaircs a été \ote par rAssembli'v II allribiie le deoil cleeloralcn même Icinp- (|iie IY'Il;:ilidile ;i tous les comniel (;,iiils [iiilent('>s (le- |iiii- cim| ,111- el don ne die. de|iius deux ans au luoinsdans
le ii—nii d l.niLil In meideiil curieux a manpié la lin
de cette se.iucc. .M le nnni-liv de riiiteneiir avait cru de- voir donnera la Iribune i|iiel(|iie> explications ipii eussent peut-être été mieux plac(''e>, -dus lonne de note, dmis le Moniteur, sur les pn''caiilioiis (pic le i;oii\crneiiieiil a\ail prises pour ipie des délournements de papiers commis aux Tuileries après la lévoliiliou de février, ne pussent pas élre renouvclf's aujourd luii. Il allait ipiitlerla tribune, lorsipie M Laussedal lui a demandé de sa |.l,ieesi le couvi-rneineiil était pour (picl.pie chose dans la piibli, alioii de la l{rnir rrlrosi>erlhu\ .Sur la réponse néuatuc de .\1 .Scnard , une autre \(iix de la M(intai;ne a exprimé le mimi ipie la Rrriic rrliiispcrlifr fut suspendue. M, Taschereau est miuilé il la Inliuue pourconlirnier le dire de M. Sénard et dc-ap-r éga- lement la responsabilité de ladminisl ration antérieure ('. Cst sous lei;(iu\eriieiiicnl provisoire ipie la llrriir rétrospective a eu communication, non pas des papiers dont piiihiil M. Sénard , mais de- deux iioilefenilles déposes au paripiet de M. le procureur uenei.il 1,11c s'est tron\ee eealement, au 21 février, en |in-.e--i(ni de> papiers compos.mt le ca- binet du secrétaire d un ain icii minislrc du ;;ou\eriieioent (leiuillcl (-.(Si a ces deux sources (pi'ellc a pui>é Klle iiu- prune intc-ralement toutes les pièces trouvées dans les deux poitchaiillis s.ins choix aucun, .sans le moindre letranche- ment, sans nulle exception: elle inipriiue, d'un autrii coté, tout ce qu'avait recueilli de curieux M, (ienie. .Si ces docu- ments et ce> cmiosilcs ne compromettent pas les liomnics ipiela Monla-neMindraitvoircompromis, el s ils uni dévoilé M lilan.|ui ci i|iicl(pies-uns(les anciens correspondants oli- siMpiieiixile M (lui/ot et de M (ieiiie, aujourd'hui Monta- gnards il tous crins . en vérité M Taschereau n'en peut mais. Que M, Laussedat s'en prenne il ceux qui ont eu la maladresse d'écrire el non à celui qui a le courage d'ini- priincr.
Mardi a été lu le projet revise de la ( oii-^liliilion. Non.-, aurons a en rendre compte la .scnidiie |.iin li.iinc, (|uand le ra|ip(irt aura été distribué, et (piaiid (le|,i l.i di-cu.ssion su trouvera commencc'H!. — Apres celle leiime \1 Laii-scilat, poursuivant sa canipagno de la \eilli ,1 |Mo|i,,.e la Im ma- lion par l'Assembh'M; dune caimiii--Miii ili,ii_-ee d iii.enio rier et de publier, .s'il y a heu, le- papici= de.-. Tuileries
Il a dein:iiiile I invemc i|ni a ele ie| ssi'œ. Sa proposition
a ele ivn\o;,ee ,in\ lime,in\ . |m ,i i n on I .1 sO prOnOncer SUr la ipie-lioii de -.iMiir M 1 .\>-emlilee doit OU non prendre en con.sideration cetle eolleeliou diine autrearnioire de fer. Que M. Laussedal prenne liiiMi garde de ne trouver la en- core ([ue des aiitdgraplies de ses amis!
La commi.ssion d'enipiêtc, cpii a fait imprimer ii la suite du Happorl de M, Bauchart trois volumes de pièces justili- catives, n'a pas voulu, pour abn'.ger, grossir ce rctueil de la correS|ioiidance des deleLou-s de l.i Commi^-iiiu des clubs dans les dépailemeiiL-, a\ei le pic-uleni de . elle (!oinmis- sion, le sieur l.oiiL'e| I (Jiiali-e-Miii:l-M\ do— lers. ,se rap- portant ,iu\ .pi.llie Miivl MX dep.nleinenl-, oui (■■l(■■d('■pll^(■•S aux arclll\eMle I A-enil.lee II- ividelliienl le- lell,c-de, CCS lnl"loliliai|-e> dcinoenalc- .Non, iiell ne pelll ivndre le SU le, lorlliograplie. la logapie, lcs>ciitinierits de ns epislo- l,iiivs di. la M'ille (In eiml iè\er! Il serait a jamais icL'ret- table pour Ihistoire de notre temps el pour l'enseignement des Lmigepied liilurs ipie cetle coricspoiidancc ne lïit jias iiiiprmice II \ a parlieiihcrenienl de- lellre- d un citoxcn loiy-d'Aiiioiii-, en\o\('' dans l';iirc-(i l.nir, (pril tant il l'ont prix arracher a l'oubli. Quand on a lu ces epitres, (piand on voit il quels hommes notre pauvre France s'est trouvée livrée, on peut se dire :
Nous l'avons, en dormant, madame, échoppé belle 1
Le,s journaux et les correspondances de l'étranger n'ont rien apporté de bien nouveau dans la situalion des afl':iires eiiro|H''eiiiies l.llaliec-l a^ali'c de haile- m, rie- de inniive- liienlM'onlnaires, en alleniianl I elTet de- iie;joei,il mn- pour- suiMcsparla Fraïuat et rAiiglelcric Ces iiegoci, liions ne paraissent piis jusipiici avoir inllue sur la e Iiiile des Au- trichiens, ijui est toujours la conduite d'un vainipiciir, cl d'un \ainiiiieiir irrité dans un pays conquis. Cependant Vienne la i a|iiiale de l'Autriche, est livrée au désordre de
Ile- liriiii> d intervention armée courent en ce moment ii Paris. On annonce qu'une nouvelle division , qui doit faire partie de rarniée des Alpes, se forme actuellement il Dijon.
Lord llardinge, commandant en chef des forces réunies en Irlande, e-i de retour en Angleterre, sa |iii-eiii c n étant
plusjugec nece-Mllle daUS les provinces irl:illil,ll-e-
Les joli ma 11 \ belges ont annoncé l'an iMeen liclgiqiiede .M Louis lilanc; il aurait été arrêté |iendaiit ipielques heu- res, r.iiile de passe-port, puis remis en liberté par ordre du f^oiiM'inemcnt : M. Louis Blanc aurait annoncé rioleulion de .se rendre en Angleterre; réalisant ainsi une prédiction de V Illustration, impriméB quelques jours après la révolu- tion de février
On assure que M. Caussidiere a ('gaiement passé il Gand la nuit de dimanche ii jeudi.
■iii Heaiice du S 5 août.
Mémorable séance! D'autres la jugeront; nous nous con- tenions de la peindre.
On -axail, dès le début, (pie le eoiuenieincnl et le pn''-
-iilenl de 1 \-. milice (■■laienl d .lecord | ■ e|iiii-' r l;i dis-
( II--1..1 1 d une haleine, dii.-s ail lis i,'|iiv-,ail,iiil- rester
sur leurs sièges jiisipi'a niinuit : mais on el.iit bien loin de ]in'Miir (|iie cetle séance vraimeni re\ohili(inniiire durerait dix-huit heures cl (judo en sortirait au grand jour, a|ires toute une nuit d incidents, de luttes fébriles et d'émotions dramatiques.
Dès le matin, des dispositions militaires extraordinaires sont prisî^s sur tous les points de, Paris l'ne léL'ion deiiarde
nationale, un reL'imeill de Iilmic el des delacliemelils de
toutes iiniics lien mail lmi lu-ini . >,i ii> -:' ni ici , aiiloiir du
palaisdela rcpre-enl.ili i.ilieiiale dont I ,i-peel exlcrieiir
lioirrcdii reste aiieiin (Ml aelele in„,lile La lonledescu- riiaix, solhcil.inla inaiii- |oiiile-, in,i i< iiiiirilemenl , rentrée, est seidemiail plus eoinp.iele ipie d li,iliiliidc I es blllcls(h'S Iriliiincs haiilcs el b.is-e- on! ele reelier, lus depuis huit jours avec un eiiipre-senieiil siii-iiliei-, cl Imn a\anl l'heure ■|ix(''e pour I ouxerliirc (le l.i sciiice Imile- le- places réser- vées au corps diploniatiipie, iiii con-eil d II, il, aux anciens pairs ou députes, aux journalisles .ms -i, noeiaplies et au |iiiblic sont envahies par une atlliience piodiuieuse d hom- mes niari|uants, pour la plupart, el de h'mmes, tilles ou mères de représenlanis parmi lesipiels on remaniue entre autres maihiine Ledru-Uollin, ainsi ipiela mère et les siriirs de l'ancien préh'l de police Caussidiere.
Le commencement de la séance justifie assez mal celle avide curiosité, .\ midi et demi le pr(''sident Marrast dé- clare lii discussion ouverte. Il recommande, dans ipiel(|ues paroles pleines de conv(Miance, l'alteulion. le rccueilleiiient cl le silence a .ses collègues. Mais, tout d'abord, une foule de (piestiiuis incidentes et personnelles S(iule\ees par di- verses deposi lions ou faits énonces dans les pièces d'cinpir'le, se produisent a la Irilnine, l'Assemblée avant décide (pie ces débats subsidiaires seraient ininiedialei'iienl Miles,
Voici en premier lieu M, Uicrosse (pii reproche ou a re- proché il MM. Cazy et ('.barras, l'un l'ex-minislrede la ma- rine, l'aulre sous-'.secrétaire d'Flal au département de la guerre, de n'avoir point été vêtir leur uniforme et faire battre le rappel au l."i mai, au lieu de rester sur leur banc de ministres en lialiit noir, en face de l'invasion Ces deux rcpirs'Utanls se defendenl euergiipiemeni d'un tel repro-
che ; ils allèguent surtout l'uuile du (duiniandcment alors confié il M. Courtais, eldansle(iuel, disent-ils, ils n'avaient point il s immiscer.
C'est ensuite M Ovra», un orateur ipii «était déjii fait
lenianpicr ihins 1 allaii'e du million pour le- eanipagnes. el
n,l |i,i- de peine ,, lepnil-el laceii-allon ipioli loi iuipUte d,non slIlM a I Ilolel^le-Ville liaibes el -e- adheicols .
tandis ipiil est allé le reprendre sur eux , avec .MM, 1 edru- Uollin et Lamartine, ce qui est un peudiherent .M Oyras a de la verve : mais il est un peu trop [ilaisiint, vu la nature du sujet. 11 se plaint qu'on 1 ait changé en route el s'écrie comme Sosie : « L'enquête a fait de moi un moi... qui n'est pas du tout moi ! «
Voici venir maintenant MM. Portails. Landrin et .\rago. qui se livrent un duel il trois il propos de ce que ce dernier ajipelle les conciliabules nocturnes du ministère de l'inté- rieur.
Signalons en passant une petite pantomime expressive de M. Marrast , lequel , en entendant parler de jeter I Assemblée par où vous savez, mesure narquoisement de l'oul la hau- U'or desdites fcniHres , situées il quelques trente pieds au- dessus du niveau du .sol.
Il lut un temps , el ce temps n'est pas loin , où la question était fort a Tordre du jour; où il n'était si mince candidat il un grade dans la garde nationale qui n'eut à s'expli- (pier sur le poinl de savoir ce ipie l'on devrait faire de
l'\-eiiililee-i elle ne Inariliail pa-illoil ( ' e.| ce (pii sem- blerait n-,illeidise\plicaliiiii-e, I L'ee-iailre MM l.edru-
KoUiu et Ar:ig(i, celui-ci tenant le pu. pu- de celui-là el l'ayant répété en y attachant plus d importance que de raison.
Autre combat à trois. — MM. Edgar Quinel et Baune prennent le citoyen Turck il partie pour certains cancans nieurliiers qu'il' aurait tenus sur leur compte. Le commé- rage, en ce qui louche M. Baune, est sanguinaire. Il s'agit de ([iiatre ou cinq cents têtes ii retrancher de l'Assemblée, à droite, il gauche, un pou partout. M. Baune se fàclie tout rouge : il y a de quoi. Nous tenons jusqu'il preuve con- traire ce ti"i lible exieiininateur pour incapable de charger sa couse leiiee piilil npie de lassassinat d'un insecte. M. Turck aura eei l.iiiieinent 111, il entendu.
Apres une iiielee assez confuse , il laquelle prennent suc- ccssivemenl part M.M Denjoy, Larabit , Alex. Martin , Bac. liaiichait, rapporteur de la commission , Pierre Lefranc et Jules Favrc, la série (les incidents pei'sonnels et acccs.soires est (lelinitiNcmcnt close, et M. Lcdru-RoUin a la parole |K)ur présenter sa jiisliticalion,
M. Leihu-Kollin n'est certainement pas un grand ora- teur, tant s'en faut, mais il a la fougue, l'action , le tempé- rament oratoires. Aoilii plusieurs fois depuis quelques se- maines qu'on lui fournit en l'amenant sur le terrain brûlant le la (leleiise pei-oiiiielle I oeea-ion d'un trés véritable siicecs lue arme ilelen-i\e ipu lin e-t familière . c'est , je ne (lirai |i:is 1 iiiNccIne, mais 1 all,n|iie Aujourd'huisurlout, il rciii|iloie avec élan , avec hardiesse, 11 ne daigne pas si- ilisenlper, — Ce ipi il a fait, dit-il, il la fait pour fonder et poiirsanvei' la Hcpiililhpie . ce que ses adversaires ne veu- lent pascompreiidic on ce ipi ils ne lui p irdonnent pas.
Il s'att,i(|iie a I op|Hi-iih)ii d\ ii;.-liipieile-,li\-huit années, lui reproche son iiideei-niii , s,i -lialeuie iiie-ipiineel sa sté- rilité d'idées. Il termine par i c lui leiix coup de boutoir con- tre le chef de 1 ancienne gain lie prc-idenl de la commission den(|iiêle. au milieu des .ipplaiidissenients du coté gauche de lAssemblée. Le cote droit attend, dit-on . une autre oc- casion pour rcndrejusticeà la fécondité d'idées de la Répu- bliipie rouge.
.M. Ledru-Rollin a été passionné el. .sinon mesuré, du moins sobre , ce dont il faut lui savoir gré. Il a tenu à peine une heure la tribune.
On n'en pmitdire autant ileM. Louis Blanc. Dans la pre- mière partie de son discours . ipii a dure plus de trois heu- res , il prend a tâche de jusiilier ses doctrines du Luxem- bourg, iviiudie l'organisation des mouvenienlsdes 1" mars et lu avril, et deliiiit , dans un langage fini remarquable assuréiiicnl , mais entaché de rhétorique, les trois dogmes . les trois svmboles du calechisnie républicain, ipii peut-être n'avaientquefaire encelle ihe-e I il.erle Igalité, Frater- nité, Cela estions, lent , de. i.im.iioii e .l.l.iie sur un Ion emphatiipie elsur un diap.i/oii tr..p el.'ve iiiii épuise l'ora- teur et l(> force a kmI.iiiici de lauditoire , déjii fatigue lui- même , une suspeii-ion .1' -e.ince,
1 adeuxiemepaitiede son discoui-s, quiouvrcii luiilheures la séance de nuit, (^sl inliniiuent supérieuri' il la première. Autant .M. Louis Blanc a été nuageux et ampoulé à son début , autant il devient iirecis. clair, faïuilieret naturel lors- ipie, suivant l'enipiélepied ii pi(Hl, il rehileavec une modéra- lion , une mesure ipiisont . très malheureusemeul pour lui , peu habiluellesii cet orateur, les accus4itionsdirigirsconln' lui. Son argmnenlalion est spécieuse: sa narration habile el digne de liiistorien des Dix Années. Il la fait suivriMliine C(iiirli> et véhémente péroraison où. proleslanl desim inno- cence, il se défend avec énergie de la lAchelé insigne qu'il v eût eu pour lui a ne pas prendre part dans une insur- rection il laquelle il aurait pous-siv
l'ne vive agitation succihIc il ce discours dont la set-onde moitié a plusieui-s fois obtenu l'adhésion pr(>siiiie unanime ih' rAssemblee.
Apres un court débat entre M. Trclat el l'oralour au su- jet do propos très grave de M. Kniile Thomas, signalé par le rapport d enquête , le pivsidcnl donne la parole au ri- lineii Caussidiere.
I.'ex-piefel de police dechiffi'e avec peine . mais dune voix forte el avec beaucoup d'accentuation el de vivacité , le volumineux manuscrit pour la rédaction duquel un ami la aidé , dit-il . mais (lui est en («riieson œuviv . on même temps (pi il est la lidèle expn^ssion de sa |>eusée. Bien que ce plaidover habile porte en elTel la trace d'une main exer- cée, il n'a pas la luoilié du succi-s qu'oblienl M. CiUissidièn-
L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.
lui-même, iiiterronipanldc temps en temps sa lecture pour lancer, avec ce naturel et cette bonhomie admirables qui lui valaient, il y a deux mois à peine, tant de suffrages iourjcois; pour lancer, dis-je, quelqu'un de ces traits im- prévus, quelqu'une de ces boutades piquantes et naives qui font de lui un type si tranché, un orateur à part, po- pulaire, excenlrii|U('' et (pielquefois si émouvant. 11 y a cer- tainement |ibis que (lu ilrinusu dans ces improvisations parlielles; abrupte et iui|)nipre, le mot n'est pas toujours parl;inentaire; mais ce dclaut devient une qualité même et les cffels surtout abondent d'autant plus qu'ils ont l'air d'être moins cherchés. — Citoyens, sécrie-t-d dans une de ces expansions oratoires, j'ai amené ici ma mère et mes sœurs : elles sont l,\-!iaul (pii m écoulent. Je n'aurais pas le cœur de mentir devant elles. Citoyens, vous devez me croire. » — Et plus loin « —Je n'ai' cependant pas fait les circulaires de .M. Jules Kavre, et, quand j'ai été préfet de police, bien que je n'eusse aucune force régulière, on n'est pourtant pas venu me faire des barricades contre mon nez! » (Ceci pour M. Trouvé-Chauvel). —Explosion d'hi- larité
Il est minuit lorsque M. Caussidière quitte la tribune. M. Marrast annonce alors une cmnmunicalion impor- tante. Il donne lecture it l'Assemblée d'un réquisitoire de M. Corne, demandant l'autorisation ilediri,L;er des poursui- tes contre Louis Blanc et Caussidière. Cette communication soulève dans la salle une véritable tempête. La gauche se récrie et proteste en masse. Les spectateurs des tribunes , dont aucun n'a quitté la place , cni:.!!;!')!! eux-mêmes de vifs collo(|ues Le tumulte est e|i(in\;Mii,il.|r On se croirait re- porté a soixante ans en arnnr in iilcme Convention, dans la nuit du .31 mai, ou celle du N llierniidor. — C'est un as- sassinat politique! s'écrie une voie forte partie de la Mon- tagne.—C'est un coupde tliéàlre! dil M. Bac.
Cette dernière parole appelle a la tribune M. le général Cavaignac. Il proteste, de ce ton net et incisif qui lui est propre, contre l'idée de surprise et l'intention d'effet dra- matique que l'on semble inqiuter au gouvernement. 11 ne fait point difficulté de déclarer que la demande en autori- sation de poursuites, fondée non sur l'enquête, mais sur l'instruction judiciaire qui a marché concurremment, a l'entier assentiment du pouvoir exécutif, et il émet le vœu que la Chambre statue sans désemparer sur la demande. Celte déclaration ferme et catégorique impressionne vive- ment l'Assemblée.
Auparavant M. Lagrange a prononcé , d'une voix lugubre comme un tocsin d'alarme ou un glas funèbre, une longue harangue à peu près inintelligible, que l'Assemblée a inter- rompue par ses cris d'impatience.
Une discussion animée, une sorte de mêlée s'engage sur le point de savoir si l'incident judiciaire sera vidé en lais- sant son cours il la question politique. M. Ledru-RoUin se prononce dans ce sens. M. Louis Blanc demande qu'il y aitjonction. M. Gontays, un orateur intrépide qui se cram- ponne il la tribune, malgré les violents orages qu'excitent ses mercuriales maladroites à l'Assemblée, désire savoir où sont les preuves recueillies par l'instruction judiciaire. M. le président du conseil fait connaître qu'elles sont dans l'en- quête même.
.M l'Inron demande une contre-en(|uête sur les menées bnii:i|i;iiii-ir- li'';;iti!iiislcs, (irléanistcs, (pii ne paraissent pas avdir |ii'i-("cu|ii' l;i l'iiiuiiiissiiin. Il Uni ressortir ce qu'a de graM.' une mesure qui tendrait a dépouiller de leur inviola- bilité deux représentants dans la situation actuelle du pays, sous létatde siège dont l'effet serait de les rendre justicia- bles des conseils de guerre, et, à la rigueur, même passi- bles (l'une transportation sans jugement.
M Ma ne explique qu'en effet l'autorisation des poursuites aurait cette portée en ce qui touche les journées de juin , mais non laltentaldu 13 mai.
On entend encore plusieurs fois MM. Louis Blanc et Caus- sidière. Le premier a la voix brisée et presque éteinte, mais l'énergie ne paraît faire défaut ni il l'un ni à l'autre. M. Caussidière allègue que l'on n'a pas pris connaissance des nombreuses pièces énoncées dans sa défense et déposées sur le bureau du président. Il produit, dans quelques paro- les, qui cette fois sont bien exclusivement do lui, un grand effet sur l'Assemblée.
Enfin , M. Dupin propose et fait adopter l'ordre du jour sur la question politique. Ainsi éhuiile et allégé, le débat marche rapidement à une solution pii''viie M. Marie de- mande il son tour et fait déclarer l'urgence de la discussion et du vote sur le réciuisitoire de M. Corne. Le scrutin de division récl;i;iié donne, sur 7.S,") votans, 493 voix pour l'ur- gence conire 2!I2 qui la rejettent.
Ce résultat produit une sensation profonde. 11 est trois heures et demie du matin. M. Bac monte il la tribune et pré- sente, à l'aide des notes recueillies par lui, dit-il , comme membre de la commission chargée d'examiner la première demande de poursuite la défense de Louis Blanc. Il s acquitte de cette tâche avec talent sans doute: mais il ne fait guère que reproduire ce que M. Louis Blanc lui-même a développé avec plus de force quelques heures auparavant. Son plai- doyer—car c'est le mol — tient beaucoup plus de l'avocat que de l'orateur politique. Cependant, l'Assemblée subit la réaction des émotions et des fatigues de la journée cl de la nuit. A une surexcitation fébrile ont succédé un silence qnasi-lélhargiqueetun accablement profond BciiocoiiiMl'l lo- norables membres succombent ii un somiiKil im'>isiililr , et l'épidémie narcotique sévit parliculièrcmcnt sur li'> Imiics (lu i:oiiviTnement où elle ch'it les yeux de M Bastide, courlx^ la l,ii;:i' tête (le M. Goudchaux et ne respecte même pas cclli'dii -[•iicnd Cavaignac.
Un se reveille pour voter après le discours de M. Bac, et trois scrutins de di\ isinn ont lieu consécutivement. Le pre- mier autorise, ii une majorité de bOi voix contre 2S2, les poursuites contre M. Louis Blanc. Le second accorde , en ce qui touche M. Caussidière, l'autorisation de poursuite rela-
tive aux événements du 13 mai , :i une majorité de 477 vo- tants contre 2G8. Mais, avantqu'il y soit procédé, M. Flocon a prononcé, en faveur de celui qu'il appelle son vieil ami de vingt années, son coreligionnaire politique et son coni- ■pagnon d'infortune, quelques paroles chaleureuses et biiMi senliesqui obliennent l'adhésion sympathique de l'auditoire, et ne sont assurément pas sans iniUience sur le sort de Vc\- préfet de police ; car, consultée sur la demande en autori- sation de poursuite relative aux événements de juin , et dont l'effet serait de livrer les représentants poursuivis aux commissions militaires , l'Assemblée décide il une très- forte majorité ([u'elle ne donne pas l'autorisation demandée. Entre CCS deux .scrutins, nous ne remarquons pas sans sur- prisr M CiMis^idicii.' s'approchant du banc des ministres et y (jiisiiit lonj:ti'mps, du ton en apparence le plus calme , avec io clu'l du pouvoir exécutif.
M. Marrast, qui a présidé les débats avec énergie et ta- lent, a voté ostensiblement contre cette deuxième demande en autorisation de poursuite. Le gouvernement a voté pour. 11 ne l'a fait , dit-on , que sur le vœu formel de M. Corne qui aurait déclaré au momentdu vote , qu'il ne voulait pas être abandonné commeMM. Landrin et Portails et donnerait sa démission , si le ministère ne soutenait pas ses deux de- mandes.
Il est six heures du matin , lorsque le président proclame le n'siillat du dernier vote, et un jour triste et gris éclaire enlin le ternie de cette formidable séance qui n'a pas eu de pré'ci'dont etiiui n'aura pasdesuite, souhaitons-le du moins ardemment, dans les annales parlementaires de ce siècle!
AUX ABONNES.
Quelques-uns de nos abonnés ont mal compris l'avis par lequel nous accordons il titre de prime les Journées illus- trées de la Révolution de 1848 à ceux qui s'abornent ou qui renouvelleront leur abonnement pour un an jusqu'au 13 septembre. Il est bien entendu que le renouvellement doit partir de l'époque où finit l'abonnement en cours de service et non du l"' septembre, ce qui ferait double em- ploi avec l'abonnement courant. Ainsi tousceux qui s'abon- nent pour un an , quel que soit le départ de l'abonnement ou du ren(iii\('ll('ment d abonnement, ce départ fùt-il il un an de date, reccNront les lllll livraisons de^ Journées i//«s- Irées de la Itéculution de 1848, sans augmentation de prix |iour Paris et sans autre augmentation pour les déparle- menlsipie les frais d'affranchissement du volume des Jour- nées illustrées , affranchissement calculé ;i 5 francs les lOU livraisons.
Cela veut dire que l'abonnement ou le renouvellement doivent être faits dès aujourd'hui, ou d'ici au 13 septembre, pour donner droit il la prime.
Plusieur abonnés qui ont renouvelé pour un an à partir d'août I84'J, terme d'expiration de leur abonnement cou- rant , l'ont compris ainsi. Ils ont reçu , en conséquence, les livraisons en vente et recevront les suivantes à mesure qu'elles paraîtront.
Courrier «le Paris.
Les menus propos de cette semaine ne devraient pas être de notre domaine puisqu'ils appartiennent il la politique. On retrouvait partout cet hôte inévitable; il était assis à tous les foyers, il s'associait aux occupations les plus contradic- toires et parlait toutes les langues, depuis le jargon raffiné dessalons et l'argot de la Bourse jusqu'à ce beau langage parlementaire qui a toujours fleuri à l'ex-Palais-Bourbon. Voici cependant l'Opéra ressuscité d'entre les morts , qui , dans la même soirée, vous joue un mystère à grand or- chestre et danse un nouveau ballet. « Mais , dites-vous en secouant la tête, voyez la belle surprise et que l'Opéra a bien pris son temps , comme si nous n'avions pas nos affai- res, c'cst-ii-dire l'enquête! » C'est donc en vain que la pré- sente quinzaine aura vu s'accomplir les petits faits les plus piquants par la-propos ou l'imprévu ; il quoi bon , par ex(Mnpl(> , sdcc'uper de l'ouverture de la chasse, des prix de peinture ou de la prochaine élection académique? A vrai dire, cette quinzaine n'aura eu qu'un jour, le jour de l'en- quête, et qu'un seul genre d'illustrations, les illustrations de l'enquête.
Un nom principalement s'est trouvé dans toutes les bou- ches , un iiom auquel le caprice public attachait récemment encore l'auréole de la popularité. Maison France, a dit quel- qu'un qui s'y conn;ii,^-.;(il Kicholieu, le cardinal) , rien ne tient bon, et nulle ( liii>c n Cst jamais prévue. QuoHe idée nous ferons-nous doue iuijoiird hui de M. Caussidière, puis- que c'est de lui qu'il s'agit ici et de son portrait 1 M. Caus- sidière est-il un républicain de la bonne trempe , une âme antique et sto'i'(iue ? ou bien ne faut-il voir on lui qu'un brouillon et qu'un factieux ? Il n'a probalilrnu'nt hi('/((c ni cet excès d'honneur ni cette indiijiiilé. ( l ili < i|i'li;il... pro- chains auront pour but d'éclairer le ni\-lnv jnsi|u ,i pré- H'iit inexplicable (le la conduite de ICx |iiclcl ilc police. l'iHir le iiioiiiciil . M ('aussdicic reste il nos; eux un vrai ar- h-li'cii i('\olution . uni' ligure originale, un type Dans ce tl■.lll|i^o(l Ic^ iinilalioii- sont si tort en Migiic. ou celui-cisinge Danton, on n-\ .luin tiiinclicdii Rolicspicnc , on presqiie tous chercliciit il iniiiM'iit uiiocaniiiigiiolc a l(Mirtailk-(hins le vestiaire des grands et pelils lioniiiic- ronges du pa.ssé, M. Caussidière n'a emprunté la driidiini' lie |"'i-onne. Pendant quatre mois, ses manières, son ;Hliiriiiisii,iiioii, ses maximes et sa conduite ont été pour les l'.iii.-icii- une grande nou- veauté Groshomme, partant bon homme , comme dit Cer-
vantes , doué d'un bon sens trivial et d'une éloquence pitto- resque, faisant de l'ordre ii sa manière dans le désordre universel, il aspirait, ce semble, au titre de Ma itre-Iacques de la IU''piil)liipie et d'arbitre de tous les dillcnnils ; il eût fait vdIoiiliiTS (le la capitale un grand caiiiir,'t on Io partis se fussent allablés pour le salut'de la iialne II ( si cMilent d'ailleurs (|ue sa politique procédait du système liomœnpa- tliique et opposait le mal au mal ; jamais empirique ne pro- céda plus résolument dans ses cures, et il semblait attendre chaipie démêlé de la rue comme une crisesalutaire. Les plus sé\ eii's vont jusqu'il dire que l'habitude des conspirations lui avait eijlevé la faculté de les discerner, et qu'en vrai fa- naliipiede son art il eût fait volontiers de In police jusqu'au bout et, comme le juste d llonicc, >ur l.s riiiiio du monde. Il va sans dire que les esiints lii(Mi\i'ill;iiil< et lcsani('s(''(pii- tables n'ont pas oublié les serxices rendus a notre Paris dans ses jours sombres, et il font des vœux pour que l'ancien édile sorte de l'accusation la conscience nette et l'honneur sauf.
Du portrait d'une célébrité nous passons à un tableau de mœurs qui n'est plus vis.lile maintenant que dans nos co- lonnes ; le Marrhé aux journaux. Cet échange, vente ou trafic se faisait l'autre jour encore dans la rue Montmartre, et plus d'un Parisien a pu s'en procurer le spectacle, en allant voir lever l'aurore , sur la grande ligne des boule- vards. Le jour où nous nous passâmes cette fantaisie , une fraîche brise matinale soufflait sur la chaussée, et de rares oiseaux chantaient joyeusement dans les arbres encore plus rares de la porte Montmartre. Tout à coup des cris confus retentirent, c'était nos industriels qui procédaient au libre échange sur l'asphalte; c'était l'esprit parisien, toute sa pass;(ui et ses colères qui circulaient de main en main. coiiiiiii' lii salade et les caroltcs au iiKirclié voisin. Il y avait des liottesdc Conslilulionnel et des cliarretées do Preise. I! fallait voir ces feuilles encore humides , s'échappant du grand panier ou elles seront bientôt replongées, et heurtant dans les airs leurs arguments et leurs Premiers-Paris.
Quant il notre deuxième ou troisième dessin ( car aujour- d'hui nous ne sommes guère que montreurs de figures et descripteurs de vignettes), il vous représente une distribu- lion de vivres faite par les soldats de la garnison aux indi- gents de Paris. Que si vous demandez dans quel temps et dans quel endroit de la ville cette bonne œuvre a eu lieu, nous répondrons que c'est une scène de tous les jours, vi- sible il toutes les heures et qui se passe partout où il y a un camp et des soldats dans Paris. La bienfaisance et l'es- prit d'humanité qui anime le soldat français sont aussi écliitants que sa valeur ; on en pourrait citer mille preuves, une seule suffira : Depuis la mise en état de siège, la gar- nison de Paris distribue journellement aux indigents trois mille soupes et autant de livres de pain Le pauvre , l'in- firme , l'éclopé , la veuve , l'ouvrier sans travail , ont leur part du brouet militaire et sont les convives de cette provi- dence en tunique et en képi, Charlet, dont le cravon fin el rieur a si bien peint les pelilcs misères des gens de guerre, a oublié leur (-('itésplendide et bienfaisant. Personne encore n'a songé, peintre on iiutre , a reproduire un camp volant dans son déshabillé, tel ipidn peut le voir aujourd'hui aux quatre points cardinaux de la ville. .Quchpics heures pas- sées au quai Morland ou sur l'esplanade des Invalides don- nent une haute idée des efl'ets de l'association quand elle est dirigée par la discipline. La nécessité oblige le soldat ii se faire successivement, comme Robinson dans son île, ter- rassier, maçon, tailleur, cuisinier et le reste Cette main qui manie le fusil et l'outil, s'assouplit dans l'occasion et se prête aux travaux d'aiguille. Mais ce n'est rien encore que le vivre et le couvert , le soldat n'est pas seulement archi- tecte de sa demeure, il en devient le décorateur; des or- nements guerriers ii tendance patriotique sont disposés dans l'intérieur de ces cloches de toile. Le sol a beau être ingrat et tenir de l'espèce marécageuse , comme au quai Morland, notre troupier saura bien en venir à bout. Tout ii l'heure il se faisait architecte, le voilà maintenant jardinier et ingénieur hydraulique. Il connaît l'art de créer les jar- dins, et c'est un rival de Fourret, qui au besoin inventerait une autre machine de Marly , seulement ils ont placé une sentinelle pour garder leur cascade ; un brave trop altéré la boirait en un clin d'œil.
Le soldat français est sensible et galant, et l'on peut dire qu'il a toutes les mémoires du cœur. Le beau sexe obtient ses hommages, et plusduii glori(;ux mort a emporté ses re- grets. Le terre-plein de rarchevêché est émaillé de petits Jardinets en forme de (» m ulus. consacrés aux citoyens moris pour l'ordre et la Repulili(pie. Les intervalles des tentes figurent des rues ipii tontes rappellent des noms héroïques : rue Duoivier, rue Bréa, rue Négrier. Jocrisse deniiinderait assurément où le soldat prend le temps de ne rien faiire, car sans compter l'exercice, les revues, les appels, la cui- sine, l'astiquage du fourniment et les autres menues occu- pations dont nous avons parlé , au camp tout s'importe et s'exporte à dos do héros. Cet ouvrier , ce chaussetiier, ce • guerrier, cet ingénieur et ce poète (car notre brave fiiit aussi des verses) , dans l'occasion il se charge , comme un dromadaire, de bois , de paille , de cordes , de matelas , de biscuit, de gibernes et de haricots.
Une vie si pleine et si chargée aboutit parfois à la mé- lancolie et même au suicide. Dans son dernier rapport sur la situation de la capitale et des environs , M. le préfet de police enregistre dix suicides . au iioiiibre d('S(piels figurent trois soldats. L'un doux, dans un ('"crit p(.islhujiie, ;( donné pour cause détcrmiiiiinti' de sa mort, ce motif bizarre cl touchant : Il ii\ait (lis|>osé de cinq francs qui ne lui appar- tiMiaiciit point, et on il trouvé sur luila somme même moins (pi[|(|iics siiiis' S ('lier la vie pour un déficit de cinquante (■(■iiiiiiic^ , js~iiréinent le point d'honneur ne saurait être
■ iichimIIi' encore plus lugubre et qui a causé une pé- emotion , c'est la mort fatale de M, de Sainte-Alde-
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l.'II.IXSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.
|i;him'i!S suiiout lu ciii' ils perdent en liiili'ur el un piTc. llllr ilr IVlM|iirli'
iluiii' i^ninilc ri'iiiiliili
(Ir l;i luiljil
l;ill,iiiv qui i)0.-le ■i la ban- !■ notaire •nd'hon- Sa con- '•- et mis u\ grief» (iuinie si l'irp res- niv .l'un
(liM'rillr.-imnl.nn-, Ir- ,i,,t;uiv> 'I;' l'.ins se di.-<lin,^u. lient pur I iiiic;;iilé de leur vie , ils se l"'i n:iii'iit à recevoir les acies '1 .1 ;^iirder leurs notes, de sorte que les charges avaient peu de valeur. Aujourd'hui que le prix en est fort élevé, les mêmes mal -intentionnés prétendent que les salaires du travail ne suflisent plus ii i'ajiiiétit do quelques-uns, et i|u ils demandent à la spécu- ialiim ce qu'elle leur reprend ensuite.
Nous voici au spectacle pour nous égayer. Life Mobilier de Rosine ( théâtre Montansier ) ciui.^liiiii' une de ces joyeuses ('\li'iiv;ii^an(i'.-i dont on ne sau- rait rendre tuinptc, mais dont on rit toujours. Les amours de Uosine el de Bougival , tel est
l'épisode dans sa plus concise expression; il a servi et servira encore il loiites sortes de vau- deville.s (j-pendani voici quel- que I liii-p (Je moiIl^ prévu, la Rosine de laventure est une grisede quasi -sentimentale, et Bougival veut l'épouser , la doter et faire son bonlicurpour la rareté du fait. Un oncle inapprécialjle souscrit au pro- jet et le cautionne de sa bourse. Mais quel motif rend cet oncle aussi coulant sur un article où les oncles ne le sniii -mil..' M Ijadjnguel a lu 1.- .)/,/,(,,,-., de /'urw, elle pii-.iiii.iLMMliUi^'oletlerasé- duit parsim invraisemblance. I.'m rêve à la Rigolelte, c'est Uosine (lui va le réaliser; seu- lement il veut en juger de fi»u. (In n ot pas oticle de conlé- dii' [iiMir rien. Je vais voir el adniiriT. se dit le lîadinguel, le nidliiliiM- de Kit;olette . la vertu de liij;nleHe, la cham- liii'llr it liiinocence de Rigo- li'ltc H(i-iii(_. a du cœur, mais SI v( riu ii'(..,t pasdesplusraf- linri-: le chapeau de rosière la roiUrrail mal, toute Rosine qii illr i-t ; en outre son mo- liilirj a disparu dans une Icm- péle de créances et de Créan- ciers Ou reirouver le fauteuil alisent, la lalile de palissan- dre et la harpe de Rigolelte? .\ lors voici venir l'e.xtravagant et le fantastique , mais on n'en rira que davantage. Trois créanciers , trois barbons . amoureux évincés par Rosine, remplaceront le mobilier que détientleurindéliealesse.Lun s'arrondit en table, l'autre se disloque en fauteuil el le troi- sième sera pincé sous forme de harpe. Badinguel est ravi , puis il découvre la ruse, puis il pardonne, et tout s'arrange a merveille pour Rosine cl l'es a'ilrcs inléressi's
ans l'h.Smii vcIp do l'hiolule» Beaiix-AiU, He^, léconip.-nscs ace.
iircti^ps MU .irlislcs |i.
L'ILLUSTHATION. .lOUP.XAL IMYCnSEL.
L^ .M;ucliO ;,ii\ Junr.L.ux, ru.; .M..iilnia. L.
()
L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.
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c\>l .Mirlirl (|l V(lll;i n.i>;iiiLV lini^M'nl, M lu (|y lanl il|. Iirll
Mais voici bion une autre historiette : Deux Anges gar- diens, c'est Baptiste qui eanlc Michel et Micliel (jui \cil|c ^ur Haptisle. I c premier i>l un ;iiii;r ii.ipu ri jhuIIIm , I.'m'- cond a (les rides et porte nion^hn lies nuirnij I ari;;c Miel»'! a trop l)u , ou qu'il n'a plu., de quoi iii;iiiLTr mi ipie la l^outte le travaille, c'est l'ange Baptiste ipii mihI :, ^.,u si- cours, il la déroliée, en catimini, l'ange d >on I m iii.ni dc- ii:eiireiit parraileiiieiit invisililes et iil l'hil .le iii\,|(mc'
aillM.lr lî;i|ill^lr Inl-.pi,. le ilialllc Mil l:i ,„;,hH|,r .-...' t a
se> linii-.r<, il -,■ \,,ii iloili.li' , renie, lelc pur >uii anv'e U'arilifo ,1 li.nlir L'M-:' I ,r Ni; sliTC (1 luvrii 1 1 C iic, ,M ■ cl !,.>,.- MJr M Michel n'avait uni^ lillc i|iii' li.ipiiste lii\ -lilv et qu'un lion poliivli:i~-c miimmIc- il c>l jeune, vif, pattes vernies , lunneli. cii ^ielie~,i I ;ivenant, si bien ipie .Mulieliiie muik leinlier diin instant il l'aiilrc (hiiis les an^'cs e iiiiiieni , i-'est Baptiste qui délie le seilucteoi- Il pK leiMl rroiser le ter pour .sa lille, et puis s ipii s expliquent , qui pleiiicnl et qui s'em- jiie .Michiline, s'iiUeiiiliis,aiit au récit cliNiis, re-arde ISaplisIe ;i\,.e inlT'ièl, piMsdeliiileiei Mil v,i |,inil)our ballaiil a I ,Miienr el de I a- moiir au iiiari;ii:e II \ a\aiL Ijcaucoupde ninmle ,i .es deux noirs de ItoMiie el de Micheline, et les théâtres ont deci- ilémeiU retrouvé leurs habitués, leurs beaux jours et de lionnes recettes,
.\inside la lilléraliire qui se réveille, des écrivains qui reprennent coiiia-e el ili> Irujiix seneir, (|iii leprennenl
faveur. Histoire, rnniaiis. i ilsel ie\el,ii hm, |,n|iiii|iiis
le prochain aiil,,inlie neiis n-ene d ,ii;i e:il,le~ siiriMises ci
d'eMvIlelilesleelnres NMs|e > dm les ,1 Mellles relluni-
""■e,-,. leiiielteiil ,, lieiuic, el h, , imI |s,, I „ ,„ i,„ ,,1-lant
""'"■"■'''• -■ri'"'!'' ■•' > ■Icndrc ;uee l.^s ,„ mes |i;,ei|i,|nes
et ^ es, le -e, pliis uni îles ,^„r,i n I s |l,in, c 1 I e ;..ra l.de le- vée il,' l.ni„.|,e,. ,1,1 e-l lie, lieux (le M, Il lieeellnr lin pre-
iniei- laii^' les (,|iis eliKpii'iils ,.| les plus halnles , <■ Vsi a\oir noninié AI. Thiers, dont le li\ re De ta Proinirlr ^rr.i piihlio prochainement. En répondant avec le plus len.ilile empivs- senient ii l'ajmel de ses collègues des .scieiK es inmales et |iolili(pies, 1 ilhislre ('crivain croyait n'écrire qu'un livre do circoiislance, mais par le fait il aura doté son pays d'un miiiiniliipie ouvrage de |ilus. Ces bonnes fortunes de l'im- pro\isalion n'arrivent jamais qu'aux orateurs émincnts et qu'aux ('rrivains d'élite.
Voila ipid nons reste tout juste assez d'espace pour une iiicnlion (lui aurait du trouver sa place plus haut et que iiécessile hi plus grande de CCS vignettes, il s'agit de la dis- IrilmlKin des prix et médailles faite aux élév(''s (le l'école des beaux-aris dimanche dernier, La distinction des tra- vaux couronm'^sajoutait ii l'éclat de la solennité , et VIllus- tralion ne l'ait (lu'acquiltersa dette en la célébrant.
EieKres il'iiit Flâneur.
VIH,
.1 oïdi PEUT seuvir use nr.i.NE,
lia-s
la lidiii
'pelle ll-p,.e
Ils, iiHuisienr leDirecteur.— piii- iiis mil resser il moi , — je ne -
I ii'iiil ,li' desin siiieetenient que la KraiN e
bien que le c/™,r /;,/», H,-; el je m,, seii- InnI |irendre noire i',n i .-i.niHl.uiei' -nliiteiiienl ml
('•(■rire, c'est que j ai du devoir lain. a I étranger un jietil Miyage. dontje, vais avoir l'honneur devons eiitrelenir. Du reste , j'ai constaté avec plaisir, ii mon reloiir. que vos ahoniii''s avaient piolet gagné ipie perdu a mon absence Un critique plus ingénieux , pins savant et plus malin ipie moi les a tenus au courant, beaucoup mieux cpie je n'au- rais su le faire , de toutes les publications — livres, bro- chures et journaux — qui ont vu lejuurdepuis mon d'é|iart .le I en remercie en reprenant aujourd'hui possession de mes ancienni\s fondions : mais j'ai ponrlant un reprochi. a loi adresser : il a iilui-e ,1e si, si,|„.,.iei ,ie: ,i je me deniande avec anxiété si ces i-iniN ,1 l'Iih^ ,{ii il ,, «i iii,iL'iiili,nii'nieii| ri:'gali'>sseconlcntcr,iiil ,ks,,Miiais,l,' iiuui niodest,' ordinal le. Vous \oiis i,ip|K'liv -ans doute ([u'apres le I,"; mai je m elais réliigi,' a .'^.nnll loud , me promettant bien de passer
eu ,\niéri(pie I,- j,,iii m, ii M, T. Thoré deviendrai! piV'si-
ili'iit dune répnhliipie ipielconque, A la suite des événe- inenlsdi^jnin, bien iiue je n'eus.se Jilus aucune crainte de \oir kylrapeau rouge remplacer le (Iraiieaii tricolore , j'ai cmigir Je me suisemliaripié, non pour les filats-Unis.'mais pour r,\nglelerre. Loin de moi la pensée de (piilter sans rclour ma chère Krance. Je l'aimais d'autant plus (pie je la cro\ais — ainsi (pic je la crois encore — di'^harrassée pour un cerlain nombre d'ann(''es(le.ses plus grands eniieiiii,s Je n a\ ais pas non plus l'inlenlion de conspiivr conire la liépu- bliqiie ipi cil,' s'e-l donni'.e, on pour[iarler pins exad, 'nient M" elleaac'pl,,' , mais qu'elle préicnd c,,nser\ er el iprello coiisciMMa, |,.l,-|,ei,. .■,„i,in,.|efiliisrali,winel, 1,'pliis pisie, lephisloil ii'plusprogressiti'l h' pins liaii, pull,., en ienips "rilin.mv d,' le.i- lis gonvernemenls possiblivs Monbulelad
'"'" I''"' 1'"' 'leesl pour cela ,pii' je me permels lie vous
di nd'iiiiier ,l,is|,.nicnl affligé et indigne de ivl ordre qu'on laisait a Paris avec du désordre, selon l'expression du ci- toyen Canssidiere, j'eus l'idi'-e d'aller éludier a Londres celte admirable organisation de la police ihml j axais ap- précie par moi-même, quelipies anm'-es auparavant , les merveilleux résultais. Je pensais— et peiil-élre n'avais-je pislorl — ipi il y avail quelip». chose ii apprendre en l'ait il ■suivie et lU- Iran.piilliié pnhliquesde l'autre coté du i\('- Iroil; mais, iioiirélri' xerilalilement utile, ce travail que je me proposais il enireprendre demandait à être nouveau et
complet. Il me fallait m'attaclier il recueillir lesdocumonls aiillMiiliiines ipii, bien qu'iniprinu'-s, ne sont pas dans le coiimiiii e II -mloiil l'aire causer sur une série de ques- li'i'i- |H, |i,ii,r-(|iielqiies-iins des hommes tiratiques les plus n,iiipel,.iils(ii-,-,.||,.,|,,ul,l,.e,„i,lili,„ij,. ,„■ puiu,iis|„,sla remplir sim-, die im-n, ,m qniiph' -mie ,| m, , ;,, ,,,i,.re "ni,ael Jeiiiiidi,^-;Miimi,;m,mnv,,immi-l,v,|,.|,, |„-|„.,, lui deinaiid.ml iimi p,is un,' im-simi, mais ,les li'llivs,lr re- commandai i, m ipii me hjiirms,seiil les mmensile compleler dans un inli'rèl gi'iieial des l'iudes parlii-'iiliens, pour les- quelles je ne sollicitais irailleuis aucune espèce de ii'coni- jiense, Kiirt et lier de mes intentions, je bravai les odieux venis d'ouest qui couvraient toute la surface (lu déiroit d'une éciune nienai.'anle, et, a peine débarqué a I''olki'sl,ine,
,-eMllu,led'N llMinereli lini\,llll unelepmise 1, m,, ,„',|,||,,„'
Huit jours s,'emil,'rent. el celle repiuLs,' ,i,i,' les i.xcu,i,i.x- (;i:s du (i/i'uii déchu se fussent empressées de m'eiivo\er, malgré mes opinions politiques, moi réiiiMieainûc. la i-c'Ule, éprouxe depuis dix-huit ans, je ne l'obtins pas du citoxen ministre ii ipii je m clais adcssi' telle est la vie, mon- sieur le Directeur, pi, in,' de I - 1 /.a rreries et de déceptions. Toutefois, n'allez pas cmin'ipie ce soit par esprit (le ven- geance que j'aie pris, pmii siijel de ma lellre, ce Ihi'uie un peu vieux de r»^/i7c' dis rrnirs (Jii, l,pi,' mauvais tour que me joue la liepiihlnpii' liam.aise, ji' ne cesserai jamais de l'aimer, de la défendre et de la louer!
Je suis rt-publicuin, je le suis, je veux l'èlrel
Si j'essaie de vous démontrer que. dans l'état actuel de l'Europe, une reine — remarquez, je vous iirie. (pie je ne parlepasdesrois— peut encore être bonne a quelque cho.sè; c'esl nimpieiiienl parce que, ;;race a riniliri,'iii,r,' peu |„,|ié d,' M le miiiislri'de lajnsliee, je nai dirent, tI pendant mon séjour a Londres aucune xeiilé nuuxelle utile a ré- véler,
La capitale de la Grande-Bretagne est toujours la ville que vous connaissez el ([ue tous vos abonnés connaissent. J'en ferais une description détaillée que je n'apprendrais rien à personne. Elle ne m'a pas semblé toutefois aussi brillante, aussi animée et aussi gaie que messieurs les r(\ictionnaires se plaisent ii la re[irésentor. On s'y ennuie tout autant que par le passé; faut-il l'avouer, on s'y ennuie davantage, caria misère, la fumée, la boue ont augmenté avec la popnhilion,,'! ces rues, si monotonemcnt semblables, qui ne conimencenl el ne linisse.nt pas, La misère surtout \ (lexienl de plus en pins alTieiise. Pour moi, je ne puis pas la conlempler un insliiiil s.ms iMie ému jusqu'aux larmes. Les classes paiiMvs pi.i ,ii-si'iil d miliinl plus mi.si'rablcs en .\iigldem' qu elles -enl xdii, - ix.id, nient coiiime les clas- ses riches, L hoii ipii inendii'a un haliilit et un pantalon
noirs, la reiinne qui tend la main porte un chapeau, un chtile, et quelipiefius une rulie a lalbalas. liien de plus usé de plus rapièce, de plus troue, de plus crasseux, de plus boueux, de plus froid, de plus mouille, de plus |iiiaiil, de plus navrant a voir que ces deliris informes de xélemènls de luxe, ipii l'xidemnieiil niml pus ,'li' l'ails pmir les mal-
hdiieiixilonl ils, a, II,. m a i,,' |i s memlnvs dedi.iinés
le corps ,Mii,ii:_.ri .li.m.iis, „,„,, jumiii, |r i, eiiUie: ,ii une se,. ne eiiraderisliipie a laquelle le hasard me lit as.sisler la \eill,. ,1,. mon départ.
(. diiii \m diiiianche, vers quatre heures, La pluie venait pm exila, irdiuaiie de suspendre sa descente sur la terre; el i|ii,.l,pii.s eliauils laMiiis (le soleil, perçant une couche e|i,iisse ,1e mi.igi's gris, ,.ssiiMiient commc par enchante- nidil les ilallis des Imiimis lleja de brillants équipages se dirigeaient de tous coli's \,.|s l,.s parcs. En ce mo- ment je me promenais peiisd d snliLni,. dans l'un des plus beaux ipiarticrs de la jeun,. \ dl,. ,1,. Imsiiis le tour de Bel- graxe-Square, Les arbres du |iii,li,, sicmnii, ni surlei;azim louflu leurs feuilles i iiisseliinl.s ,1 cm. ,i diimi déniants, les oiseaux d'alenlmii- leliiiMiiini en l',i/ Il, ml sur le lur'f
humid,', les n,.||is ,1,.- ,.,i,l„.i||,.s, a'iH.lIle leelMldle,.- s,.
;'';'l''''""''"l I"' "■'d-im leurs liges ln,pln.|es ,1 ,seiii-
blaieiil-,.||.,i,ei,|,.|,i\n,.| 11,11, 1-1. mil,, ,|,s,,,,,ui, .111, -,.|emi..s
'■''II'' '■'■■-""'■,■ in,.sp,.re.'il,.|a n.iliire coi,l,a-lail ,sinL.ii-
lidcinent axi'c I asp.'cl .les palaisipii liordi'iil celle place que l.i legilmiile lr.ine,,ise a n'udii.. laineuse depuis .piel.pies années. l'Iiis le ciel devenait riant, plus 1(« oiseaux se montraient joxeux, plus les arbres et les fleurs se rani- maient , plus cette grande et monotone ligne d'habitations princiér(>s, semblait triste et morte l'as une léle aux fené-
Ires-pasmcm,. I.s p.iii- x..„\ |i,.|v s duii enfant ciiri.-iix
derrière h's gLees I, ,.|i,|,i,.ii,. ,„, | usie,',' ..e .slupide l\ran ijui Irouxe a I „n,l|..,s ,|es su|,'ls si ,s..,\il,.s. le defeni'l. et joiit le monde obéit, surtout dans ce ipiarlier L'cneral de aristocratie et de la sottise. Aucunexoix liiunaiiie ne trou- blait le silence solennel de cet insipide di'sert On eût cru voir une rang e de riches tombeaux bâtis a des distances égales sur un modèle iiniforine par le même architecte Certes, je n enviais |ias le sort des haliitanls de ces iiiau- solecjs, mais je me demandais comment et pourquoi il v a (Micorc en Anijlotcrre un nombre si considérable de forlunes cnlossahîs, car, pour vivre dans de pareilles di^ meures, il faut avoir au moins un revenu ceuluiile du mien, . '
Tout il coup un cri de douleur vint me tirer de ma rêve- rie. Je hnai la tête et je \is ii cinquante pas de moi, s'a- van(,'ant a ma rencontre, un homme et deux enf.mts. Nous nous lûmes hienlot rapjiroches. Cet homme devait être tout jeune encore. .Mais sa ligure était si maigre, si pAle, si f,i- li II e: sa barbe si longue et si inculte, son dos si voûte qii on 1 eût pris pour un vieillard. Il n'avait ni sou- liei-sni bas. Son pantalon, compose de vinït morceaux de (Irapdecimh.ursdilïerentes, el d,'elii,piet,''a l,i partie in- f rieure. ne ten,iit ,pie p,,r un seul hmilon a un xieux in.ir- coau de corde ipii lui ser\ait de bretelles. Quelques lam-
beaux de grosse toile pendants sur ses l'paules en guise de chemise laissaient voir, entre leurs trou» aussi larees que nombreux , une poitrine os.seuse et enfoncée , d'un blanc mat. Les manches de son habit de drap noir trop étroit pour sa taille et usé jus<iu'ii la coriJe , dépassaient ii [leine ses coudes. Enlin son chapeau était trop [lercé pour mettre sa tête il l'abri de la pluie. .Mais ce qui me frappa surtout ce fut sa phvsionomie. A xoir ses yeux on sentait que cet h.iinm,' s.iulli.iit iion-si'ulenieul de la faim el du froid, mais d allieus..s douleurs moral,- Jamais regard plus expressif eimi II . i,nt,.,i,pla!l ;uec l'amour . la plu-, le,. 1,1,1, nie un.'pc.tilehlle il liii.iil d.ii,- .-..-bi,,.-. et dont la
e m axait plus vivemei, ' plus tendre et l'anxii't e trois ans environ qu
■le inanimée n'|
,.| ,1
d.il.i
\diail--il reii.iil'e.i l„ même pas sans doute semblait égarée, tant sa d derrière lui une autre pi li de haillons, et (pii. -e, ,,,i, poussait des crisd,. .1. - -i be,au s'agiter le ]
onepauh-. Une calèche, remplii!
idants paré'S, venait de la ren-
Imirdiinc rue. Était-elle morte : la
,■ .' il lignorait encore. 11 ne savait
il len, portait ain.si, tant sa raison
était profonde 11 traînait
le six ans au plus , vêtue
Il aux pans de son habit.
- p.'iiis pieds nus avaient
pe— iiil.. sur les dalles encore
(h^nlelle, d pas une n épouvantable misère
mouillées, elle ne pouvait pas suivre son malheureux père courant au hasard c(mmie un insensé...
Pas un ('qiiipage ne s'arrêta ; pas une porte ne s'ouvrit ; pas un xisiig,. Iiiimiii,, ne -e n, outra sous les ritleaux de - .1, ,1 - palais de Belgrave-Square; n,' ji I., une faible aumône il ccIIjî Ah .' .si jetais peintre, monsieur, quel tableau instructif et saisissant je voudrais faire avec une pareille scène qui ré'sume si bien la situation actuelle de ci^tte Angleterre trop riche el trop pauvre pour pou- voir subsister longtemps encore telle qu elle est eonstiluée aujourd'hui.
Mais je vous ai promis — je ne l'oublie point— de vous prouver l'utilité des reines. Tout chemin mène à Rome dit le proverbe. Un peu de jiatience, vous arriverez au but sans vous en douter.
Il y avait jadis ii Londres un théâtre qu'on ap|X!lail de- puis l'avènement au troue de mademois^'lle Victoria , Her s Mnjesly théâtre, ou en français : Théâtre de Sa Majesté. Ce théâtre, situé dans le plus beau quartier, avait pour direc- teur un nommé Liimley ipii y faisait chanter et danser pcniliiul h, s.iis.in. c'est-a-dire (l'avril à août, les chanteurs et Ils .l,,,,,se,,,, , l.s cantatrices et les danseuses les plus jusl.iiienl I ,.|,.|,,i.s du monde entier. On assure que ce com- merce lui rapportait bon an mal an d'assez jolis bénéiiciv. Ce qui est po.sitif, c'est c|ues'il ne s'enrichissait pas, il ne ruinait pei-sonne ; au contraire, il faisait vivre autour de lui plus de deux mille individus ,|e i,,,,i ,me et dy tout sexe Par malheiirpoursonélaMi- ,iii.,ii |, - iheoriesdeM, Louis Blanc en inaliere de conçu i, m , .1, m ni alors ou complè- tement inconiiiies ou mal .Diupi.M^s. ou même définitive- ment jugées en .\ngleti-rrc comme elles le sont aujour(J'hui en France. .Suit jalousie , soit avidité , soit mauv ais carac- tère , soit tout autre motif, un jour les principaux artistes de M. Lumiey, refusant de travailler plus longtemps a l'c- dilice déjii fort élevé de s;i fortune . l'onder('nl ;i peu de distance et il grands frais, un théâtre rival. L'entreprise était téméraire; elle fut mal dirigée: elle échoua. La pre- mière société ne vi'icut qu'une année De son côté le theiltii- de la reine, plus heureux cependant ipie le royal Italian
opéra, f'oiei>t (larilcn. vit diminuer considérabl eut le
nomliredesesabonnés Ils allaient peut-être mourir tous les deux d'une mort tragique, ou se voir obliges pour ranimer leur existence menacée, d'adopter , il leirr grand rcgrol, le sxstème Louis Blanc , lorsque deux cvènemenls imprévus les sauvèrent en même temps. L'un s'assura la possession ex( lusive d'une cantatrice sui'^doise et qui obtint un de ces succès d'engouement (pie les artistes vocaux ne jieuvent guère espérer qu'il Londres. L'autre fut relevé. s,,,,|.^n,i p.,, un j,',i,ii' amateur ipii ne sivait trop comment . i,,|ile\ ,., se,, Il ,,i|.s .1 1,1, e iiiagiiih.iue fortune ipie son père 1,11 .,\,,,1 l,\^,,e,. I,,, ,1, -,,nt actiielleuient lescho.ses? Hi>- l.,> ' je snis Inr.i' d eu convenir : un seul théâtre ci'it pros- père, deux thi'^àtres huit de niau\aist>s affaires. Je ne con- nais pas le budget de M. I.umh'y , mais. nial,gi-c Jennv l.iuil. d'après l'opinion publiipie, ses Recettes doivent rester inférieures ii ses dépenses, pliant il M. de La Field . le d- recteur de t'ovent (iardcn. il perdra cette anni'e plus de KMI,OIIO fr L'(-\ènemeut m'a donné raison . s'écrierait ici M. bonis HIanc s'il nie faisait riioniieur de me lire, el 11 reciterait pour la millième hiis, a ipii voudrai! recoulcr. s;i plus éloquente iniprov isalioii sur les épouvantables consi''- quences de cette abominable coucurnuice qu'il antipalhe, — comme dit Arnal — si conlialemeul. et il ne manquerait pas d entonner en terminant ce refrain trop connu : Écra- sons l'infilme !
Je n'éprouve pas. je vous l'avoue rranchenient . mon-
si(>ur, une vive ten(lres,se pour la concurrence: elle abus:' (pieliiuefois au detrimeni du pauvre de la libellé illiniiliH' qu'on lui lais.se : aussi la verrais-je avec plaisir soumis;' en certains cas. par des lois s vères. il une prudence e! a une (liarité (ju'elle n'a pas toujours , qu'elle n'aura peul-iHrx' jamais, j'en conviens, si on l'abandonne trop ii ellesmênie Mais il ne faut pas ipie des esprits mal faits ou des larlufes sociaux, comme celui dontje me propose de vous esipiisser un jour le périrai! s'armenl de si\i ern'ui-s et de ses fautes poura!!a(pier ses bienfads Ilaisiuinonsdoncun peu sj'rieuse- nient . nionsii^iir rorg.iiiisaleiir du travail . monsieur l'ami du peuple en général et de m.ssieurs les garçons tailleurs en parliculier: et ii'cherchons ensemble, s'il vousplail. il ipii. dans cet exemple qui m Occupe, a pu nuire Vinfame! Pour moi . j'ai beau rellecliir et compter, j'arrive il une conclu- sion lolalemeiit opposis- il la vi'itn-, el au lieu de crier : Mort ù lu coneurreiiccjo crie : Vive Ut concurrence. Quels
L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEF,,
iTsullats n-t-cUe produits, en effet? Elle a ruiné ou emptVhé lie s'cnrifliir, et encore le fait n'est pas iirouvé , deu>c spé- t'ulntevirs ou deux sociétés d'aclinnnnin's , sortes de gens i|ui . vous ne iiouvez le nier, viiii> in-piiinl pou d'intérêt. La ih'slruclion d'un capital no \nii- ,i jjiii.n- ipieje sache, arraché une larme. Je ne pleur('r;ii lu^imn plus liss"omim'S d'argent imprudrinm^'iil ili^^ipi'c-, djiis co lioiix cnln'- prises . car , en di'liiiiliM' , i'llc< cmi ilnniif de r.iis;incr cl du pain à un noiulin- mr.ilriihiMi' il nuvricis : c-li.iiilcois, danseurs, chorislos, ligin'.iuls, iiiu.-;irH'ns, pi'niln'<, ilcrora- tours , machinistes, lampisUs. cn|iisli's. onipliiycs , mar- chands de billets, sans faire culrcr en ligne lic coinplc tous Iej3 frais de toilette, de voilure, de souper, etc.. (pi'ellesont rendus nécessaires, sans parler enfin des progrés dont l'art musical , l'art chovégraphique et ceux qui en dépendent l.^ur sont redevables.
Ces réiloxions je les siumettais à l'un de mes compa- triotes , qui avait eu la générosité de me gratifier d'.un bil- let pour le théâtre royal italien. Nous étions assis à côté l'un do l'autre dans deux excellentes stalles du prix de 'î") francs, trop élevé ])Our ma bourse. On venait de termi- ner le qu.ilriêim' .nie îles //«(/ucnots. Jamais cette belle musiqiir ne m :i\;iii ciii^r .iiii.int de plaisir, car jamais je ne l'jN.iis ciilrndiii cvrciiirr |iarun orchestre aussi nom- breux ri ,iii-;-,i |iarlail, des cliœurs aussi exercés, des ar- tisli'.- ;iii-.-i Mi|ii'rieurs. Tamburini représentait le comte de Siiiil-lii ,. \ jlfiitine et Raoul avaient pour interprètes ma- dame r.iidiiir Viardot et il signer Mario. Nourrit lui-même cl iiiad.iiiuij.'ll,! Falc'on étaient surpassés. A la chute du rideau l;i salle entière séUiit levée en poussant des accla- niiiliniiN livni'liques et en battant des mains avoe un l'n- IImii- ,i-:ii ■ d;llicile à décrire. Tnns (,„< II, m, ni d \";ilci,iiii,. a\;m'iii rir iililiL'csde reparaître [hmii- ivrrMnr dr nniucinx
Ici L'ii 1,^;- iU\ l'admiration puliliqur M.iifnu:' \iard.i|
surtout, qui a\ ait atteint dans ce rôle, connue cantatrice et connue actrice, les dernières limites de l'art, s'était vue en un instant entourée de plus de bouquets qu'elle n'en pou- vait pnrlrr: mais aussi cpieson jeu et son chant avaient été sublimes : cpicls gestes vrais! quelles poses irréprochables! quelle [ihysiiinoniie saisissante et variée! quelle voix étendue, forte, habile et sûre! quels aiicnls tour ii tour tendres et déchirants ! et comme .Miirm ra\:iii bien secon- dée! avec quelle âme et quel limlne i.i\;ssant il s'était écrié : Tu m'ami, lorsque . pour lenq.ièclier de courir il la mort , elle lui avait fait , dans un moment d'égarement et de désespoir, l'aveu de son amour.
— Heureux , disais-je a mon voisin , le maestro qui crée do pareils chefs-d'œuvre, et qui trouve de tels iiiler|irelrs , et bénie soit l'ennemie mortelle du citoyen Louis Bl.inc. Sans la concurrence, les //«^«eKotiou.Gii't'i/oHfiHi, comme dit le livret italien , n'auraient jamais été si parfaitement exécutés.
— Vous n'avez raison qu'à demi, me répondit-il ; ajou- tez et sans la reine.
— Sans la reine ! ni'écriai-je. Qu'a-t-elle à faire dans une p.iivillc aM'iilurr? ir i-nnais (|u rlli' nr s'iiccupait pas plu? du IhiMlic i|ii.' du u..u\riiHiiiriii .sr- Iniici nms princi- pales niTdii-isleul-cMcs pa- ,i |iiol(>lrr cliaque annéecon- tre la dociniiede .Mallhus, au risque de se faire adorer par le citoyen l'riiudliun ?
— Détrompez-vous, la concurrence a créé ce IhéAtre; pour y attirer les habilui'S du llu aire de la Reine , elle l'a décore, trop richemenl |iriil-riii : illr a réunion une seule troupe les artistes les plii.s riiuncnls et les plus chers du monde entier, ii part Jenny I nul ; elle dépense résolument des milli ts de livres sterling dont elle sait bien qu'elle ne retirera jamais un penny, aucun sacrifice d'argent ne lui coûte, ma-s il est d'autres sacrifices auxquels elle ne se fût jamais décidée si la reine ne les lui eût pas imposés.
— Je ne vous comprends pas.
— La chose est bien simple cependant. A votre air étonné je devine que vous n'avez jamais connu d'artistes un peu intimement.
— Jamais.
— Tant mieux pour vous alors, car
Ils ne sont pas, liébs 1 ce que le public pense.
la plupart n'ont pas pi us de mérite que les chiens qui jouent aux dominos, ou les perroquets ([ui demandent il déjeûner, — bien entendu que je ne parle pas des exceptions. On leur a appris tout petits il souffler i ans un inslrunient ii vent, ou il chanter un air quelconque , et tant qu'ils ont assez d'haleine ilsrépétent la même irrdu incipulilr-qu'ils Svuit d'eu .ippriMiiIre une autre. Il \ ;i i|iirli|u(- ,ii,ii,t^ l'.n i^ s'en èlail eiignué outre mesure; iiiai- il c.iminiiMr ,i r-vim- nailre et a aiijiirerson erreur. — L) .lillcm- 1(< ,ir(;-ii^ luil en gi''iieral ledefaut, fort grave il mon aM> dVh i' rL'Mi,|rs. L'haliiliidc qu'ils roniractent forccmeiil d.- Imi I ,i- àgo de changer sans cesse de résidence les eiiipèclie do luijiier des r.'lalions durables; ils n'ont ni patrie ni amis; ils ne s'intéressent un peu vivement (|u'ii leur larynx ou à leur cornet il ]iiston. Mais ils sont surlout envieux et jaloux... Il allait achever ce portrait i]u il iniiinienriiit je le lui re- prochai, avec trop d'animalion pmiM'Iie ju^le. lorsque le rideau se releva. Nous ap|ilaiiiliiue> .uee d aiiiapil plus de transport le trio du cinipiieme acte que madame Viardot . Mario et Marini, — un excellent Marcel que MM. Dupon- chel et Roipieplan devraient engager a l'tlpéra , — avaient rivalisé de perfection. Quelques minutes après, nous rega- gnions , bras dessus bras dessous , notre domicile.
— Quelle belle représentation , disais-je il mon compa- triote, j'iui g.Miliiai loii^ieiiips le souvenir ! Ce sont lii de
— Vous pi m I M,- 11. I 1. Il Mm... Il s procurer il Paris si vous y reloiirnez. Madame Viaidni diiil débuter il l'Opéra, dans les Hiigiicnols, la prunier,' s. Miiaine de uoven:bre.
— Je le sais, mais Mario...
— Vous aurez Roger qui le vaut bien :
— Le croyez-vous!
— J'en ai eu la preuve il y a ileux jours.
— Oii donc?
— -\u Ihéàtre d'où nous sortons. Mario . qui avait chanté le oi.udi et qui vient de chanter ce soir, n'a pas voulu chan- ter le jeudi , parce que c'était le bénéfice de madame Viar- dot. Mario est un adorable lénor, un joli gariam et le re- jeton d'une bonne famille. .M.iij il a en' le ili.dlieiir de faire il Paris une mauvaise ((lunais.s'iiiee ipii I en! raine dans bien des fautes. Il cousent tnip ïiiu\ent a s' dire m.il.iile ipiarnl on ne veut p.i, ipid .e pnrle liieii Jeudi , pur exemple il a refusé di^elmnler pivlexi.inl un euriiiienieul .snliil dan- ie<- poird'eniperlier lelieneliee aiimince, qui pnini.'ll.iil d être aussi brillant que lucratif. Mais il avait compté sans Roger et la galanterie française. Bien qu'il n'eût pas eu le temps de répéter un seul morceau. Roger consentit il se charger du rôlede liaiiul Sun-; l,i seule londiliim ipi'il h' chanterliit en Irine.iis Nui dexiairmenl a eli. récompensé. Accueilli dès
^'""'""■' nMvnep.irnne triple s;il\c d'applanilissements,
il a (iliteiin il, MIS tous ses muive.inx un suive- de bon au- gure pi.nr Klpera de Pans el qui uihtiim .M.nmde tousses maux de gerge Inliirs Le |)ublic .i diiniii' ee Miir-lii ii l'im- poli et ca|iricieux Italien une leçon qu il n oubliera pas de sitôt , je vous en réponds. Il est vrai qu'elle était bien mé- ritée.
— Mais vous ne m'avez pas encore appris, lui dis-jo. pour- quoi je dois remercier la reine Victoria du plaisir que j'ai éprouvé ce soir-lk.
— Vous allez le savoir. Le théiilre royal italien a éli' l'nndi' el il e-i siiulenu [lardes spéenliilenis.iiiLdais mi benelire excliisit de.- Il.diens ipii ferment la m.iinni,'. de sa li-iiiipe el qni enmpii.-enl une ligue tellement furie ipic .son chef, il signer Costa, le directeur suprême de la musique s'est réservé dans son traité le droit fabuleux d'interdire aux bailleurs de fonds l'entrée de leur salle pendant les répétitions Or civile ligue entasse intrigues sur intrigues, pour empêcher de chanter les artistes français engagés par les direeleurs el pour s'opposer il l'exécution des ôu- vragi's ri;iiii:m> el .dlemands I,lii>lnire sirivle de l;i saisim
delSiXMili-edilM.iil -il,:_.lllirlvilH'lll.-lirleri,liiplede me-, SlellIS el de Iiir-Jimr- le- ,iili-|es enrnles S.lll.s la bannière
Cii-la .liisipi au mois d août leurs machinations eurent un plein -II, , e- Kii^cr, qui avait un engagement de 30.000 fr.. n a\,iil ( haiile que trois fois. Les Huguenots, pour lesquels ou depensiil de- sommes considérables et qui promettaient a inadanie \ i.inliil un de .-es plus grands trionqihes, étaient toujours retailles snii- un prelexte ou sous un autre. Peu imporlail .i la liijiie h mmiilianle que la direction se ruinât Elle avait des ;i|ipiHnlemi.|il- lises el earaiilis: il'aillcurs elle eût sacnlie penl-eliv -r- mlirels ,i la -alislaclion de son amourqiruiire el a s,i jiiliiu-ie Tel l'iaii fei.n des choses lorsque la reine intervint l'nl-re de-ir irenienilreun chef- d'œuvre admirablement exe, uie liii-i ee-|i,iii d être agréa- ble il son royal époux, en pnili'LiMiil Li mii-iqiie allemande Victoria I'" déclara que tel jimr. ,i telle liem ■ . elle \ oulait as- sister à la première represintalinn de n- l'i;, molli depuis si Jongtemps promis Tonle icsi-taure ileMuiail nuilile. On
se si.umit Cene-I |m- que l,i reini I le dinil d'exiger
i|U"iired,il ,1 -,in iMprne m, pi,ii\,i,l lui de-nlieir , car.'en matière de L'nuvememenl. elle n exeire p.is plus d'autorité que la dernière de.-,- -iijeiie- M,,i- m, i|i,,,ii,v abandonné
par la reine I eût ele ieili,iie il p.i,- r.mslocratie qui
seule peut le faire \ i\ le, m,ii- un iipera que la reine a dai- gné ili-iier , deiiiandir. écouler, applaudir, toutel'Angle- terre lii-liinn.dile- lellessont les mœurs de ce singulier pays — se I nul iililigee de venir l'entendre au plus vite; à la se- conde represeiil.iliiui le prix des placesfiit triplé, et lesama- leurs — si on peut diinner ce lilre a de pareils (ajurtisans — se dispulaieul les billels aux eneheies .. Depuis, lesuccèsa loujours éliTi-iiis-mil:- cèliiii eesi.irla .seplieine représen- tation:—un Il eu ,1 j ;iis \ii un pareil a I, 1res; mais ne
1 allribuez pi- iiiiiqiiemnil ,i l,i l,e,inle de lu musique, il la perfection de l'execuliuu , an talent merxedleiix des prin- cipaux artistes; la sottise des sperlalem- en ,i -;i liunne part; et si vous croyez devoir un p ■n de n rniiun— imee a la concurrence, remerciez-en aussi, iiininie |e|ier-i-le n muis le recommander, lu.id.ime Alherl , en -nnirninl ,iM',' mm qu'une reine, inè eiuisliluliiuiiielle peiii eneme iviiilivde
temps à autre quelque- ser\ lees.iL'Ie.il.le- ,1 -e- sn|els ,■
Il était deux heiinsdn imilin Nmi- iinii- -epariimes, et,
avant de nienilnr je medilai liuiLmenienl -nr les plus
graves ipie.-; H III- de Imilie |ii.liii,|iie M.h- IIh'u me garde de viin- enirelenir j.iiiim- de p.iivil- siijels D'ailleurs, j'ai
'''"piele dejii ,-nr le In r; le me- \ i,i,-iiis. Agréez donc pour
aai"oril liiii . i -iriii le liireeleur, 1 .issurance de la con- sidération de votre tout di'voué
Le viEcx Flâneur.
itlbuni JMoIflo-Valaqiie.
(4"^ .\rlicle.)
BIJOCX ET VASES d'oH MASSIF TBOCVÉS EX VAl.AClllE.
A lieux ou trois lieues N.-O. de liouzéo , petite ville de la principauté de Valachie, située sur la route de Bucliarest il Ja— X lies p.iy siins. Irav.iillanl à la terre, dans un champ
il mi-eiiie de 1 les inimLiLines tenant à la chaîne des
(',ar|i:illie-. hiMueieni , Ml- Il lindel838,pliisieursobjels qui, offrant d alimd i|nel,|ne i e-islauce â leurs inslrumenls de travail, dureni l'ti,' e\ii ni- de la terre avec leurs mains. Bien loin, cependant . ileMiiipmnner la valeur matériellede ces objets qui. ii la première vue, leur parurent être d'un métal ordinaire , ils vendirent à vil prix le plus massif de
tous à une de ces troupes de Bohémiens faisant mélier de ferrer les chevaux et d étamer le cuivre.
Ot ustensile, qu'à sa forme on aurait pu prendre pour une grande aiguière, fut fendu à coniis de haches par les nou\eaux acipiérenrs : ils voulurent ainsi s'assurer et de la nature du métal et de l'usage qu'ils en pourraient faire. La terre qui le recouvrait, sa configuration, ot plus encore la modicité du prix auquel il leur avait été concédé, éloi- gnerent Inul a l'ait de leur esprit , même après qu'ils curent piiHede ,1 relie opération , la pensée que ce vase fût d'un aiilie mii.d que de plomb ou d'étain.
Il l'iiiit d'ur pur!... ainsi que les autres objets trouvés el i|iii demeurèrent en la possession des inventeurs.
Itieniiit informé de tous ces détails , le gouvernement va- liipie senquit du lieu où ces précieux objets avaient été lioines el lii innnédiatemcnt procédera l'arrestation des p,i\-,ins el l!i il lemiens mêlés aux moindres circonstances de celle deriiuverle.
Les objets qu'ils livrèrent se composaient de deux an- neaux ou grands cercles, un hausse-col, quatre lampes dont une représente un faucon, deux, lafigured'lris, laquatriènw n'a pas d'ornement figuré, trois vases à anses, un plateau et une patère ou coupe très évasée.
Sur un des anneaux se trouvait une inscription qui de- vait être d'un indice précieux : bien qu'elle fût on langue grecque, chacun dans lesdeux principautés eut la modestie de se déclarer incompétent pour la .solution de l'énigme. A Vienne même, où la reproduction lithographique exacte du dessin de ces objets a été ordonnée, l'inscription a été dé- clarée, ainsi que les objets eux-mêmes , d'une origine im- |inssible il délerininer.
Imil 1 lioiiiienr delà description et de l'explication de ces l'ie. leiix iilijeis était destiné à l'un dos membres les plus ilL-liiigui> de lAcadémie des inscriptions et belles-lettres a Paris, M. Berger de Xivrey.
Ayant reçu , par M. Saint-Marc Girardin , communication d une lettre détaillée que lui écrivait sur cet intéressant sujet M. Adolphe Billecocq. agent et consul général de France dans les principautés du Danube, M. Berger de Xivrey ne tarda pas, à l'admiration et à la plus grande reconnaissance du pa\s moldo-valaque tout entier, à donner, des objets que liiMis reproduisons ici, la description, puis l'explication si lenliliqiie qui suivent :
Luniement du cou, s'élargissant au milieu comme nos hausse-cols, est doublé d'une plaque d'or unie, et la partie de dessus, en or travaillé à jour, a les vides remplis avec des pierres taillées (cristal de roche ou pâtes vitreuses co- lorées). La portion du cercle disposée pour s'adapter der- rière la nuque est jointe à celle du devant par des charniè- res et n'est qu'en or uni. Les dimensions de cet ornement sont : diamètre supérieur, ISO millimètres; inférieur, 200- épaisseur, 2. Il pèse 15/32 de livre de Leipsig. '
Les rfcH.r anneaux sont tout unis , ouverts et susceptibles de se fermer par l'insertion du crochet d'une desextrémitcif dans une on\eilureou porte d'agrafe, pratiquée à l'autre bout. L, un de ces grands anneaux est strié à ses extrémi- tés : c'est celui qui porte l'inscription dont je parierai tout à l'heure. Son diamètre est de 153 millimètres: son épais- seur de 12; il pèse I livre 7/IG. L'autre plus large, mais beaiieiiiip plus mince (diamètre, 170inilliinèt.; épaisseur 5 1,,.-,, J\,'i;i ,io i;,.,.n ' '^ ' "
e. IKj millimètres; petit diamètre, 165. A la base, id diamètre, 00; petit diamètre, 75. La profondeur esi, 05 millimètres; l'épaisseur, d'un millimètre. Il pèse 5
pesé ii.'v'lii de livre.
La coupe est un vase octogone, en forme de coriieille et un peu ovale, le bord supérieur prolongi' a plal aux deux extrémités, de manière à offrir un poinid .qipni .mx p.illes de deux léopards qui s'élancent du bas de hi eoiqie et for- ment ainsi les anses. Un des deux léopards manque. Le corps du vase est travaillé à jour par di\erses combinai- sons de vides carrés et ovales, remplis par des pierres di^ crislal de nulle et de pâtes vitreuses colorées, qui s'en- clià-seni ,111 iiHiumde rainures pratiquées dans l'or Les diineiL-iiin- de eelte coupe sont ; à l'ouverture, grand dia- melre. \Ki millimètres; petit diamètre, 165. A la base .rand -i-— •■'— "" --■-■ ^- -■ — - - •
de 10.1
:;'32.
le dernier des ustensiles reproduit par ces dessins est de lieauemip le plus intéressant ; car il ne représente pas moins de dix-lluit figures humaines. C'estune patère, ou coupe lie- r\,i-ee. avec cette particularité qu'au milieu de l.i con- eiiMle -e trouve, comme omp/iafos, une peliie slalue doi- assi-e I 1 loule en relief, qui sert di' boiilnn piinrenlexer ce plal parle indien La m,'. ili-pn-iiinn exi-le dan- quel- ques-uns de nus ii-leii-des de Lilile |i,iiir le ser\ ire du des- sert. La petite si. due a--i-e e-l une ligure de teninie, leii.int des deux mains un pot ou amphore sans anses. A ses pieds dans un cercle intérieur, sont représentés en bas-reliefs six animaux fort mal figurés, et un homme couché près d'eux. Le cercle du bord est orné deuninlenieiils, de feuillnL'es et de perles. Le cercle intcrmeili.nre lie.iiirniip plus Im-e qui' les deux autres, contient seize liLmie- delmni iiuii--i-:,s a peu pies ilég.ile ^randem-el uii'l mieiil i.m de repiv-nh'r desdieux du p,iLMni-iiie piii ail eMilimie li.iix de re- lemn.- Sonlniie-:uerl,i,h|,,nni|epi,-,,.n p,.,, p,,.- n riinliqiie: les autres s pin- nu mnin- \nlnes lliin- d lllin manière inii
rappelle (le-di-pn-ilinn-eiinnii. '-lie I ,,M ,ii,rie„. I :,,||,. |„.||e,
paiere a un dnid.le l 1 en nr uni Le- ilinieiisinns -mil ■
dlailiel|-e2.'.7 imllllnelles , ep,,i-eii|- •_> || pe,e i lis ,-es ,'i/:!2
élanl sépare de I,, pehie-l ■.l.iqii.'llepe-el.-i.dSdelivre
Elle est IhiiiledeT,'. mdlimel n- l;ii-e il,-J(l L'or v a on milliiuelrç il epai.-,-rur. Nous ne saxons pas si les 'li;;ures sont ciselées ou repoussées au marteau.
Les monuments dont on peut ainsi apprécier l'exécution par (a^s dessins, offrent un singulier contraste entre l'ex- Iréme paiiMeli' du shledeeel art et la richesse du mêlai En i.qi|ii,irli,iiil ces deux eiir, instances et Celle dis sujets liaieiis ie|ire.-eiili's sur le dernier vase que nous venons di> décrire, on est embarrassé d'assigner une époque à la fa- brication de ces ustensiles. On ne peut guère supposerquils
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IJijoiixctv.isesiror massirdetrivailb
furent, commo l'admirahlo colluclioii des vasîs ilari^Hnl il» lii'niny, les uslcn.'îik'.s sacns il'uii ti>m- |ile païen, onlouLs par la (lé\<it,ion déediiragée d'un des dernior.s prôtrna du paganisme. Car alors, le slyle de l'ornementation aoeuserait une épofjue de l'art antérieur à la complète décadence Ce qui
restait encore de pn'Tieii\ fl;iii> h'- tciii|ilr. p.iî
lor.sque le oliristi;iiii^iiir cniiMiinii
remontait à une rpnipir licj.i jh
iiisme n'aurait pu m numIu t;iiic i
cet ancien culte à une é]iuqiie di
prononcée que celle des scnlpliiii
>iles: e.ir il est inipossilile d'iillrilii
nph,
rine.iirecli Irop rere,, .lipl„,ne>,.
'm ce st\'le
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r 1,1 repre-eiihilion es. En rapprocliant lie la matière, ne pie ae si riches us- Constantinople vers
tensili^s auraient été faliriqué le sixième ou le se|itième siècle . pour être donné vn présent a quelque chef de ces liordes barbare ipii des rives du Danube piuis>;iieiil lems exeiuxion
inenai.anles juscju a peu Hom(\ ? Li'S dons offerts i' ,ivnnt tout s;ilisr,iiiv lein lai , et enuieinr Innp-p coup d'ornriiiinl- .M;ll^ Hyzance eut eoiiii nation en livrant
de (li>l,i di'
elle
MIT jMiliie p;ir le prix du mé- - pljiir ,1 liMirsyeux parbeau- l^ 1,1 (leNoliiin des césars de lie- ^riiluilement une i^'ofa- ces barbaies méer(''aTUs des
sculplures a sujc^ts elu-éliens, sujels ({tu d ailleurs S'seraieni mal aeeonle^ :.\er le^ -eene- dnrjie ,)ii devaieni sans doiiler IrjuiiT ilr, \,i-r~ d .,r iilTeiN pi'Ul-élri' a ipielque rhrl ,lr- lliin- mi d- Ammts l)n V lit donc représenter de.> li^iav> iii\liiul(ii;iques ou Ton reconnaît l'intention de rappeler tant bien que mal certain.^ attributs caractéristiques. C'est
priili;dil;'iucnt Apollon qui joue dr l,i Kiv. N piune qui e-l ^k-isis.sur un poisson. Mar> qn ■ !■•. mum.- nne eollede mailles et qui lient une e-peecl,. tn>udeou d(^ massue . etc.
(Juant aux caractères gravé.s sur un des ijrands anneaux, s'il faut y lire la salutation bachique kœré kœ piné, prends et bois!... (la première syllabe de ce dernier mot étant écrite par un epsilon el un i.ota, genre de faute qui se rencontre même dans
de fort b( |ilace de l'i'l sur la eon, ,1 e\pli(|uer,> sanl qu,. r mer, el.iil |
is), on doit avouer que la iipiien sérail bien plus naturelle -m ((' cercle ou anneau; mais lii/:irn^ circonstance, en suppo- ' ! fer-
LatourdeColtzi,bdtiealiu(,in i. tparles>u lo deCharlesXII.d'aprèsJI.Doussault.
pu peut s ouvrir et se I s anses de [ilusieurs coupes lit manière à pouvoir offrir toutes ens?mble au donataire les coupes d'un cer- tain nondire do convives.
L.l TOI B DF. r.OLTZ.\ , B.ITIF. PA» LES Sl'KDUIS -\ IIlT.HAnEST.
iN etait-ee point assez pour cette terre il la fois si riehe el si iidortunée , ipielle fût succes.-ivement dc^ venue, [lendani tant de siècles, le lieu détape de toutes les inva^iiuis funnidabli'S dnnl nous avons p:irli''? Nnii , lin ilr-lin m'x.t,. liML'ird.iit |)0Ur der- nière epreiiM' ivllc(|ni , HMn |,|n--Hn- r.ispeel brute de l;i ciiriqui'le, ni;ii> Inrn -hii- le \..\l- île la confra- lernite religieuse, devrait bientôt résumer tous les iinillirurs !
Nous \oulons parler du protectorat des Russes.
Celait en vain que, des l'année 1709, un im- mortel Suédois était venu placer sa valeureuse épce en travers du chemin qui menait de Moscou a Con- stanlinoplo ; aux instincts fauves des hordes niosco- viles deuieuréis affamées et sanglantes .sur le c hamp de baladle de Pultawa. une terre promise s était tout-a-cou]) révélée abondante et prochaine: et de même (pic la baguette miraculeuse de Moïse avait ouvert devant Us Hébreux les llols de la mer
Ll> Aoi-.i, >J.in«.-. Éi.ili.,li,il^.> v.d.i.UKï, ,r,.iiiv> .\l. l)^Hl^».l
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lîouge , do niiMiie l'aflinile ilt^s croyances orthodoxeji ouvrit à l'ierre-le-Giand , ii sa politique, l'accésdcs provinces nioldo- valaques I Lo miracle aussi s'opéra donc I
Mais il nous reste à dire , et c'est là la vérité historique dont cette tour de (jjltza 'monument élevé ]iar les Suédois au milieu de la ville de Bucharost) est 11' symbole ! il nous re?te à dire com- mejit un Dieu venijeur referma hicnlôt après, sur la politiipie drs lînssos, lo Ilot qui était destiné a eni^luulir leurs cliimériques calculs?
La Russie , en généra! , si âpre et si rude dans ses allures asiatiques au mi- lieu du mouvement des intérêts euro- [«V^ns , na cessé depuis cent vingt ans a lieine quelle conqite pour quelque cJiose dans réi]uilihre univei'sel , de Hionlrer une àiiri'le jiarlicnliiTC'menl éludié*' , des resscntimenls |iaiticuliérc- nient systématiques a légard îles peu- ples et des nations ipii ont cnUiuré son berceau, qui ont ainsi, pins ijoe. d'an- tres, assisté à ses velleiti's enfa'ntinrs de réveil iiolilicpie, et ipii plus t:ird enfin. jKiusses jiar une mission sainte . par un pressentiment tout propliélique , ont <lierclié à ctrcindre et ii terrasser, dans son adolescence, un colosse dont les proportions pouvaient ellectivoment donner grandement à ]ienser d'abord à des voisins ! ^__
Ces peuples appar- ^
tenant tous à des Etals swondaircs, étaient 1rs ^
Polonais, les Lettes. les ^^,
Turcs et les Moldo-Va- —s
laques.
Parmi les nations , ^
une surtout a longtemps _
marqué par ses colli- sions et ses duels avec — U^ géant des (pi'il ap- _ liariitCesl la nalionsué- _ doise. Et Charles XII , .==_.= il Narwa , descendant , comme David, de rois souvent armés par la main de Dieu, apprenait au monde que le nou- veau Goliath était ce- pendant vulnérable au front ; et , soldat .de la |)ensée libre et ■ géné- reuse contre la matière, contre la matière oppres- sive, le successeur glo- rieux des Gustave le fai- sait rouler dans la pous- sière des vaincus, en s'ccriant : Qui vivra verra il"!
Que s'est-U passé ef- fectivement depuis prés f quanta années que ni r-| a été jeté à la face ili> |u 'nm'ics con- vulsions guerrières île l.i Russie . par l'antagoniste glorieux du czar Pierre-k- Grand? La matière russe, incessamment fécondée, vivifiée, entioblie par ta pensée constamment rentie du dehors de l'em- pire, n'a cessé de peser sur l équilibre européen! Depuis Ic's rlrarin'ntiers de Saanlani jumiujun pi',iir'> ilr la phi- losiipliie liii ili\-liii]iirii r -ii'iliv Pierre- Ic^Grand cl ^; s siircr-- iiiv ii mit ccs.-;é de recruter partout on Europe . pour leur enqiire conmie pour e.ux-mén-.cs . d,\s précepteurs de tout genre!
Lesterons venues dcl étranger, il faut CJ>|iendant f" hâter de le reconnaître, araicnlétéquetque fois fort rudes! Et les plus rudes, celles enlie ;iulrr.-. que Char- les XII avait prodi.L'un- r.innne précep- teur dans l'art de m' ImIIiv m guerre,
n'avaient ]ia>|irér>r m iiniic Ir^ l'iiiils
les plus miiiT,-' niir ~i I-- lin- -
avaieni éli'liin-'lriii|i> iii.|nh-i.'~ li:iri rlr:-
par tant il
mençaient
l?s cnseigi
de colère
Pleiesches, chasseurs dans les montagnes, d'après M. Doussault.
Halte de chasse dans les steppes, d'après M. DinissauU.
nt cin- lero'ique
>lirilli
ll>
l'pi'jHl.ilil ;i llirMlT il profit urnl.-. ivi;n- iIjil^ îles jours Ll■llelo^ suédois avait eu lo
sort de tons les grands capitaines... Il
avait formé . dans Pierrc-le-Grand , un
di.sciplo qui l'avait battu !
Mais, il cette phase même des annales
du Nord , ouvrons l'histoire , et à l'une
(I) A quarante licuis ilc Piler-bourg, ou l'^signe encore à chaciue vo)a;;ei;r le relaU de poste de H''((iy(ir(i, api es .Narw.i, comme liranl son nom de celle exclain.iliou : qui vi\ia verra!... arrachée à Cl.arics XII au iiiomeiil où il allait entrer dans la lice de son iinuiorlellc vicloire conlrc les soldats de l'ieire-le-Giaud.
des pages, il est vrai, tes moinscounues des Français, nous y trouverons un de CCS exemples extraordinaires par les- quels il plait parfois à Dieu de conl'nndre les surii-^ Ir-i pins fjiils pniii- l'hlnuir ; nous \ iiiiii\rinii,~ un lie 11'- l'xrjiiples exlraorilinaiirs p.ir lisqurls il pliiil a ni toute-puissance de briser les plans hu- mains qu'on croyait, en les formant, lu plus à l'abri de la faiblesse et du néant! Nous y verrons que si , dès ranné'C 17U9, il avait suffi au farouche czar de trouver en travers du chemin qui mène il Conslaiiliniiplr , pour le réduire, ce Suédiii.< , qiir les Turcs d'aujourd'hui appellent eiirnrr dans leur reconnais- sance du nom de Heniirbash ou Tète de fer : — \ ingt-ipuitre lieures ne se pas- saient pas sans que le vainqueur enivré ne rencontrât cumme prisonnier sons sa tente, au lendemain de la victoire de Pultawa (encore une fois lliisloire est la pour l'atlester», cet astucieux Moldo- Valaqne Di'ini'liiiisCantemir. le dernier des pniiios indigènes, qu'un Dieu ven- geur |ieut-étri' tjui vivra verra ! ) . aji- pelait il montrer aux Russes, pendant la paix . le chemin qui devait les conduire à tant de guerres nouvelles!
Démétrius Cantemir , enfin . faisant entendre pour la première fois , il l'o- reille du barbare étonné , le langage de la haute diplomatie le- vantine , lui déroulait tous les trésors sédui- sants de cette action po- litique qu'il j avait il exercer au lïioyen du lien religieux , et par l'esprit des dogmes eux- mêmes, sur lésinasses conipacles de ce* Grecs orthoiInM's , Miuiiiisaux sultan> ilr l'.iiii-l.inlino- ple. Ce n est point im- punément alors qu héri- tier d'une race mêlée de sang polonais et de sang byzantin, et liii-mémesi longtemps mêlé iv tous 1rs inneiiiis de Pierre , iir.li.iilr> Ml. iiJl. zep- |i.i Diiiirliios Cantemir liii'rrli.'i .1 agir sur l'es- prit et sur l'avenir de Picrre-le-Grand et de ses successeurs Démê- lant bien vite , chez le czar ignorant, sa manie d'apprendre . il ne tarda pas il exercer sur lui le presliLre d'un savant joni.ssant déjà sur le Irone d un crrl.iin re- nom coiiiiiir liiiiiinieéru- dit cl Irliri': cl M'iiina- rant au plus vite de toutes ces \ieilles théories, qui , de la part des riches et astucieux possesseurs des vastes et fer- tiles provinces du bas Danube, avaient toujours consisli' , ilrpiiis des sircles , à lancer contre 1rs uwitrrs ilr Ih/ance. ijuels qu'ils fiis-i ni, 1rs li.n Ii.iits rampes aux steppes du litlor.il de la mer Noire . ilrpnisles Huns jusqii aux .Mongols de- puis les Gotlis jusqu'aux Ciisaques-Zapo- ili'monslrations lie mépris et de iM^rs et tous les
|iiv-rnl ri sut iii/hi itllumer 'l,l„ czar rc in rmwr senti- rottisc à i cf/ard deConstun-
Dornb\utz, districts deRomanatz, — Tirgoriclis,— Shtiiia, d'iprOs M. .M. Itouquel
rogues: il .iiipi d'un fonds inrp haine, mêla Im danijrrs.lr I'.im
du 111" ni |iiv-
dans I cprild; ment de l tinople!
Il ne s en tint pas la . il accompagna Picrre-le-Grand clans pliisiiMirsdesvilles de son empire; et dans millr entretiens .subséquents, qui de\iiiirnl plus lard la substance de longs mi'iiini 11 'S iiiaimscrits remis an larniirr rnipriviir ru~s|. . il préseiil.i .'^,iiiilr-S.i|iliir (niiiine un nou- veau liinilii'iin a ileli\rrr îles mains des infidèles; il trouva facilement , au sein argenté des aurores boréales de tant de nuits polaires qui protégeaient les glo- rieux bivouacs de Pierre , un nouveau labarum il faire espérer à ce nouveau Conslayitin ; et par la plus profonde , comme par bi plus habile perfidie poli- tique, introduisant au cœur des lau- riers recueillis récemment sur les Sué- dois vaincus , le ver qui était destiné à les réduire un jour en poussière, il sa- Miit en\elopper, dès ce moment, l'ave- nir de la jeune capitale qu'une main niir.iinleu.se venait de faire surgir des eaux de la \e«a . d'un inextricable ré- s;au. en mariant pour toujours ses de.--
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L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.
lijiws et cuile (lo l'cMiipiro (lu'cllc était appelée ii com- Miiinder à ces insolubles questions de Constantinoplc , du ( aucase et des DardaneUes.
VX c'est ainsi ipic, |iirri<i''mi'nt an bas dos colonnes ,1 llnriili' d(^ I hi>h,ire nulil.uir ,\r. Snnlnis. un Mnldo-Vu- la(|ne, Déniclrins Caritcniir, |MirHv ilr.aniK-, prinrc prison- niiT, prince dcclin : en e\rill,iHl cl../ le M..sco\ile vain- ipieui-, chez le prenuer iMMp.Mi'ni- aiitnciale i iiss.v la llirorie si'diiisiintr,mais pàillruse des jirnlerluidts piAiliiiues et re- liiiini.r, loi L'i'.iil ivl anni-in an.pii-l un sii'cle et denn après, ,\r\ ,1.1.1 .II.' ii\.- (l.uislaiiiiistiiiiid'Oricnl, Ions li's eni- l,;ii,,.> ,].• 1,1 |,.,lili.|...'.l.i ,al..nil lie SainM'elersIjourii.
I li.i , la \oila celle i uili; \erilé dont la tour de Coitza est
Klevi'c au milieu do la ville de Bucliarest par des ingé- nieur suédois, compagnons de la captivité de Charles Xll a liendor, elle résume là, les plus grands enseignements!....
Un terrililo tremblement de terre renversa, en 1802, Imite sa partie supérieure... Mais Dieu permet qu'elle soit assez dehiuit |iour nous dire encore aujourd'hui que cent années déjà, .ivanl IKI2, un immortel capitaine, comptant nnssi de nonilireu>: et valeureuv Polonais dans les rangs de s's soldats, jetait du haut de son sommet, et de manière à ce qu'il fût entendu sur toute la ligne européenne etasiali- (jiie do la longue frontière russe, ce cri de : Xun procèdes <imptius:...iifu n'iii-diiirids jias davanla/je! .. » que Dieu aiis.>i . dans un jour .1. . i.l. iv .1 de miséricorde, avait op- poséau\ Ilots de la i.i.T en c ..iiiroux !,..
Oui, latourdeCollza ie>l.- i.i. -vnihnle vi\anl de l'accord, .le la corrélation , de la piii-.ii..v il.' .-.'H.' |.iil-.ili..ii .pii , à partir de la rivière de Torn.,. jii-i|ii .m l.a.il .1'' I \-i.',civ p.issant ]iar Stockholm, Var,M.\ie, la.s.^j , liuclKl^e^l, C.on- >lanrmople, le Caucase , le Liban et Alexandrie, bat dune foire a l'aire trembler, ch3(|ue jour, sur son trône, oùeffec- liMMiiiMil il y Iremliln, renipereiir Nicolas' ,.
l'iii.-seilonc I iil.'v .|iii' iv|,n-iMil!- (.■ ilel.ri^ fivl.' .'I déjà niiilil,'. parle.ael, i.lei' .^ mmi.'.mi |...ii.l il.' \ ...■ .1,. I l.i-l.iire,
i.lée si consiilaiile pour la cim1i>: n .1 p.. or 1 h.ini.inité ,
pi iis,-e celle iilé(\ telle que je la lu re a un.' p..lil i.|ii.' /lon- iii'le cf pur conséquent iiulinniile , inérilia ,.\.'. l.' I.'inps lalli'iilion el les n.i'dilalions il.' ipK^lqiH'S-niis il.' c.s LTands pri'ciirseurs des \éi liés éternelles! Puis,se-t-elle , à un jour qui n'csl |ias loin, ins[)iier il Victor Hugo une épopée nou- \elle, à Lamartine un manileslo, à l'radier une statue, a ('outure un lableau!... lit, Hin>i coniliais.'.' ,i\.'.' I inspi- ration divine, dans les hautes spl.ei.-^ .1.' 1 n.l.Hii;.'!.. .• Im- maine , puisse-t-elle bientôt reloinl..a .'n .un' r.w,'.' ,-.,il.il,.in' .sur ces race-, inli'ro-anl.'- .pii , ..pie~ ,-i\ ..ir .'1.' p.'i..l,ii.l
lanlde sie.l.'. 1 ..l.|.l .l.- | I.!.'.-!...!.- .1.' la IV,.M.l.'n.'.' .
snnt, an ii...i.h'iiI ...ij.' In..'.'.'.- liLai.'>, li\ ces a il.'> appi.- hensions si teirihles ! ..
LE DOllOU.ANTZ.
Honneur soit rendu au souvenir militaire que représente ce paysan soldat!... il est aussi, lui I un débris respectable .le ces milices hardies, qui, du treizième au dix-septième sieile . il.'li'nilirenl l'occident contre les terribles invasions \eiuies de l'Kst et du Midi,
IncessamnieiU n.clé a .'.'s pli;.lani;.s .■.in.p;icli's il.'s H.'n- grois, des Lithuani.i.-. , .!.■> r.ili.n.n^ il ii ;. l'.'-v.' .1 .i |-.' nu lies anneaux de ce- cl.,iii.; - l..riiiiil,.ljle> , .pu , |,.ii;.'is >.,.is les coups d'une f..i i.lii;ieii-i' .il.irs mililanle et vive, servi- rent a |iré.server la .l.i .'I leiil.' ' ,
Son nom, tout sm'ilnis . .ninonee qu'il combattit aussi dans les rangs ile^ -'.M,.i- .!.■ I ha ries XII, et que l'Europe du dix-neuvicm.' .-a. li' p...irr.iil encore songer à l'opposer, au besoin , au.r iiiro^lnns moscovites! ... Le mot « Doro- lianl: , » n'est qn en.' ill.'i .lii.ii de l'appell.ilion guerrière de ces (rflfcu»<s iiM/".,>. I.iaiil l.nr non. ilii \ .'i 1,,' /raia 'aller au Irotjl i .1,1.1 .'Ile.!. \. 'in. 'i.l s.iii- celle ,.lliin' pe- sante qu'au ciiupueiiie acte de loulcs le^ L'i,.nil.'v ....'li'i's de la guerre, de Trente-Ans, ces corps de ^i..--.' .,i\,!l.iie . leslrabants suédois, » donlle dorobani/ \ .l,i,|..,' . -i n- pendant resté une image, avaient la repnlaiii.n .1 ,111. \.r loiijoiirs pour décider des dénoùments I,..
Longtemps condollière de la force , parfois bandit par ilé.ses|ioir. toujours fameux comme pandour, la politiipie d'aujourd'liui a trouvé moyen de faire de ce « dorobanti » issu de tant de choses grandes et valeureuses , un invalide ipii est tour à tour employé à servir le fisc, la police ou à composer l'escoile d'Iioiineiir des consuls de ces mêmes pnis>ances (/»■//.>■(>»/ secourues autrefois et quiles ahandon- uenl uujourd'liui! ...
I. .\ c 11 .\ s s E A c X s T E P P r. s .
( In yaudiis faustw venulionis, sodatitus el amicis, testimoniunt ! . , i
L un des nlaisiis les plus vifs qu'un élrang.'i- piii-M' L'onler au pays niiildo-\alaqne. c'est, sans coiili. .1.1 1,. .li;.--!' '
La 'raison en est simple : le giliier y cM ,il:..i..l,...l, \,iii,. et les pnipriélaires y sont rareniciit cha.-.s. nis, La guerre conire renniini, on coiilre les bandes de brigands, a oc- cupe la peiiilant loiiLliMiips une place si sérieuse, qu'il n'y a pas, il prnpreinenl |)arl(U'. jilus de dix ou douze ans qu'on est arrivé a coin|iieiidre qu une arme à feu pouvait être un inslriimcnt de plaisir.
La chasse élaut. d'ailleurs, comme la musique ou l'arl de travailler les niélaux . dans lesatlribiilions habiluelles dos Bohémiens , celle dislracliou , si puissante dans le reste do rKuropo. est généralenient méprisée des boyards; et tel grand seigneur chez lequel , vous, passionne po'iir ce plaisir.
vous NOUS pré.si'iilezpour cliasscr, vous supplie cl cela
de la meilleure gr.'ice du monde , » de ne pus rous donner ■■ celle peine... Si cous vouiez absolument dcsiièrres ou des
" oisenuT... il enverra ses (/en s... qui sont luiliiles... en at- 'truper pour vous!... » l-.i.l ..'l .• .er. ..■.■ l.ii .-.'ii.ble clios.' ridicule !... A ses yeux , c .■-! p.. '-.p..- ,.1. — . .■ .Irannlinaire qu(^ d aller à pied, el , daii.> s,, bonté. dan^^oIl extrême po- litesse , il serait porté à vous proposer de faire atteler la plus belle de ses voitures. . . pour vous mener chasser au marais !. .
D'un autre côté, perdrix, cailles, bécassines, lièvres, coqs de bruyères, bécasses, pluviers, outardes, loin d'être comme dans le reste de l'Europe et à l'octroi des villes, l'objet des rivalités , des inquisitions les plus jalouses , y sont " primo occupanti , » e'estrà-dire , au plus adroit !
Dans cet élat des choses , on comprend tout de suite de ipi.'ll.' a.ln.n.ible ressource est la Moldo-Valacliie pour un
(has-.'sile in.intagnos, chasses de bois, chasses des step- pes y aboiiileiil.
Les deux premières, moins bien entendues que partout ailleurs, ne méritent guère qu'on s'y arrête , a moins que ce ne soit pour dire bien vile que le paysan roumoun , en général beaucoup pins l.i'..\.' . I. .--.'.ii qu'il n'est habile tireur, se trouve .pielqiier...- la pi..i.' .le l'animal carnassier qu'il poursuit ! C'est ainsi q.i.'.|e p.ii> .erlider avoir eu dans
les plus hautes monl.igiiesdes Carpalhes, pour c pagiinns
de chasse, d'inlrépi.l.'s iiteicsclics , ou i/itrde-fronlicrcs, sur Icsquclsj'aurais pucompter, comme par faite ment absentes, jusqu'à soi.raiile livres de chair qui leur avaient été man- ijées par des ours !
CupetU incident n'arrêtait , toutefois, pas leur vocation pour ce gi'in.' ilex.'i.ice : on les voyait retourner de iilus belle à la rha^-r .l.'ii's terribles animaux, et. parfois, dans le seul biil dj d. 'fendre, d'y préserver la vie des chasseurs élraugers qu'on a\ail pla..'- s.ai- l.'iii ^ai.le
La chasse des bois, bi.'i. .|ii ,.li..i..l..iil.' .■.. -,.i.:jIi.'i> , en loups , en lièvres et en b.'. ,.--.■- c pi .il pas l..iiji.iirs a rai.son du danger que In..' p.. ...r " .les paysins moldo- valaques à manier les an...". .. . .[.-..le , vous fait la plu- part du temps courir ! One .1.' . I...>s.'s des bois n'ai-je pas vues, apresle-,. |.i.'lles..n avait à regretter la mort dcplusd'un
bon et iiil.'.'pnl.' l;.i.. lin !...
C'est il..... (le I . .liasse des steppes que nous pourrons
parler a\.'.' !.' i.-.l.' l'eL'vcIs ,a\e.-le plus ilepl;.i-ii' '
car elle r.i.i.i.' ell.' ..n .1.'- ~.,.i\.'iiii> l.'~ pi..- ..ui.',.!.!.'- qu'un eh,.--.'...- d.'l.'i i.j.i.e .piui. ami p,i.-.-ii.nn.' .1.' 1,. ..,.-
I..1.' p. .!->.' pl.'i .laiis sa vie !... (Juel bonheur pour un
l.,.b.l...i .1.'- ;j...i..li'- Mlles... pour un enfant de Paris, par .',.'... l'ii' .1.' .-.' Ii.i.aer lout-à-coup devant deux ou trois . .'i.l- Ile. les carii'cs d admirables terrains de chasse, et de s.' .lu.' : ici je suis roi , seigneur et maître ; j'ai là mes chiens iii.p.ii.enis et fidèles , mes beaux fusils... et , devant moi , tout les animaux de la création... moins le Garde Cham- pêtre!....
Le [laysan roumoun , n'ayant commencé à possédei- on même a cimnailie les armes a feu que dflpuis les dernières giieir.':-.!.'- li.i— .'-, .'-I 1... la 1.1. 'a ..p|...-.'i-, a l'avance, a tout gil.i.'.- .|.i.'l.|...' . ho-.'.li' l.i.'.i pl..> pr.'.i.'.i\ pii.irson compa- gnon lie ili,.,--e .'li'.L.L'.'r, .p.e I ...li.'-se a liier le fusil ; ce sontscs inslincls naturels de braconnier... c'est sa ruse !... Alors, sa\ez-\ons ce ipii s'est passé dans les dernières années : de brilla iilsilipl.nniles gens qui ne laissent pas que il'èlr.' aiis-i p,.^s,il.l.'iiieiil iii-.'s, et, de plus, ceux dont je pa.l.' II. Il ,..l....u .!.,.--.■...- ont tout-à-coup transformé la S..I1I11.I.' .1.',- H.'|.p.'- .'Il nue \asle école de tir ! Là , sous les couiis du cliassenr cosmopolite, s'aidant , ilcsl \rai desniille et un secrels, des mille et une rubricpi..- .I.i p,n>,iii i...i~ moun , tombent en plein vol des myriades d oi-.'ans donl le moins i.'ii.inimé, pendu à la devanture de Chevel ou de ( "I. .1.1 , .11. l'alais-Royal , suffirait déjà pour former, seu- leii.eiil .11 . li,..-^eurs et en gourmands, les plus inolîensifs allionpenieiils!.,.
Les premiers jours d'avril ne se passent donc pas sans ipie par l'une des portes orientales de la ville de Bucliarest, on ne voie cheminer, à grands renloris de surudgis et de che- \a..\ de poste , maints cl. '^..iiN l.i.irgons portant fusils. .I.i.'.is , tentes , cantines l.,.!!....'- .le cuisine et attirails (léchasse!... Ce sont Jl.\l les Agciils et Consuls généraux de l-'raïu'O, d'Angleterre et ilAiilriche . allant secouer, à l'air frais el embaumé des premiers beaux jours de prin- leiiqis , cet amas de trilnilations,,. de déceptions... de soucis qu'a accumulés sur eux la Politiiiuc.
Arrivé après quatre ou cimi heures de marche à un village qui a nom Tamadéo, el où résident , de pèn; en lils depuis ile> leiiip- iiiiiiiemoriaux , lesfournis.seurs ordinaires delà bourhi :lr^ l...-p...l,irs, on revoit avec bonheur les chas- seurs de 1 , innée d ,i\ant... on SC prépare ii de nouveaux jilaisirs; en un mot , on ne tarde pas à prendre possession du steppe.
Tout n'est cependant pas « roses » dans la chasse que j'entreprcuds de vous décrire. D'abord , pas d'autre abri qu'une pauvre charrette recouverte d'une iiatle... plus île visages féminins,,, quelquefois pas de feu,,, parlant pas de noinrilure chaiiile ii....> ,.n--i , lu belle cloile... àdiscré- lion pen.lani lie.- s.'.i.,i..i.'s ' p..- 1111 -eiil i;ibier que vous pnis.-icz \oir anlicii..'..! .pi.' p,ii \r> \vu\ .!.■ \olre guide,,. l.inl ilaiiscevasleil.'.serl uni comme bi surlacc des mers, est la, lapi,, , blolli,,., au gite.,. toutse rase et selerre!... Le gibier que vous pouvez voir debout, . , et vous en voyez, , , vous Miil aussi et alors il fuit ou s'envole; et, dans ce cas, il n'csl jamais alioid.ible ! Celui ipii \a devenir voire proie, est celui ipii. obeissani a l,i douce loi du prinleinps. règle en pais les plus chers inlerêls de sa future lune de miel. Le steppe, c'est le grand marché des amours, la foiredelleaueairede tous les cœurs, marchant sur deux on quatre pâlies . L'art du chasseur con.sisie dimc il sa\iiir ap|)rocher doui-emenl tout gibier, à celle époque des grands ra.ssemblcmenls qui précèdent la saison des noces... Or. son accès n'est possible qu'avec la pauvre charrelle du pav san des steppes ;,. encore faul-il ipie, bien caches sous une'n.alle large cl épaisse vo-
ire compagnon et vous vous ayez bien soin de ne révéler \olie |iie,Mni c paraucun geste, par aucun cri humain ; une aiilre condilion du succès de cette chasse, c'est autant que pi." ibic lie ne pas arriver tout droit sur sa [iroie, mais de l.i iMiirn.r .-1 il.- 1 .-n. .'indre dans un cercle .pie léquipage cri lu... . h, .1.1 1. 11.1 l.i.ijiiiirs de plusen pins pclit
ll.-l.' al.ir-1 irislinci merveilleux, incroyable, unique de votre guide qui est à la fois pour vous, pendant tout le temps de votre séjour dans ces vastes déserls, votre ro- cher , votre ami , votre valet . votre chasseur , votre cuisi- nier... souvent votre camarade délit! (;'estdans ses yeux, c'est dans ses moindres gestes que vous aurez a lire: plai- sirs de votre temps, succès de vos coups, syinpalhies d(- vos chiens, émotions inallendues, bonheur enfin de votre existence... C'est sur voire cocher que tout roule! .
(Chaque chasseur, nonchalamment étendu dans un iM'tit équipage à trois chevaux, non sus[icndu, des plus agrestes, n'ayant pour uonqiagnie que son cocher, se- 1..-.I- -, - eara- binës el son chien, destiné à lui rapport, r Im.iI.- p... .• qui tombe, va pa-ser la, ainsi que nous lavons dit, M'ion sw loisirs de q.iinz.' jonr^ a trois semaines.
Dans h' ilroil ili'> g.'ns d.' ces pays.,, il est généralement ailniis et rei.ii que , c'est dans celte position horizontale , (ju'on transporte régulièrement en avril les dignités consu- laires.
Si canintus sylviis, sytvœ siiit consute dignœ I
Personne, d'ailleurs, ne s'en plaint!,.. Nos chasseurs di- plomates en effet jinisent dans le s[ieclacle de cesvaslesel ri.'he- -..lihi.l.- .•i.r,.p.'.'i.n.'sde grands enseignements poli- ll.|.l.'-' La l.l.l',.p|,,.r,..l la solution lie phi- il nue ili'sques- li.n.- q.ll a;jil '1.1 I.' in.ai.l.' .. » Ici demain se ilisi'iil-ils, fe » clinmp (les batailles! ... oui, mais après-demain sera làle •• rhanipdesiravailleurs... » Et puis nos brillants diploma- tes se mêlent aux pauvres habitanlsde ces déserts, y porlcnl les noms de pays grands et glorieux... y laissent quelque [leu d'or dans dé misérables chaumières qui Wnissenl leur mémoire , la terre qui les vit nallre... el puis, et puis. . eiilin, ne l'oublions pas, nos chasseurs sont de si liabiles tireurs, que la capitale valaque n'ignore pasipic, pendant tout le temps de leur absence , elle va être régulièrement ap- pr..\isi. innée, et c«(a j)orco«cricri «jfraordi'nai'rM, des rôtis 1.- pi..- lins.
I . p.ndant la chasse commence... ileslà peine petit jour. (li.iqiie tireur , parti sous la tutelle de son Roumoun ne sait |ias d abord où il est , ce qu'il fait , où on le mène: il sait s.'iileiiienl que, vers midi , ou sur le soir, à un pointde lliorizon il. ml son giiide a le secret, il doit retrouver ses
■oinpagn
eh.
liienini .|.-p,.r,.i--. ni toutes habitations humaines ; apris quelques JOUIS oueïldejà à une trentaine de lieuesdesplus r.qipnichées.
Placé, ainsi que votre chien, dans une douce position ho- rizontale , vous vous apprêtiez à jouir dans un lé.gcr som- III. 'il .!.' h. ni. 'S l.'s .'..ns.'.piencesde la position, lors(prii Ta-
gilal 1.1. 1.1. ' lie M. Ire aulomédon vous vous apercevez
qn une pi.'ce.l.' gibi.T est proche.
Le cocher, cn'effet, n'a pas seulement un regard d'aigle, l'oreille alerte,., il est bien clair aussi... qu'i/ a du nez.
Domnule! Monsieur, vous dit-il, uich ics le iepori! Ici il y a un lièvre! Le chasseur se lève amollie, tout heureux de penser que la chas.se commence,... et régulièrement il ne voit rien du tout! car le lièvre, dont la couleur se con- l'on.l exaclenicnl avec celle de la terre ou des vieux débris il.' \.'u.'i,.ii..ii . est admirablement tapi, que dis-je!... il est cl..ii.'il,iii> M.ngile,
Vous commencez à exprimer tout votre désappoin- tement au cocher , qui vous lance un regard de mépris et qui . tout en continuant à vous indiquer le lieu où gil l'ennemi, se met à faire tourner sur eux-mêmes équipages et iliev aux . jusqu'à ce qu'après avoir fasciné et enveloppé laniinal par un cercle maaique, il arrive avec l'une des idiics de devant jusque sur les oreilles du patient Le Roii- moun. alors, vous conseille de le tirer . et dans la tète; c'est ce qui lui |iarail le plus logique au double pointde vue de la charge ii économiser, et de la peau a ménager, la- quelle doit ('Ire rendue. . . Mais vous étestléner.'iiv ... d'aulanl mieux .pie vous n'aïu'rcevez rien encore:,, bientôt, toute- fois, vous allezjonii- d'un spectacle ineffable...
Le Roumoun , parfaitement impatienlé de votre inexpé- rience et qui connaît, lui. touleslcs rubriques de l'ennemi, vous fait lout-à-coup signe de descendre... il descend avec vous... puis, prenantsonfouel.il le claque à loiir de bras... Cesl alors seulement que vous comnieniez à voir le lièvre: vous êtes d'autant plus confondu de la scène donl vous êtes rendu tcnioin. qu a chaque coup de fouet, l'animal, au lieu de quitter son gile s.'inble entrer plus avant dans la terre., . cl a celle quesl ion : (lie face? Qm' fais-tu? leRoumour, im- passible, vous repond, mais en ayant bien soin de claquer toujours: « Monsieur, c'est un vieux lièvre: le bruit de mon » fouet lui fait croire à la pirsence des lévriers... cl il » mourra plutôt sur place que de prendir la course . au » lioul de hupiclle il sait le .sort inévitable qui l'allend. . L'inb.'Iligencede la pauvre bêle, alors, vous louche au point que, loin de vouloir la tuer, vous lui faites la \ ie sauve, en lui cnjoignanl.iin début de sa coui-se que vous pnnoquez d lin.' m.iniere ou il autre. A aller pcupterle steppe de gail- lards aussi iniclligenis ..
Le Honnionn . peu ravi de voire excès de philanlhropii'. remonte a sa place, vous à la votre, vous regaixle d'un aird • parfait dédain mêlé d'un atroce niéconlenlement . el cepen- dant vous l'ait signe de vous préparer à des émotions nou- velles /)omni//c",ai'r/i.' Monsieur, p.nr ici! vous dit-il: vous regardez. . mais, cette fois-ci, vous voyez bien moins que l'autre, car il s'agit d'une outarde pi'/ij. e'esl-à-iiiro fOMcArV, iC'esl même du mol valaque pitil que nous avons fail le mot français peut, couché, qui se fait ;)f/i'f,donl l'élvmr- lo!;ie n'cxisL' dans aucune des lamiucs mères de la noir, .
L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVKRSEN.
11
Vous o\|iriine/. |inr une panloiiiiuie iilfrouso, et toujours ho- rizontale que vous voudriez bienvoir, liir voire fusil de Lepago osl nicrvcilleusemcnlcliargc, la poudre est du Lon- dres, In capsule brijlanle, mais dàidéineiU vous ncvoyez rimda tout!.- .
L'i iiuipaïe, alors, commence a tourner sur lui-même, nuand eniin , au beau milieu d'une touffe d'herbes scelles vous vi)\i'z crfi'clivenient, rasé p:ir terre, un oiseau, iirand comnic 'iinr jiiliiulie, qui vuii< i ciarde d'un air bienveil- lant cl ilnuv : Mille .iiiic s aUriiilrit, car le Roumouu vient do vous r peler de tuer dans lu lilc. Non, vcms vous levc^z. l'oiseau en fait autant... niai> :iu Innil .illrcuv ipie son vol produit, il la poussière qu'il siiiilr\c, ;i I niuiiinn ipi il vous donne, vous tirez avec un fivinis.M'niciil sjiis |i:iivil, et bien qu'a vini;l-cinq pas de lui , vous ne lui enlevez seulement pas une plume.
Le Rounioun se rasseoit près do vous avec une expression inouie de déconsidération pour votre personne, et, tout-ii- coup, il un signe qu'il a vu il l'horizon , il met réquipaa;e au grandissime galop. Les secousses atroces auxquelles vou.s êtes en butte vous portent naturellement k deviner au moins de quoi il s'agit; vos armes se choquent entre elles, le chien grommelle ; on croirait qu'en proie ii une vi- sion VuImIc au 'milieu de ces grandes solitudes . chevaux et thasN'iii^ -r «nilrnl irrésistiblement emportés par le vnisi- naccilr quelque deuion ; mais non, « c'est un énorme louji «q'ïii, celle lois, s'est levé, vous dit votre guide, a cin(] .. cents pas devant vous. » Un éclair de jubilalion illumine la phvsiononiie de votre guide; la marche de l'équipage se ralentit, vous vouiez vous h-asarder à voir, tout a disparu... le hiup s'est lapiconlre terre. ^
Yuusdire alors lesjoies de votre Roumoun, ses agitations, .ses gestes ^loul cela cependant très silencieux] . ce serait prélendr(^ saisir au daguerréotype un galop du grand bal de l'tlpér.i un jour où Musard le dirige.
C'est maintenant qu'il va falloir ajuster la victime dans la iéte , la pantomime de votre compagnon vous l'indique ; puis il'se signe, il jette ii l'ennemi tous les sortilèges qu'il connaît. Survient enfin l'inévitable Domnule.aich! et l'e- (luipage commence à tourner.
Je vois tout d'un coup (car enfin je dois le dire, c'est l'histoiie de mes premières heures de chasse aux stejipes (lue je décris... de mes chasses it moi, qui arrivai il ac- (luérir lii une vraie renommée), je vois tout d'un coup une énorme béte couchée tout de son long dans l'herbe. Mais, au poil enlierementblanc quila couvre, mevoilii convaincu quiMc n csl pas le loup que je vois,... que, la fatigue l'ayant etounliment delerminé a prendre place dans le voisinage de quehuK! troupeau;... me voilà convaincu que l'animal que j'ai lii sous mes yeux n'est que la plus belle, la plus inoffensi\e des génisses. Erreur grossière , mirage impar- donnable! je suis en présence d'un vieux loup tout blanc, l'eiTroi des patres transylvains, connu dans le steppe par mille batailles rangées contre les plus belles brebis de la noblesse d'Hermanstadl !
11(111 naxsaii, (|ui, lui, voudrait avoir la foudre on main, pduriiKîla !:iiicer d'abord, puis pour suppléer il mes h si- latioris, a mes relirds, se pr pare il me battre, si décidé- ment je ne lais pas preuve cette fois de plus de discerne- ment Vt d habileté. Je me lève donc tout debout sur la charrelle ; a ma vue l'animal s'enfuit; je prends ma cara- biiKi (le Itenette, et, à soixante-dix pas, une balle dans lé- iiaule droite fait rouler parterre le Nestor des loups avec un bruit horrible... Mon chien, qui ne sait pas de quel gi- bier il s'agit , saute de la voiture pour aller ramasser la pièce tombée. Le Roumoun, auquel mon coup triomphal a rendu tous ses sentiments naturels , nie crie de ra[ipeler mon chien, que le loup n'en va faire qu'uni- liom lii'c .Mais dt^a la senteur fauve de l'énorme loup a pend iv de leiicur mon chien, qui vient reprendre sa place. .\nii> ii.iii> cip
après avoir fait le bonheur et la fortune de mes anciens unis de Tamadéo , et riches eux-mêmes des plus di\ertis-
sante souvenirs de sport qu on puiss Europe !
avoir aujourdhui en
Des fermes-écoles.
el mis en \alcuc un domaine de laiules de 000 licclaics. On ne dira pas (pie le Iravuil a iiianf|U(i.
n Voyous d'apri-s cela quelles s(-roiil les receltcs el les dispenses d'un jeune upprcnli dans une furme-école.
rrilurc.
loj;emenI, blaiicliis^oRe, ù 80 cent. 202 fr. enlrelicn ^-^
P"
eluins alors doucement et prudemment du teriain ou la
ctiiiie se débat contre la mort: pour moi, je me réjouis
• dans une seule minute toutes mes écoles de
l'snérance vaine' le vieux loup, ipii. on mor-
,.| en 1,1 n.nlinl il.ili> la pnl,,.iere a el.inché
,,,;i,.|,ecie,ili-K ^nii allieii-eMe-iiiv irineild
i 111,1 pl;ice, I e.|iiquige le g,ilu|i, et, a|)ies plus
de trois heures (lu plus lanlasli(pie sleeple chose (chasse aux
Idcheis' sans rlorhers, j'arri
la halte du soir où, dans mon paysan raconte il me- iiiiiii'.iL'niins de rli-i--i' d ''n l'i'i'sence de moc/caiîs (les ii.dre- ir, 111- \ l\. 1111^ ' qui reeuuliiii , eiimnie une légende du boa Mcuv leiiips, 1 Itisliiirede miin luiip.
.^joutez a ces émotions tout le charme de cette vie aven- tureuse et il ciel ouvert, les récits de vos compagnons, les hasards d'une chasse abondante et variée , les ouragans et 1rs irombcs qui, de la manière la plus inattendue, se for- ment autour de vous comme au sein des mers, les grandes miL'iatiiins de tous les oiseaux d'Europe, les histoires des bn'û.iniK \eiiiisla la veille el dont on voit encore les traces, les .'iiinii.Mi- qiK^ VOUS donne souvent la nuit, dansées iiraiiiie^ Milihiiles, le passage fréquentde loups enragés qui metlcnl parfois en' moins d'une heure plus de quarante pi^r- sonnes hors de combat;... et puis, ayez soin d'ajouter eiilin, les doux revers de médaille... le retour, après tanl de jours de votre vie de Mongol, vers quelque riche village ou vos chasseurs vous prient de permettre qu'ils conmiandent le bal joyeux, bruvant, pittoresque, au milieu du(iuel vous retrouvez et les danses romaines des prêtres saliens, et les pas belliqueux el nobles des guerriers du moyen âge... H ces recils, tout rapides el ni-gligés qu'ils sont, pourront l'ouniir il plus d'un lecteur, et notamment ii de jeunes et riches .Vnylais, l'inspiration nécessaire [unir aller aussi au loin yiiùtiM- ces plaisirs... tenter ces curieuse, ;i\eiilures.
Combien d'entre eux, en effet, qui, s ils pouMiienl soiqi- eonner l'attrait de ces chasses des steppes moldo-valaques, arriveraient dès la fin de mars dans le Danube, montés sur leurs élégants jackts, pour n'en repartir que deux mois
Nous avons rempli un devoir en fournissant quelques do- cuments qui sont de simples faits recueillis sur la (piesli(in de l'aiiprentissage agricole (voir le n" du M août ISi.S', afin.reclaiier lé|,inm„piil,li,|iie;u,iiill,i(li-.eii.M(in ;i 1' \s-
SOmblee NiillS ;i\nn, eile ,|llelqiie-i elulllv- 1M11| iMl nies ;i M. (le (.:iS|i:inn (11. m le lloni liill ailhinle: M .lllle- HielTel , dont le savoir et l'expérience méritent une égale conliance, proteste contre l'exactitude de ces calculs : comme nous cherchons avant tout la vérité et le bien du pays , nous nous empressons de lui ouvrir nos colonnes,
0 Bien des fois, en lisant Vlltuslrnlinn, j'iii su Rféil rc journpl de nous eiilretciiir d'agricullure. C'e^t oirrii- la connaissance des choses rurales ù une classe de leclcuis qui n'y auraient proba- blement jamais pensé sans cela. J'ai surtout lu avec un vifin- lérôt tous les arlicles portant la signaluce de M. Saiiil-Genuain- Lcddc. Mais, enfin, tout le monde ne peut pas aller i f.orinlbe, cl M. Sainl-Germaiii-Lcduc ne peiil pas tout savoir. Je lui de- mande donc, au nom de la sympalbie que j'ai toujours éprouvée pour lui, la permission de l'éclairer quelque peu (1 l'endroit des fermes-écoles, où son cxrellenl esprit a fait fausse roule par man- que de connaissances spéciales.
n M. Sainl-Germain-Lediic, en parlant de l'apprenlissaîîe aRri- cole dans I lUusIrali-ii du 5 eouraiil, nous cile trois exemples d'insiitulions de jeunes apprenlis, dans lesquelles l'enlrelien cl l'instiuclion de ces jeunes gens coûleraicnl moins cher que dans les fermes-iicoles, projetées par le niinisliede l'agriculluie.
» Eli bien, je n'Iiôsilc pas à dire, n]ircs dix-huit minées d'ex- périence dans la direction d'une fcrmc-rcule, qu'il est impos- sble de prendre une mesure générale de ce genre en France, d,ins des conditions autres que les conditions adoptées par le ininistie.
» Dans les premières années de ma direction, j'ai fail, mol aussi, comme M. Balson, lequel ne compte pus le lait, ni le logement, ni la boisson, ni les livres, et, dans mon enthousiasme, je disais comme lui: «On va loin dans ce genre avec une guinée. •
I) Mais c'est lu de la charité chiclienne, ce n'est pas une insli- lulion que l'on puisse généraliser, et la preuve, c'est que pres- que rien n'a été fait en Krancejus(|u'iiu jour où le gouvernement s'c-t décidé ù avancer lui-même quelques fonds.
» M. Turck, cite par M. Saint Geimoin-Lediic, fait de la cha- rité, ou s'il renonce à la charité, je soutiens qu'il ne pourra pas marcher dans les conditions indiquées.
1) A Hohenlieim, le bon marché de la vie et l'adjonction de l'inslilul pcrmcllenl seuls une marche normale. M. S.iiiil-G(T- maiu-Leduc nous dit lui-même que les jeunes apprentis de llu- benhcim Irouvent ù se nourrir moyennaiil soixante centimes par jour. J'ai vainement tenté ù Grand-Jouau riiistallalion d un aubergiste dans le genre de celui de Hohenlieim, divers essa s mit été fails, mais on a successivement renoncé à 65 cenlimcs, ù 70. a 75; on me demande aujourd'hui qaaire-vin^jts ccifimes par jour cl par létc.
n On sait que M. Ridolfi s'est retiré après un sacrifice de 40,000 francs qu'il a dit ne pas regreller. Je comprends cela pnrriiilciiienl. Un cœur généreux peut soutenir à ses dépens une création donnée pendant longues années ; mais ce n'est pas là une instilulion normale.
» Il y a déjà huit années écoulées, j'ai publié une note dans r Agriculture de l'Ouest où je provoquais les comptes de l'école d'iiollwil cl où je soutenais que l'école ne payait pas ses frais. Personne ne m'a répondu.
» Après avoir parlé de la dépense principale, car il y en a en- core d'autres dont nous parlerons plus loin, il faut voir les re- celtcs.
M. Sainl-Germain-Leduc évalue la journée de l'ouvrier agri- cole à 1 fr. 61 c. cl conclut pour celle de l'ouvrier de 18 ans, âge moyeu d'un jeune apprenti, ù I fr. 40 c.
» Il y a d'abord une première erreur à reclifier, c'esl que ."ou- vrier agricole qui gagne 1 fr. 61 c. travaille douze et quatorze heu res^p.ir jour L'élève d'une ferme-école ne travaille que .se|il à huit heures par jour. Le lele du temps est consacré à l'ctnile.
Mobilie Libres, plumes, papier. . Médecin, médicaments, so Véle(nents el récompenses.
Travail, 2 il journées il 50 cenlimcs. Indemnité de l'État au directeur. . Don de l'Étal à l'apprenli. . . . Perle
402 Ir,
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l.cilii ■ f.Kit il snpp(
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le Irai le fait.
hiirro de M. .Saiilt-Gcr- iière <|ue 90 c. ù compter; en- du jeune lioinnie soit propor-
n Mais la est la seconde erreur. Quiconque a bien observé les hommesfails cl l,s jeune- gens dans les travaux d'une exploitation rurale, y a ccrlaincmenl trouvé une énorme dilTcicnce an poinl de vue de la production. Quand il n'y a qu'un ou deui jeunes gens au milieu d'un groupe d'hommes d'un ûi.-e mûr, la dilfe- reiice n'est pas lies sensible; elle le devient énormément dans le cas contraire, c'est-ù-dire quand il y a un ou deux hommes f.iits au milieu d'un groupe de jeunes gens. Au poinl de vue unique de la production, je préfète dix hommes de treille ans à vingt ieunés gens de dix huit ans; el les premiers, au bout d une année, anroul lait plus d'ouvrage que les seconds, cl la besogne sera mieux faite.
■ ' ,1, est
n Ce que je dis ici des jeunes ouvriers agricoles en général, est encore bien plus vrai quand il s'agit d'appreiilis. Après mut n'. n
esl-il pas ainsi dans loules les classes de la société ? L liumi e
est la même partout, .1 Dieu nous a faiis tous égaux bien avanl h, république. Con.p.uez le travail el la manière de vivre d un éludianl de dix-huit ans, avec le travail cl la mauicrc de vivre dnn homme de Ireute ans, ayant reçu a même éducation pre- mière.
„ Par tous CCS mntifs el d'autres qu'il serait véritablement lr(ip long de détailler ici, je pose en fait qu'on ne peut pas évaluer 1., iournéc d'un jeune apprenti agricole, ûge de dix-huil ans dans 'les conditions que j'ai éaiis.^s, à plus de 50 ecnUincs. ht re- marquez bien que chez moi les jeunes élevés ont eu lonjours ■- travail des plus sérieux, puisque c'est a
i> Tels sont les chilTres réels; et celle peilc de fr. 31 50 est le stimulant du directeur, soit pour bien faire travailler les jeunes gens, sod pour trouver un plus grand nombre de jnurnées. J'ai pris le nombre de jours donné par M. Saint-Gcnnain-Leduc, mais je pense qu'on peul l'augmenter; de luèiiie qu'avec beaii- coupde soins et de peines, on peut ariivcr i ne pus éprouver de déficit.
» Maisces chilTrcs expliquent, d'un autre coté, pourquoi plu- sieurs directeurs de fermes-écoles ont trouvé que rinilenin lé de fr. 175 était insunisanlc. J'ai soutenu dans \fJournol d'nijr - culture pr tique, n' dedécembre 18!i7, que c'étaitlii lechiffrc lé- rilable, et le minisln l'a maintenu avec raison.
» Si je ne craignais pas de trop allonger cet arlicle, je dirais eii- coreà M. Saint-Gerinain-Leduc que, dans le projet du ministre, le nombre des élèves sera lonjours proponionnê ù l'étendue de l'exploilatioii. Je lui prouverais qu'il se trompe élrangemeiit en disant que les jeunes apprenlis seront l'élite de la population ; el (|u'il se trompe encore eu croyant aux nombreux avanlagis qii'apporlcronl les prorc-sscurs-adjoiiils Le seul bénéfice clair et iicl, ce sont lesfr. 2,400 d'appoinlemcnls. Mais en vérité esl-ce Irop? Vous ne savez pas toute la responsabilité qu'assume le directeur d'une ferme école, et tout le travail auquel il est as- treint s'il veut agir consciencieusemenl. Celui qui écrit ces ligues n'a pas pu; depuis vingt années d'absence, revoir sa rjiiide, parce qu'il lui faudrail quitter sa ferme pendant un temps impos- sible ù trouver.
. Dans un autre ordre d'idées, je dirais de plus que le momcnl est venu d'honorer el même d'enrichir tous les hommes qui sevouenl à l'ao-ricuHure. Offrez leur des places nombreuses dans les cam- pr"ues. Comment voulez-vous que les intelligences s'élèvent dans uire rude carrière qui ne mène à rien, ni à la gloire, ni aux hon- neurs, ni à la fortune. Aussi dès qu'un paysan a quelque instruc- tion, il fuit vcrsla ville.
» Le projet de M. Tourrct en faveur de l'enseignement profes- sionnel de l'agriculture csl un pas immense vers un ordre de choses nouveau, et la presse entière devrait soutenir ce (u-ojcl à cause de ses tendances agricoles cl sociales. La royauté a tout fait pour atlirer la noblesse, la r chessc, l'iiilelligence dans les villes; il faut que la République relourne le mouvem. ni, il y va du salut de la France.
D Jules Uieffi'.l. »
Ouverture de In durasse «léniocpraticuie tiniis Ira forêt de Suiiit-fteraiirain.
Oui ne connaît cette majestueuse terrasse , célèbre d'un bout à l'autre de 1 univers civilisé, du haut de laquelle I œil
embrasse un des plii> beaux poinis de vue du monde? Qui
.Mil
ne s'est sur|iV
(|ui Idmbragent, re\,iiil
l-'ayette, ou a Louis XIV el a l.i leiidn
évoqué , le soir il la clarté amoureuse
voilée, les ombres des beaux geiilil;
(■■eiiiilés , murmiinint des paroles |
rlin
1.1 1
eiiiliipies La
plu. ,11.1,1
l„larm;,l,les. |",eles, il Paris toute laimee saut, il n'existe pecM pèlerinage, sa C(„n> sur la majestueuse le Quant au chiteau
le l'i
' V(
lient en pas- eursion , sou ■r champêtre
sformé en pénitencier militaire .
\ tout au plus s'il existe à l'état de souvenir . n'est ini',avec une diniculté extrême qu'on peut ree-
1 cstini .avec uneuniicune uwieon; >iu "■■ [-i'" ■ ^.
hisKiire de son passé en leparcom-anl. Une espèce de geo- ier vous v montre bien encore le cabinet d'.\iine d .\utri-
: eux que j'ai défriclié
I
elle ètTonitoirëdë ïa^'reîne'd'.Vnglelerre . femme de Jac- ipiesll; mais dans les pices (|i. .u, v,,,,- Mgiiale par c(s indications pompeuses, on ii.' i,.,.!.,,.,,! p,. \.,lonliers l ,i-- sile favori delà femme la plus elei^miede >-,., temps, dont Mazarin disait, un peu indiscia-tement peiil-elre , ipuj son supplice en purgatoire consisterait a (■oiiclierd.nis do draps d(, line toile de Hollande ; et on se demande si c elait bien (1 ii,s cet humide el odieux caveau que venait prier cotte ,,,'., ,ie ,.i,,-erile ,li'V,uil h-s iiir,„lunes de laquelle s'était iii- ,.1„„,, I,, ,„,i,esle<lu plus t:,Mml el du plus herde nos rois Mais si le château de Sainl-Cei-main a siili, les imlrages des hommes, ces aveugles auxiliaires du le,,ips, il i, en est pas de même do sa magi,,liq,ie lorél, -\iiires seeul.ures: lonsues avenues allant se perdre (Uns des Imnlain. vapo- reux ; ndrailes u,vsl('M-ie,i-r- : |.aMll.„,s e,,q,„is ou le ren- dez-\o,H (le chasse ne l,,i m -",i\e,il q,"' ie pret(-xle du rendez-vous d'amour ; vieux div-eois ,pii tressaillirent peut- être en écoutant les savants accords de la trompe de Char- les IX, ce maître en vénerie , tout a été respecte au mi-
L'ILLUSTRATION, .lOLRNAL LMVF.RSLL.
Iu;u des péripctios (1(> l'histoire dp iioàsoi\:into der- nières années, et le parc immense de Saint - Ger- main reste tou- jours un des pins he.nu llriiniTisd,.
(■|.||C I ..IlIMnillMll'
vu'illc'S rnriMsi|iip lEurope envie i la France.
Toutefois, ce merveilleux état de conservation eut cessé d'exister a dater de cette année . s'il ne se fiittrouvéunliom- inedinli'IliLTccri
le.- 1,1 d'un.
rllel.
nel^- ,
spirees liarlesperpelnels lii'Sdins d ari;en'., ()u éiirnuvc notre économe Uépu- liliijue. La forêt deSaint-Gennain a \ u son droit de chasse mis en ad- jiidicalifin le Hdu niiiis dernier. Lo cahier des char- ires la divisait en
trois lots, clause démocratique s'il en fut , car il suffisait de la coalition de trois marchands de \iil,iillr pour faire toniher entri' \r- in,i;H> ilr- >:'i- Luenrs de la Valh;- h- i„)M do- iii;iine dont nous a\ons lait I lll^lori- ((ue en ipielipies mots. M. l.éon lier- Ir.inil directeurduyournnfdM Chas- snirs, s'est in<lii;né, en noble fils de ■•^ainl Hubert qu'il est, à la pensée de cette profanation . et , sans con- idl(<r persoiuie . sans appeler
.-nll , U
cul , ni
-1 rendu
ipie a\riiliireii.-ienieiil . .i(l|iHlii:il.nre de la forêt de S.nnl-iici in.nn . .ni uioyendelasûumis-Hin-nr, c--i\i'(les trois lots , ainsi renni> d.ni- iinr srnh' main, Otte première victoire oblenun cl eheiement achetée , M l.éon lier- tranil . fermier pour neid'années d Un des pins beaux domaincsde France, a .11 I hi'ureuse idée d'y fonder un club ili'ichiisxriirs pour sauver la science de la vénerie du vandalisme do nos mœurs, comme il avait sauvé la foriH de Saint-Germain de relui de la spé- culation , 11! plus implacable de tous
t Muette d ns U lo et de -^•llnt-Ge ni
sans conir.-dit Le Club des chas- seurs, en partie constitué aujour- d liui , se réuni- ra pour la pre- mière fois le jeudi 7 seplenibre. et fera l'ouverture de 11 rh'i'is'' .i tir .1 1 is-uc (I un joMux dijiumr pu doit ivoirin u lu paiilliin delà Muille rldiiiiu- - lui it ilii n ^- liiK 111 (ciitn de Il f ri t ( i SI ra la (juc se ri*- si inbltronl deux I IIS |i ir M-m une, du 1" s(pum- bn au 1"' mars. Il- 'OCHliire* de .Saint -Oernuiin . souslapri'-sidena? de .M. Léon Ber- trand . fondateur du club.
IJu f.'ibicr en abondance . une meute excellent»- pour la chasse a courre , une l'Onnelablcà bon marché, la CJ- n:aradeiie noble et facile. d'hom- mes bien cli*- vés. des moyens de transport d'une promptitude pres- que fabuleuse, tels sont les avan- ta'jes que nous avons été il même de constater en examinant les statuts d une entreprisedoni nous ne saurions trop louer l.i i>ens cet l'exécution.
L un de nos dessins représente le pa\ilinii de la .Muette, au iiiomenl=du ili part dis Micii laires et de leurs amis piuir l.i chass,- a lir du jeudi 7 si!p- lenilirr: le Hcond donnera une idi'c de ce que -eront les rcndez-vous de la ch.isse a courre lorstiue quarante vig- ueurs, revêtus d'un costunVe élépanl et uniforme, s'élanceront, il la suils- d,' livnlr iliicns nM^nifiques Ci ex- irll m- -Uf le- II. in - iliin su|x'r!>e ili\-ri.i ,. ( iiliii M'iliv linisleme plan- clie ninnlicr.] k> N.iiiiipieurs du jour. oubhant leurs l'alii;ues et buvant ii Il iirs sucées, dans le vast? salon du, pa\illoii de la Muette d'oii l'on aper- çoit Tint rieur de la salle ii inanjier. que la presse parisienne doit être in- \ itée il inaiisiurcr samedi 2 s;'pteinbre par un brillant dijeuiicr servi dans 1.-" n yjl pavillon.
M ' fT. FnpfR.is
.-'/V.>.--^-.~ ~ " . S.1I0D du Pavillon de la Muette
L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.
i:i
Algérie.
COLOMSATION PAR L LTAIlI.ISSKMKNr DE ri*::MTF.NClKRS Fr.RMES-
M. Alexandre Bouiln, nrcliilcrli' iii^'riiii'vu' , a présente.
au mois de mai, a M li' inini-h;' ilc \:i ;_■ ic, un mémoire
Mir la colonisation dr 1 Aliici ic |..ii l.i niMUon de colonies pénitentiaires, agricoles, iiulustnelles el imlitaires. ou pé-
nitenciers fermes-modèle*, ("e travail , ré>iill:il il ■ ("ii-rien- I maines l'As-ii^nilili':' nationale , et méritera ce titre une cieuses invi>slij;ations pendant un voy;i:.'' iti Aliinic, e:i mention pu IhuIhiv chms l'Illustration. 18Ki el 1847, nous a semblé sortir dé l.i rl.i-- ■ .ihluiaiic M. Boiui.i a i-u r>i p,is à faire ses preuves : il a conduit des propositions dont le déluge inonde depuis quelques S3- | lui-même de grands travaux et connaît parfaitement la
clas.<e ouvrière, l.e 0 mai dernier il avait remis au direc- teur des .■ih'liers nalionaux , M Kiiiile Tliom.is , en iirojet (ror;;ani.<;ili.iii ,!.■ |(iii> [■sniuri.Ms ih' ImIiiuciiI [nrliri- pidcs . ipi il s ciiLj.i,^!':!!! a diri,^ri' Mir Ir- i!r|i,ii icincnls ijui manquaient de tel ou tel corps d état, et piiucipalrinrnt sur IWlgérie , où tout est a faire. A ce projet d'organisation était jointe la nomenclature d'un grand nombre de travaux
utiles et urgents à entreprendre à Paris : corps-de-garde ; jardins de la colonnade et de la cour du Louvre : fimtaines 'sur les cotés de la place de la Bourse; liàliivient destiné à réunir les Tuileries au Louvre, el élevé seulemi-nten char- pente, pour être affecté â l'evposilion des produits de l'in- dustrie qui doit avoir lieu l'année prochaine. Cette dernière
ment en pure perte aux Champs-Elysées, permettrait de ju- ger l'effet définitif de l'achèvement du Louvre, de la place ilu l'.:iir(m-i!'l cl lies Tuileries, de la fondation du Grand- ()prr:i sur ri'iiipl.iceinent du Château-d'Eau , el du prolon- ^eiiieul de la rue de Rivoli. Tous CCS travaux auraient offert un bien plus grand
construction , en économisant les dépenses faitiS précédem- | avantage , celui d'occuper 30 à -10,000 ouvriers el d'assurer
•dl du péuitencier.
Costumes des colons hiver et été.
leur existence pendant deux ans ; les sommes qu'ils au- raient coûtées n'auraient pas du moins été infécondes et stériles , comme les douze ou quatorze millions si déplora- blement absorbés par les ateliers nationaux.
Les vues de l'auteur, en ce qui concerne l'Algérie, sont également conçues dans un bon esprit et dignes des encou- ragements do l'administration
Chaque colonie , exploitée soit par des enfants trou\és de France , de l'flge de IS a 20 ans , ou de jeunes détenus du même Sge , soit par des cniiil.unni's civils ou mililaircs a des peines correclionnellcs -iiini runipiisrc de I 2iil) |iim'- sonnes , savoir: i, 000 colons -Hiit liiunmes de troupes pour niainteiur l'ordre , la discipline , et assurer la sécurité de la cohune . et (ÎO administrateurs el cmployés-
La création de ces colonies ne préparerait pas seulement la (irospérité future de l'.Mgérie . par le défrichement des
li'iTi'-; iiis(|ii ICI ri'sh''i's inciillrs : rllr lnrnicriit avant tout ilr lion- iMu riiT> |iiiiir h- lr,i\:iii\ ilrs rh;iinps, en leur ap- prenant un l'Ial hdnor.ililr qui Irur pinrin-ciait des moyens d'existence beaucoup mieux que ne le feront jamais les mi- sérables états auxquels sont assujettis les condamnés dans
[ t 0 e o i-,r oie
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L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL
nos maisons de détention. Car la culture manque de bras (Il France comme en Ali;érie ; les bras intelligents et exer- ces trouveront partout et toujours de l'emploi , et par cela iii'Mne les moyens de pourvoir aux premiers besoins de la \ii'.
Siii\ant la disposition de ses projets, M. Borda voudrait |ir>nvoir construire cliaqne colonie avec les élèves colons et l 'S siil(l;ils, de manière il n'avoir pas besoin des ouvriers
du (Icllnis.
i.rs IIHMI pénitenciers seront divisés en 40 bripades , de £', iHiiriMics chacune , suivant l'use et la force physique, et siiiiiiiis au n'-iiimo militaire, La paye , fixée il un franc par jiHir, suliira une retenue pour former la niasse du linge, de 1.1 ili.uissnre , de riialiijlenient, de la nourriture II y aura par briLMdi' i|u,'ilre appointés et un serjjenl. Ces grades se- Kiiilcniil'éiéscnnniuM-éciimpensede bonne conduite et d'ap- liliiile ,111 travail ; et c;t!e récompense , indépeiuiaininent d'un encoiirafieincnt pécuniaire ampiel elle donnera droit, srra mentionnée sur le !i\rrl du colon et sur le registre diirdre et déliit ci\il de l;i colonie.
I.e plan arcliili(liir:il , csaiiiiné parles membres compé- tenls lie la ,'^nrii'li' liliir dis licaux-arts , à Paris , leur a paru f;r,-inil, \asle cl l.icii iri-.|.(i>r :
A l'cnlrée , le paMllim il jiliiiiiiislralion , entièrement in- (lépenil.-ilit des aiiliis liàliiiiiMiL-. : de ili;ii|iie n'ilé, 1rs issues pour péni'trerdansla/'ccmf-Hioi/i'/f 1)11 ru Mipa«nfo/c, issues ti'iniéi's par des fjriiles: a leur extrémité, deux pavillons silues latiTalemcnt et pouvant contenir chacun cent honi- nics de troupes , avec (oj^ements pour les officiers , cantine ri accessoires.
Kn ailes , deux vastes corps de bâtiments devant conte- nir Il s loijrmenls pour les nulle colons, disposés en cham- lirérs lie \ini;t-cini| personnes, ceux des médecins . chirur- yiriis, pliarmacinis rni|,I.MTiiM.|il |MMir riiiliniiprie : siillcs (l'ellHlespimrl'.'liM'rjiicniciil mul iirl m Ir.inc.ii,-. ri ,-ii .ii;ili". ilrsalrlirrs piiiir Ir > 'iMrr iiMlii-liirl ilrs rIrM's i (.luiis : iiii
liind lie rrs luIinimN Ir- rm-iiir> rrirr rs , boulan c-
rirs, lilMllilri M- .a\\- .!.■ Ii.mi. s.illr ilr polirr rt toutes les
déprniliinrrs nrrrsSiiiiT- riiliii niini ■uiii|ilrment , une
chapelle adossée au pavillon d'administration , des salles pour les armes et des fontaines pour le service général de la colonie.
Ollc pi'lilr
■il,. iMlisI,
,lle p,
rt défendue par un pre- mip.ile . avec corps-de- nt li> écuries, lesbouve-
l.is déprnilances de la colonie seraient également défen- dii's par un dniviéme fossé, en dedans duquel les fermes grandes et iniiynues seraient assez éloignées les unes des autres pour ne pas se nuire soit dans leui-s divers services , soit en casil'incendie.
i-ji lnir:iiit son plan trénérnl de la colonie sur une aussi ^nn.lr ri'lirlj. M lliinil.i ;i\,iil un iloiilih' but D'alinril , pruil.iiil riiii| .iiis, rcl rl,ilili>-.i'iiii'nl serait ralimir prnilen-. liane et cenlr;' il une |iupnliilioii aL'rii-nlr : mais |)his tard , lor.sque , les terres étant en plciiir rnliinc les colons se- raient transférés dans une. autre paiiic ilc I Al^éiie , les bâ- timents pourraient servir comme icnlieirune commune, et, au moyen de queh|ii( ^ c linuiiiieiits, on trouverait, réunis
et bien di.sposés , un . jh ■ mairie, un hôpital , une
caserne, un manlie, ili~ r, olr^ ijr toutgenre, des magasins, (les ;ili'liris, ilrs l'erines même, parla disposition des grands bâliiiicnls ^■niiipés alentour.
La l'iiiislnirniin d'une colonie de ce genre devra, autant que pos.silile. se faire sur un terrain d'un seul tenant, d'une élendiie lie ;i,!2(IO hectares, au centre des terres à défricher, alin d'éviter une trop longue course aux cultivateurs, et à la proximité des voies de communication déjà ouvertes.
Une fois toutes les cultures achevées , les 3.200 hec- tares . en cas de déplacement de la colonie , pourront être conci'dc'ssoit il des colons libres ou a des militaires, à titre de rc''compensi' de leurs services, soit même à des colons du ]iénilencier (huit le temps serait terminé , et qui, par li'ur bonne conduite , auraient mérité ces concessions. Un règlement particulier déterminerait les différents travaux .luxipiels ils auraient à se livrer.
Les dessins que nous publions représentent des colons dé- IVichant des p.ilmiers nains. Costume d'hiver ■ un pantalon lileu large , une ve.ste-calian , avec souliers et guêtres , et une casquette portant un mmiéni ro.sd/mc (/'c(c' .• culotte (le zouave en toile grise, guêtres srrranl la jambe, bourge- ron en laine blanchâtre ; un graiiil rliapeaii Je paille portant un numéro, a\ec un ciiinre-iiiniiie en étoile de laine.
D'après les calculs de M. lioiirl.i , le .succès des colonies pénilrntiairrs projetées ne présenterait aucune chance diiii- leu.M' Os calculs portent l.i dépense priiihinl cin(| ans. tiiiis Irais f. Ils de materii^l ilél.ibli.ssement, île culture , de ni.iir- nliiir, etc, a l, li'i.lKKI lianes. t,indi> que le revenu sele- MMMit a ."i.iriO.IHHl lianes ; ce qui iliinnerait .■lo i;nuveine- ment un bénélice de I .SA'i.IMMHr.incs Lt pendant cette pc- iiodc riOataura hiil exécuter dis tia\.iii\ importants qui ne lui cririteniul (|ue la \aleiii- de- maliMiaiix : il .iiira soldé et enlirti'iui nu per.-nnnel de l.ilill iniliMiliis , crée un mati'- nrl consiilerable. (h'S liuiiNrii.-, lie-, X aclicnes, drs bergeries, nus eu euMure et en plein r,r|iiHiit lî.iOO hectares de terre, fondé enfin un centre de population et de commerce.
("es avantages ne sont pas h^s seuls qu'offrirait le sys- tème de colonisation de M. Itourla. Kn ciîdant , autour du [.1 n.iencier, il des colons libres d(^s parties de terrain que le Miisinagede létalilissement inel trait il l'abri d'un coup de main contre 1rs .Vralirs, on ne tardera pas à attirer une nombreuse piipiilation eiirnpi'enne ipii répandra l(>s bienfaits de I agrieiiltiiiT perfectionnée, et léiissira il conquérir mo- laliMiieiil les indigènes ii une assimilation plus jirompte et plus coniplete. Notre colonie africaine, en effet, ne de- mande que des travailleurs pour devenir la plus prospère cl la plus riche de toutes nos colonies fran(;aises.
Clironiqiie ■■■■•sicale.
Le zèle des théâtres lyriques ii persuader ciuc tout est pour le mieux dans le meilh'ur des mondes possibles ne s'est pas ralenti . [lour ain>;i dire un seul jour depuis notre dernière chriiniipii'. Nous ;,\. III- ilii |,n.iivl..|riiMriil a\rc' ipirllr acti- vité surprenante la iiiii-iiini. - e-l |,;iilniil miiiiliei' pendant le
courant du moi.- il. I el Miii.i .pie , Mml.mt être de tunl
point digne du cnliillieiireiniiil et du milieu , la lin de ce mémo mois nous ih m ne ,i \ mi- remlre eiimpti! aujiiiird hiii de Iroisd'.uvnw nouvelle- a l.i lois; un ballet , un opéra-comi- que et un niystiM'e.
Un mi/stire! Il a pour titre I'Éden. On y voit et entend chanter Adam et Kve . le démon et le Père éternel lui-même; mais toute leur art ion -e linrne a -e lever pour dire leur morceau de chaiil . el ;i -e li-miui .i|iie-i|u ilslont dit. Du reste . leur costume e-l p.iil.nleijienl -emlilalile ii ce- lui que tout être civilisé a l'habitude de mettre lorsqu'il veut se présenter décemment devant le monde, Ddii vous devez commencer ii croire qu'il ne reste du prélimdn nns- ti're autre chose que le mot , et qu'il s'agit tout imiml'nt d'assister ii un concert. Mais ce concert él.inl compo-é de musique de M. Félicien David et de vers de M. Met y. vaut bien sans doute un peu d'attention particulière, inéme par le temps qui court.
On a si souvent reproché il M. Méry l'abus desa verve poé- tique , son in-.iliable lantaisie d innovations . qu'il semble
façon a r.ijeiiiiir un .-iijet pour le eiiiip all^^i \ ieux (pie le monde. Nous na\iins donc pas a raconter de quelle manière il a compris Ifolen et avec quelles couleurs nou\ elles il l'a reiiilii. Vous avez sûrement lu la picmiere (jage ilii livre de Moïse , ou tout au moins les pn^niei- alnieis du Discours XII r l liisliiire uninersMe : vous .-a m/ iilnr- l'iilii'icmenl ce lient il e-t i|iiesliiin. Toutefois 1" ]Hirle n :i p.i- entendu sa- crilier I iilii'rrnirlil >.- illi.il- I..1 -lene -e p,i— e , COUime On sait MilLMiremenl ilii lein|i- mi li> hete- parlaient; dans ILilen de .M Mer\ , il ; a iiueiix ipii' cela : des chœurs et des il;in-e- lie l'ieiirs , c'c'st-ii-dire que ces odorantes cho- risle- Mini ren-ees danser, car au vrai , dans ce que nous avoii- \ 11 , .iiieiine n'a bougé de dessus sa banquette , pas plus les Fleurs jiremier et second soprano , que les Fleurs ténor et basse. A cela prés, l'idée est ingénieuse et neuve. La nouvelle partition de M Félicien David , disons-le de suite, renferme de véritables beautés. On y reconnaît aisé- mentl'autenrilii Di'sert et de (Itrisliiplie Coloiiib, a un cer- tain cacliel de di;tincti(iii dans le tour des phrases qui lui est tout particulier a de eerlaiiie- liiies,ses de détail dans l'orchestralion qui lui app.ii lieniienl aussi en propre, enfin à cette teinte tmit iiidi\ iiluell" ileilmiee rêverie , de poésie tant suit peu entachée île ni\-lirile qn on trouve générale- ment ilan-cliaeuiieile-e- \ le- importante-qiii ont preci''dé
celle-ci Cependant 1 iiiipre— uni que le publie en a leeiie n'a pas été aussi ra\iiialile qii on aurait dû lattendre , d après lo talent et la renommée du compositeur. Cela tient, croyons- nous , bien moins an mérite intrinsèque de l'œuvre i^pi'au
choix du sujet lui été présenti' Non- par ce que iniii- a rait rien cunceM nant , que celle i ce genre. I..1 inn- barbarie el il ilih rituels ( /»(/,, M r;ii
il voir. Lllllerel complet
rhriili
et surtout à la manière dont il a is assez fait comprendre, sans doute, lit plus liant. En effet , on ne sau-
pliis froid , de plus désillusion- • ilexpiiser une œuvre musicale de n\ele de ce (lue , dans les temps de
un appelait lesjeuxscéniqiiesspi- ihlilli eut été peut-être pivlelalile
nt ete
.lll-
liilllt a cela qile,(le|unte,-le- -alle-
enlrnil liiihitiiellement de la musique , celle de I U-
iil redit la iiinins propice il l'audition de ces
- Kriques, qui ne sent franchement ni mor-
t .'ni pièces de the.'itie C'est a ces diverses
I il tant atlrilmer I .
reni qn
Kll il ,r
ennie.- qi l-'l-
■il pi liait a YKiIrniU' MM F I),
,pi,-l,,,.nienl--enl, iil,iudi,-jemeiil> Ce ;A(him), la cavatii {E\e) , le chœur et I reste, comme toute doute besoin délie comprise et miei
•,l|,l,l-ile
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lue j.lii-ieni- 1,11- piMir être bien
t.lni.i qn il en - mus rêpele-
ronsa M. F. Da\iil ce ,|ne inni- lin iimui- .lej.i dit dans ces même- ci.liiiiiie- : qu'il iloil Songer eiiliii a almrder toiil de liim leilranie iMiijue, Fn l'ait d'art musical, le drame ly- rique-ml e-l leellemeut dans nos mœurs actuelles, d'il Il e-l |i.i- il iiile -Miiphiuiie, d'oratorio, de mystère qui l'en
pni—e ilei.ii r D'.iilleurs si l'ode-symphiinie était une
heiiieu-e iiiiii\ eaiite , il n'iMi cst pasdc'mêiiie de l'espèce de diame iiuenti'e par -aiiit Philippe de Néri . encore moins parcoii-eqiieiildes repie-entalions Spirituelles du tempsdes ciiiiNiilcs . et TiiitieMiciete prï'sente ne se IrouM' guère dans aucune th'S conditions voulue- pour bien apprécier le mérite des œuvres de ces deux deruiers genres
A tort ou à raison , notre monde parisien , frivole quand même, iiréfère momentanément des ouvrages comme Itsi- finor l'asi-iirrllii; il fuit bien l'avouer Ce'litre est celui de I "pera-comique nouveau représente la semaine dernière au théâtre de la rue Favart C'est un opéra comique véritable , ni plus ni moins, La . pas de vaine preteni ion au stx le ré- trospectif, pas (l'ambitieuse tendance non plus aux fiinnes encore inconnues. Le but des auleursest simplement d a- iiiiiser le public pendani une soirée: ils v reus.-iisseut . el Miilatiiut, M. lis bien que de prime-abord ci'la u ail l'air de rien , c Cst cepenilant beaucoup . au teiiip-ou nous .■sommes, (jue de l'.iire passer une soirée amusante a des gens ipic tout semble MHiliiir éloigner des. iniiiseuients. Il signer Pas- carello est donc un de ces héros de boulToniierie connue il
ne dé'plait pas <\^n rencontrer parfois. C'est un bon vieux profess<!ur de chant, une variété de l'espèce de ces fameux mailles de chapelle • dînant de l'autel el sounant du théà- tn^ . » aimable vaurien dans sa jeunesse, philosophe com- plaisant après l'âge mùr . excellent homme au demeurant .Si bien que pour tirer deniliiiria- -mi -enlinieiilal filleul, ipii n'a rien eu de plus pre--e que il 1 nleverdo couvent une fort tendre novice , il pou--e I hênn-me jii.-iju'a epous<,'r SJ \ieille bonne, acariâtre et dcspolu a légal de toutes les \ iedli- bonnes connues deiiuis l'invention de l'opéra-corai- qne Comment et pouniuoi cela se passe ainsi, nous ne nous chargeons pas de l'expliquer; M>I. de Leuven cl lirunsvick peuvent seuls le faire bien comprendre, au moyen d une suite cf>ntinue de mots et de situati(ms copii- fpies très agréables à voir se succéder comme dans une lanterne magique.
Venons à la musique qui est plut('it noire fait. Olle à'[l signor l'ascarello e-tile la ciimpo-ilinn de .M Henri Potier, lil's de l'acteur célèbre ilmii li nieinmie e-l -1 chère a Ujul
bon rieur. .Sur un c. \,i- lie- le^ei 1er pu-iteura brodé
une niusiipie non iiioin- leuere . écrite avec simplicité, se- mée de t il- gracieux, nullement fatigante a écouter; l'une
portant 1 autre, enfin, la [lartition et la pièce ont légitime- ment réussi Fntre autres morceaux qui ont été 1res ap- plaudis, nous citerons la romance de Paula : Sous séparer c est impossible, et le trio final du premier acte. Au second acie. ipii est aussi le meilleur de 1 ouvrage , nous signale- rons plus -pici.ilenieiit II' cliariiianl duettino d'introduction. I"s ciiiqilets lie i'iiM iiiellu . cou(;us avec beaucoup d'esprit et qui mit en le- liuiineiiis du bis. ainsi que c(;ux de Paula, dan- la -cène lie- eliii-.inle lin la |eniie pensionnaire se
lliillM- ile^lii-|.e en finilai le .li ill\ rlire, -celle pendant la- quelle le nie ne ili-ciinlinne pa-, el qui -e termine par un fort bon trio. Enfin, au troisième acte, la romance de Gae- lano, morceau d'expression d'une mélodie et d une liarmo- nie également distinguées.
Nous avons fait la part de l'éloge, la critique réclame la sienne. Nous dirons donc que la partition de M. H. Potier pèche par un excès bien rare aujourd'hui, lexces de sim- plicité. Son instrumentation manque d'attrait et de variété. Etre clair et intéressant à la fois, c'est la le secret des grands maîtres ; secret , il est vrai, très difficile à pénétrer, el qu'on peut reprocher à l'auteur de la musique d'il si- gnor J'ascarello de n'avoir pas assez pris la peine de cher- cher.
La pièce est jouée avec l'ensemble le plus satisfaisant .M Mocker, par le rôle de Pascarello, est entré dans un genre de nile tout nouveau pour lui. 11 fa joué d'un bout a I antre en (excellent comédien ; et c'est, pour lui comme pour le tliiàtie, une nouvelle source de succi'-s. Made- m ii-elle l,i\ii\e a chanté comme ii son (ordinaire , par- laiteiiieiit bien Les progrès de M .lourdan sont de plus en |iliis iiiilalili- -iiii- liais les rappnrls F^nlin nommons emaire inailaine ■|'liib:iiil, très benne ilnegne, ipii rciii- |ilit dignemenl ilcpm- peu 1111 1 inplni qui était demeuré \acant'a ce théâtre ilepiiis la retiaile de l.i spirituelle ma- dame lionlanger .M (iri.Lnon et lune lil.inchard con- courent cmnenablement a la bonne cxeriilinn du nouvel opéra-comique de IIM. Pottier. de Leuven cl lirunsvick.
Revenons maintenant ii l'Opéra où nous convie une foule d'autres séductions Le sujet du nouveau ballet, si tant est qu'il y en afl un. parait avoir pour but dedcinontrcr qu'il n'est aucune des inventions modernes qui n'ait été inventée bien avant nous. Ainsi, sans remontera l'antique Scylhie a-i,itii|iie I auteur de Msida a découvert que. ii uneé|K)que pi- lrii|i I l.iejiiee de la nôtre, une phalange de JVsiii'ieniif* e-p,i.jniile- ,i\.iit héroiquement franchi les mers et était alK-e liiiiili 1 il. m- nue île île 1 Wniiipel des A(;ores;. une républi- que 1 m elle.i m. 11 pln-iiin- -lecles affranchie du joug (îdirux des li.nnnie- i;ile - .i|i|iel,iii l.i Képublique de Graciosa. el a\ait pus peur tilre : la .■'ucietê des femmes indépendantes. Ces miiilenies Amazones sont donc les hermiiesilu baMel de .\(M'(/(i.el Nisida est la |ierle de 1 ile, Vuiis n attendez pro- bablement pas (pie nous vous racontions I action d un ballel (|ui , après tout , n'est (ju'un prétexte a pirouettes, enlre- chals , pointes, ronds (le jambe et mille aulrcs évolutions féminines plus ou moins fascinantes (> qui caraiteris<> par- liciilierenienl celiii-n el le lait lin peu ililleivr île -e- pareils.
ce sont lie uenlll-ca-ipies lie le-eie-lilne- île x i iln |il llcUSeS
ciiiras.ses. de Imigiies el Unes Ir.unpelle- le liiiit lies bril- lamment dore : |'iuis des alliires gi.irieiiseiiieni martiales et des jupons de la hmgueur la pins exi^ne |.M-iblc, Dans les pas (le danse mademoiselle Fiiocu a ele peiilLinle de viva- cité : ses pirouettes sont tellement prodigieuses, qu'on peut dire que pei-sonne n eut jamais autant d'esprit jusqu il la |ioinle des pieds Mailemoi-elle Plunkelt est d'une grâw charniaute dans se- pn-e- ni.nlemoisellc Maria d'une ra- vissante lierte (l.iii- -e- ^e-ie- lie reine des Auiazoïiesi. Ma- demoiselle l.nigi.i l.i-liiMii, lie 1,1 célèbre l.imilledece nom a débute par un pas seul ipu lui a valu de bons applaudis- semeuls l.es houuitfs. cmnnie on le pense bien . occu|ionl. d.ius un b.illet de celte nature, un rang tout-a-fail secon- daire; aussi n en avons-nous rien à dire. ii notre grande sa- lisfiction ('ependani de sévères arist.irnues en matière clii»- régraphique semblent prelendre que le ballel de Xisida annonce la décadence du genre Si l'on n'y prend larde. assureiil-ils. la dan-- sera'av;int peu delnmce par la plas- liqiie, (M'I art seilncteiir récemment introduit eu France par M et inail,ime Keller, Nous ne nous prononcerons |vis dans iineaiissi grave ipieslion ol laisserons agir le temps suivant ce qn il croira bon a cet cgard .Seulement . si la plastique veut, en eflet, usurper le luuivoir de la danse, nous lui con- seillons de s % mieux prendre qu'elle ne la fait dans colle malencontren.se .scène de natation Transporter les bains Lambert sur le plancher de l'Opéra, l'idée était assez pi- (piaute ; mais elle n'y a pas réussi , et , franchement, m la plasticpie ni les .Xmiizones des Açores ne se sont n.ontrée.- en celle situalion avec avantage
L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.
lô
La miisiqiip dr Msida est d'un cnniinisili'ur i|ui .1 |ikis <rinK'fni> donne dos prouves de talent à r(_)|iérii DmiMieles (hi Uiiiblediiwiireux et les airs de danse de l'Apinirilinn, déjà sortis de sa pUiine, assuraient d'avanee ([ue nons n'au- rions que des éloges à donner a la nouvelle |)artitiiin de M. Benoît. Aussi est-elle écrite réellenienl av<>e \ine loua- ble franchise de mélodie et une grande richesse dinstru- meutation.
Les deux premières représentations de Nisida ont été liréeédées du premier acte du Comte Ory, dans lequel a déliule madame Mulder-Duport, par U' rôieihipage Isolier. Toute IreniManlela [iremiere fois, plus rassurée la seconde, madame Mulder, (pi on a souvent ap|ilau(lie il y a deux uu trois ans dans les salons sous le nom de niadeniuiselle Lia Duport, a obtenu un succès très honorable, qui ne fera sans doute que s'accroître, lorsqu'elle sera appelée h remplir des rôles plus importants.
Enlin, pour achever dérégler nos comptes avec l'Opéra, disons (pie M, Marié, qui s'en était retin'' il y a quehpie temps avec une voix do ténor, vient d'y rentrer ces j(uus passés avec une voix de baryton, et que le changenient pa- raît devoir tourner à son plein avantage. C'est par le rtile de Charles VI qu'il a reparu devant le |ud)lic de la salle do la rue Lepelletier, (pii lui a fait le meilleur accueil.
M. Duprez et madame .hilian Van (icliler ont fait aussi, dernièrement, leur rentn e dans les /fujuenof» et ont reçu, principalement au beau duo du quatrième acte, de bruyan- tes et nombreuses marques de sympathie.
G. B.
Académie des Sciences morales et liolitiqiies.
rnEMIER SEMESTRE DE 1848.
L'Académie des Sciences Morales et Politiques vient de recevoir un de ces hommages publics (jui sont trop rare- ment d(''cernés aux corps savants N'.aguere, le chcrdu pou- voir e\-eiUif, (laiisiuie \ isile ollieielle (|iii lui était faite par rinslilut. deniand.iit.au président de cette .Vcademie le con- cours actif de ses membres pour l'aider à r tablir l'ordre moral si deplorahlement perverti depuis plusieurs mois, et sans lequel la stahilile de l'ordre matériel ne saurait être que passagère. Les titres de 1' .académie sont incontestables, et on ne peut qu'applaudir à l'invitation qui lui a et' faite. En attendant ce nouvel enseignement, il n'est pas sans intérêt de reprendre les travaux aceom|ilis pendant le pre- mier semestre de la jirési'nte année.
— Dans un Mémoire sur Y Im'gdlilc des richesses et les causes (juilcs prodiiisnit. M. H. Passy s'est ]iniposé de d - montrer (pie si dans lUrdre social le soin d en n ;;Iit I.i plu- part des dévelôppenienls appartient il la sa-r^se liiiiii.iine, il existe cependant des lois primitiv(>s (]ui en déterminent les parties essentielles et des faits fondamentaux qui de- meurent les mêmes sous toiiles les fiirnies comme il tous les âges de la civilisatiiui. Parmi ces faits il n'y en a pas de plus apparent et de plus incontestable que l'inégalité des richesses. Jamais, en aucun lieu ni ii aucune épo(pie, les hommes n'ont eu la même part aux biens de ce monde, jamais pareille somme d'aisance ou de misère ne leur a été dévolue; de tout temps, il y en a eu de plus riches ou de moins pauvres que les autres, et avant mémo qu'ils fus- sent sortis de la vie sauvage , l'indigence dont nul d'entre enx ne pouvait se défendre, avait ses degrés et ne pesait pas ('gaiement sur tous.
C'est que d(^s causes nombreuses et diverses trav.-iillent sans cesse à différencier les conditions et les foilunes. < es causes sont primordiales, et il n'est pas donné aux homnus d'en supprimer ou d'en contenir l'inflexible et persistante aclivit'''.
La première et la principale, c'est la disparité des qua- lités natives. La nature ne dispense p.is .-ies dons d'une main impartiale; elle a ses ( lus et ms délaisses : aux uns elle prodigue toutes lesdistinclions, toutes les supériorités du corps et de l'esiirit: ii d autn\s elle refu.sejus(praux ap- titudes les plus vulgaires; elle produit des forts et des fai- bles, des insensés et des sages , des idiots et des g nies uni- versels, et des lioninies (iii'ellc ciéc (li^.^cnililaliles ne sont capables ni des in(''iiie< cllnii^ m dr^ini' ,- -ii(c(''s.
A cette cause toiilc-|im-^,iiilc d inci-.ilitc >'en joignent d'autres in peine moins ellieaces. .\insi la vie humaine est, durant tout son cours, sujette à des accidents dont la va- riété infinie .se reproduit dans les situations. Ni les malaises ni les inrirmil('S ne sont également le lot de tous. 11 est des hommes (pi'ils épargnent; il en est d'autres ipi'ils acca- blent et mettent ihins limiiuissance de sulisister sans ra>- sistanee d'autrui. De même la mort frappe au hasard, et souvent ses coups, en tombant sur des chefs de famille, vouent il d'affreuses misères ceux dont ils étaient les in- dispensables soutiens. Dans cet ordre défaits; il n'y a pas jusqu'à l'inégale fécondité des mariages qui n'ait sa part d'innuenco et ne contribue sensiblement à semer dans les fortunes de nomlireuses et considérables diversités.
Ce n'est pas tout : le sort aussi a ses caprices, et sur les inivres de l'homme pèsent des éventualités dont la pru- dence la ])lus éclairée ne saurait toujours tenir suffisamment compile. Pas d'entreprise, pas d'affaire, ]ias do spéculation industrielle ou mercantile dont les résultats soient jamais complètement assuivs. Vainement une opération .'<einble- t-elle réunir toutes les conditions de succès d( sirables, un sinistre impossible il prévoir peut la faire échouer et en- traîner la ruine de ses auteurs. En revanche, une cause de fortune lient couronner une témérité folle et donner l'opu- lence a (pii n'a\ait pas droit de l'attendre. Voici des cam- p:ignes ou miiiissenl de riches moi.-,.-ions; survient l'orage ou l'inondation, et sur le même sol ne s'étendent pas des
ravages semblables; bien plus ; le fléau ipii dévaste et sté- rilise quelipies points du territoire peut ne faire iiue déposer sur des ehiiiiips voisins de nouveaux éléments de fertilité. .\insi encore, on voit I (iur,i.u:in (pii engloutit les vai.^-eaux d'un armateur en en |loll^s,llll d'.nilivN plH> lapidement au port. Partout l'homme n .il-iI ipie .^oii> l,i ijn'ii.ice d'acci- dents dont le principe (m li,i|i|.c ;i ^, ,s i,vard>, et qui , sous le nom de hasard, viennent se jouer des calculs de sa pré- voyance et répandre de toutes parts des prospérités et des disgrâces également imméritées.
Abordant une autre face de son sujet, M. Passy montre comiiicnt la richesse tout entière est de création Humaine. • L'Iiiiniiinite tout entière, dit-il, a commencé par subir les misères de la v ie sauv.ige. A chaque |irogrès de son activité, de noiiM'Iles riche.s.;es vinrent alléger le poids de sis m;uix et donner laisanee a ceux dont (>ll 'S étaient liiiiN r;ige .\iiisi s'éle\erenl siiccessivenieiit au-dessus de l'indigence com- mune et primitive des familles investies des avantages de la iiropriélé. Kieii (l;iiis le niouvenient ifascension de ces familles ne fut préjudiciable aux intérêts de celles qui ne surent pas aciiuérir ce bien-être. Loin de là , les éléments de prospérité acquis par les riches fructifièrent au profit de tous ; les capitaux et les connaissances recueillis descendi- rent éclairer, féconder le travail des masses, et de nom- breuses améliorations se réalisèrent dans leur condition. Tels sont les faits dégagés de toutes les complications qui en ont voilé l'essence. A mesure que la civilisation a né- ployé sa puissance, on a vu grossir les rangs en ii(jsse.ssion de l'aisance, s'édaircir ceux où se fafsaient sentir les pri- vations, et dans ceux-lii même. Ic^s pii\.ilioi,isdii]unuerd in- tensité et de rigueur. Eh bien ! l(Hd ailoïc ,|u i| on sera de même dans l'avenir, (^'est a la science a degagei les sociétés du joug des misères qui assiégeaient leur berceau, et plus la science multipliera ses conquêtes, plus croîtra le nombre des hommes appelés aux jouissances do la richesse, plus s'amoindriront les souffrances de ceux qui ne parviendront pas à les obtenir.
— Chaque année, l'Académie charge l'un de ses membres de la mission d'étudier en Erance ou à l'étranger les ipies- tions sociales, économiipies ou industrielles qui lui parais- sent mériter de fixer .--on attention, (.l'est ainsi que la Corse et la Bretagne ont été réceniuK^iil visitées par des acadé- miciens, diplomates pour ainsi dire de la science. En 1841J, M. Blanqui a été envoyé en Espagne [lour faire un raijport sur la situation économique et morale de l'Espagne. C'était une mine curieuse et intéressante a ex|iloiter. Car, comiiie le fait observer le rapporteur, l'Espagne passe depuis long- temps pour un pays inuiiobile, en dépit de sa m()bilité ap- parente, et l'Europe, qui la visite peu dans son isolement, la suppose toujours aussi arriérée que la Turquie. Il n'est pas do contrée, en effet, qui ail conssrvé, d une manière plus évidente, les traits les plus saillants de son caractère, et qui paraisse être restée plus semlilable il elle-même mal- gré les révolutions qui l'ont bouleversée. Mais, au travers des vicissitudes agitées de son histoire, l'Espagne a subi; comme les autres États de l'Europe, la loi du mouvement social qui les emporte tous vers des destinées nouvelles et inconnues. Les recherches du rapporteur se sont principa- lement fixées sur l'agriculture , et de l'exposé des progrès remarquables faits par l'Espagne dans ces deux éléments de richesse il est arrivé à signaler leur influence sur les ha- bitudes et les mœurs de la nation. Les changements sont de deux natures ; ceux qui se rapportent ii la vie physique et ceux qui ont modifié plus ou moins profondément la vie morale des Espagnols. Les premiers frappent tellement le regard de l'observateur, qu'il suffit de les énumérer pour ajiprécier le chemin que la civilisation a fait en Espagne dans ces dernières années. Le peuple espagnol est aujour- d'hui mieux logé, mieux vêtu, mieux nourri qu'au commen- cement du siècle. épo(pie il laquelle do notables progrès s'étaient déjii réalisés. Et quoique le mouvement d'amélio- ration varie d'intensité et de profondeur selon les provinces, plus rapide et plus complet sur le littoral que dans l'inté- rieur, dans les montagnes que dans les plaines , dans les villes que dans les campagnes, on le retrouve partout ii des degrés divers, florissant et croissant tous les jours.
La suppression des coineids ,i ci • Miuic de l;i ilisp;iri- tion ]irogressive de la mcndicilc, (|iii c|,hI ahmcidcc sur une échelle immense par les lilieijlne- udi'iosee.^ de- moi- nes. Une fouled'honimesoi-d's -mil ;iiii-i re', eues l'ucccnient
au travail, pendant ipie le- \a-lcs d .niies ijin étaient
soumis au régime iiiiprodiiclii de l,i iiciiii-inoite. i-eidi'.iient peu il peu dans la circulation et leeeMiient une iioiiNelle vie. La grande excitation produite en i'.spaLeie |iciidanl l;i guerre de l'indépendance, les e\eni|ilcs ineiiHnvdiles d ('■- nergie donnés en même temps sur le ineine linei- p.ir trois m-aiides nations. l'Espagne, l;i l'i.inee ci r.\n-|e|eiTe , ont iie;iuconpconlriliU('' a y développer re-|,i]l deidirpiise, le tr.ivail, les éléments de production. \\ elliniiton , d une |iart, les maréchaux Soult et Sucliet, de l'autre, ont rendu de nombreux services ii ce pays, et il faut lire leur vaste et glorieuse correspondance pour apprécier la véritabli^ part qu'ils ont prise dans la transform.ilion exlraonlm.iin^ de l'Espagne dans ces derniers tem|is. L;i pliqcnl des essais exécuti''S depuis la paix de 181 i avaiiuit ele conimences ou indi(pies p:n' eux et on en trouve la trace brillante dans lent .idininistialKin iiiilil;Mre Mais, si au point de vue ma- t'.'riel I Espagne est en voie de progrès évident, sa richesse morale n'a p.as suivi le développement de ..-a nidicsse indus- trielle. Le progri's des honnnes ]\'c-\ p.i- encore .i l,-i liaii- teur de celui des choses Lii ila-se nioM'iine, iiueslic du pouvoir politiiiiie cl (pii L'oiueriie rcell ni [kic -e,- in- fluences, niampie de- Iciiile- (|ii,ililrs inoiide- (|hi rendent seules le pimvoir re,-pe( t.ilile .iiiv iH,|,iilali,.n.-. I.:i liherté, dans ce pajjs, coiisiMve cucore Iroii les allures du despo- tisme. Néanmoins il est juste de reconnaître que les Esp;i- gnolsont fait un pas immense dans la carrière morale. Ils s'attachent de plus en plus ii l'ordre, et ils se iirennenl
facilement d'une sainte colère contre les hommes (pii es- saient de la troubler. Us ont une bonne ;irniee qui tend complètement ii perdre les habitudes iireliaiennes. Ils es- saient de mettre de la clarté al de 1 économie dans leurs finances Iju'ils ;iclie\eid l'œuvre si bien conunencée et si visild ' de leiM reueiiei.iiion par la création d'un bon sys- tème d (' lia Miiiiji |Hilil ipie , et dans vingt ans d'ici ils au- ront lait du clieniin pour un siècle.
— JI. Mignet a communiqué un mémoire sur la formation politique et territoriale d'Espagne, qui fait suite il ses pré- cédentes lectures sur la formation politiipieel territorial,' d;' la France, de l'.MIemagne, de l'Italie et de l'Angleterre, .^i, comme la France, l'Kspiiene se constitua p:ir la c(ui(picle et eut pour l'iiniie (r;iiilonle l:i monarchie, des dil'fcrences es- sentiidles cxisleiil |.niir ces deux |ia\ s (fins l;i nature et la (lireclioii de l;i c(iii.|iiele (pu, pour [Espagne, r.'ndircnt la ro\ aille pin- .iNsoliie cl l;i colicsion leriilonale moins forte. Sim.iid la r,'iii;iii|iie de .M .MilmicI, celle c(MH|iiéte, au lieu
d'être eveclllce p;ir des rta- colllre de- lelld.llailTS , U
fut par de- Européens contre des ( Irienl.iiix. par des chri'^ tiens contre des Arabes. Au lieu de rajonner uniquement du centre ii la circonférence, elle s'avança du nord au sud sur trois lignes parallèles mas séparées. De lii vient qu'elle eut pour objet 1 assimil.ilion (hideux races ennemies par l'é- tablissement de riiniformilé de croyance, et pour résultat l'incorporation partielle du territoire. La guerre étant reli- gieuse, le principe de la monarchie fut catholique, et la dé- possession des Arabes se poursuivant par trois endroits, il se forma trois Etats distincts. L'esprit exclusif de la crov.ince victorieuse domina dans le gouvernement, et la séiiaratiou des royaumes d'Aragon, de Castille et de Portugal se main- tint dans la Péninsule; il y eut moins d'unité et plus d'au- torité qu'en Eranco. Le récit des luttes subies par l'Espagne pour arriver à sa constilntioii polili(pie occupe la plus grande partie du mémoire et explapie comment le peuple espagnol, avec un esprit rendu eiitreiirenant par l'habitude de la conquête, opiniâtre par la lon.ueurdeia lutte, altier par la continuité de la victoire, implacable par la nature particulière de la résistance, déborda sur le monde. Sa croyance religieuse , étroitement confondue avec sa natio- nalité, le réservait, dans le seizième siècle, à offrir l'expres- sion la plus obstinée du système catholique dont il allait être le gardien fidèle on Espagne et le soutien armé c'u Europe.
— La séance publique annuelle de l'Académie a eu lieu le 23 août. Elle a été signalée par un discours de M, Charles Dupin, dans lequel l'auteur a retracé un peu longuement l'his- toire et les travaux des principaux membres de sa compagnie, et par une notice de M. Mignet sur la vie et les travaux de Jl. Bignon. Personne n'ignore avec quelle sûreté de jugement et quel éclat de style le secrétaire perpétuel de l'Académie sait périodiquement et ii la grande satisfaction de ses audi- teurs mêler le récit des détails lexicographiques au tableau des événements politiques. La vie de M. Bignon, sans avoir l'importance historique de quelques-uns des portraits tracés précédemment par M. Miguel , de Merlin , de Tallcyrand . de Sieyès, etc., se recommande cependant par sa participa- tion aux événements diplomatiques des dernières anniia's de l'Empire. Le nom de M. Bignon doit surtout son éclat au témoignage suprême que lui laissait le glorieux exilé d(! Sainte-Hélène en le chargeant par son testamnient du soin de transmettre ii la postérité l'histoire des traités et des négociations de son régne. Dans cet oiivra;je, M. Bignon s'est montré narrateur lideU^ , compilatimr exact, mais ses conclusions ne sont pas toujours ai ceptables. ou du moins il ne sait pas leur donner l'empreinte d une logique irrésis- tible et entraîner les coinictioiis Notre époque n'a [las ou- blie la p.irl (|iie M lliL'noii;ipri-' ;iii\liilles lil.er.ile- de la ItesMliiali.ill S;i |i,irMle reccN.id un c;n,ielere d ,iii|i n ili' de l;i part ipiil avait prise :iiix tniilés de ISi;i, |ioii]| de départ du gouvernement de la Kestauration.
Cesl il celte même séance que l'Académie a proclamé U résultat du concours ouvert devant elle. Dans la section de philosophie, M. B. Haureau a obtenu le prix sur \ examen critique de la pliilosophic scolastique. Dans la section mo- rale, r.\cadémie demandait de recherchcset d'ejposercom- paraticement les conditions de vwrali té dis classes ouvrières agricoles et des populations vouées ai industrie manufactu- rière. Deux mémoires, l'un de M. E. Bertrand, l'autre de M. Edouard Mercier, ont obtenu des mentions honorables. Dans la section de législation, de droit public et de juris- prudence, le sujet propose i'[;i'dlarecherclte de l'origine des actions possessoires et de leur effet par la défense et la pro- tection de la propriété. Deux mentions honorables ont été accordées, l'une a M. .T. Shnv/.vl, l'autre a M A .Seli^mann. Le prix (piinquennal de la lonilation ik'. .\.. de Morogues. offert au meilleur ouvrage sur l'état du paupérisme et le moyen d'y remédier, n'a pas été décerné. 1 , Vcademie s'est bornée a 'déclarer (piCllc avait ili-lingue deux ouvrages, le premier de M M.iilc ni inlilidc du l'uiipérisme en France et des miDjeiisd'ii lemi'dier.ini pi iiinjirsd' ecomimie chari- table ; le Si'coiid de .M liiuard. a;.iiil pour titre lissai sur l'étal du paupérisme en France et sur les moyens d'y remé- dier. Le concours relatif au prix quinquennal de j.UOU Ir de la fondation de M. Félix de.Beaujour, et dont le sujet était Y examen critique du système d'instruction de Pesta- lozzi, considéré principalement dans ses rapports avec le bien-être et la morale des c/tM'sc» pniieri'.s , s'est terminé avec plus d'éclat Onze iiiémoireMMil ele adressi's il l'Acadé- mie, el 1,1 soinnie (le :; (1(111 l'r. a ele |ui i.r^ee enirc M. Rapet, ipn ;i (ililenii un premier |irix de :i miil li , i I .\l. Pompée, qui a obtenu un second prix de -2 (loil li-
Des éludes non i n> nides pro\(i.pienlde nouveaux ef- forts de la part des c(iiiciiriciils liins les sujets (]iii leur sont actuellement proposes, r.Vcadenne a su concilier l'iii- tcrêt .siacntitiipK^ a l';iclii;ililé des solutimis C'est ;iinsi. et ]i(iiir n'en citer ipie (piehpics-uns, (pie dans la section d'é- conomie p(jlitiipicet de statistiipieellea demandé de détcr-
;r,
L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVF:iiSEL.
viiiin-, d iipii's irs j}! iiiciiKs (le lascicnce et les (loniu'ei) de l e.ijiéiietire.lesioii (jiii diiiornt régler le rappurt priipiir- tiuntieldc Idcirnihiliiin en bitletstirecla cirrulalian nulul- liijiie, afin que l'Èlal jiiidsse de tous les aiatiluges du rrr- dit.sansavoirà en reiloiitertesabus : dans la suftion d'his- toire grnéi'ale cl |iliil"Mi|iliii|iii', de démontrer comment les progrès de lajuslieervimiiielle. dans ta poursuite et la pn- nilion des attentats contre hs personnes et 1rs propriétés. suivent et marquent lesàges delacirilisation.depniit'état saiirage pHi/u'à l'état des peuples 1rs mieti.r policés. Dans ci'lk' lifiiiorali', l'Arail/'iirn' a i\i'm;\ni\(: i\ examiner . an point
de vue de l'intérêt public, comment et dans quelle mesure l' iitat peut intervenir, dans les associations indnsirieites. entre tes entrepreneurs, /«( capitalistes et les ouvriers: s il e<t deseas où l intervention directesernit conciliablcurccla justice, et aurait des résultais aussi bons ou meilleurs que ceux qui naissent de la liberté dis Iriinsnctions indiciduel- les ; jusqu'à quel point, enfin, tendent nuturellenient a se former, sous le régime de la liberté, les association réri- tablement utiles, et à se dévelonper parmi les hommes les sentiments d'union et de sociabilité.
A laiiahrc rapide di'S tiawiin dr rAcadriiiio pendant les
six iiiiiis cpii \ienni'nt de s'ecoider, d ciiru iendrail encore d ajouter, au moins a titre d(; iricnlion : un Miénioirc de M. Tropjon;;, sur T esprit dcinocraticpie du (jjdc civil; un niénioiro de M. Uunoyer. sur la liberté du commerce int<T- nalional; une lecture dn M, H. l'assy, sur la liberté en ma- tière de travail et d'indusiric; une communication de M (Cou- sin , sur l'histoire de la |ib;losopiiie morale au di\-huiti<'me siècle; enfin un mémoire inédit du duc de (Jioiseul rtynis au roi Louis XV en nii'i. et ipii contient de curieux détails sur l'adininistration et la politique de l'ancienne monarchie l'ran.ase.
.lacnb TiiT/éliii- n;H|uil en Siirdi' \.t> l'.innée 177:;, Son
nptihiilr pniii' l.i il " M' lil ^{ii( r il<- iHiiine heure, et
il aclir\;i , > chhlrxl.iii^ rcllr MU iK r -nu- le patrona^edu célebie (jalio, sim coUipaliKili-, p(jui' lr(piel il professa tou- joui'S une grande admiration, lierzélius nous a laissé un };rand nombre de ti-avaux qui sont des preuves ii'récusa-
llerzëliiiD.
blés de ses vastes connaiss.inics en minéralo.ie et en nia- lliémaliques, et il est pi'U de sa\ards plus leinriils (|ue lui en iniiénieuses supposilions. et <'n applications plus rii;ou- reuses du calcul a la chimie. De moitié avec llisin er, il fit des recherches sur un minéral trouve dans les mines de cuivre do la Wcstmanie, en Suéde, et d,!couvrit l'oxvde
don nouveau mêlai auquil il donna le nom de cciinni. du nom de la planele ilc Cerès , ipii \eriait d'élre découverte par l'iaz/.i II a établi des lois cimslanles sur la eiuuiiosi- I ion des owdis, et en a prouve l'evacliUide par des anal\.-es complètes lU- ces conqio.V's, Herzélius dérouvrit le scié nium en IrailanI la pyrile de l'aldun , et constata la pré- sences du lithium dans les eaux de Carlsbail. I.is travaux de Berzélius sont si notnbreux qu'il e.-l impo.ssible d en
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lustre Suédois (it un vn\.i.^i- a l'aris. La gloire de notn- Académie lui faisait une nécessite de venir s'inspirer à ce centre qui rayonnait sur tous les iioinlsdu globe. Pendant son séjour en France. Berzélius, oar l'afi'abilité de son ca- ractère , sut captiver tout le monde , et il conserva jusqu'à sa mort un souvenir bien agréable de l'accueil qu'd avait reçu ries snvnnls français Les salons de Bcrthollet à Ar- cueil el.iii'îii ,1 I {'tir epncpie le rendez-vous de ce que les scienic^ Il le- |(!Im~ axaient de plus illustre. (Vcst la que Berzeliii- inniimiir.i des relal ions avec Laplace. Gay-Lussac, ,\r.ig(p. Aiiipeir. Didiing, l'rcsnel, etc., relations qui n'ont ele iiilenniiipiies ipie par la mort
I)i' ivloiirdanssa patrie, notre illustre Suédois fut nommé secrétaire de l'Académie royale de Stockholm; puis, enfin, baron et sénateur. Outre un grand nombre de mémoires [lubliés dans les journaux étrangers, et particulièrement dans A.fliandl'ingari fisik, journal suédois, on possi'dc de lierzeliiis plusieurs ouvra.a'S traduits en français. Lesprin- ( ip.iiix MUil : Essai sur la théorie des proportions chimique» cl su ri inpnencc chimique d r i électricité. Xouveau système de ininéralof/ie. De l'emploi du chalumeau dans l'analyse chimique, éléments de chimie, etc., etc.
t,)uoique la faveur royale ait élevé Berzélius au rang de sénateur, il ne devint jamais homme politirpie: son labora- toire ne fut pas négligé jKrnr sa nouvelle dignité. Il resta .-impie el h.r, .lillriir eomme par le passe;, et par cette sage riiiHJiiiie il l.ii-.-i' ,1 -:i patrie un nom illustre, inattaquable
Il lesp.irii-.i le- i.Mciioiis politiques. Utile enseignement piiui l(^ssa^a^l^ de notre pays!
Berzélius est mort il Stockholm, le 7 août 1848.
F.Xri.lC.VTlIlN DC nEBNIEB IltDCS.
lu se gciidirnie eoiitie \o. prix iJIcmï ili'S denrée»; lo remids est il.iiis les inaiiis île l'Assemblée tialionale.
t)n s'abonne diretlcmcnl aux bureaux, rue di' Uiclieliou . n° (ill. par l'envoi franco tUtn mandai sur la poste onire l,;'ch,ivalicr et C'. on piès des diivcteiii-s de poste et de Messageries, d;>s principaux librairies do la France et de rctraiiger. et des cumxspondancesde l'agence d'abonucmcDl
Paius .
PV111.1 — l»Pl\ia Ult l't 10>M1N, UCK PC FOVll AlST-CtRlIJIS, (3.
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Ail, (juui l'.ui». 3 nu Prix de chaque N». 75
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SOUMAIRR. Histoire de la semaine. U if/iii'ral Cmaigutic etsoa t'Iil-majur à l<t renie
</n 3 ftpitntbrt. ~ Corre»ipoiiflance. — 10,000 franc» de renie pour 25 rraiicM. — Di^slnti^ressenieni, par M. Francis Wey. — Cour- rier de Paris. Cérenwxûil de l'entrée du pr^sUlcnt de t' Assemblée nationale; ViK r^'c^plion à ta Prtlsnlence ; Prtjjecliles diiiers provenant des insurgés de Juin, Il une séance dex conseils ie;/»ertr. — Rapport de U, Armand Alarrasl Mur le projet de CoustKiiilon. — K&quiftse d'une liutolre de
laïuOdedepuUun siècle. Kmpire, (9'ariiele.) 10 gravures. —Econo- mie domestique. Le passé el l'avenir de la euisijieen France. — Adleuià <:llAleaul>rluud- PnK.le^ et Riii'iqunleM Aristide Je Laloiir. — Lettres
d'un flâneur. IX. te* crieurs publics ; La houchc d'acier. Ucilnuen Primdlio Madame de Girardin ; M. de Lamartine. — Bulletin lllbliogrupllique -
George steplienson Portrait. — l'iébus.
Ilii>,toirc (le lu H«i»uine>
Les actes du gouvernement provisoire s'en vont. Il est bien quelques-unes de leurs conséquences qui se font et se feront loni;tenips sentir encore, mais les abrogations de ses décrets se succèdent. .4 la fin de la semaine dernière c'était d'abord le rétablissement de l'ancien droit d'octroi sur la
viande au profit de la ville de Paris, impôt dont l'abaisse- ment n'avait pas profité à l'ouvrier consommateur, et met- tait la municipalité parisienne dans l'impossibilité de pour- suivre ces grands travaux qui en provoquent tant d'autres et font vivre des milliers de travailleurs. Puis venait le tour de la contrainte par corps. Son abrogation prononcée par décret du 9 mars a été défondue par quelques orateurs qui , du point de vue des principes abstraits plutôt que du point de vue des faits et des n sultals , ont disserté sur la ques- tion au lieu de chercher à la résoudre. Un représentant qui s'est prononcé en sens contraire a procédé tout autre-
^7^ Um I ^^
Le général Cavaignac et son état-major à la lievue du 3 septembre 1848.
IS
L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.
iiipiit M lîonjc.nn a juslilii'; la contniinle par corps par ili's liiii^dc >l,ili-iiiiii(; (lonl la moralilé n'est pas conlestable ; ((>! (|ii III iiiililé la conlrainle par corps a;;il surtout Kiiiiiiii; iiiiiMii roiniiiinalnii'c, pt ipii' le noiiiliri' dos ili'ihi- Icurs (piClIr iniM'il:' l.i lilurlr r-l inlinniinil ii-liviiit. A Paris, sur siil\:inlr-i|iiMi/i' inllli' lii.Tliirlil-. lililiilrllrlliont rendus cl unipoilinil l:i l'niilr.nnlr |i,irrMi|i>, di\-liuit cents seulement sont remis pour I'cm'i ulmn ;iii\ ;j:inlcs du com- merce, et, dans ce nombre, quahavr cnil.-. m moins se ré- solvent en arrangements (pu nicilrni .1 iiiiiMTl, la personne des débiteurs; de sorteipi m ili''iiiiiii\r lu minrnnr ilrs dé- biteurs incarcérés ne di''|i:i>-r |i:i- rli.ii|ilr .ililirr I' rllilVro de iOO. Ce qui résulte inrnii' ilr- iliniiiics |iniiliiilrs |)ar M. Bonjean , c'est que la durée mnyi'nne dos délcnlions n'excède pas cinquante-cinq jours. Voilà à quoi se réduit une sanction pénale sous la protection, sous l'iniluence de laquellesemeutun fondsdn inidriiirnl qui. imiii li riiiiuiierco
d(! la France, no peut élu- i'\;iliir .\ m - ih y, imlliards.
C'est en ce sens que la i|iir>lHiii ,i rir ir-nlnr [.n I Assem- blée. L'abrogation du dii irl du il iii:irs i rir Mih'e par 4t>G voix sur 093 votards M;iw il:i\,iil vlv ilmilr il avance (]u'on renverrait au cmniir dr Klji.-I.iIiiiii Ii ir\ir du Code de rnnimi'ri-c rcl.ilifà la i miliauiLu rcl.dplie, piiur Icu faire suliir liiiili'.s li's uiiidiliriiliniis commandées par l'équité, par I riiii .iriuri ilr 11 ri\ 1 li-,ii 1. m et des mœurs et par l'esprit
de nos lll-lllllllnlls p,i|lll(|lll'^.
C'est Ir inii] ilii ilriiri II iliiisant obligatoirement la duréc du trav.iil ilr^ i.NMin- ;i ili\ heures il Paris , ii onze heures dans les ilrpinli nient.-. I, .\>si'iiibli'T a subi de loniis dis- murs inl.is rlli' rn a l-\r ili'iInnilnllL'i'n |i,ir 1,1 ri'M'Iation
d'un InIrnI niiiiM'iin, M Itnllrl . i|iii ,- r- rs|,irUuel.
UlL;/'liirii\ cl haliilr a rajeunir 1rs ,nili liLs^ qu'il avait
à "emprunter aux économistes. Chacun est d'accord que cette lixation est trop restreinte. Mais faut-il se borner à l'élargir, ou toule fixation doit-elle être repousséc? Voilà ce qui parta;:e l'.Assi'mlik'r et ce dont la solution a été ren- vovee à la fin dr rnir smiiiirie.
Un crédit esliinnli r de 000,000 francs demandé à
liliv dr siiliMiilion pour lebénisterie et pour la fabrication dis linin/rs ;i l'aris, a été voté à la presque unanimité. Il n ;i\,iil iriiriinlré qu'un adversaire et qu'une objection M S.iiilr\i,i si' iiI.iIl'iijiI (!:■ M.ir li'ssMnpalliii'sdnuiiUver- riniirnl iriilmnrr^ iLiii, !;> linnl.-ilr I niivinlr dr la ca- lai,ilr M, lis ,1 |ii'iiir I I r.ililc iv|iii-riit.iiii ili. I,i Urôme
ctait-il drsrrn.lii iK- la liiliniii' i|iir .M Ir ininisirr de l'in- térieur y ,ip|iiirl:iil un ilimlilr |irii|rl di' Im . qui ;i\,iil la va- leur d'u'iir |iriili'sl.iliiin ilr lail nnilrr Ir rr|iiiirlu' adressé au gouverueincnl l'.ï'l.nl l,i diniianiliMle ilrii\ iiiilliuns pour
secours aux misrlrs dr l'.iris ri dr- lli'|i:iliclll('nlS.
Samedi une piii|iiisiiiiiii m m r,i|i|ini Ir.' , nlirée même par
son auteur a suiihAr nr nniii- nnr i|iir~liiin L-ravo, cel|e
de savoir si I ri. il dr sir^r sniiil lr\i' |iiliii,i ni l;i durée du vote de l.i l'.iin-iiiniiiui I rilr |)rn|iii-]i n m ,i\,iii rtr primiti- vement prcsrnliT p;ir M i.lrrlllrlllirl l' Il n-l \rliu faire
conuaitro les motifs qui l'ont décidé, non sans lui laisser des regrets, à retirer sa proposition. C'est un sacrifice qu'il a fait à la grande et irrésistible raison du salut public. M. (jémieux, au nom du comité de la justice, qui avait examiné la pro|)osition, a conclu dans le même sens. Enfin M. Lcdru-liollin a pris la parole pour se borner, a-t-il dit, à faire ciilniilir uni' pnilrslation. Son ton a été modéré, mais les aniliiijir- liisiiii ii|iH's qu'il a fait servir de base à
ses rais nrnU ii.iiini irritantes pour l'Assemblée et
pour 11' ^cniial C.iMiigiiac. Selon lui la Convention avait plus qiir lins ir|iii'snulants le sentiment de la modération; car bien i|ii ilK' ini a lutter contre l'ennemi au\ frontières et déjà siii imiir hii iiniir , contre la Vendée en feu , elle ne ciins.in.i |i,i- !,i (unsiiliuii de 93 par létal de siège. A cela .\1 le ^rnri.il I ,1 \ .1 i;jn,ic a répondu par un mot et un mot dècisil : La (.nn\enlioij n'avait pas l'i'lal de siép;e sans doute, mais elle avait la terreur, et. .1:1.1. r .1 In. n la com- paraison est à l'avantage de la siliialinn .hIih llr M. Le- dru-UoUin a cherché par delà les l'\ niHis I assuiiilalion qu'il opposait , comme une condamnation . aux déposi- taires actuels du pouvoir; il nous faisait voir un Nar- vaez à la tôto des affaires. Le ])résidcnt du conseil . sans laisser voir de dépit , a facilement récusé toule assimila- tion entre les coups d'État frappés par une camarilla de caserne et une mesure de salut public, imposée a un pou- voir délégué par la volonté d'une Assi'inlilceipu représente la nation tout entière. Un lîspagne, celle mesure a été un moyen d'oppression omployé par la diclal are militaire contre la souvcrameté des chambres et du pays; chez nous, elle n'est qu'une arme défensive spontanément remise par la re- présentation nationale aux mains du gouvernement dans l'intérêt do sa propre liberté et de la liberté de tous, lin se résumant, M. le général Cavaignac a déclaré qu'il était prêt à déférer aux ordres de la cliaiiiliri\ ipii a voulu I état de siège et à qui seule il a|i|iaiiiriil iTm iii;iri|iii<i' le tenue; mais sa profonde c(ui\ himn r-i i[ii.. il.msl.i -iIii.iIium ac-
luello, la lovée de létal d.' su-,' i.ni nn 11 nisrd.ingcr
pour le pays, pour la liepiililii|iie ri pimr I .\ssninlilee elle- même. — liien (|u'uue proposition de .M, Cresprl de La 'l'ou- clie, relative à la suspeusinn des journaux . ne lut pas en cause, le prèsideni du conseil , a\aiit de descendre do la tribune, a cru dcMiir aborder cette (pa^stion et lègitiiner ses mesures. Mil \ étants contre 1 ilt.se sont prononcés pour le maintien de létal de siège: ipianl a la question des journaux, le comité de législation a présenté un projet de (lècTOl qui règle leur sort pendant l'état de siège et donne , durant ce temps cNceplionnel . au p(nivoir c\èi-iitiriedroil do citation à (piaraide-huil lii'ures , el aux tiiluiiiaux le droit de proncuicer la suspension exiTutable iuiuiedialeineril et même sur jugemeid pardef,iul cinnuic sur jugement eeri- tradictoire. "
Luiuli, l'Assemblée a ouvert l'ère très courte dis deux séances par jour volée la semaine precedeiile peur liuit le temps que durerait le vote de la Censtitulion, Il n'a fallu
qu'un jour d épreuve fiour ipie l'AssiMiiblée fût aineiièeà re- coTiiiailre iinaiiuiieineiil qiiiinr Iiiiil'ih- -i- '■ rl.iil infini- ment prèlènilile. Les seanres dm rnml ilnnr dr nmli a six heures, cl plus tard quand les tia\aux a terniiiier l'exige- ronl. Les ipiatre premi(us jours de chaque semaine seront consacrés à la Constitution , les doux derniers à l'ordre du jour ordinaire.
M. le uiinistre des finances, ne pouvant se flatter de voir rAsseniblées'iieiuper en ce moment du budget pour IS49, lui a pn'senli'' un prnjet de loi ipii en flètaehe , pour en faire l'objet diin m.Ic s|ie'rial rliinr;:rmv. loiil ce qui esi relatif aux emilriliiilHiiis ihieiirs Cri.ui !.. srni in..\en il.' meltre
prochaineiiienl li'- rniisrils L'iaiei .mx a me le iiinrliniiner
et d'éviter rexpèdient toujours fâcheux des ilouzieuies pro- visoires. Le chifl're des impôts directs pour 18-49 reste ce qu'il était pour 18.i7.
Avant d'aborder la discussion de la Constitution, l'Assem- blée a été appelée à résoudre une question préliminaire, celle de savoir si , après le vote de la Constitution , elle en- treprendrait de faire les lois organiques on si elle laisserait cette tàcbe à la législature ipi ■ I ■ -nlliiur universel lui donnera pour liéritièÊ'e. D'exerll. ni - mi-ius ont été don- nées |)0ur l'ajeurnement d'une ilrrisimi que la nécessité peut justifier, (expliquer, enininaiider même, mais qui est exposée a lieaucinip de critiques quand on la prend d'a- vance el sans savoir si les i'\e iinits iiinèneront l'elte né- cessité ou en feront reninn.nlir nnr riiiilr.nri' N.ms ne di- sons pas comme nous l'aMnis rnlrniln dur : I r-l lii une question de salaire. " in.ns nmis rrnyms qnr I \-srinblée n'eilt riiMi penlii dr smi aiilnriti'' rimr.de a ne pas tniiiclier dèsàprrsrnl mllr i|llesliiin de Inliglie \ie l,"a|i.iirnenient a été reiMinssé par .'i'ii' voix enrilre LSI), el enlin lAsseinhlèi' a proclamé sa volonté de compléter de ses propres mains l'œuvre que le pays l'a appelée à édifier par 580 voix con- tre 1H4.
Les discours se sont siieeèdé lundi el manli dans la dis- cussion générale sur la I .iiisiiiiilniii I, \-~.ni|.ir,. ;i patiem- ment laissé épuiser la lisir dr- iii.ii.iiis irsi ni- il nnutéun volume tout iiii|iriiiie dr .M l'inir Leroux, qui a déclaré que l'Ialiin el ,\iisiii!r. .'\liiiiir-i|iiieu et J -J. Rousseau , rAsseinble.' Ciaislilnaiile el la llenvention n'avaient rien entendu a la science |)olitique. L orateur parais.sait très convaincu que lui seul l'avait trouvée, mais rien n'a pu lui faire livrer son secret. — La discussion générale close, on a passé à celle du préambule. M. Gatien-Arnoult deman- dait que le vote sur celte partie fût reporté à la fin de la discussion de la Constitution. M. Dufaurc par un discours plein de verve a fait repousser cet ajournement Mais alors une bille |ilii- iiii|iortanle , plus grave. sVsl niL-aL'rr M. rè\ri|iir .1 ( Il I. Mils a conclu à la Sli|i|iir— n.n lin |iivain- bule en l.ii-.ml 1 nlmdre quelques ci in, pi. ■- dr i|,.|. ni que
M. le pa-lriu i:ii.]nrrrl a r.inili.lllllrs a^r.' .iiliv- r.'l eour-
toisie. .Mai- .a^llr (l.'.lara -|irrl.ir.. ilail dr-luirr n rece- voir de pliis rnilr- iain|.- In Irr- jriinr 1 .■|.i .■-riilaiil , M Fresneaii, ipii pis.pi'iia n'avail iprnnr -mie Ims almide
la tribnnedanslineidenlrelalifa L s-N.qmlruii, M Lrr-
neau s'est |)nrté on\ertenienl l'adversaire de Imile espèce de préambule , et la fait avec un talent qui a toujours com- mandé l'attention de l'Assemblée, l'a souvent émue et par- fois entraînée. L'argumentation de M. Fresncau est nerveuse et vive, sa parole partiripe des im^ines qnalili's et il sait la faire valoir par une ai rrnin.iiinn r\|iir— i\r II ,1 tiré le plus habile parti des lirsiiaii.m- ri il. - 1 riiii.iilii iinns qu(? l'on trouve entre le priMinlinlr du prnji'l |ii iiiiil il ri celui du projet rèvi.sé , el sa InLi.iiir iiinsnr , s-s liiils aii:iiiscsonl a la l'ois vivement iuipirs-iniinr ri li.'.|ii.aninriil ilrnde l'.Vs- semblèe. — Un discours brillant de .M. de Lamartine a néanmoins fait trioiBpher, le lendemain , la question du préambule.
Dans le cours de cette même séance. In cliarnbre avait pro- cédé à l'elertiiin inen-iirlle dr -.- M. r-|iir- driil-rt de deux secrétaires. MM Hixni , fin l"iii , la.i.i-.', I ici -es de La Kavette ont été réélus vire j.resiil.'nlsOn leur ,1 dnniié pour col'IeriiesMM de M.dleville el l'a^'iierre en reuiplacemeni de MM. Ciist.ivede Iteaumont et île Ciirnienin. MM. Landriu ellierard oui èle appelés de iiiiii\eau au sern-l,mat.
Les troubles ipii ont agité .Miinl|i.'lli. r. .|iii mil même en- sanglanté cette ville , sont an[riir.l liiii a|i,ii-, ( In ne dit pas que l'instruction ail fait de. mn 1 n Ir- ir.i.r-.l nn com- plot et qu'on doive voir autre chose il, m- rr- .Lphnaliles événements qu'une collision entre des p.is-i.in- |iiililii|iirs surexcitées par une lutte électorale ; le- nii'niiiihles diiiie part , le triomphe de l'autre. Nous verrions un puis impuè- tant syniptoiue dans le renouvellement des violences dont quelques agents des contributions directes ont été l'objet (tans plusieurs dè]iartemenls à l'occasion de la perception de riinpol des l.'i eenlinies. Hs|iérons que la fermole du gouveriuniient et I intérêt du salut public feront ces.ser ces oppositions et ces résistances eeupabh's.
Nos vaisseaux cinglent vers lAdri.ilique , el . a Iheiire qu'il est, noire pa\ill(Mi llnlte pent-êlreen vue de \enise ou d'Aucoue. Notre armée des Alpes voit le nombre de ses di- visiniis, ses a ppriivisiouneinenls.srs m uni lions s'augmenter. Nos pro\ ini-esde l'Lst vont avnir eg.driuenl leur corps d'ar- mée. Nous siiinines prêts a l,i gui'ire. Hieu nous conserve la paix !
M. B. iiriisie pcinirc a l'nrmce des Alpes. Nous altciidoni^ , moiiïit'ur, l'elTil du vos promesses. Vllluslrution vcul suivre no- ire armée; elle veut s'ouvrir ii loules tes seines de noire gloire nalioiiale; signaler ii l'admiralion el ù la reconnaissance de ses kcleurs el de la poslérilc les grjudes actions et les figures htroi- (|ue5. Vous avez promis de nous y aider. Nous faisons appel pour le même bul il lous ceux qui auront des dessins el des rcîcilt k nous communiquer.
M. D. à Ount:erque. Nous n'avons pu être prêts pour ce numéro ; mais allendez le numéro prochain. La Flandre sera cotileule de nous.
M. Y. à liuchnresl. Nous recueillerons sous la forme d'un album les articles el les gravures qui conrerneut vulre pays, l'uissiez-vous dire vrai en annonçant le succès de celle pulilicalion !
M. Alherl N. a l'iiris. Vous Irouverez loule celle Ijisloirn, leilc cl dessins, dans les Juurnces iUustrées de ta liêvoiution de 18i!5.
<^orrcs|iuiiilniire.
pn'sse pour rrcc\oir en prime les Jociix'khs illcstiikhs de ta lîévn. iulion de ISiB, c'est que l'aboniu-inonl nnuxeau ou le rrnou\cl- lemenl d'abounentenl , à partir de l'expiriilion de rabnnno«n-ii( rouraiit , soit f.iit el jun/è ininuHlialcnt. t.'enc.ngciuoiil de remui- \eler ne sallu pas. Kii itrlinilec , iniis m. us r.iiti'- piulilir plus on moins ili- t'.n.inri' d'uni' li.'-s prlilr M.iiinii' cl iinns Mm- ili.iuiniis (ir'tlis nu vnliiinr itiiiil le prix r;;,di' un abeniii nient de six mois, ijui est le gOiieieuv ?
Dix mille francs de renie pour rlnpl-clnq francs.
Ils sont jeunes encore ceux qui se souviennent de la lo- terie , supprimée , je crois , sous le ministère .Marlignac , en 1828. Ils priiM'iil rnlrndrr enriire, dan-lrnr niéiuoi're, le cri
de cesMi'illr- Irii.iiii- .i-i-r- an r.iin dr- iiir. populeuses, offrant an p.niMr ili.i imllr frunrs jitiiir iiiii/l sous. C'était
le bon lrni|isdi'-j 11!- I,iii.ind un uv.iil a peu près perdu
tout son aiiirni ,1 l.i i.iiiliiir , un achetait un de ces billets, et on avait piniLint Mii^|.|iialre heures, l'espoir de relever sa fortune. Notre époque est plus morale, lille ne tente pas le pauvre, et si elle accorde aux riches le droit de jeter 2o francs sur cette roue que le hasard tourne en fermant les yeux, elle y met plusieurs conditions :
1" Kllr \riii qnr r,i|.|,.it du ^'ain serve ceux qui travaillent,
et prolitr a I inlrll,;_'rlirr |iillili(|ue.
2'' Si la ihancr duil enrichir quelqu'un, il faut qu'elle ne rende personne plus pauvre. En d'autres termes, on veut bien que quelqu'un gagne, mais on ne veut pas que quel- qu'un perde.
C'est le problème que résout le prospectus que nous al- lons reproduire ;
Son.icriptinn ouverte en Librairie arec participation des Souscripteurs aux bénéfices de l'opération à répartir entre eux par la voie du sort, autorisée par le Gouver- nement, sous le patronnyr Je M le Préfet de ta Seine, et sous la surveillance de MM. les .Maires des 10' et II' arrondissements de Paris.
LES ItCRKACX SONT ÉT.^BLIS AU COMPTOIR X.\TI0S.VL d'eSCOMPTK
« Unedes plus importantes industries de la ville de Paris , la librairie, fait un appel à la bienveillance el à l'intcrêl du public.
» Cette industrie qui embrasse dans ses niovcns de pro- duction l'imprimerie, la papeterie, la fonderie, la brochure la reliure et une foule d iiidiisliie- aerissoires, occupant dans les temps ordinain- plus dr mhuI nnlle travailleurs. toujours atteinte la pieininr p.ii Ir- 1 iis.'s commerciales , est aussi la dernière a .se relever |iar le retour de la con- fiance et du crédit ; s'adressant aux intelligences elle ne peut prospérer que dans les temps calmes, après les Siilis- i'actions plus pressantes qui sont la condition même de l'exislence.
" Ces circonstances exceptionnelles devaient la porter à chercher des secoui^ par des voies également exception- u elles.
» Elle a fait, par l'entremise de ses délégués, desdémar- clies auprès du gouvernement, à l'elTet d obtenir laulorisa- tion nécessaire pour réaliser une combinaison qui doit don- ner, à son profit, comme au profit de l'intelligence publi- que, un seciniis suffisant pour la sauver dans le pivsenl . pour rendir. diii- un avenir prochain, le mouvement à ses opécitiim- p.iiir assurer de travail à ses nombivux colla- boratenis, el. -an- aucun doute, pour réagir, par le jeu na- turel de la circulation, sur d'auln-s industries nationales.
» La sollicitude du gouverncmcnl pour des intêit^ls res- pectables, sa vive svmpathii' pour les travailleurs qui souf- frent ont rendu facile le zèle de ceux qui ont poursuivi , dans un intérêt public, le résultat de celle opération.
» Les délégués de la librairie ont rencontre dans les plus hautes spherks de ladministiation une bieuveillaïu'e el un accueil (pi il .-iera de leurde\"ir de signalera la reconnais- sance de ceux cpii vont être secourus et soulages
L'opération consiste dans leuiission de 1 20,000 billets de 2o fr. chacun , dont les pixMieui'S recevront . sans distinc- tion , au moment de la sousiription , 2,'i franc» de il» ces choisis par eux dans un Catalogue di-ossé ii col elTel . com- po.sé des meilleurs ouvragc-s de la librairie ilans lous les aenitis, dans toutes les branches de la lillératuro el des sciences ; Catalogue dont M le ministre de l'intérieur s'est réservé l',ipprelialion.
Ces billets av aut déjà reçu leur valeur on livres , partici- peront a un l'irage de MILLE LOTS, répartis ainsi qu'il suit ;
Le Tremier Numéro sortant gagnera une inscription de 10.000 francs de renie;
Le Deuxième Numéro sorlanl, une inscription de ri,000fr de rente ;
Les 3' et i' Numérossorlanls, une inscriplion de i,»H1 fr de rente;
l.es.'i', 0', 7' et 8', chacun une inscriplimi de l,(XX) fr. de rente;
Les Numéros de 9 à UM) , chacun une Bibliolliotine en acajou, renfermant au minimum :i00 volumes relii^el do- res sur tranche, chaque loi du prix de 5,000 francs.
Les Numéros loi a 500. une Bibliolheque reufermani
L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.
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<nu niininiuiii :iOO voUmu'S \/t reliure , cliaqiio lot du prix de 8,000 francs.
Les miniéros de 201 à 500, une Bibliothèque renfermant environ 200 volumes, chaque lot du prix de 1,000 francs.
Les Niniiéros sortants de 501 ii 000 auront droit chacun à 400 francs de livres;
Les Numéros de 601 à 800 auront droit chacun à 200 fr. de livres.
Enfin , les numéros do 801 ii 1,000. chacun 100 francs do livres.
« Cette combinaison est fondée sur le même principe que le tirage des Obligations de la Ville de Paris.
» L'opération est placée sous le patronage do M. le pré- fet de la Seine.
» Elle est administrée , sous la surveillance de MM. les maires des 10' et 11" arrondissements, dans l'étendue des- quels se trouvent les principaux établissements de librai- rie et d'imprimerie, par une Commission comiiosée de mes- sieurs :
P.\UL1N , libraire-éditeur.
PLt)N, imprimeur-éditeur.
FIHMIN DIDOT, imprimeur-éditeur.
LABOUL.^'i'E, fondeur en caractères.
BAILLIERE (Je.»n-Baptiste) , éditeur.
PAGNERRE, libraire-éditeur.
HINGRAY, libraire-éditeur.
FUUNE, libraire-éditeur.
" Le produit de la vente des billets est versé chaque jour au Comptoir Xational d'Escompte.
» Pour la garantie du service des primes, il est laissé en caisse la nidilié des sommes versées; et l'autre moitié est employée coiiinu' à-compte pour l'achat des livres à remet- tre aux souscripteurs et le payement des objets relatifs à l'opéralidn.
» Le tirage sera fait publiquement à l'Hôtel-de-Ville, dans les premiers jours de novembre, sous la présidcncede M. le préfet de la Seine, en présence des maires des 10' et 1 1' ar- rondissements, des membres administrateurs de la Sous- cription et d'un délégué de M. le préfet de police.
» Le Catalogue, dont on s'occupe en ce moment, sera adressé franco il tous les maires des communes de France, ainsi qu'aux personnes qui enverront leur souscription au moven d'un mandat sur la poste à l'ordre de M. Lebov, se- crétaire-caissier de la souscription , rue des Petils-Augus- tins, n" ti, au Cercle de la librairie.
» Les demandes et envois d'argent et de mandats de- vront être adressés franco. Les lettres non affranchies seront rigoureusement refusées.
» Un magasin contenant un échantillon des livres portés sur le Catalogue est ouvert rue de Grammont, n" 28, au coin du boulevard des Italiens. On y trouvera aussi le mo- dèle des Bibliothèques il donner en primes.
» Les noms les plus considérables dans le gouvernement, dans la finance et dans l'industrie ont voulu donner, par l'exemple, un encouragement à cette opération dont l'objet direct est de venir en aide ii une industrie respectable et dont l'effet prochain sera d'assurer, par la reprise des tra- vaux, la subsistance d'une classe d'ouvriers dignes, en leur qualité d'instruments de la production intellectuelle, d'un intérêt tout spécial.
L' lUiistralion publiera le portrait de l'heureux bénéfi- ciaire du gros lot.
nésintéressenient.
Etre désintéressé . c'est consentir avec connaissance de cause au sacrifice de son propre intérêt; c'est s'effacer au profit de la chose publique sans aucune restriction person- nelle.
Comme le vulgaire n'attache au mot intérêt qu'une idée fort matérielle, il en résulte que l'on acquiert sans trop de peine un renom de désintéressement au prix d'un sacrifice pécuniaire fait à propos et avec bruit. Cette générosité est parfois une bonne spéculation.
Etre désintéressé, c (•>l iiiuiinler au besoin son ambition , son orgueil, en un imil loulcs les passions dont la satisfac- tion nous paraît prrli-i.ililr ,\<\\ jiiuissances de la fortune.
L'intrigue se rcviH piiifuis ilr^ apparences du désintéres- sement. Quand on ciii lie, iili' (|ii!' Ii's icprésenlanlsdupeu- iile recevraient une nidciiiiiiU' .lunlidienne de 2.5 francs, nous avons vu des candidats hiigiier l'honneur du mandat législatif en offrant de renoncer a l'indemnité.
Ce désintéressement se réduit à un marché dont voici les termes : — Eaites-moi député , je vous donnerai 25 francs par jour.
De telles transactions détruisent l'égalité au profit de la richesse ; elles jettent de la défaveur sur un concurrent pauvre qui ne peut consacrer gratuitement son temps à la patrie; elles séduisent et corrom|jent fopinion publique. Ces prétendus désintéressés étaient tout bonnement de très mauvais citoyens.
Parlez-moi du désintéressement de ce ministre enivré du pouvoir qui. dédaignant d'enrichir sa famille, sortirait pau- vre de l'administration : mais qui , voulant y rester ii tout prix, prodigue les deniers de l'Etat à la corruption, afin d'opposer a son impopularité croissante une majorité par- lementaire salariée. Son désintéressement ruineux assure le succès (le son égo'iste ambition.
X"** a des prétentions modestes; il sait tout ce qu'il vaut et ne s'en fait point valoir davantage. Retiré dans l'hé- rilage de ses pères, il vit sans faste et sans parcimonie. Sa philosophie douce à lui-même n'a rien d'importun pour au-
trui. Embellir son asile, distribuer des eaux vives a travers l'émail d'un parc, aplanir des sentiers, greffer des arbres, défricher les terrains rebelles, tels sont les paisibles amuse- ments de son repos.
Mais X.... apprécie d'autant mieux les grâces du loisir, que son principe a connu des orages dont il prétend exeinp- ter son automne. Son génie a sauvé l'Etat, son habileté a entassé l'or dans les coffres de la République ; le désordre expirait à son approche; son nom qu'il cache sous des mas- sifs de verdure avec la coquetterie des sages, est demeuré dans tous les souvenirs, et les échos du forum ne font pas encore oublié.
Que le peuple soit menacé , que les passions ennemies fomentent la discorde et lancent les affaires publiques sur le penchant d'un abtme, soudain la foule des citoyens dési- gnera son sauveur, et le nom de X... sera invoqué comme celui d'un demi-dieu.
Déjà le tumulte de ces acclamations a franchi les campa- gnes, et porté jusqu'à l'oreille de X... un avant-goùt du triomphe qui va l'atteindre. Vain espoir: X... reste sourd aux prières; sa gloire l'obsède, sa faiblesse l'épouvante; les honneurs ne le touchent plus; les trésors qu'on lui ouvre n'ont pas de prise sur son âme ; il aspire au repos et de- meure invinciblement retranché sous le majestueux rempart de son humilité.
Lui seul, cependant, pouvait sauver la République; on le sait, chacun se relire attristé, déplorant l'excès d'un désin- téressement que cent voix admirent et célèbrent à l'envi.
X... estime son repos plus qu'il n'affectionne sa patrie; il n'aime que sa précieuse personne, et il n'a pas eu la fer- meté de se désintéresser d'un égoïsme affreux.
Cette maladie est si rare en notre siècle, qu'il a fallu, pour la caractériser avec vraisemblance , emprunter la forme et le style d'un écrivain de l'ancienne roche.
Toutefois, la conclusion morale do ces exemples divei-s apjiartient à tous les temps : c'est que le vrai désintéresse- ment consiste à immoler à son devoir tous les autres senti- ments, et à l'accomplir sans faiblesse comme sans excès.
Ce fonctionnaire qui a brigué un emploi très lucratif et qui consent à se défaire dune moindre charge afin de s'assu- rer la conservation de la plus productive, risque de paraître désintéressé lorsqu'il n'est qu'habile.
Cet autre qui recherche des fonctions honorifiques et re- fuse tout salaire, est avide d'importance, à moins qu'il ne prête, pour un temps donné, ses heures à l'Etat et qu'il ne donne le grain des semailles à la condition de moissonner plus tard."
Exploiter à long terme le loyer de la reconnaissance , ce n'est pas être désintéressé.
Parlerons-nous du désintéressement qui recule devant des honneurs dangereux, du désintéressement qui s'éclipse au second rang pour briller au premier ; du désintéressement qui se fait entrevoir sans cesse et va se cacher partout où il est exposé à souffrir une cruelle et douce violence ! Les pois- sons qui passèrent impunément sous le bec aigu du héron de La Fontaine durent trouver l'oiseau fort désintéressé.
Méfions-nous de tout désintéressement qui s'affiche et re- court à la publicité. La publicité est toujours un moyen, un appât, et ce n'est pas en vain que l'on tend des amorces. La plupart de ces hommes désintéressés se résignent à l'ab- stinence à bon escient; ils attendent et convoitent un poisson à la mesure de leur appétit.
Fbascis AVey.
Courriel' de Paria.
Pour cette fois no dites plus que nous manquons d'un été pour nous amuser et prendre l'air; voici des journées ra- dieuses, des nuits sereines et toutes sortes de plaisirs à la belle étoile; le ciel nous devait bien ces dédommagements. On n'entend que des bénédictions d'un bout de la ville à l'autre, et des éloges sans restriction à l'adresse de ce beau soleil , de cette nature souriante et de cet honnête calen- drier qui a tenu toutes ses promesses. Oui, les promenades sont des fourmilières et les maisons des solitudes , tant le Parisien sent le prix de sa bonne fortune et veut en user ! Les joies du grand air, les délices du plein-vent, ce n'est pas lui qui le^ répudiera jamais, encore faut-il néanmoins ((uelipie aiitie ;i-.~;ii>(iniie)uent à celle félicité de moineau l'iMiii- peur i|ii il l'ii >,,\(inre l,i ilniiceur; l'art pour l'art , ce-l-,i-(lire l;i piiHiieii.iile pour II promenade, qui s'en con- lenlrr;iil :iu|(Hiiiniur.' Car, sans compter que le temps pré^'iii l'-l A—i-/. |ieu favorable à la rêverie, notre Parisien ne fui p:i-M l"'n marché de son imagination, jamais il ne lai>M' lelle /'"//(• ilii Int/is ,nu logis, c'e-l sa compagne insé- par;ilile .lui p,iiliiul l'iMHile en eniiipe et galope avec lui. Aux r,li;uiip-l-'.h N'e< iiienie. s:i \ilhi iiiirii-muros, ces vieil- les amours du l'ini-icn uu il courl luujoiirs avec fempresse- ment et l'émotion d'un premier rendez-vous, il a besoin du tumulte des cavalcades, des chars fuyant vers la barrière et du spectacle de la roue en feu rasant la borne fatale. Les moins exigeants, les plus champêtres ne se contentent pas à moins de l'orchestre du café Xlorel et du théâtre de Gui- gnol. C'est ainsi que sans sortir de la ville notre homme trouve la campagne, comme il est dit dans les épltres de Boileau.
Il est vrai que dans les grandes occasions, et nous y sommes, le cercle étroit des bonheurs champêtres s'agran- dit passablement ; Septembre a ramené la célébration des plus charmants anniversaires, les vastes parcs et les grandes foréis c|ui enliHiirnl l;i ville d'uni' ceinture verdoyante ou- vreiil Iriu'- n.iiile- rl.iinrri'S aux piipic-niipie du d'imanche, chacune de ri> el.i|ii'> ;igrestes de i.i iiio\eniie propriété a sa fêle du village ^ol^ill, avec accompagnemcnl de rosières et do mirlitons.Voùtos ombreuses de Saint-Germain , cas- cades diamantées de Saint-Cloud, et vous, maigres bouquets
de verdure de la plaine Saint-Denis, la séduction que vous exercez, est toujours la même, mais quels efforts d'imagi- nation ne faut-il pas à nos citadines pour s'y laisser pren- dre ! on a tant de fois suivi cette route, parcouru ces sen- tiers, gravi cette colline, on a tant de fois cueilli des pâque- rettes dans celle prairie et mangé du melon à l'ombre de ces chêne- inilolriirubles!
Vuii.i (lune ou nous en sommes pour le moment en fait de plaisirs cl de distractions. Nous avons les plaisirs et les distractions de la banlieue ; bien plus, la chasse est ouvertes et c'est un peu beaucoup la petite pièce qui se joue à côté de la grande Aux cris de joie de celte population qui arpente honnêtement la grande route et suit paisiblement les sen- tiers frayés à travers les vignes, le chasseur a mêlé sa \oix rauque et lancé sa brutale fanfare. Depuis le 2i août, jour de la Saint-Barlhélemy , date sanglante, le chasseur s'est mis en campagne dansson attirail connu. Ce grand tapage d'explosions, de capsules qui partent, de roquets qui aboient et de volailles gémissantes, c'est le chasseur qui en est l'au- teur. Prenez garde à lui et à son cortège; prenez garde à son chien et à son fusil ; en voila un qui dépoétise furieuse- ment le paysage qu'il emplit de bruit, de poudre et de fu- mée. Voyez-le courir dans les guérets et s'y conduire en vrai Proudhon. l'ennemi de la propriété. Il a mis la ban- lieue en état de siège, il la bouleverse, il traque par ci, tire par là et se livre à une fusillade sans trêve et sans rémission, il crie : Gare aux lièvres, aux perdrix et aux bécasses ! et ce sont les promeneurs qui s'enfuient. Il y a beaucoup de chasseurs cette année , mais à vrai dire il n'y a plus de chasse, et c'est un spectacle que le Parisien oisif ne saurait plus se (irocurer aux portes de sa ville.
En effet ipii' sent devenues ces grandes fêtes de Saint- Hubert qui ^e célehrjieiil a r.li.inldly ou à Grosbois. et dont l'appareil seul l,iis;nl l;iMe;iu ! l, .'Lifenl les fins genêts mon- tés par les bnlliuilM .i\.ilieis. 1 IiiIhI éi:irlate et galonné, les poires à poudre siuipiees, le.. centiMUMle chasse et les fusils damasquinés, c clail lliurmonieu-e laiil'are, et puis on par- tait suivi de la meule aboyante; alors malheur au cerf, mal- heur au renard et au sanglier ! Au lieu de la chasse splendide et giboyeuse, aujourd'hui vous voyez nos Robins des bois rentrer au logis, éreinlés, poudreux, les mains noircies mais innocentes. Ils n'ont guère massacré que des crapauds. Notre gibier n'est plus qu'un gibier vulgaire qui échappe aux coups du chasseur citadin et se fait tuer sottement au gîte par le chasseur rustique ; si bien que le gibier féodal a disparu; c'était un ennemi de nos institutions elle progrès politique en a fait justice.
Changeons de terrain. Nos mœurs tendent à s'uniformi- ser, et, dans notre société tirée au cordeau et tondue comme les eli.iiiiiilles de Le Nôtre, le tableau de genre de- vient iiiipessihle; mais nous aurons toujours le tableau d'iiistiiiie. la revue passée dimanche dernier au Champ- (le-iMars est assurément l'un des plus beaux qu'on ait ja- mais vus, quelle histoire! quelle armée! quels hommes! quel enthousiasme ! C'est une démonstration comme nous les aimons, comme tout le monde les aime ; et l'on se disait que dans l'état actuel des choses, c'était le coup de canon le plus pacifique qui se put tirer, et qui ne saurait man- quer d'avoir son retentissement salutaire dans toute l'Eu- rope.
Outre ces occupations champêtres et militaires, notre semaine s'est empreinte du caractère le plus politique ; l'en- semble des présentes vignettes le constate suffisamment. Par malheur un sujet aussi grave se prête peu à des explications de fantaisie. L'un de ces croquis vous représente une récep- tion (liez M le l'résident de la Chambre; il la reproduit avec cx^Hiiiiiile, et cependant ilymanque beaucoup de choses, de ces ilelails i|u'on ne saurait peindre et qui resteront tou- jours impossibles à décrire; c'est-à-dire la dignité de ces entrevues , l'esprit de courtoisie qui les anime et l'esprit de magnificence qui les décore. On connaissait M. Armand Marrast pour un publiciste éloquent et comme un écrivain spirituel , l'homme pohlique fait maintenant ses preuves en homme du monde accompli ; les soirées d'agrément s'en- chaînent aux soirées nflieielles dans ses salons; l'hôtel de la Présidence est ilc\enii iiiiKinuaissable , et les magnifi- cencesilela l(i'puhli(|iie s iru-ent les souvenirs de la mo- narcliie C.epend.iiii uu ne peiina pas dire de la présidence actuelle ce ipi'nn reprochait a I iiiicienne,à laquelle on avait attache tant d avantages matériels que les honneurs y sem- blaient étouffés ïuus les prolits. Cette réllexion nous amène assez naturellement à la vignette n° 2, qui figure l'entrée céréinonialedu Président dans l'Assemblée.
Il y a toujours quelque chose d'imposant dans celle opé- ration; mais cela dorénavant tiendra davant:ii;e :i I idieque l'on se fait de cette dignité et de rhomme qm I m , upe, qu'à la pompe extérieure dont on l'environTii' l.e jneMilent n'a plus de costume et il n'a d'autre cortège que celui des secrétaires et des huissiers. Si la garde nationale forme en- core la haie sur son passage, on n'y ajoute plus le salut du tambour qui rappelait cette variante du Déserteur : a La loi passait et le tambour battait aux champs » La révolution de Juillet, en simplifiant les anciennes habitudes extérieures de la présidence , n'avait pas nui à l'éclat qui doit s'atta- cher à ce principatus mensuel ; elle avait compris qu'il n'y avait pas de dignité possible avec une sonnette; un jour oii l'autre la R(''p'iiMi,iiie eiiiiipieiMlr:i qu'il