i) c GUIDE DU BOTANISTE EN BELGIQUE (plantes vivantes et fossiles) PAU FRANÇOIS CRÉPIN Directeur dn Jardin bolaniqu« de l'État, membre de l'Académie myale de Belgique, secrétaire général de la Société royale de botanique de Belgique HRUXELLES oubTAVE MAYOLEZ, libraire-éditeur 13, RLE OE L'iMPÉnATRICE, 15 PARIS J.-B. BAILLIÊRE et FILS, libraires 19^, RÙlHAUTtKtI'II.LE, 10 1878 CkQAf — jX,, GUIDE DU BOTANISTE Déposé au vœu de la loi. Gand, impr. C. Annoot-Braeckman. GUIDE DU BOTANISTE EN BELGIQUE (plantes vivantes et fossiles) PAR FRANÇOIS CRÉPIN DireiUenr du Jurdin botanique de l'Etat, membre de l'Académie royale do Belgique, secrétaire général de la Société royale de botanique de Belgique BRUXELLES GUSTAVE MAYOLEZ, libraire-éditeur PARIS L-B. BAILLIÈRE et FILS, libraires 13, RLE DE l'impératrice, 15 19, RUE IIAUTEFEUILLE, 19 1878 AVANT-PROPOS, Nous pouvons dire avec l'un de nos amis qui nous a donné l'exemple : « La première idée de cet « ouvrage date de mon entrée dans la carrière bota- « nique. Manquant de conseils et éloigné des établis- « sements scientifiques, je cherchai un livre qui pût « me servir de guide dans mes études; ce livre « n'existait pas, et je me promis de l'écrire un jour « moi-même si je parvenais à être initié à une « science dont le culte me semblait environné de « mystères (1). » Ce que M. Germain et, plus tard, M. B. Verlot (2) (1) Germain (E), Guide du Botaniste [Paris, 1852), p. IIl. (2) Le Guide du Botaniste herborimnt. Paris, 1865, J.-B. IBail- lière et fils. VI AVANT-PROPOS. ont fait pour la France, nous avons tenté de le faire pour la Belgique en publiant ce Guide. Notre ouvrage se divise en deux parties bien distinctes : la première concerne la science en géné- ral et est, en quelque sorte, applicable à tous les pays; la seconde est spécialement consacrée à la botanique de la Belgique. Dans la première partie, nous avons suivi à peu près Tordre naturel des études et des recherches. En effet, après avoir exposé quelques considérations générales sur l'étude de la science, nous traitons successivement de la botanique systématique, des herborisations, de la préparation des plantes sèches, des herbiers, des échanges de plantes, de la rédac- tion des ouvrages de botanique descriptive, de Tana- tomie, de Torganogénie, de la physiologie, de la cryptogamie et de la géographie botanique. L'étude de la paléontologie végétale vient ensuite. Deux chapitres sont, enfin, réservés à la composition de deux bibliothèques spéciales : l'une concernant les plantes vivantes, l'autre, les végétaux fossiles. La seconde partie comprend un aperçu de l'histoire AVANT-PROPOS. vu de la botanique, des considérations sur l'enseigne- ment et sur les différentes institutions nationales qui se rattachent à la science, un aperçu de géo- graphie botanique, un catalogue de la flore fossile, des itinéraires d'herborisations, l'indication des principaux gîtes de plantes fossiles et, enfin, une bibliographie générale. On le voit, cette seconde partie traite de tout ce qui se rapporte à la botanique en Belgique. Nos confrères belges y trouveront un tableau suffi- samment complet de ce qui a été fait pour la science dans notre pays depuis le xvr siècle. A leur tour, les botanistes étrangers pourront y recon- naître que nos productions végétales, tant vivantes que fossiles, sont dignes de leur intérêt et que la Belgique a le droit de revendiquer une belle place dans l'histoire de la science. BOT-. - «AV. PREMIÈRE PARTIE. LIVKE PREMIER. PLANTES VIVANTES CHAPITRE PREMIER. ; COx\SIDÉRATIO\S SUR L'ÉTL'DE DE LA BOTANIQUE. ^ Aux yeux du grand nombre, la botanique est ^ encore une science de noms, se résumant en une ^ longue et fastidieuse nomenclature. Il est vrai que, ^ grâce à la beauté des objets qu'elle embrasse, on ^^ veut bien la désigner sous le nom de « l'aimable _ science », sans toutefois attacher au mot science la ^ valeur qu'on lui accorde en parlant de la médecine, "" de la chimie ou de la mécanique. L'opinion fausse s. que l'on se fait généralement de la botanique tient '^ à ce que, cette science étant presque exclusivement 2 CONSIDERATIONS SUR L'ETUDE spéculative et uniquement étudiée pour elle-même, elle semble n'être bonne qu'à servir d'amusement ou de distraction. C'est,' il faut bien l'avouer, à quoi elle sert au grand nombre des amateurs, qui ne font, du reste, que l'effleurer. Ceux-ci, après s'être initiés à la terminologie élé- mentaire, après avoir composé une mince collection de plantes desséchées, s'imaginent volontiers être devenus des botanistes et donnent même à l'en- tendre. Notre pensée n'est pas de vouloir déprécier ici les premiers efforts des jeunes gens studieux qui, avant de se mesurer avec les vraies difficultés de la science, s'essayent aux choses faciles ; car, pour devenir capable d'aborder les longues et laborieuses études de la haute phytographie, de l'anatomie, de la physiologie et de la géographie botanique, le jeune homme doit se préparer par des herborisations nom- breuses et par la confection d'un herbier. Mais qu'il se garde bien de croire que ce travail préparatoire lui a donné droit au titre de botaniste : il n'est encore qu'un simple herborisateur. Il n'est guère possible d'aborder les premiers élé- ments de plusieurs autres sciences sans avoir fait des études préparatoires assez longues ou sans l'as- sistance d'un guide expérimenté. Le jeune chimiste doit passer par le laboratoire d'un maître ; l'astro- nome est d'abord simple aide dans un observatoire; DE LA BOTANIQUE. 3 rétudiant en médecine a dû suivre l'enseignement de la faculté des sciences. L'aspirant botaniste, au contraire, peut commen- cer ses études sans maître. Les champs, les prés et les bois forment son laboratoire ; une petite flore peut composer sa première bibliothèque ; une boîte d'herborisation et quelques mains de papier lui suf- fisent pour ébaucher un herbier. Il suit de là que le monde botanique compte un plus grand nombre d'amateurs médiocres que le monde de diverses autres sciences, et que cet état d'infériorité relative a nécessairement influé sur l'opinion qu'on s'est faite de la botanique. La botanique peut réclamer un rang élevé parmi les sciences, tant en raison de son étendue que de l'importance de ses principes et de ses lois. Tout d'abord, elle partage avec les autres sciences natu- relles la gloire d'avoir dénommé et classé admirable- ment les productions sans nombre de la nature; avec l'aide du microscope, elle a dévoilé des mer- veilles d'anatomie et de biologie, qui ont élargi le champ de nos connaissances sur la vie; par la paléontologie, elle a restauré de grandes et magni- fiques pages de l'histoire antique de la terre; par la comparaison des formes éteintes avec les formes vivantes et par l'étude de leur succession et de leur distribution dans l'espace et dans le temps, elle a 4 CONSIDÉRATIONS SUR L'ÉTUDE fourni des éléments précieux pour la solution du grand problème de Torigine et de l'évolution de la vie sur le globe. Envisagée, enfin, au point de vue de Tapplication, que n'a-t-elle pas fait et que n'est- elle point appelée à faire encore pour nous fournir des tissus, des teintures, des remèdes, des aliments ! La botanique se divise en plusieurs branches bien distinctes et qui sont comme autant de sciences dif- férentes. Parmi ces branches, il en est même qui sont tellement étendues, que l'une d'elles peut suffire à occuper la vie entière d'un savant. Que le botaniste embrasse plusieurs de ces branches ou qu'il réserve toute son activité pour la culture de l'une d'entre elles, il doit, dans les deux cas, posséder certaines aptitudes spéciales qui lui sont absolument indispensables s'il veut réussir dans ses recherches. Avant tout, le botaniste doit être observateur ; il faut qu'il ait l'œil organisé pour bien voir et bien saisir la forme des objets. Plusieurs sciences, basées sur les combinaisons mathématiques, n'exigent pas impérieusement l'exercice de la vue chez le théori- cien ; les travaux de l'esprit, l'histoire, la philoso- phie, la littérature, ne réclament pas d'une manière absolue l'usage de l'œil chez le penseur; mais le naturaliste doit trouver dans son œil un instrument perfectionné qui lui fournisse et lui conserve une image fidèle des formes. Cet organe n'acquiert DE LA BOTANIQUE. 5 toutefois sa perfection que chez le naturaliste doué de l'esprit d'observation. Si Ton n'est pas né observateur, qu'on se garde d'entreprendre l'étude de la botanique ; car on ris- querait de s'épuiser en efforts stériles. On pourra devenir un érudit, ou devenir un bon professeur, mais on parviendra difficilement à enrichir la science d'expériences et de faits nouveaux. Le botaniste doit bien voir pour lui-même, mais, en outre, il est fréquemment obligé de démontrer aux autres qu'il a' bien vu et, pour cela, il doit sou- vent avoir recours au dessin. Nous ne saurions donc trop recommander au botaniste l'art du dessin : celui-ci est actuellement devenu presque aussi néces- saire que l'écriture. Que de fois, en effet, n'a-t-on pas besoin de conserver la figure d'un objet éphé- mère, de la forme d'un organe ou du port d'une plante! Une description, quelque fidèle et détaillée qu'elle soit, ne peut jamais remplacer un dessin achevé ou même une simple esquisse. L'homme de science ne pouvant avoir, à tout instant, un dessina- teur à sa disposition, il faut bien que lui-même sache manier le crayon ou le pinceau. Le botaniste dessinera des figures qui n'auront pas toujours, il est vrai, le cachet artistique ; mais, en revanche, ses figures seront souvent plus fidèles que celles de l'artiste. 6 CONSIDERATIONS SUR L'ETUDE L'aspirant botaniste qui n'est pas dessinateur peut le devenir, même sans suivre les leçons du profes- seur. Il commencera son apprentissage en traçant des contours simples placés sur le même plan; puis, il s'essayera à représenter des solides à lignes plus ou moins compliquées. Peu à peu, il se familiarisera avec les règles de la perspective et il parviendra, après un temps relativement assez court, à dessiner, d'une façon satisfaisante, les organes variés des végétaux et le port de plantes entières. C'est, du reste, la marche suivie par un grand nombre de botanistes, qui ont ainsi pu se dispenser de l'aide de l'artiste. Aujourd'hui, à part les collections icono- graphiques, presque tous les ouvrages de botanique sont illustrés par leurs auteurs. Une fois que l'usage du crayon est acquis, le maniement du pinceau n'est plus qu'un jeu. Signalons, maintenant, un troisième besoin pour le botaniste : celui de la connaissance des langues. La botanique est cultivée chez toutes les nations civilisées et, aujourd'hui, chaque peuple publie la plupart des livres scientifiques en langue vulgaire. L'étude des langues vivantes se généralisant de plus en plus et, d'autre part, les publications scientifiques devenant extrêmement nombreuses, on a presque tout à fait renoncé à donner des traductions. Ces circonstances démontrent que le botaniste qui est DE LA BOTANIQUE. 7 désireux de se tenir au courant de la science doit pouvoir lire quelques-unes des langues de TEurope. Autrefois, le latin était la langue de la science et sa connaissance suffisait au naturaliste; mais, de nos jours, cet idiome n'est plus employé qu'excep- tionnellement. Toutefois, comme un grand nombre de livres à consulter ont été écrits dans cette langue, il importe que le botaniste puisse les lire assez couramment. Que ceux qui n'ont pas été à même d'apprendre le latin sur les bancs de l'école ne s'effrayent pas trop de leur ignorance; car il leur suffit de quelques efforts pour se trouver en état de lire le latin employé dans les gênera, les species,les monographies et les flores. En feuilletant ces ouvrages, ils reconnaîtront que la terminologie française ressemble beaucoup à la terminologie latine et qu'il ne faut pas un temps bien long pour comprendre les termes scientifiques en usage dans les œuvres descriptives. A l'aide d'un dictionnaire et d'une grammaire, ils ne tarderont pas à pouvoir lire les Linné, les Jussieu, les Endlicher, les R. Brown, les De Candolle et tant d'autres bota- nistes qui ont écrit en latin. Les Allemands et les Anglais écrivent beaucoup, et il est absolument nécessaire de connaître la langue de ces deux peuples. L'italien doit aussi être connu du botaniste. 8 CONSIDÉRATIONS SUR L'ÉTUDE La connaissance des langues vivantes est donc devenue un besoin de premier ordre pour tous ceux qui se proposent de faire une étude plus ou moins approfondie de l'une ou Tautre branche de la bota- nique. Elle permet de profiter des richesses accu- mulées par les savants des nations étrangères ; sans elle, on risque souvent de refaire péniblement ce qui a déjà été fait. Les connaissances liguistiques ne sont pas seulement indispensables pour lire les ouvrages; elles le sont aussi pour entretenir des relations avec les botanistes étrangers. Grâce à la bonne organisation des postes et des transports par terre et par mer, les rapports scientifiques entre tous les pays du monde se sont multipliés d'une façon vraiment extraordinaire. C'est ainsi que nous voyons actuellement nos botanistes belges entre- tenir une correspondance et établir des échanges de plantes avec les botanistes allemands, anglais, danois, suédois, russes, italiens, américains, etc. Dans la correspondance entre botanistes, il est de règle que chacun écrit dans sa langue maternelle. C'est là un avantage précieux, car si les gens de science lisent généralement les langues étrangères, il leur est souvent difficile, sinon impossible, de se faire bien comprendre dans un idiome étranger. Les Suédois et les Danois écrivent en latin ou en allemand; les Russes emploient le français, qu'ils DE LA BOTANIQUE. 9 écrivent avec une certaine pureté; les Américains du Nord se servent de l'anglais ou de Tallemand. Une chose que nous ne saurions assez recom- mander, c'est d'écrire très-lisiblement, car il est extrêmement pénible de déchiffrer des mots étran- gers griffonnés et incomplètement écrits. II nous reste à faire quelques recommandations aux personnes que l'amour de l'étude pourrait entraîner vers la botanique. Si vous habitez la campagne, la vue des plantes qui s'épanouissent sous vos pas, le long des haies, dans les prairies et les champs, fait souvent naître le désir d'en former un bouquet. La curiosité peut vous pousser à comparer les formes si variées de cette poignée de fleurs. Vous admirerez l'élégance des corolles, la délicatesse des étamines et la sur- prenante symétrie de tous les organes. De nom- breuses questions se presseront d'une façon incon- sciente dans votre esprit et, pour peu que vous soyez observateur, elles ne tarderont pas à se formuler. A quelles fonctions mystérieuses sont destinés tous ces petits organes, dont le coloris et la perfection de forme défient le faire du plus habile artiste? Quels noms la science a-t-elle donnés à ces créations ravissantes qui forment le tapis que Ton foule aux pieds, qui peuplent les champs et les bois? Vous allez peut-être vous laisser tenter et vous 10 CONSIDERATIONS SUR L'ÉTUDE mettre à questionner un moins ignorant que vous ou à consulter l'un ou l'autre livre traitant des plantes. C'est le moment d'être sur vos gardes ; car si vos premiers efforts sont couronnés de succès, si vous parvenez à résoudre quelques-uns des pro- blèmes que Flore a posés à votre curiosité nais- sante, vous pourriez bien vouloir poursuivre vos premières études et être pris du feu sacré. Non content d'analyser votre bouquet, vous voudrez le conserver et en former le premier cahier d'un herbier, que l'esprit de collection vous poussera à enrichir par de nouvelles récoltes. Quand celles-ci auront épuisé votre voisinage, vous voudrez porter vos pas plus loin et vous entreprendrez de petits voyages pour découvrir de nouvelles choses. Tout en composant votre collection de plantes sèches, vous voudrez connaître plus que les formes exté- rieures des organes et vous penserez à vous servir du microscope pour scruter la nature intime des tissus. C'est ainsi que, parfois, le botaniste naît à la science; mais, le plus souvent, c'est l'exemple des autres qui l'entraîne vers l'étude des fleurs. Comme les collections de plantes desséchées sont composées sans grande peine et à peu de frais, les jeunes gens des écoles sont aisément tentés d'imiter leur profes- seur de botanique ou de sciences naturelles, en formant, à leur exemple, de petits herbiers. DE LA BOTANIQUE. 11 Mais remarquons, en passant, que la botanique peut devenir une passion qui n'est pas sans entraî- ner avec elle quelques désagréments, selon la posi- tion de ceux qui s'adonnent à cette science. Si, par exemple, vous êtes employé dans une administration, votre chef pourra voir d'un mau- vais œil que vous consacrez vos loisirs à l'étude des plantes et pourra s'imaginer que celle-ci doit vous faire négliger vos fonctions et refroidir votre zèle pour la bureaucratie. Si vous êtes professeur de mathématiques ou de belles-lettres, votre préfet ou votre directeur pourra trouver singulier que vous vous occupez de botanique. Heureusement qu'en Belgique, depuis quelques années, on trouve géné- ralement moins étrange de voir un employé, un fonctionnaire ou un professeur d'humanités con- sacrer ses loisirs à l'étude de la botanique, et on admet même qu'il peut lui être utile de posséder des connaissances en sciences naturelles. Ce résultat, disons-le sans crainte, doit être attribué, en grande partie, à l'action de nos Sociétés scientifiques, devenues si nombreuses et si prospères. Par leurs études spéciales, le médecin et le phar- macien sont assez souvent amenés à se passionner pour la botanique ; or, celle-ci peut être pour eux une source de désagréments ou de chagrin. Le pre- mier, en herborisant, pourra oublier son malade, qui va CONSIDERATIONS SUR L'ETUDE l'attend; le second maudira peut-être Tofficine, qui le retient constamment au logis. Mais le médecin, en se modérant dans ses recherches, peut toutefois her- boriser sans cesser d'être exact au lit du patient, et le pharmacien, au lieu d'herboriser, peut cultiver l'anatomie ou la physiologie végétale. Quelle que soit la position du botaniste, celui-ci peut toujours trouver le moyen de se créer une agréable distraction et, en même temps, faire des découvertes profitables à la science. Humble prêtre de la campagne, modeste instituteur de village ou simple employé de bureau, le botaniste n'aura peut- être pas beaucoup de temps à consacrer à la science, il ne possédera peut-être pas les livres ou les instru- ments nécessaires pour entreprendre un grand tra- vail; malgré cela, il pourra se rendre utile à la science. C'est ainsi qu'il pourra former un herbier de son canton renfermant des choses intéressantes à con- sulter ; qu'il pourra étudier à fond la flore de sa pro- vince et être à même de fournir des indications pré- cieuses au botaniste-géographe ; qu'il pourra suivre attentivement le développement de certaines plantes, qui lui offriront peut-être des particularités inconnues aux savants ; qu'il pourra enfin se livrer à des expé- riences de physiologie végétale. Si ses ressources ne lui permettent pas de publier à ses frais le résultat de ses recherches, il trouvera toujours, dans les DE LA BOTANIQUE. 13 annales de nos Sociétés savantes, une place pour exposer ses idées et faire connaître le fruit de ses observations. Il n'est pas rare de voir le botaniste isolé, privé de guide ou d'une direction scientifique, se débattre en vains efforts au milieu des difficultés et finir par se décourager. Dans son embarras, que le débutant ne craigne pas de réclamer laide de tous ceux qui peuvent résoudre ses difficultés ou qui sont à même de lui donner d'utiles conseils. Le petit monde bota- nique est une espèce de franc-maçonnerie, dont tous les membres prennent, en quelque sorte, l'engage- ment tacite de s'entr'aider : chacun d'eux s'efforce, par tous les moyens, d'être utile à la communauté. Pour le botaniste solitaire, l'embarras qu'il éprouve le plus fréquemment à ses débuts, c'est la détermi- nation de certaines plantes. Dans les cas difficiles ou douteux, qu'il ne craigne point d'envoyer des spéci- mens à un botaniste connu : celui-ci se fera toujours un plaisir de lui faire connaître son opinion sur les plantes soumises à son examen. CHAPITRE DEUXIÈME. BOTANIQUE S YSTÉ3IATIQ [JE . Dans la botanique systématique ou descriptive, nous comprenons la phytographie proprement dite, la taxinomie et même l'organographie, trois branches toujours associées et qui ne peuvent être séparées l'une de l'autre . En effet, dans tout ouvrage descriptif, on décrit les caractères des plantes et on classe celles-ci; or, les caractères sont basés sur la forme,' les proportions et l'insertion des organes, et, de plus, chaque espèce doit avoir sa place marquée dans la classification. Comme on peut aborder la botanique descriptive sans avoir fait de longues études préparatoires, cette partie est généralement plus cultivée que l'anatomie ou la physiologie; mais beaucoup de phytographes, s'imaginant qu'elle réclame moins d'expérience et de BOTANIQUE SYSTEMATIQUE. 15 savoir que les autres branches, ne craignent pas de publier le fruit de recherches non suffisamment approfondies. Un grand nombre de publications précipitées ont eu pour résultat inévitable de jeter une sorte de discrédit sur la botanique descriptive. Aujourd'hui que la mode est aux études microsco- piques, les botanistes de laboratoire semblent dé- daigner la phjtographie et ils la considèrent comme n'étant plus qu'un simple accessoire de la biologie. C'est là une manière fausse de voir les choses, et si la phjtographie est actuellement encombrée d'une foule de publications médiocres, qui lui ont fait une assez mauvaise réputation aux yeux de certains savants, elle n'en reste pas moins une des parties importantes de la botanique. Elle est appelée, comme les autres branches, à résoudre des problèmes d'une haute portée. Remarquons, en outre, qu'il n'est guère moins difficile de suivre les modifications qu'éprou- vent, sous l'action des circonstances et du temps, les organes complexes des types spécifiques, que d'étu- dier la genèse d'une cellule, la structure d'un tissu ou d'observer les phénomènes de la vie. Dans l'un et l'autre cas, l'observateur a besoin d'une grande expé- rience et de beaucoup de sagacité. A la suite de ces réflexions, qui ont pour but non de vouloir amoindrir la valeur des travaux d'ana- tomie et de physiologie, mais de revendiquer le rang 16 BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE. qui est justement dû à la phytographie, nous croyons utile de développer quelques idées sur la méthode que le botaniste descripteur nous paraît devoir suivre pour produire de bons travaux. Les facilités très-grandes que les Sociétés scienti- fiques offrent, pour la publication des recherches des jeunes amateurs, font naître, chez un grand nombre de ceux-ci, le désir, bien légitime du reste, de se faire connaître du public. C'est donc principalement à ces derniers que nous allons nous adresser, en nous autorisant à leur donner quelques conseils. Des conseils et une direction leur sont d'autant plus nécessaires, que, d'ordinaire, ils n'ont pu profiter de l'enseignement d'un maître. Le jeune botaniste commence généralement ses travaux par l'étude des plantes de son canton, en tâchant de se familiariser avec les difiicultés de l'organographie. Possédant quelques flores et des traités élémentaires, il compare les plantes aux descriptions et aux figures et il tient note des diffé- rences, des particularités que ses auteurs ont pas- sées sous silence ou qu'ils ont méconnues : voilà son premier travail personnel, la source oii il puisera plus tard pour devenir auteur à son tour. Souvent, le crayon viendra en aide à la plume et sa collection de noteS; et de remarques s'enrichira peu à peu de dessins variés. BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE. 17 Mais avec cette première science acquise naît le danger; car il pourra arriver que les choses qui paraissent neuves ou inédites au débutant sont connues et entrées depuis longtemps dans le domaine de la science. Cette prétendue nouveauté s'explique par le petit nombre d'ouvrages que possède le jeune botaniste et qui ne lui permettent pas d'être au courant de la science. Qu'il se garde, d'ailleurs, de croire qu'il est devenu un savant parce qu'il aura pu observer quelques détails échappés à ses devanciers! Si, trop confiant dans ses premières observations, il publie précipitamment le résultat de celles-ci, il est à craindre qu'il ne vienne augmenter le nombre de ces productions médiocres ou mauvaises qui, de notre temps, ont plus ou moins discrédité la photographie. Qu'il résiste donc quelque temps à l'envie d'être auteur et d'avoir des brochures ou des opuscules à distribuer; qu'auparavant, il acquière l'expérience et l'instruction nécessaires et, avant de lancer ses premiers travaux, qu'il prenne conseil d'un savant expérimenté. Surtout, que le désir de paraître ne le fasse pas tomber dans le travers de la compilation, défaut malheureusement trop commun et qui, souvent, consiste à noyer quel- ques faits intéressants dans un livre ou un mémoire pillé, pour une très-large part, dans les travaux d'autrui. Il pourra en imposer aux ignorants, mais 18 BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE. il ne trompera pas le vrai botaniste, qui remontera promptement aux sources et saura rendre à chacun ce qui lui appartient. La science comporte certaine- ment des ouvrages de compilation, des recueils de faits déjà connus, des tableaux généraux résumant les travaux particuliers; mais, à part ces ouvrages, on doit éviter de faire des livres avec des livres. Nous n'entendons pas supprimer toute érudition, car celle-ci est nécessaire pour faire apprécier à sa juste valeur un fait nouveau ou une particu- larité méconnue ; mais on ne doit pas se complaire dans une érudition facile et qui peut faire paraître comme un simple accessoire l'objet principal que Ton traite. Le botaniste commencera ses publications par des remarques détachées sur quelques espèces qu'il aura consciencieusement étudiées ou sur certains organes qui étaient, auparavant, mal décrits ou inconnus. Après ces premiers essais, il tentera de traiter monographiquement un petit groupe naturel de plantes, un genre peu nombreux en espèces et dont l'étude approfondie reste à faire; ou bien, il aura en vue la description des plantes de sa province. A une petite monographie, il fera succéder une monogra- phie importante, ou il fera suivre une flore locale de la flore d'un pays tout entier. S'il entend s'exercer à un modeste travail mono- BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE. 1egetaMlis, dont il publia presque seul, de 1824 à 1841, les sept premiers volumes. Après la mort de cet illustre savant, arrivée en 1841, M. Alph. De Candolle, avec l'aide de nombreux collaborateurs, parvint à publier dix nouveaux volumes, dont le dernier a paru en 1873. Remarquons que cette œuvre considérable n'a pas été achevée ; qu'elle n'embrasse même pas tout le groupe des dicotylédones et que les premiers volumes sont devenus extrêmement incomplets. Aujourd'hui, un Species complet est devenu une œuvre colossale, qui exige le concours d'une foule de collaborateurs. Ce n'est pas à nous de tracer le plan d'une telle œuvre et d'exposer les règles à suivre pour sa rédaction. Si nous avons consacré un paragraphe aux Species, c'est uniquement pour faire apprécier, aux jeunes botanistes, l'importance capitale de cette sorte d'ouvrages. § 6. — Gênera. Sous le nom de Gênera, on désigne les ouvrages dans lesquels tous les genres du règne végétal sont décrits et classés selon un ordre systématique quel- conque. Les diagnoses ou descriptions des genres sont OUVRAGES DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE. 115 accompagnées de la description des groupes d'ordre supérieur. Un Gênera, tout en n'ayant pas l'importance d'un Species qui déjà renferme lui-même un Gênera, est néanmoins un travail d'une très-haute portée; il exige de son auteur un labeur extrêmement long et un savoir éprouvé. Il est indispensable, pour rédiger un Gênera, d'avoir à sa disposition un herbier très-considérable et renfermant des matériaux suffisants pour étudier de nombreux représentants de tous les genres; de plus, on doit avoir sous la main des ressources littéraires d'une grande richesse, c'est-à-dire une bibliothèque botanique aussi complète que possible. On ne peut donc entreprendre un tel ouvrage que dans de grands établissements botaniques, comme il en existe à Paris et à Kew. Parmi les Gênera modernes, on doit citer, en première ligne, celui d'Endlicher et celui que MM. Bentham et Hooker publient actuellement. § 7. — Correction des épreuves. Il pourra paraître bien puéril de nous voir con- sacrer un article à la manière de corriger les épreuves ; mais cet article est justifié, croyons-nous, par l'utilité que les jeunes botanistes retireront des instructions qu'il renferme. 116 OUVRAGES DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE. Les jeunes gens qui débutent, ne connaissent pas, d'ordinaire, le travail de la composition et de la cor- rection qui se fait dans les ateliers de typographie ; il en résulte qu'ils ne peuvent apprécier les peines et les frais qu'entraînent les corrections. Selon la longueur des lignes d'une page, il entre dans chaque ligne un nombre déterminé de carac- tères ou lettres et, selon le format d'un ouvrage, un nombre déterminé de lignes dans chaque page. Ceci étant donné, il importe, pour ne pas nécessiter le remaniement d'un paragraphe, d'une page et même de toute une feuille d'impression et occasionner ainsi une dépense supplémentaire, il importe, disons-nous, de bien calculer le nombre des lettres à retrancher ou à ajouter, de façon à ne pas modifier l'économie des lignes. Cela n'est pas toujours pratique, il est vrai; mais il faut éviter, autant que possible, les additions ou les suppressions qui ne sont pas indis- pensables. Un excellent moyen d'éviter les corrections trop nombreuses, c'est de ne livrer à l'impression que des manuscrits parfaitement soignés tant sous le rapport littéraire que sous celui de la calligraphie. Le compositeur reproduit servilement la copie (H de (l) Le mot copie est le nom que l'on donne à tout manuscrit livré à l'impression. OUVRAGES DE liOTANIQUE SYSTÉMATIQUE. 117 l'auteur, et si cette coi)ie est remplie de fautes, d'erreurs, d'irrégularités, celles-ci seront répétées dans l'épreuve, c'est-à-dire dans la feuille imprimée envoyée à la correction. L'auteur aura soin d'apporter, dans la copie, la plus grande uniformité dans la rédaction et la disposition des parties similaires, comme aussi dans les abréviations, dans les signes, dans la ponctua- tion, surtout quand il s'agit d'un travail systéma- tique. Il devra, en outre, indiquer le caractère dans lequel certains mots ou certaines phrases doivent être imprimées. Les lettres ou mots en grandes capitales doivent être soulignés par trois traits ; ceux en petites capitales, par deux traits, ceux en italique, par un simple trait. Les majuscules s'indi- quent aussi par trois traits sous la lettre. Dans un ouvrage systématique, catalogue, flore ou monographie, la disposition typographique et le choix des caractères pour les diverses parties ne sont pas choses indifférentes et doivent faire l'objet de beaucoup d'attention de la part de l'auteur comme de celle de l'imprimeur. La première épreuve que reçoit l'auteur a déjà été précédée d'une épreuve corrigée à l'imprimerie au point de vue purement typographique et de la reproduction de la copie. Plusieurs choses sont à considérer dans la cor- 4* 118 OUVRAGES DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE. rection d'une première épreuve : le style, les règles de la grammaire, les citations et la partie purement typographique. Quant aux citations d'ouvrages et de textes, on s'assurera si la copie a été fidèlement reproduite et, pour éviter toute erreur, on fera même bien de contrôler en vérifiant, avec soin, les sources origi- nales; pour la partie typographique, bien qu'elle ait déjà fait l'objet d'un examen de la part de l'imprimeur, l'auteur ne négligera rien pour arriver à une correction parfaite. Les corrections de diverses natures se fout tout d'abord ligne par ligne et d'une façon continue; puis, après la première révision, il est prudent de procéder systématiquement par catégorie, en revenant sur ce qu'on a déjà vu. Ajoutons qu'il est très-utile de con- fier la lecture d'une épreuve à un ami qui veut bien se charger de cette besogne délicate : celui-ci découvrira, surtout au point de vue de la correc- tion du style , des fautes qui échappent presque fatalement à l'auteur. Quant à la manière de consigner les corrections à faire en marge des pages de Fépreuve, l'auteur inexpérimenté prendra conseil d'une personne ha- bituée à la correction. Une feuille d'impression n'est tirée définitivement que lorsque l'auteur a donné son Ion à tirer. Ce bon OUVRAGES DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE. 119 à tirer ne doit être donné sur une dernière épreuve qu'après que les corrections sont devenues peu nombreuses et que l'auteur n'a plus à craindre de les voir mal interprétées. Terminons en recommandant, de nouveau, aux auteurs d'apporter le plus grand soin à la correc- tions des épreuves. Quelle que soit la nature de l'ouvrage, il est regrettable d'y trouver des incorrec- tions qu'on est en droit d'attribuer à la négligence ou à l'ignorance de l'auteur. CHAPITRE SIXIÈME. ANATOMIK, ORGANOGÉNIE, PHYSIOLOGIE ET CRYPTOGAMIE. Les quelques instructions qui vont être données, ne sont pas destinées aux botanistes qui ont pu suivre les leçons d'un maître et profiter de son expérience, mais aux amateurs qui se proposent d'étudier la science sans le secours d'un professeur. L'étude de l'anatomie, de l'organogénie et de la physiologie végétale exige l'emploi du microscope composé, de divers autres instruments, d'appareils variés et de substances chimiques nécessaires pour l'examen et la préparation des objets microsco- piques. Le choix d'un microscope doit être fait avec le plus grand soin. Il ne s'agit pas de se procurer un instrument chez le premier opticien quel qu'il soit, PHYSIOLOGIE ET CRYPTOGAMIE. 121 chez un marchand de lunettes, qui pourrait recom- mander avec force éloges l'un ou l'autre microscope de pacotille. Les perfectionnements apportés au microscope se succèdent avec une rapidité telle, qu'après deux ou trois ans les meilleurs instruments sont distancés par d'autres plus parfaits. Si l'on se borne à des études élémentaires, on peut attacher moins d'importance au choix d'un microscope; mais si Ton a l'intention d'étudier l'un ou l'autre sujet d'une façon approfondie, si l'on veut publier des travaux scientifiques, oh! alors c'est une affaire capitale que le choix d'un instrument. Le travailleur, malgré tous ses soins, malgré tous ses labeurs, s'il se sert d'un microscope défectueux ou devenue suranné, court grand risque de voir le résultat de ses recherches devancé par d'autres recherches faites à l'aide d'instruments perfec- tionnés. Le développement extraordinaire qu'ont prises les études microscopiques et l'emploi, de plus en plus général, du microscope, ont permis aux construc- teurs de livrer de bons instruments à des prix relativement très-bas, à la portée des bourses les plus modestes. Remarquons que les prix varient beaucoup selon le nombre d'oculaires, d'objectifs et autres appareils ajoutés au corps du micros- cope. Avec une somme de deux à quatre cents 122 ANATOMIE, ORGANOGÉNIE, francs, on peut se procurer un instrument répondant aux besoins les plus ordinaires; avec une somme variant entre cinq cents et mille francs, on se pro- curera un microscope parfait et suffisant pour les recherches les plus délicates. Il y a des micros- copes qui coûtent plusieurs milliers de francs ; mais ces instruments de luxe doivent surtout leur prix élevé aux nombreux instruments accessoires et aux perfectionnements du mécanisme. Avant de faire l'achat d'un instrument, on prendra utilement des renseignements auprès de personnes compétentes. En Belgique, par exemple, on pourra s'adresser au secrétaire de la Société belge de microscopie ou à l'un des membres de cette Société connu par ses travaux de microscopie. On pourra même s'adresser directement à des con- structeurs en renom : M. Natchet, MM. Hartnack et Prewalsky, successeurs d'Oberhaiiser, à Paris ; M. Zeiss, à léna; M. Baker, à Londres. Ces habiles constructeurs s'empresseront d'envoyer leurs cata- logues et tous les renseignements qu'on pourra leur demander. Outre le microscope destiné aux recherches les plus fréquentes et les plus délicates, le botaniste a souvent besoin d'un microscope à dissections, d'un microscope simple ou d'une loupe montée. Le micros- cope à dissections, s'il est accompagné d'oculaires PHYSIOLOGIE ET CRYPTOGAMIE. 128 et crobjectifs suffisants, peut mémo, dans une foule de recherches, i)our certains genres d'étude, rem- placer parfaitement le premier microscope. Nous ne saurions entrer ici dans les mille détails sur le maniement du microscope, sur l'emploi des réactifs, sur les moyens usités pour faire et con- server les préparations microscopiques. Pour cela, il faudrait faire un traité spécial, et nous ne pou- vons que renvoyer le lecteur aux principaux traités de microscopie, dans lesquels il trouvera tous les renseignements qui lui sont nécessaires. Parmi les traités de microscopie appliquée spécia- lement au règne végétal, nous citerons, en première ligne, celui de H. Schacht, dont une traduction a été publiée par M. J. Dalimier sous le titre : Le microscope et son a2)plicaiion spéciale à V étude de Vanatomie végétale (1 vol. in-8% avec figures inter- calées dans le texte et deux planches ; Leipzig et Paris, 1865). Le petit traité de microscopie de M. H. Van Heurck [Le microscope, 2° édition; Anvers, 1 vol. in-18% 1869) est utile à consulter. Depuis quelques années, il a été publié, en France, en Angleterre et en Allemagne, de volumineux traités sur le microscope appliqué à l'étude des diverses branches des sciences naturelles. Chacun de ces traités doit être consulté par les botanistes qui font une étude approfondie de la microscopie végétale. 124 ANATOMIE, ORGANOGÉNIE, Il ne suffit pas de posséder un excellent micros- cope et de connaître théoriquement les pratiques et les procédés auxquels il donne lieu; il faut, en outre, pour faire de bonnes observations, savoir manier l'instrument avec habileté et posséder une expérience éprouvée. Les objets à examiner sont si petits et si délicats, les phénomènes vitaux sont tellement difficiles à bien voir et à bien interpréter, que les savants les plus rompus aux recherches microscopiques ont souvent pris l'apparence pour la réalité et sont devenus le jouet de véritables illu- sions. Il s'en suit que le jeune botaniste qui débute dans les travaux microscopiques, doit être extrême- ment prudent, doit revoir plusieurs fois les mêmes choses, avant d'exposer un fait qu'il croit nouveau. Il fera même bien de soumettre, auparavant, celui-ci à un maître expérimenté. Avant de se lancer dans l'étude des questions difficiles ou litigieuses, le jeune botaniste s'essayera à des recherches relativement faciles et pour les- quelles les causes d'erreurs sont moins nombreuses. Il se présente, pour les travaux d'anatomieet d'organogénie, une seconde difficulté, qui est très- sérieuse : c'est celle qui résulte de la littérature scientifique. Celle-ci est extrêmement étendue et variée et elle s'enrichit, chaque jour, de mémoires ou de notices publiées dans les recueils périodiques. En PHYSIOLOGIE ET CRYPTOGAMIE. 125 consultant les traités généraux les plus récents, on peut croire qu'on a choisi un sujet veuf crobserva- tions ou un sujet qui réclame de nouvelles recher- ches, alors que ces sujets ont été amplement traités ou complètement élucidés dans tel article ou dans tel mémoire qui n'est pas arrivé à la connaissance de l'observateur. Il faudra donc que celui-ci se tienne parfaitement au courant des travaux qui paraissent; or, cela n'est pas chose facile, à raison de la multiplicité des recueils périodiques et, de plus, à cause de la variété des langues dans les- quelles les travaux sont écrits. Heureusement, certaines revues analysent périodiquement les tra- vaux qui ont paru et rendent, par là, les recherches bibliographiques moins laborieuses. Il ne reste pas moins nécessaire, pour le jeune botaniste, de con- sulter un spécialiste expérimenté avant de publier ses premiers essais, surtout s'il se trouve éloigné de grands dépôts littéraires. Ce qui vient d'être dit de Tanatomie et de l'orga- nogénie s'applique à la physiologie. Cette dernière branche réclame l'emploi d'appareils plus ou moins variés pour faire des expériences et, de plus, un jardin ou une serre dans laquelle on soit à même de faire des essais suivis sur certaines plantes. Pour étudier les phénomènes vitaux chez les plantes, on doit avoir souvent recours à la chimie 126 ANATOMIE, ORGANOGÉNIE et à la physique, et un parfait physiologiste doit posséder à un degré à peu près égal les sciences botanique, chimique et physique. Malheureusement, ce cas est très -rare et c'est à ce fait que l'on peut attribuer la marche lente et hésitante de la physio- logie végétale. L'habile botaniste est arrêté par les phénomènes chimiques que ses connaissances incom- plètes de la chimie ne lui permettent pas toujours d'expliquer ou d'interpréter d'une façon irrépro- chable, comme, d'un autre côté, le savant chimiste manque presque toujours de connaissances appro- fondies en botanique nécessaires pour résoudre com- plètement certaines questions complexes et délicates. On pourrait bien avoir recours à la collaboration pour les travaux qui réclament le concours de la chimie ou de la physique, mais la chose est peu pratique. Pour obtenir un succès complet dans l'étude de l'anatomie et de l'organogénie, l'observateur doit posséder une certaine habileté naturelle dans les mains et, en outre, savoir dessiner et peindre à l'aquarelle. Si le botaniste a la main lourde et maladroite, il parviendra difficilement à disséquer avec la délicatesse nécessaire et il n'arrivera qu'avec beaucoup de peine à faire les préparations que nécessite l'examen des phénomènes qui se passent dans les organes très-petits. PHYSIOLOGIE ET CRYPTOGAMIE. 127 Comme les descriptions les plus complètes et les plus minutieuses ne peuvent jamais remplacer les figures et que, d'autre part, celles-ci sont indispen- sables à l'intelligence des travaux d'anatomie et d organogénie, il est nécessaire, répétons-le, que le botaniste sache dessiner d'une façon plus ou moins correcte. Il peut bien avoir recours à un artiste qui reproduira certaines préparations microscopiques, mais comme il n'est guère possible de l'avoir à tout instant à sa disposition et que certains organes n'ont qu'une existence éphémère et ne peuvent se conserver, il faut bien, dans ce dernier cas, pouvoir manier soi-même le crayon ou le pinceau. La culture de l'anatomie, de l'organogénie et de la physiologie exige, de la part des botanistes qui veulent s'y adonner, certaines conditions spéciales. Il faut qu'ils disposent assez librement de leur temps, afin de pouvoir suivre d'une façon continue, pendant des heures, des jours et même des semaines, des observations qui ne sauraient être interrompues ; il faut, en outre, qu'ils disposent d'une chambre ou d'un cabinet dans lequel les observations microsco- piques se fassent dans de bonnes conditions ; il faut, enfin, que leur état de fortune permette l'achat des instruments et des livres indispensables pour des observations sérieuses. La cryptogamie , que nous associons ici aux 128 ANATOMIE, ORGANOGÉNIE. branches dont il vient d'être question, réclame fré- quemment, pour ne pas dire toujours, l'emploi du mi- croscope. La grande majorité des plantes cryptoga- mes ne peut être déterminée qu'à l'aide de cet instru- ment et les organes reproducteurs de toutes les espèces de iiandent à être étudiés sous un objectif plus ou moins puissant. La cryptogamie, en général, appartient donc aux études microscopiques, tant pour la détermination des espèces que pour l'exa- men des phénomènes biologiques. Dans le chapitre VIII consacré à la bibliothèque du botaniste, nous n'avons pas cru devoir citer les ouvrages traitant spécialement des diverses branches dont il vient d'être question, parce que la liste en est trop longue à dresser. Du reste, le commençant trouvera dans les traités généraux que nous lui recommandons les principales indications bibliogra- phiques nécessaires à ses études. CHAPITRE SEPTIÈME. GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. La géographie botanique est une science de date toute récente, car ce que Ton en connaissait au siècle dernier et même au commencement de ce siècle ne mérite pas le nom de science. En effet, les idées émises, à ces époques, sur la distribution des plantes n'étaient que des hypothèses puériles. C'est ainsi qu'on avait supposé que toutes les espèces végétales actuelles étaient sorties d'un seul point du globe ou d'une seule région, ou qu'elles avaient pris naissance dans les chaînes de montagnes dites primitives ; que, de ce point, de cette région ou de ces montagnes, elles s'étaient dispersées peu à peu pour couvrir les con- tinents et les îles. De telles idées pouvaient avoir cours quand le nombre des espèces décrites étaient relativement peu élevé, et qu'on connaissait à peine 130 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. la végétation des contrées lointaines ; mais aujour- d'hui elles ne seraient même plus discutées. A mesure que le nombre des espèces connues devint plus considérable, que les voyages se multi- plièrent, l'idée d'un centre unique de dispersion primitive fut abandonnée, pour être remplacée par l'idée d'un assez grand nombre de centres d'apparition ou de distribution. Pour arriver à la découverte de ceux-ci, on se mit à étudier avec beaucoup de soin les caractères distinctifs des grandes flores régionales. En se basant sur l'absence ou la présence de certains groupes, sur la proportion des espèces, des genres et des familles plus ou moins propres aux diverses contrées de la terre, on par- vint à établir des régions botaniques qui divisaient le globe en portions plus ou moins inégales et ayant chacune une végétation plus ou moins propre. On supposait que ces régions avaient eu chacune un centre particulier de dispersion. Les auteurs étaient toutefois loin de s'entendre sur le nombre et les limites des régions botaniques. Les uns avaient basé celles-ci sur des considérations purement botaniques ; d'autres s'étaient appuyés, pour les circonscrire, sur des caractères géographiques et climatologiques ; d'autres encore avaient eu recours tout à la fois à la botanique et à la géographique pour tracer des régions. GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 131 C était là une seconde phase de la science, qui marquait certes un progrès ; mais elle devait être suivie d'une troisième phase, celle qu elle parcourt actuellement sous l'empire des nouvelles idées qui régnent sur l'origine des espèces. Les régions botaniques telles qu'on les entendait il y a quelques années à peine, ont été, pour la plu- part, reconnues comme étant tout à fait artificielles, c'est-à-dire comme n'existant pas en réalité. Les nombreuses et brillantes découvertes faites par les voyageurs dans les contrées extra-européennes sont venues démontrer que les limites de ces prétendues régions n'existent pas en réalité et que ces dernières se confondent les unes dans les autres. Aujourd'hui qu'il est admis que la dispersion actuelle a précédé certains grands changements sur- venus dans la configuration des terres émergées; que, d'autre part, les climats des diverses contrées se sont plus ou moins modifiés depuis l'apparition de nos espèces vivantes, et qu'enfin celles-ci pourraient bien être les descendants immédiats des espèces qui ont vécu pendant les dernières périodes de l'époque tertiaire, on est forcément amené à appliquer une nouvelle méthode pour découvrir les centres de distribution ou d'apparition et pour rechercher les limites des diverses flores. Pour expliquer la diver- sité de celles-ci, on ne peut donc plus se baser uni- 132 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. quemetit sur les climats actuels, sur la configuration des terres, sur la présence de chaînes de montagnes et de mers ou sur l'existence de courants marins; mais il faut tenir compte de l'histoire passée du globe, c'est-à-dire des enseignements de la géologie et de la paléontologie. C'est l'alliance des faits modernes et des faits anciens qui nous mettra sur la véritable voie pour découvrir les régions botaniques naturelles. Quant aux moyens à mettre en œuvre pour faire la découverte tant cherchée, ils sont de plusieurs sortes. En premier lieu, il est nécessaire de constater quelle est la dispersion actuelle de chaque espèce vivante. Dans l'aire de chaque type, on doit marquer les points, les zones où les individus abondent, où ils deviennent clair-semés et, enfin, les régions où le type n'est plus représenté que par des colonies sporadiques. Il faut, en outre, rechercher quelles modifications chaque aire de distribution a pu subir par la destruction des forêts, par le dessèchement des marais, des étangs et des lacs, par l'envahisse- ment des cultures, par l'action de Thomme et des animaux. L'établissement de l'aire de dispersion des espèces est un travail hérissé de très-grandes difficultés. En effet, il ne suffit pas uniquement de dépouiller les flores, les monographies et les ouvrages généraux GEOGRAPHIE BOTANIQUE. IVS et d'utiliser sans contrôle les renseignements qu'ils fournissent; il faut, avant d'accepter les indications des livres, savoir quelle confiance on peut accorder aux auteurs ; il faut vérifier, dans les herbiers, les assertions de ceux-ci, afin de bien connaître quels sont les types qui ont été décrits ou signalés. S'il s'agit d'espèces dont la dispersion est très-vaste, il est prudent d'en examiner des spécimens provenant des points les plus éloignés de leur aire de dispersion ; car il est arrivé bien des fois que, sous le même nom, les botanistes avaient confondu des types spécifiques très-distincts. L'exécution d'un travail parfait sur la dispersion des espèces ne peut guère avoir lieu que par les monographes ; seuls ceux-ci ont pu réunir tous les renseignements pour bien suivre les types dans leur aire générale de dispersion. Ce qui augmente les difficultés du travail, c'est l'absence de renseignements précis sur de vastes contrées où certaines espèces peuvent exister. C'est ainsi qu'une foule de nos types européens sont signalés en Asie, mais d'une façon trop vague. L'aire de ces types peut être assez fidèlement tracée dans les diverses contrées européennes ; mais au delà des frontières orientales de l'Europe, on est loin de pou- voir fixer les limites exactes que ces types atteignent dans les contrées asiatiques. 134 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. Quel que soit le vague qui règne encore sur la distribution extra-européenne de nos espèces et l'ignorance où nous sommes de l'aire de dispersion d'un grand nombre de types exotiques, on doit néan- moins se mettre résolument à l'œuvre en établissant aussi fidèlement que possible l'aire de distribution de toutes les espèces connues. Pour atteindre le résultat en vue, il faut aban- donner la voie synthétique dans laquelle on s'était généralement engagé et procéder par la voie rigoureusement analytique. Cette dernière est très-, longue et fort laborieuse à parcourir; mais c'est la seule qui permette d'arriver sûrement au but. L'œuvre à laquelle sont appelés tous ceux qui s'intéressent aux progrès de la géographie bota- nique n'aura pas besoin d'être complètement achevée pour qu'on puisse déjà soupçonner de nombreux faits généraux riches en déductions d'une importance capitale. A mesure qu'on avancera dans cette voie, l'inextricable réseau des flores cessera d'être une énigme ; on en arrivera sans doute à constater que le tapis végétal s'est formé, en grande partie, par le mélange de colonies ayant eu plusieurs points de départ. Dès que la dispersion dans l'espace sera connue, un grand pas sera fait au point de vue de la nature et de l'origine de nos flores; alors, le tour du GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 135 paléontologiste sera venu de rechercher quelle a pu être la distribution des plantes aux époques géo- logiques qui ont précédé la notre. Le moyen le plus commode et le meilleur pour tracer l'aire de dispersion des espèces vivantes consiste dans l'emploi de planisphères sur lesquelles on teinte au pinceau les régions habitées naturelle- ment par chaque type. Une carte doit être con- sacrée à chaque espèce. Au verso de la carte, il est utile d'indiquer les sources bibliographiques et autres où les renseignements de distribution ont été puisés. Ces cartes peuvent aisément recevoir les modifications nécessitées par les nouvelles publi- cations. Les aires de distribution portées sur des plani- sphères ont.ce précieux avantage de parler clairement aux yeux et de pouvoir être rangées par groupes, d'être, en quelque sorte, classées. Le simple classe- ment des planisphères par groupes de distribution présentera déjcà des aperçus lumineux qui feront toucher à la solution du problème des régions bota- niques naturelles. La perfection des travaux généraux sur la distri- bution des plantes dépend de l'avancement des travaux particuliers, c'est-à-dire des flores ; car ce sont celles-ci qui doivent principalement fournir les matériaux à mettre en œuvre. Malheureuse- 136 GÉOGRAPHIE BOTANIQUJE. ment, un grand nombre de flores laissent beaucoup à désirer au point de vue de la distribution des espèces, surtout les flores qui ont été rédigées avant qu'on n'eût compris toute l'importance à attacher aux indications géographiques. En ce qui concerne l'étude géographico-botanique d'un pays en particulier, on doit envisager la végé- tation en elle-même et dans ses rapports avec le sol et le climat. Deux pays situés sous les mêmes parallèles peuvent avoir des diflerences climatériques dues au voisinage ou à l'éloignement de la mer, à l'altitude du sol, à la configuration des vallées, à la nature minéralogique du terrain, à la présence ou à l'ab- sence de forêts ou de lacs, etc. Ces différences, qui peuvent également se présenter entre les diverses parties d'un même pays situées sous les mêmes degrés de latitude, influent d'une façon remarquable sur la composition du tapis végétal. On les aura donc toujours en vue en étudiant celui-ci. On verra certaines espèces devenir de plus en plus communes ou de plus en plus rares à mesure que le sol s'abaisse ou s'élève, certains types, communs dans les terrains calcareux, disparaître ou devenir rares dans les terrains siliceux, et réciproquement, certaines espèces exiger le voisinage immédiat des côtes maritimes, à cause de la douceur du climat GEOGRAPHIE BOTANIQUE. 137 OU de la présence du chlorure de sodium dans les eaux et dans les terres. Dans ses herborisations, le botaniste doit tenir compte des influences variées qui impriment à la végé- tation un caractère particulier, soit par la présence ou Tabsence de certains types, soit par la vulgarité ou la rareté de certaines espèces. Nous recommandons tout spécialement aux bota- nistes l'étude de la dispersion des plantes dites com- munes qui, d'ordinaire, est très-négligée; or, ce sont ces plantes-là qui impriment à une flore son cachet particulier, bien plus que les plantes rares ou assez rares. Les espèces dites communes dans les flores peuvent être abondantes dans tel canton et devenir moins vulgaires dans un canton voisin, pour être enfin rares ailleurs. Dans les flores et les catalogues, les auteurs doivent s'efl'orcer de marquer aussi exactement que possible le degré de vulgarité des espèces dites com- munes, en s'appuyant sur des observations soigneu- sement faites par eux-mêmes ou par leurs corres- pondants. Lorsqu'on étudie la flore d'un pays, on doit se mettre en garde contre les plantes introduites ou naturalisées et ne pas les renseigner comme des espèces indigènes. En recherchant avec soin, dans les bons auteurs, quelle est la dispersion naturelle de 138 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE, ces espèces et en étudiant le genre de stations et d'habitations dans lesquelles on les a observées, on peut, presque toujours, reconnaître qu'elles ont été introduites. S'il reste des doutes, on doit les exprimer franchement. C'est pour n'avoir pas exprimé ces doutes, c'est pour avoir renseigné certaines plantes étrangères comme types indigènes, que des Aoristes ont induit en erreur des auteurs de traités généraux sur l'aire de dispersion de cer- taines espèces, et cela au grand détriment de la géographie botanique. Avant tout, ne l'oublions pas, il faut être vrai : on ne doit pas, par gloriole nationale, attribuer à un pays des productions qui ne lui appartiennent pas et qui ne peuvent point lui appartenir. Nous ne terminerons sans revenir un instant sur le but que s'est proposé la géographie botanique. Remarquons, tout d'abord, que ce but a varié avec les idées sous l'empire desquelles les recherches ont été entreprises. C'est ainsi que des auteurs, croyant que la végé- tation quaternaire était le produit de créations indépendantes de celles qui ont peuplé la terre aux périodes géologiques antérieures à la nôtre, ont eu pour but de reconnaître les divers centres de création et de distribution quaternaires et d'établir des régions botaniques basées sur les conditions tellu- GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 139 riqiies actuelles. Les recherches inspirées par ces idées n'ont pas abouti jusqu'cà présent, malgré les efforts des savants les plus remarquables. Aujourd'hui, il est démontré, ^par des preuves sur- abondantes, que nos espèces vivantes n'ont pas eu les centres de création qu'on leur arait attribués, qu'elles n'ont probablement même pas eu de centres de création quaternaire et que la diversité de nos flores est due, en grande partie, à des circon- stances antérieures à notre époque géologique. Il faut remonter aux époques paléontologiques pour découvrir les points de départ des migrations végé- tales qui ont constitué, pour une très-large part, les associations que nous avons actuellement sous les yeux. Le but le plus immédiat de nos investigations est donc de rechercher quelle a pu être la véritable marche des dernières grandes migrations et à quelles associations elles ont donné lieu. Celles-ci, sous l'empire des conditions telluriques modernes, occu- pent ce qu'on peut appeler des régions botaniques naturelles. La poursuite des recherches dans le temps est du domaine du paléontologiste, qui doit suivre la marche des migrations, caractériser les associations végé- tales à toutes les époques géologiques antérieures à l'époque moderne et reconnaître ainsi quelles ont 140 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. pu être les régions botaniques aux divers âges paléontologiques de la terre. L'étude de la distribution des plantes dans l'espace et dans le temps aura pour résultat final de nous apprendre s'il y a eu filiation continue entre les végétaux les plus anciens et ceux qui vivent encore, ou s'il y a eu plusieurs époques de création indépen- dantes les unes des autres. CHAPITRE HUITIÈME. BIBLIOTHEQUE DU BOTANISTE. Le catalogue que nous allons dresser n'est pas, on le comprendra, celui d'une bibliothèque botanique complète, ni même celui d'une bibliothèque ordinaire : nous nous contenterons de signaler les ouvrages les plus utiles à consulter pour l'étude des éléments de la science, de la classification, de l'ensemble des espèces végétales connues, de la flore des principales contrées de l'Europe et de la flore des autres conti- nents. Le débutant trouvera, dans ces ouvrages, des renseignements qui étendront ses premières notions bibliographiques et qui le mettront à même de con- naître plus amplement le domaine de la littérature botanique. Celle-ci est immanse et a fourni à un savant bibliographe allemand, Pritzel, la matière 142 BIBLIOTHEQUE DU BOTANISTE. d'un ouvrage considérable (^). En ce qui concerne chaque pays en particulier, nous ne citerons que fort peu de flores locales et nous passerons sous silence les travaux fragmentaires. Quant aux monographies, nous devons nous abstenir d'en parler, parce qu'elles sont trop nombreuses. D'ailleurs, on trouvera leurs titres rappelés dans les ouvrages généraux. § 1. — T faites généraux de lotanique. Le jeune botaniste commence ordinairement ses études de botanique générale à l'aide de traités très- élémentaires, qui n'ont pas une valeur scientifique proprement dite et qu'il est fort inutile de citer ici. L'anatomie, l'organogénie et la physiologie ont fait des progrès tellement rapides, dans ces derniers temps, qu'un grand nombre de bons ouvrages sont devenus surannés et ne présentent plus guère, au- jourd'hui, qu'un intérêt historique. On doit encore les consulter pour se rendre compte de la marche de la science, mais seulement après avoir étudié les (1) Thésaurus litteraturae botanicae omnium gentium^ inde a rerum iotanicarum initiis, ad nostra usque tempora, quinde- cim millia operum recencens. Lipsiae, éd. I, 1847-1850, 1 vol. in-4«; 2*' éd., 1872-1877, 1 vol. iu-4°. BIBLIOTHÈQUE DU BOTANISTE. 143 traités les plus récents qui, seuls, pour ces matières, seront rappelés dans ce paragraphe. DucHARTRE (P.). Éléments de /joianique.Vsiri^, 1877, 2* édition, 1 vol. in-8«, avec 541 ligui-es intercalées dans le texte. Excellent ouvrage, dans lequel toutes les branches de la science sont exposées d'une façon claire et savante. Sachs (J.). Traité de botanique, traduit de l'allemand et annoté par P. Van Tieghera. Paris, 1874, 1 vol. in-S», avec figures intercalées dans le texte. Cet ouvrage, publié en allemand sous le titre de Lehrbuch der Botanih, est extrêmement remarquable. Il traite certaines questions d'une façon plus approfondie et plus détaillée que le précédent ; mais il est à remarquer qu'il embrasse un champ plus restreint. Les deux ouvrages se complètent l'un par l'autre. Bellynck (A.). Cours élémentaire de botanique. Bruxelles, 1876, 2* édition, 1 vol. in-8", avec environ 900 figures intercalées dans le texte. Quoique cet ouvrage ne renferme i-ien qui soit propre à son auteur en tant que recherches et expériences person- nelles, il est néanmoins digne d'être recommandé. Germain (E.). Nouveau dictionnaire de botanique. Paris, 1870. 1 vol. in-8°, avec 1600 figures intercalées dans le texte. Ce dictionnaire, rempli de figures nouvelles, est fort utile à consulter. Bâillon (H.). Dictionnaire de botanique. Paris, 1876-1877, in-4", avec figures intercalées dans le texte et planches coloriées. Ce dictionnaire, qui doit prendre un développement consi- dérable, puisqu'il n'atteint, à la page 400, que les lettres BENI, est un répertoire général de la plus grande valeur et qui doit faire partie de la bibliothèque de tout botaniste sérieux. Il est rédigé par plusieurs botanistes du plus grand mérite. 144 BIBLIOTHÈQUE DU BOTANISTE. De Candolle (A. -P.). Théorie élémentaire de la botanique ou exposition des principes de la classification naturelle et de l'art de décrire et d'étudier les végétaux. Paris, 1844, 3^ édition, 1 vol. in-S". Malgré sa date assez ancienne, cet ouvrage conserve encore une grande valeur. Moquin-Tandon (A.). Éléments de tératologie végétale ou histoire abrégée des anomalies de l'organisation dans les végétaux. Paris, 1841, 1 vol. in-8°. Quoiqu'assez ancien, cet ouvrage est resté classique. De CANDOLLe (Alph.). Géographie botanique raisonnée. Paris, 1855, 2 vol. in-8", avec deux cartes. Ce traité est une œuvre considérable et de haute valeur. 11 doit être étudié par tous ceux qui s'occupent de géographie botanique. Grisebach (A.). La végétation du globe d'aigres sa disposition suivant les climats. Esquisse d'une géographie comparée des plantes (traduction par P. de Tchihatchef). Paris, 1877, in 8°, avec cartes. — En voie de publication. Cet ouvrage, publié en allemand sous le titre de Die Végé- tation der Erde nach ihrer Mimatischen Anordung, renfei'me des renseignements extrêmement nombreux sur les carac- tères des régions botaniques. Il mérite d'être étudié avec soin. § 2. — Ouwages généraux de botanique systématique. Dans ce paragraphe, nous indiquerons les Gênera, les Species et les catalogues qui sont actuellement les plus utiles à consulter. Ici encore, à part le Species de Linné et le Gênera de dn Jussieu, nous ne citerons que des ouvrages modernes. BIBLIOTHÈQUE DU BOTANISTE. 145 JussiEU (Ant.-L. de). Gênera plantariim secundum ordines naturales disposUa. Parisiis, 1789, 1 vol. in-S". C'est dans cet ouvraofe célèbre que la classification natu- relle a étô, pour la première fois, exposée d'une façon com- plète et, pour ainsi dii*e inventée. Endlicher (Steph.). Gênera plantarum secundum ordines naturales disposita. Vindobonae, 1836-1850, 1 vol. in-4'». Ce Gênera est une œuvre de grand mérite ; seulement, comme la classification adoptée par son auteur n'est pas celle à laquelle on est habitué dans l'ouest de l'Europe, nous conseillons, aux botanistes belges, de prendre pour guide l'ouvrage suivant. Bentham(G.) et Hooker (J.-D.). Gênera plantarum. Londini, 1862-1876, in-S». — En voie de publication. Cet ouvrage important, arrivé actuellement à la 2» partie du tome II, est élaboré j^ar des savants du plus grand mérite et placés dans les plus heureuses conditions pour ce genre de travail. LeMaout (E.) et Decaisne (J.). Traité général de botanique. Paris, 1868, l vol. in-4°, avec 5,500 figures intercalées dans le texte. C'est un très-bon ouvrage pour étudier les familles. Payer (J.). Botanique cryptogamique ou histoire des familles naturelles des plantes inférieures. Paris, 1850, 1 vol. grand in-8°, avec 1,105 figures intercalées dans le texte. Une seconde édition, publiée après la mort de l'auteur, a paru en 1868. Cet ouvrage est fort utile pour l'étude des familles et des genres. Linné (C). Species plantarum. Cet ouvrage a eu plusieurs éditions. La 2% publiée en 1762, à Stockholm, et la 3% publiée en 1764, à Vienne, sont celles que l'on consulte le plus souvent. Postérieurement, Will- denow, Murray, Romer et Schultes, et Sprengel en ont publié des éditions augmentées. 146 BIBLIOTHÈQUE DU BOTANISTE. De Candoi.le. Prodromus systematis naturalis regni vegeta- bilis. Parisiis, 1824-1873, 17 volumes in-S». Ce Species, rédigé et dirigé par A. -P. et Alph. De Can- dolle, avec l'aide de nombreux collaborateurs, est le plus important qui existe et encore il n'a pu être terminé. Il embrasse tout le groupe des dicotylédones, à l'exception de quelques familles qui n'ont pas été décrites. KuNTH (C.-S.). Enumeratio plantarum omnium hucusque cognita- rum, secundum familias naturales disposUa, adjectis charac- teribus, differentiis et synonymis. Stuttgartiae, 1833-1850, 6 vol. in-S". Cet ouvrage, comprenant la description des monocoty- lédones, vient, en quelque sorte, compléter le Prodromus. STEUDEL(E.-Th.). Nomenclator botanicus seu : synonymia plan- tarum nniversalis, enumerans ordine alphabetico nomina atque synonyma tum generica tum speciflca et a Linnaeo et a recentioribus de re botanica scriptoribus plantis phanerogamis imposita. Stuttgartiae, editio secunda, 1841, 2 vol. in-4°. Ce catalogue général est fort utile à consulter, mais il est malheureusement devenu ti"ès-incomplet. § 3. — Flores, a) E U R 0 P E . L'Europe, pas plus que l'Asie, l'Afrique et l'Amérique, ne possède de flore générale. Nyman [C-V.). Sylloge Jlorae Europaeae seu plantarum vascu- larium Europae endigenarum enumeratio adjectis synonymis gravioribus et indicata singularum distributione geographica. Oerebroae, 1854-1855, avec un supplément, 1865, l vol. in-4<'. BIBLIOTHEQUE DU BOTANISTE. 147 Cet ouvrage est un catalog^ue indispensable à tous ceux qui s'occupent de la tlore de l'Europe. L'auteur en préi);ire une2« édition. Belgique. Leje\j^e{\.-L.-9,.) et Courtois {R.].CompendiumJloraeBelgicae. Leodii et Verviae, 183I-183G, 3 vol. in-12°. Crépin {¥.). Manuel de la flore de Belgique. Bruxelles, 3'' édition, 1874, 1 vol. in-18o. ^E\.\.x^OY^{k.). Flore de Namur. Namur, 1855, 1 vol. in-8". Pire (L.) et Muller (P.). Flore analytique du centre de la Belgique. Bruxelles, 18G6, 1 vol. in- 18». KiCKX (J ). Flore crypogamique des Flandres. Gand, 18(37, 2 vol. in-8''. France. Grenier (Ch.) et Godron (D.-A.). Flore de France ou descrip- tion des plantes qui croissent naturellement en France et en Corse. Paris, 1847-1856, 3 vol. in-8». Godron (D.-A.). Flore de Lorraine. Paris, 2*= édition, 1857, 2 vol. in-12o. CossoN {E.)et Germain (E.). Flore des environs de Paris. Paris, 2« édition, 1861, l vol. in-S". Grenier (Ch.). Flore de la chaîne jurassique. Paris, 1865, l vol. in-8°. BoREAU (A.). Flore du centre de la France et du bassin de la Loire. Paris, 3« édition, 1857, 2 vol. in-8". Lloyd (J.). Flore de l'ouest de la France. Nantes, 3*= édition, 1876, 1 vol. in- 12". LoRET (H.) et Barrandon (A.). Flore de Montpellier. Mont- pellier, 1876, l vol in-12» en 2 tomes. Angleterre. Babington (C.-C). Manual of British Botany. London, 7« édition, 1874, 1 vol. in-12''. 148 BIBLIOTHÈQUE DU BOTANISTE. HooKER (W.-J.) et Arnott (G.-A.-W.). The British Flora. London, 8e édition, 1860, 1 vol. in-12», avec 12 planches. Allemagne. KocH (G.-D.-J.). Sf/nopsis florae Germanicae et Helvetiae. Lipsiae, 3« édition, 1857, 2 vol. in-H". Garckk (A.). Flora von Nord-und Mittel-Deuéschland. Berlin, 8e édition, 1867, l vol. in- 18». AscHERSON (P.). Flora der Provinz Brandenburg, der Altmark und des Herzogthums Magdebui'g. Berlin, 1846, l vol. in-l8". DoLL (J.-C). Flora des Grossherzogthunis Baden. Carlsruhe, 1857, 1 vol. in-8o. Danemark. Lange (J.). Haandbog i den danske Flora. Kjôbenhavn, 1865, 1 vol. in-S". /Suède et Norvège. Pries {E.). SummavegeiabiUum Scandinaviae. Upsaliae, 1846- 1849, 1 vol. in-8°. Blytt(M.-N.). Norges Flora. Christiania, 1847-1861, l vol. in-8°. Russie. Ledebour (C.-F.). Flora Rossica. Stuttgartiae, 1841-1853, 4 vol. in-8". % Godet (C-H.)- Flore du Jura ou description des végétaux vascu- laires qui croissent spontanément dans le Jura suisse et fran- çais et plus spécialement dans le Jura neuchâtelois. Neuchâtel, 1853, avec un supplément, 1869, 2 vol. in-8«. Rapin (D.). Guide du botaniste dans le canton de Vaud. Genève, 2« édition, 1862, i vol. in-18'\ BIBLIOTHEQUE DU BOTANISTE. 149 Italie. Bertoloni (A.). Flora Italica. Bononiae, 183;M865, 12 vol. in-8°. Parlatore (P.)- Flora Italiana. Firenze, 1855-1865, 4 tomes en 7 parties. GussoNE (J.]. Florae Siculae synopsis. Neapoli, 1842-1844, 2 vol. iii-8'. Espagne. WiLLKOMM (M.) et Langk (J.). Prodromus florae Hispanicae. Stuttjjartiae, 1861-1877, 3 vol. in-8o. — En voie de publi- cation. b) ASIE. HoOKER(J.-D.). The Flora of British India. London, 1872-1876, 2 vol. in-8". — En voie de publication. Maximowicz (K.-J.). Primitiae Florae Amurensis. St-Pétei's- bourgr, 1859, 1 vol. in-4". Franchet(A.) et Savatier (L.). Enumeratio plantarum in Japonia sponte crescentium hucusque rite cognitarum. Paris, 1875-1876, 2 vol. in-8". — En voie de publication. Thwaites (G.-H.-K.). Enumeratio plantarum Zeylaniae. Lon- don, 1861, 1 vol. in-8". Boissier (E.). Flora Orientalis sive enumeratio plantarum in Oriente a Graecia et AEgypto ad Indiae fines hucusque obser- vatarum. Basilae, 1867-1875, 4 vol. in-S"». — En voie de publication. C) AFRIQUE. Oliver (D.). Flora of Tropical Africa. London, 1868-1871, 2 vol. in-8". — En voie de publication. Harvey (W.-H.) et Sonder (O.-W.). Flora Capensis : being a systeniatic description of the plants of the Cape Calony^ Caffraria and Port-Natal. London, 1859-1863, 3 vol. in-S». — En voie de publication. 150 BIBLIOTHÈQUE DU BOTANISTE. d) AMÉRIQUE. Gray (Asa). Manual of Botany of the Northern United States* New-York, 1867, l vol. in-8°, avec 14 planches. Chapman (A.-W.). Flora of the Southern United States. New- York, 1865, 1 vol. in-8«. ToRREY (J.) et Gray (Asa). A Flora of North America. New- York, 1838-1843, 2 vol. in-80. Grisebach (A.-H.-R.). Flora of the British West Indian Islands. London, 1864, 1 vol. in-8°. Martius (K.-F.-P. von). Flora Brasiliensis 1829.... in-fol. — En voie de publication. — Un o:rand nombre de botanistes ont pris part à la rédaction de cette volumineuse et magniti- que flore. e) AUSTRALIE. HooRER (J.-D.). Handbooh of the New Zealand Flora. London, 1867, 1 vol. in-8''. Bentham (G). Flora Australiensis . London, 1863...., 6 vol. in-S". — En voie de publication. HooKER (J. D.). Flora of Tasmania. London 1860, l vol. in-4<', avec 200 planches. § 4. — Collections de plcmtes desséchées. Les collections de plantes desséchées, appelées aussi exsiccata, ne sont, d'ordinaire, publiées qu'à un nombre restreint d'exemplaires, en sorte qu'après plusieurs années il n'est plus guère possible de se les procurer. Nous ne citerons que quelques-unes des collections les plus connues, en passant sous silence BIBLIOTHÈQUE DU BOTANISTE. 151 celles qui sont formées de plantes étrangères à TEurope et recueillies par des botanistes-voyageurs. Fbies (E.). Herbarium normale (Plantes de la Scandinavie). 13 centuries. Reichenbach (L.). Flora G-ermanica exsiccata. 26 centuries. ScHULTz(F.-G.). i'Yom G-alliae et Germaniae exsiccata. 16 cen- tui'ies. — Herbarium normale (Plantes d'Eufope). 14 centuries ont paru. La collection est continuée par le D"" Sci'iba, de Fi'ibourg en Brisgau. Billot (C). Flora Oalliae et Germaniae exsiccata. 32 centu- ries. La collection est continuée par M. Paillot, de Besançon. Puel;T.) et Maille (A.)* Herbier des flores locales de France. — Herbier des flores régionales. — Herbier des flores euro- peem.es. 300 numéros en 6 fascicules. Desmazières (J.-B.-H.-J.). Fiantes cryptogames de France. 5,000 numéros. Pour les exsiccata de plantes belges, nous renvoyons le lecteur au chapitre VIII de laseconde partie, en luiindiquant les noms de Lejeune et Courtois, Libert, Michel, Westendorp, Coemans, Van Heurck et Martinis, Gravet et Delogne, Tiiielens et Devos, Cogniaux et Marchai et VanHaesendonck. § 5. — PîcMications périodiques. Parmi les publications périodiques, nous passerons sous silence les nombreux recueils de Sociétés, en nous bornant à citer quelques bonnes revues consa- crées spécialement à la botanique. Botanische Zeitung (Leipzig). — Cette revue, commencée en 1843 et actuellement dirigée par MM. de Bary et G. Kraus, traite 152 BIBLIOTHÈQUE DU BOTANISTE. plus spécialement les questions d'anatonaie, de physiologie et d'organogénie. Elle forme, chaque année, un volume in^" accompagné de planches. Flora oder Bota7iische Zeitunq (Ratisbonne). — Cette revue, commencée en 1818, s'occupe principalement de phytographie. Elle est actuellement dirigée par le D'' Singer. Chaque année, elle forme un volume in-8'' accompagné de planches. Linnaea, ein Journal fur die Botanik in ihrem ganzm Umfange (Berlin). Commencée en 1826 et dirigée actuelle- ment par M. Garcke, la Linnaea renferme surtout des travaux de phytographie. Elle forme, chaque année, un volume in-S". Nuovo giornale botanico italiano (Florence). — Ce journal, fondé en 1869 par M. Caruel et depuis lors dirigé par ce bota- niste, traite des diverses parties de la science. Il forme, ciaque année, un volume in-S» accompagné de planches. The Journal of Botany (Londres). — Ce journal, corcmencé en 1863 sous la direction de Seemann et dirigé actuellement par M. Trimen, concerne plus spécialement la phytographie. Il forme, chaque année, un volume in-S» accompagné de planches. Annales des sciences naturelles (Paris). — La partie bota- nique de ces annales, actuellement dirigée par M. Decaisne, forme, chaque année, un volume in-8° accompagné de planches. Ce recueil renferme des mémoires d'anatomie, de physiologie, de taxinomie, etc. LIVRE SECOND, PLANTES FOSSILES, CHAPITRE PREMIER. SUR L'ÉTUDE DE LA PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. La paléontologie végétale, appelée aussi paléo- phytologie ou botanique fossile, est une branche de la botanique qui a pour objet la connaissance des végétaux anciens, c'est-à-dire des plantes qui ont vécu avant l'apparition de nos flores actuelles, et dont les restes ont été conservés sous forme d'empreintes, de moules ou de pétrifications. La paléontologie végétale est, comme la géologie, une science toute moderne, sur laquelle les savants des siècles derniers n'ont généralement eu que des idées vagues et confuses. Résumant l'aperçu historique que M. Schimper 154 SUR L'ÉTUDE DE LA PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. a placé en tête de son traité classique de paléon- tologie végétale, nous voyons qu'Albert le Grand, ail treizième siècle, fut le premier à parler des bois pétrifiés; qu'au seizième siècle, Konrad Gesner et Imperati figurèrent et décrivirent des troncs d'arbres transformés en pierre. Ce ne fut qu'un siècle plus tard que Lliwyd attira l'attention des savants sur les frondes de fougères qu'on trouve dans les schistes houillers d'Angleterre. Il faut arriver à Scheuchzer, au commencement du siècle dernier, pour voir poindre l'aurore véritable de la paléophy- tologie. En eifet, cet auteur et, avec lui, Volkmann, figurèrent et décrivirent un assez grand nombre de plantes fossiles, sans toutefois se rendre un compte exact de leur origine. Peu à peu, les connaissances géologiques venant à se perfectionner, les idées sur les végétaux fossiles se rectifièrent et on cessa de considérer ceux-ci comme de simples caprices de la nature et produits par des forces aveugles. On vit paraître, dans la seconde moitié du XVIIP siècle, les travaux de Schulze, de Mendez da Costa, de James Parsons, de Walch, de Schroter, savants qui préparèrent la voie aux vrais fondateurs de la science. En 1804, von Schlotheim commença la publication d'une flore fossile ; malheureusement cet ouvrage en resta à sa première livraison. De 1820 à 1832, von SUR L'ÉTUDE DE LA. PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. 155 Sternberg fit paraître sa grande flore fossile, et, presque en même temps, Ad. Brongniart publia son histoire des végétaux fossiles. Ces deux derniers auteurs avaient, dès lors, jeté les bases de la science. A partir de 1830, les œuvres de paléontologie se multiplièrent rapidement, et, aujourd'hui, grâce aux travaux des Corda, des Lindley, des Unger, des Goppert, des Schimper, des Heer, des von Ettings- hausen, des de Saporta, des Da\vson,des Lesquereux et de tant d'autres savants, la paléontologie végétale est devenue une science très-étendue. Celle-ci voit s'ouvrir devant elle un avenir brillant; elle est appelée à fournir de précieux éclaircissements à la géologie et à seconder puissamment la philosophie naturelle dans ses recherches sur l'origine des êtres organisés. Pour étudier avec succès la paléophytologie, il est tout à fait indispensable de posséder plusieurs branches de la botanique proprement dite. En effet, comment pourrait-on classer les végétaux fossiles sans connaître la classification des plantçs vivantes avec lesquelles les végétaux anciens ont, pour la plupart, une très-grande analogie ? Comment appré- cier les caractères des types fossiles si l'on n'est pas familiarisé avec les caractères des espèces vivantes ? Comment rapprocher, réunir et restaurer les fragments des formes éteintes si l'on n'a 156 SUR L'ÉTUDE DE LA PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. pas étudié les formes actuelles? Comment, enfin, parviendra-t-on à analyser la structure des organes pétrifiés si l'on n'avait pas la pratique de l'anatomie végétale? Il suit de là que le paléontologiste doit posséder des notions assez complètes de taxinomie, de phytographie, d'organographie et d'anatomie. Au point de vue purement morphologique, le paléontologiste doit même être rompu aux difficultés de la phytographie, avoir, tout au moins, étudié à fond un groupe difficile d'espèces vivantes, afin de savoir jusqu'où peut aller le polymorphisme des végétaux. Privé de cette expérience, il court le risque d'être fréquemment trompé par des apparences et de considérer comme espèces différentes les divers fragments d'un même type spécifique. On peut dire, en toute vérité, que la nature vivante doit être le guide du paléontologiste dans ses laborieuses recher- ches; que celles-ci resteront, en grande partie, infructueuses, si elles n'étaient pas éclairées par les enseignements de la botanique. D'autre part, comme la paléontologie est intime- ment alliée à la géologie et surtout à la géologie stratigraphique , il est non moins indispensable que le paléontologiste possède des connaissances assez étendues en géologie. Pour élucider les grandes questions qui concernent la succession des étages géologiques et des flores anciennes, le SUR L'ÉTUDE DE LA PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. 157 géologue doit- nécessairement s'associer avec le paléontologiste. Ce n'est pas ici le lieu de faire un cours de géologie appliquée à l'étude de la paléontologie végétale; mais nous ne pouvons, toutefois, nous dispenser d'entrer dani, quelques détails statigra- phiques , qui sont nécessaires à l'intelligence de plusieurs questions de paléontologie traitées dans cet ouvrage. D'après une théorie assez généralement admise, le globe aurait été, dans son jeune âge, une masse incandescente dont tous les éléments étaient réduits à l'état gazeux. Peu à peu, par suite du rayonne- ment dans l'espace, les éléments ou matières les plus réfractaires à la volatilisation se seraient réduits à l'état liquide, puis à l'état solide, de telle sorte qu'à un moment donné, notre planète se serait trouvée composée d'un noyau central liquide ou semi- liquide recouvert d'une couche superficielle solide. Au-dessus de celle-ci, devait se trouver une atmo- sphère épaisse, tenant principalement en suspension les eaux des futures mers réduites à l'état de vapeur. Le refroidissement amena, plus tard, la condensation d'une grande partie des vapeurs aqueuses, qui furent précipitées sur la croûte terrestre. Les premières mers, en corrodant la couche soUde, dite d'origine ignée, lui enlevèrent 158 SUR L'ÉTUDE DE LA. PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. divers éléments terreux qui, mélangés à d'autres éléments provenant du noyau central et des eaux elles-mêmes, se déposèrent, plus tard, au fond des océans. Ces matières terreuses déposées sous les eaux formèrent les premiers terrains, dits sédimen- taires. A la suite de périodes de temps incommen- surables, les terrains sédiment aires, par les dépôts successifs des mers, acquirent souvent une puis- sance extraordinaire. Remarquons que la surface du globe ayant, paraît-il, toujours été ridée et ses rides ayant changé maintes fois de places, les mers n'ont pas toujours occupé les mêmes dépres- sions et n'ont pas, en conséquence, déposé uniformé- ment leurs sédiments. Il s'en suivit que les couches sédiraentaires anciennes ne furent pas régulièrement recouvertes partout des couches qui leur succé- dèrent, qu'elles restèrent, sur certains points, à nu et furent, comme Ton dit dans le langage géologique, en affleurement. Ajoutons enfin que les eaux douces ont aussi déposé des limons, qui sont venus épaissir les couches sédimentaires déposées par les eaux marines. Les terrains formés au fond des mers sont appelés terrains marins : ils constituent la majeure partie des couches sédimendaires ; les terrains déposés par les eaux douces sont désignés sous SUR L'ÉTUDE DE LA PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. 159 le nom de terrains (L'eau douce, enfin les terrains formés à Temboucliure des fleuves et qui sont de nature mixte, sont connus sous le nom de terrains Jlumo-marins . Les géologues ont divisé les couches terrestres en une série continue de terrains, classés d'après leur âge et leurs caractères pétrologiques et paléontolo- giques. Voici les divisions principales de la classifi- cation stratigrapliique. Terrain cristallophyllien. cambrien. L Terrains primaires. .' — silurien. dévonien. carbonifère. / Terrain permien. IL Terrains secondaires. ■. — jurassique. / Terrai ( = ( Terr III. Terrains tertiaires. ^ — miocène. f — crétacé. Terrain éocène. ( — pliocène. IV. Terrains quaternaires. V. Terrains modernes. Chacun des terrains se divise, à son tour, en étages et ceux-ci, en assises plus ou moins nombreuses. Il est à remarquer que la série des terrains n'est pas étendue uniformément sur toute la surface du globe à la façon des tuniques d'un bulbe d'oignon. Par suite des plissements successifs de la croûte terrestre 160 SUR L'ÉTUDE DE LA PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. et du déplacement des mers et des lacs qui en a été la conséquence, les dépôts sédimentaires n'ont pu s'opérer, à la fois, sur tous les points du globe. C'est ainsi que, dans tel pays, les terrains primaires sont à jour, tandis que, dans tel autre, ils sont ense- velis sous les terrains secondaires ou tertiaires. D'un autre côté, par suite de ravinements ou de soulè- vements, il s'est produit des lacunes dans les assises d'un même étage, lacunes qui peuvent être très-limi- tées ou très-étendues. Jetons maintenant un coup d'œil sur les caractères paléophytologiques des divers terrains. Les terrains cambrien et silurien n'ont offert, jusqu'ici, qu'un très-petit nombre d'empreintes rap- portées au groupe des Algues et dont la plupart sont même douteuses. Le terrain dévonien inférieur marque véritable- ment l'aurore de la flore terrestre. Dès cette époque reculée, la végétation des terres émergées se compose principalement de quelques Fougères associées à un petit nombre de Lycopodinées. Les mers renferment un assez grand nombre d'Algues bien caractérisées. A l'époque du dépôt supérieur du même terrain, la flore s'enrichit notablement : les Fougère et les Lycopodinées deviennent plus nombreuses, les Calamariées font leur apparition et on commence à voir poindre quelques types qui prendront un SUR L'ÉTUDE DE LA PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. 161 ample développement durant le dépôt du terrain carbonifère. A rëpoque carbonifère, la végétation terrestre est d'une richesse exceptionnelle en Equisétinées, en Fougères et en Lycopodinées. De nombreux Gymno- spermes, prédécesseurs de nos Conifères et de nos Cycadinées, se mêlent à l'admirable flore cryptoga- mique de ces âges anciens. Pendant l'époque permienne, au début des terrains secondaires, les Fougères et les Lycopodinées n'ont plus la mêm§ importance qu'à l'âge précédent ; mais les Cycadinées et les Conifères gagnent en nombre et en variété. L'époque jurassique voit ces deux derniers groupes s'enrichir de formes nouvelles. Arrivée à répoque crétacée, la flore subit une révo- lution complète et prélude à la flore des temps modernes. Les Equisétinées ont presque disparu; les Fougères sont extrêmement réduites ; les Lycopo- dinées ont disparu ; les Gymnospermes conservent à peu près le rang qu'ils avaient à l'époque antérieure. C'est alors que les monocotylédones font leur apparition et que les dicotylédones, nouveaux pour le monde, se présentent avec des espèces variées, dont un bon nombre ont pu être rapportées à des genres vivants. Pendant l'époque éocène, la flore .s'enrichit de plus 162 SUR L'ÉTUDE DE LA. PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. en plus et se rapproche de la flore moderne; le progrès va en s'accentuant durant les époques mio- cène et pliocène. En somme, la flore des terrains tertiaires les plus récents est, à part la question d'identité spécifique, une flore presque entièrement moderne, avec les mêmes familles et à peu près les mêmes groupes génériques que la flore vivante. D'après ce qui précède, on voit les flores s'enrichir à mesure qu'elles s'éloignent des époques anciennes et nous présenter, dans leurs traits principaux, un acheminement graduel vers les caractères de nos flores modernes. Un second fait important découle de l'étude des flores anciennes : par suite des conditions telluriques, le tapis végétal, qui paraît avoir été d'une grande homogénéité sur les divers points du globe pendant le dépôt des terrains primaires, devient moins uniforme dès qu'on passe à l'époque secondaire et se présente de plus en plus varié, au point de vue de la dispersion des plantes, à mesure qu'on se rapproche de l'époque actuelle. Durant l'époque tertiaire, les mêmes espèces sont moins largement distribuées; des groupements géographiques se produisent sous l'influeace des climats, que l'on prétend ne s'être dessinés qu'assez tardivement ; peu à peu, se prépare la délimitation des flores SUR L'ÉTUDE DE LA PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. 1G3 régionales qui, de nos jours, diffèrent d'une façon si frappante entre les pôles et l'équateur. La succession ininterrompue des flores anciennes qui se modifient d*ëpoque en époque et dont les espèces disparaissent complètement pour être rem- placées par de nouvelles espèces, provoque, de la part de l'observateur, une série de questions du plus haut intérêt. D'où proviennent et comment se sont formés les premiers êtres organisés ? Ceux-ci sont-ils les ancêtres des plantes et des animaux qui leur ont succédé dans la suite des temps ? Y-a-t-il eu filiation continue, ou bien les organismes se sont-ils successivement et complètement éteints, pour être remplacés par d'autres organismes à chaque trans- formation de flore ou de faune et sans qu'il y ait eu filiation ? A la première question, la science n'a pas encore répondu de façon à satisfaire les esprits qui n'admettent pas, comme preuves, des hypothèses ou des expériences laissant prise au doute. Jusqu'à présent, la genèse des êtres primordiaux reste un profond mystère, que de nouveaux moyens d'investigation parviendront peut-être un jour à dévoiler. Les autres problèmes continuent à rester posés et leurs solutions, poursuivies avec une ardeur sans pareille par la science moderne, paraissent encore 164 SUR L'ÉTUDE DE LA PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. loin d'être trouvées. Deux théories sont invoquées pour expliquer la succession des êtres ; toutes deux ont de nombreux partisans et chacune d'elles est appuyée par des considérations qui peuvent bien satisfaire, de part et d'autre, certains esprits, mais que la vraie science ne peut accepter qu'à titre d'hypothèses. Suivant l'une de ces théories, les êtres organisés se seraient reproduits à travers les âges de la terre en multipliant leurs formes de plus en plus ; celles-ci se seraient successivement modifiées, soit par leurs tendances propres, soit par suite de changements dans les circonstances ambiantes, et seraient enfin devenues les formes composant actuellement nos flores et nos faunes. C'est la théorie du transfor- misme. D'après la seconde théorie, il n'y aurait point eu filiation entre les êtres d'une époque quelconque et les êtres d'une époque antérieure ou postérieure ; les flores et les faunes auraient dû s'éteindre complète- ment après un certain laps de temps, pour être remplacées par d'autres flores et d'autres faunes tout à fait nouvelles. C'est la théorie des créations succes- sives. Il n'entre pas dans nos intentions de discuter ici ces deux théories, qui agitent si vivement le monde de la science et de la philosophie ; chacune d'elles SUR L'ÉTUDE DE LA PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. 165 a été surabondamment exposée et discutée. Ce qu'il importe de faire actuellement, c'est de recueillir avec le plus grand soin les faits positifs. Ceux-ci permettront probablement, un jour, de résoudre l'un des problèmes les plus considérables de la philo- sophie naturelle. CHAPITRE DEUXIÈME. RECHERCHES ET RECOLTES. - PREPARATIOxNS. — COLLECTIONS. Avant de nous occuper de la recherche et de la récolte des fossiles végétaux, nous devons dire ce qu'on entend par plantes fossiles et faire connaître sous quelles formes elles se présentent. A l'automne, les feuilles tombées dans les allées et dans les chemins humides et foulées par le pied des promeneurs, laissent, sur l'argile ou le sable, une, empreinte fidèle de leur contour et du réseau de leurs nervures. Si les feuilles tombent sur la surface des eaux, un grand nombre d'entre elles descendent au fond des étangs ou des lacs et produisent égale- ment, sur la vase, l'empreinte de leur forme exté- rieure. Qu'au fond des eaux ou dans les allées, ces PREPARATIONS. — COLLECTIONS. 167 feuilles viennent à être recouvertes d'une couche plus ou moins épaisse de limon et que ce limon, après des siècles, des milliers d'années, vienne à se transformer en roche, on pourra trouver, entre les feuillets de celle-ci, des empreintes de feuilles analogues aux empreintes que le marteau du paléontologiste met au jour dans les diverses assises de nos étages géologiques. Telle est la façon dont un grand nombre d'em- preintes végétales se sont produites. Que celles-ci proviennent de feuilles, de racines, de tiges, de rameaux, de fleurs ou de fruits, elles ont exigé le concours de l'eau et d'éléments minéraux. Les plantes aquatiques se sont déposées au fond des eaux où elles croissaient; les plantes riveraines se sont déposées sur les bords limoneux des eaux ; enfin les plantes des lieux secs n'ont pu se conserver que pour autant que les eaux les aient saisies sur leur passage pour les ensevelir dans leur vase. Ajou- tons que ces trois catégories de plantes ont pu, dans certaines circonstances, être entraînées par les eaux courantes et déposées à des distances plus ou moins éloignées de leur habitation, soit à l'embou- chure des fleuves, soit sur les rivages de la mer. L'envasement ou les eaux minéralisantes étant absolument indispensables pour la conservation des végétaux à l'état fossile, il en est résulté que les 168 RECHERCHES ET RÉCOLTES. espèces aquatiques ou riveraines et celles des bas-fonds humides ont été conservées en plus grand nombre que les espèces qui ont vécu dans les lieux ordinairement secs. Il est même probable qu'un très-grand nombre de ces dernières ont disparu sans laisser aucune trace. Si les végétaux de ces deux catégories s'étaient conservés dans une égale proportion, nous trouverions sans aucun doute moins de vides, moins d'interruptions, dans les cadres taxinomiques des diverses flores fossiles. Une feuille produit nécessairement deux emprein- tes ou impressions : Tune répondant à la face infé- rieure de cet organe, l'autre à la face supérieure, et chacune d'elles se trouvant recouverte ordinairement d'une mince couche charbonneuse. Remarquons que c'est cette couche charbonneuse qui permet à la roche de se fendre selon le plan des empreintes mêmes. L'empreinte de la face inférieure des organes plans présente souvent des dessins en creux, tandis que l'empreinte de la face supérieure offre des dessins en relief. Certains organes épais, des tiges, des rameaux, des racines ou des fruits, au lieu d'avoir produit des empreintes, se sont conservés sous forme de moules. L'intérieur de ces organes, s'étant décom- posé, s'est rempli de substances terreuses, soit pures, soit mélangées de débris organiques. Ces PRÉPARATIONS. — COLLECTIONS. 169 .substances terreuses se sont transformées en schiste, en grès, etc., moulant plus ou moins fidèlement les organes. Les éléments organiques de ceux-ci se sont réduits à une couche charbonneuse plus ou moins mince qui recouvre le moule. Ce dernier se trouve enveloppé d'un contre-moule qui en repro- duit tous les détails extérieurs. • D'autres fois, les organes épais dont il vient d'être question ont conservé leur structure anatomique; le microscope y fait encore découvrir aujourd'hui les détails les plus délicats de leur structure intime. Il y a eu, dans ce cas, pétrification; les cellules et les vaisseaux se sont admirablement conservés, grâce aux solutions de silice, de chaux, de fer, etc., qui les ont minéralisés en se substituant à la matière orga- nique. La minéralisation a non-seulement pu con- server la structure des bois, mais encore les détails infiniment délicats des ovules, du pollen et d'autres organes. Dans les lignites, c'est-à-dire dans les végétaux qui n'ont subi qu'une carbonisation incomplète et qui ne se sont pas transformés en charbon, la structure anatomique a pu se conserver sans qu'il y ait eu minéralisation. Il existe un troisième mode de fossilisation : c'est celui que nous présentent les tufs. A cause de la nature minéralogique de ceux-ci, les organes végé- 1 170 RECHERCHES ET RÉCOLTES, taux se sont complètement décomposés sans laisser de trace charbonneuse ; leur place ou leur forme est seulement marquée par des creux ou des reliefs. § 1. — Recherches et récoltes des ^plantes fossiles , La recherche des végétaux fossiles diffère beau- coup de celle des plantes vivantes. Le paléontologiste est bien encore un botaniste ; on retrouve chez lui la même ardeur pour les découvertes; il est égale- ment infatigable dans ses courses ; mais ses allures ne sont pas les mêmes que celles du botaniste ordi- naire. Au lieu de la boîte de fer-blanc si connue, on lui voit, sur le dos, un sac en toile grise, un havresac ; au lieu d'une bêche à déplanter, il porte à la main le pesant marteau-pioche : il a pris l'aspect du géologue. Ce ne sont plus les bois aux frais ombrages, les prairies émaillées de fleurs, le bord des eaux qu'il recherche ; il n'a souci que des carrières, des tranchées des voies ferrées, du voisinage des houillères, tous lieux privés de charme et d'intérêt pour l'amateur de plantes vivantes. Le paléontologiste ne voit pas les choses comme le botaniste. Pour le premier, une carrière, où la mine et le pic ont amoncelé des blocs informes, peut avoir le plus grand attrait à cause de l'existence d'un banc fossilifère. Ce banc PRÉPARATIONS. — COLLECTIONS. 171 lui livrera peut-être des empreintes que nul œil humain n'a encore aperçues et qui constitueront une flore nouvelle. Pour lui, ces empreintes sont un trésor; elles n'auront pas, il est vrai, la beauté et la grâce des créations vivantes ; mais leur rareté et l'intérêt scientifique qui s'y attache les lui feront paraître aussi belles que les fleurs les plus brillantes de la flore moderne. Enterré jusqu'aux genoux dans les éboulis pou- dreux et noirâtres des houillères, le paléontologiste est aussi heureux que l'herborisateur au milieu de colonies de plantes rares. Parmi les rocailles des terrys (U, qui, au premier aspect, ne semblent dignes d'aucun intérêt, le paléontologiste découvre des blocs renfermant de belles empreintes de la flore houillère. Il faut voir avec quelle ardeur il herlorise; malgré le soleil ardent qui parfois rend les schistes brûlants, malgré les vapeurs sulfureuses qui s'échappent des terrys en feu, ne tenant non plus aucun compte du poussier de houille qui l'a bientôt oiègrifié, il martelle à coups redoublés. Son zèle est sans cesse stimulé en voyant s'accumuler, au pied du terrv, les produits de ses laborieuses recherches. (l) Dans le Hainaut, on donne le nom de terrys aux monti- cules formés, dans le voisina, avec 11 planches in-4". Heer(Os\v.). Die Vonveltliche Flora der Schweiz. Zijfich, 1876- 1S77, grand in-l", avec planches. — En voie de publication. LiNDLEY (J.) et HuTTON (W.). FossU Flova of Grreat Britain. London, 1831-1837, 3 vol. in-S", avec 230 planches. — Cet ouvra^fo a été réimprimé à Londres en 1872. RÔHL (E. von). Fossil Flora der Steinkohlenformation West- pkalens, einschlieslich Piesberg und Osnabrilck. Cassel, 1868, l vol in-4'', avec 32 planches doubles. Sternberg (C. von). Versiich einer geognostischen-botanischen Darstellung der Flora der Vorwelt. Leipzio^, 1820-1838, 1 vol. in-fol., avec 160 planches. Weiss (C.-E). Fossile Flora derjiingsten Steinkohlenformation und der Ruthliegenden im Saar-Rhein-Gebiet Bonn, 1869-1872, 1 vol. in-4», avec 20 planches. C) TERRAINS SECONDAIRES. Ettengshausen (C. von) et Debey (M.-H.). Die urweltlichen Thallophyten des Kreidegebirges von Aaclien. Wien, 1859, in-4'', avec 3 planches. — Die îirweltlichen Acrobryen des Kreidegebirges von Aachen und Maastricht. Wien, 1859, in-4'>, avec 7 planches. Geinitz (H.-B.). Die PJlanzenreste der Byas. Leipzi^ï, 1862, 1 vol. in-4o, avec 19 planches. Lesquereux (L.). The Cretaceous Flora. Washini,Hon, 1874, 1 vol. in-4'', avec 30 planches. Saporta (G. à%). Paléontologie française. Végétaux jurassiques. Paris, i873-1875, 2 vol. in-S", avec 128 planches. ScHENK (A.). Die fossile Flora der Grenzschichten des Keupers und Lias Frankens. Wiesbaden, 1868, 1 vol. in-4'', avec 45 planches. 206 BIBLIOTHÈQUE d) terrains tertiaires. Heer (Osw.). Flora iertiaria Eelvetiae. Zurich, 1853-1859, 3 vol. in-foL, avec 156 planches. — Miocène haltische Flora. Konigsbei-g-, 1869, 1 vol. in-4", avec 39 planches. — Flora fossilis arcHca. Die fossile Flora der Polarldnder. Zurich, 1868, 1 vol. in-4'', avec 50 planches. Massalongo (A -B.). Studii sulla Flora fossile et Qeologia stra- tigraflca del Senigalliese (en collaboration avec Scarabelli). Imola, 1858, 1 vol. in-4<', avec 46 planches. Saporta (G. de). Prodrome d'une flore fossile des travertins anciens de S'^zanne. Paris, 1868, 1 vol. in-4'», avec 35 planches. — Études sur la végétation du Sud-Est de la France. Paris, 1863, 1865, 1867 et 1873. (Annales des sciences natu- relles.) Unger (F.). Sylloge Plantarum fossilium. Wien, 1860-1866, l vol. in^o, avec 57 planches. Watelet (0.). Description des plantes fossiles du bassin de Paris. Paris, 1866, l vol. in-4o, avec 60 planches, § 3. — Ouvrages dJanatomie et d'organographie. Pour rétude anatomique et organographique des végétaux fossiles, on doit consulter les travaux de Binnej (E.-W.), Brongniart (Ad.), Carruthers(W.), Corda (A.-C.-J.), Dawson (J.-W.), Eichwald (E.), Goppert (H.-R.), Mougeot (A.), Renault (B.) et Wil- liamson (W.-C). On trouvera les titres des ouvrages de ces savants dans le Traité de paléontologie de M. Schimper, t. III, pp. 787-806. DE PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. 207 § 4. — Ouvrages sur la flore fossile de la Belgique. a) terrain dévonien. Crépin(F.). Observations sur quelques plantes fossiles du dépôt démnien rapporté par Dumont à l'étage quartzoschisteux inférieur du système eifelien Bruxelles, 1875, in-S», avec 6 planches. — Description de quelques plantes fossiles de l'étage des psani- mites du Condroz {dévonien supérieur). Bruxelles, 1874, in-8», avec 3 planches. Gii.KixET (A.). Sur quelques plantes fossiles Je l'étage des psam- mites du Condroz. Bruxelles, 1875, in-8«, avec 3 planches. — Sur quelques plantes fossiles de l'étage du poudingue de Burnot. Bruxelles, 1875, in-8°, avec 3 planches. b) terrain carbonifère. Sauveur (J.-J.-D.). Végétaux fossiles des terrains houillers de la Belgique. Bruxelles, 1848, atlas in-4'' de 69 planches. Le texte de cet ouvrage n'a pas paru. Plusieurs des ligures ne sont que des copies altérées de figures publiées par Brongniart, Lindley et Hutton. CoEMANS (E.) et K[CKX (J -J.). Monographie des Spheno- phyllum d'Europe. Bruxelles, 1864, in-S", avec 2 planches. CoEMANS (E.). Les Annularia du terrain houiller de Belgique. Bruxelles, 1865, in-8". Crépln (F.). Fragments paléontologiques pour servir à lajlore du terrain houiller de Belgique. Premier fragment. Bruxelles, 1874, in-8<', avec 2 planches. C) TERRAIN CRÉTACÉ. CoEMANS (E.). Description de la flore fossile du premier étage du terrain crétacé du Hainaut. Bruxelles, 1866, in-4», avec 5 planches. 208 BIBLIOTHÈQUE d) terrain éocène. Saporta (G. de) et Marion (A. -F.). Essai sur l'état de la végé- tation à l'époque des marnes heersiennes de Gelinden. Bi-axelles, 1873, 1 vol. in-4'', avec 12 planches. — Révision de la flore Jieersienne de Gelinden d'après une collection appartenant au comte G. de Looz. — Cet ouvrapreest sous presse dansia collection des mémoires in-4'' de TAcadémie royale de Belgique. 11 sera accom- pagné de 14 planches. BuRTiN (F. de). Oryctographie de Bruxelles, ou description des fossiles, tant naturels qu'accidentels découverts jusqu'à ce jour dans les environs de cette ville. Bruxelles, 1784, 1 vol. in-fol. C'est dans cet ouvrage que le Nipadites Burtini a été décrit et figuré pour la première fois. L'auteur rapproche ce fruit de la noix de coco. Le Hon (H.) et Nyst (H.). Description succincte de quelques nouvelles espèces animales et végétales du terrain tertiaire éocène. Bruxelles, 1862, in-B». Crépin (F.). Note sur un Cauliniles récemment découvert dans V assise lackénienne . Bruxelles, 1873, in-S". SECONDE PARTIE. CHAPITRE PREMIER. APERÇU DE L'IIISTOIKE DE LA BOTANIQUE EN BELGIQUE. Nous n'avons pas l'intention d'écrire une his- toire détaillée de la botanique en Belgique; nous entendons seulement retracer, à grands traits, la marche que cette science a suivie, dans notre pays, depuis le commencement du xyi° siècle jusqu'à nos jours. Notre tâche sera facile, car il nous suffira de condenser les études que d'autres ont, avant nous, consacrées à l'histoire des botanistes belges (1). (1) Discours sur Vétat ancien et moderne de l'agriculture tt de la botanique dans les Pays-Bas, prononcé par Cli. Van Hul- them, président de la Société royale d'agriculture et de bota- 6"* 210 APERÇU ])E L'HISTOIRE DE LA Avant le xvi^ siècle, la botanique ne peut être considérée comme une véritable science. Elle n'était que l'humble auxiliaire de la médecine ; les plantes n'étaient pas étudiées pour elles-mêmes et les traités qui les concernaient n'étaient, pour la plupart, que des commentaires des ouvrages de Théophraste, de Dioscoride et de Pline. On a cité, comme étant le premier botaniste belge connu, Jean de Saint-Amand. Ce savant, né vers 1200, à Husseignies, dans le Hainaut, fut d'abord chanoine à Tournai ; plus tard, il devint l'un des plus célèbres professeurs de la faculté de médecine nique, et l'un des directeurs du Jardin botanique de la ville de Gand, lors de la distribution des prix, à la salle ordinaire des séances de la Société, à l'époque du salon d'exposition de fleurs, le dimanche 29 juin 1817. Une nouvelle édition de ce discours a été publiée à Gand en 1837. — Histoire de la botanique en Belgique, par le D-- J.-D. Hannon (dans le tome 3« de la Flore belge du même auteur). Les matériaux de cette histoire ont été puisés dans le discours de Van Hulthem. — Discours sur les services rendus 'par les Belges a la botanique, par B.-C. Du Mor- tier. (Bulletin de la Société royale de botanique de Belgique, t. ler, 1862.) — Les nombreuses notices biographiques sur les botanistes belges publiées par Ch. Morren, M. Éd. Morren, J. Kickx, etc. — Les publications de M. Éd. Morren sur les progrès de l'horticulture en Belgique. — Rapport séculaire sur les travaux de botanique et de physiologie végétale (1772-1872), par Éd. Morren. BOTANIQUE EN BELGIQUE. 211 de Paris. Son ouvrage intitulé : De mrihis 2Ûan- tarum ne fut imprimé qu'en 1609 (à Francfort). Ce livre ne vaut certainement pas à son auteur le nom de père de la botanique en Belgique qu'on a voulu lui décerner. Ce nom glorieux ne revient même pas à Remacle Fusch, mais bien à notre grand botaniste Rembert Dodoens. § Y\ — Seizième siècle. Remacle Fusch (U naquit à Limbourg vers 1500 et mourut à Liège le 21 décembre 1587. Après avoir fait ses humanités à Liège, il se rendit en Allemagne, où il étudia la médecine pendant plu- sieurs années; il visita l'Italie et revint à Liège pratiquer et enseigner la médecine. Ses œuvres concernant les plantes sont les suivantes : Planta- mm omnium qiiarnm hodie apîi^d ^^Tiarmacopolas usus est magis frequens oiomenclatiirae juxta Grae- comm, Latinorum, Galloruon, Hisi^anoriim et Ger- manornm sententiam. Paris, 1541, in-8°, de 27 feuillets. — De jjlantis ante liac ignotis, nunc sticdiosorum aliqxiot Neotericorum summa diligen- (1) M. Éd. Morren a publié une étude très-intéressante sur R. Fusch dans le Bulletin de V Académie royale de Belgique, 212 APERÇU DE L'HISTOIRE DE LA tia inventis, et in hicem clatis, libeUus, etc. Venise, 1542, in-12'\ de 60 pages. — De herharum noticia, natura atque mribus, cleque Us, tum ratione, tum ex2)erientia investigandis, dialogus, etc. Anvers, 3 544, in-16% de 48 feuillets. Ces divers opuscules ne sont pas, à proprement parler, des ouvrages de botanique et leur auteur ne peut pas être considéré comme le précurseur des botanistes qui ont illustré le xvi^ siècle. A la tête des botanistes de cette époque, vient se placer Tillustre Dodoens. Rembert Dodoens (^) naquit à Malines le 29 juin 1517. Après avoir fait ses études à l'Université de Louvain, où il passa ses licences de médecine, il par- courut successivement la France, l'Italie, la Suisse et TAllemagne, puis revint, en 1546, se fixer dans sa ville natale. En 1552, il publia son : De frugum historia; en 1553, son : Trmm prionim de stir- pium liistoria, etc. Un an après, il fit paraître son Co'uydeboech, qui, remanié et traduit en latin, fut publié, en 1583, sous le titre de Stirphim Mstoriae 2)emptades sex. Le Cru-ydeloecli, qui était sous presse dès l'année 1551, eut un tel succès qu'il fut (1) La biographie de Dodoens a été traitée par plusieurs sa- vants belges, parmi lesquels nous citerons Ch.Morren, MM. Du Mortier et Éd. Morren. BOTANIQUE EN BELGIQUE. 213 bientôt traduit en français par de TEscluse (1557), puis publié en anglais (1578). Une nouvelle édition flamande en fut donnée en 1563. La gloire de Dodoens est d'avoir rompu avec le passé, d'avoir, dans son histoire des plantes, étudié la nature par lui-même. Dans les ouvrages antérieurs, aucune classification n'existait, tandis que dans le Contydeboecli et, plus tard, dans les Pemptades, ou voit apparaître le règne végétal subdivisé en groupes, en classes et, pour ainsi dire, en genres. La classification de Dodoens, quoique généralement empirique, présente cependant çà et là des groupements naturels ; malgré tout, elle n'en est pas moins le point de départ, l'origine des classifications postérieures. On peut dire, en toute vérité, que Dodoens est l'in- venteur de la classification des plantes. Haller et, après lui, d'autres botanistes ont voulu attribuer à Konrad Gesner la gloire d'avoir, le pre- mier, établi une classification des plantes ; or, la découverte de Dodoens précède de bien des années celle qu'on attribue à Gesner ('). (I) Voir, pour cette revendication nationale, le discours de 1862 de M. Du Mortier et, du même auteur, le Discours sur les progrès de la classification des plantes jusqu'à A.-L. de Jicssieu. {Bulletin de la Société royale de botanique de Belgique, t. II, 1863.) 214 APERÇU DE L'HISTOIRE DE LA En 1574, Dodoens quitta Malines pour se rendre à Vienne, où l'appelait l'empereur Maximilien II, qui l'avait nommé médecin de la famille impériale. Après un séjour de six ans dans cette ville, il fut rap- pelé en Belgique par des intérêts de famille. Il s'établit à Anvers, d'où il partit, en 1582, pour Leyde, où une chaire à l'Université lui était offerte. C'est dans cette dernière ville que le célèbre botaniste s'éteignit, le 10 mars 1585, à l'âge de 67 ans. Jusqu'à ce jour, on a pris l'habitude de com- prendre dans le panthéon belge, en les associant à Dodoens, les illustres botanistes de L'Escluse et De L'Obel, bien que ces deux savants soient Français d'origine. Charles de L'Escluse ('), plus connu sous le nom de Clusius, naquit à Arras, capitale de la province d'Artois, le 19 février 1526. Après avoir étudié à Gand, à Louvain et à Montpellier, il alla compléter ses études en Allemagne, à Marbourg. Il visita, en herborisant, plusieurs contrées de l'Europe. Son premier ouvrage de botanique est la traduction française du Co'%yclehoeck de son ami Dodoens , qu'il publia à Anvers en 1557. (1) La biographie de Ch. de L'Escluse a été amplement traitée par M. Éd. Morren dans le tome V de la Biographie nationale. BOTANIQUE EN BELGIQUE 215 Clusius fit paraître successivement les ouvrages suivants : Rarienim aliquot stirpmm per Hispa- niam ohservatarum historia (1576) ; Rariornm stirpium ^;gr Pannoniam, Austria7?i et vicinas quasdam provioicias obse'^vatarum Jiistoria (1583) ; RarioTum plantarum historia (1601). Ces trois ouvrages, de même que ceux de Dodoens et de De L'Obel, ont été imprimés à Anvers par le célèbre Plantin, le généreux Mécène des botanistes. L'existence de Clusius fut relativement bien moins heureuse que celle de ses deux illustres con- temporains, Dodoens et De L'Obel. En 1561, Clusius se trouvait à Paris, s'occupant de l'éducation de deux jeunes Silésiens, avec les- quels, par suite des troubles qui marquèrent le com- mencement du règne de Charles IX, il fut bientôt obligé de se réfugier dans les Pays-Bas (1562). En 1564, il visita l'Espagne et le Portugal avec deux jeunes Allemands, dont il était le précepteur. De retour en Belgique, il séjourna à Anvers, à Bruges et à Louvain (1565-1571). En 1571, il visita de nouveau Paris et, de là, se rendit à Londres. En 1573, il fut appelé à Vienne par ordre de Maximilien II, pour être attaché au Jardin impérial. A l'avènement de Rodolphe II , les persécutions contre les protestants réduisirent Clusius, qui avait 216 x\PERÇU DE L'HISTOIRE DE LA adopté les principes de la Réforme, à la plus triste extrémité et lui firent quitter l'Autriche, en 1587, pour venir se réfugier à Francfort, où, pendant six ans, il vécut misérablement. Heureusement qu'en 1593, il fut appelé à TUniversité de Leyde pour y occuper la chaire de botanique qu'avait illustrée son ami Dodoens. C'est dans cette ville que Clusius mourut, le 4 avril 1609, à l'âge de 83 ans, entouré d'estime et de considération. Dans ses ouvrages, qui ont enrichi la science d'un grand nombre de plantes nouvelles, Clusius ne se préoccupa nullement de la classification; il se contenta de décrire, avec beaucoup de fidélité, les espèces inédites qu'il avait pu se procurer. Matthias De L'Obel(l) naquit à Lille en 1538. Il pratiqua la médecine à Anvers, à Delft et ensuite en Angleterre, où il mourut, en 1616, à Highgate, près de Londres, âgé de 78 ans. 11 fut médecin de Guillaume, prince d'Orange, et de Jacques II, roi d'Angleterre. Comme ses deux amis Dodoens et Clusius, De L'Obel voyagea beaucoup et visita les principales collections de plantes cultivées de son temps. (1) La bioji^raphie de M. De L'Obel a été écrite, en 1851, par Ch. Morren et traitée par M. Éd. Morren dans le tome V de la Biographie nationale. BOTANIQUE EN BELGIQUE. 217 Ses ouvrages botaniques sont les suivants : Stir- pmm adversaria 7iova; Londres, 1570. — Plan- tarum, seio stirpmm historia; Anvers, 1576. — Plantaricm, seio stirpiwn icônes; Anvers, 1581. — Crui/cUôoecA ; Xnwers, 1581. Ce dernier ouvrage est, on grande partie, la traduction du Stùymm historia. De L'Obel s'attacha beaucoup à perfectionner la classification des plantes et, en cela, il se montra supérieur à Dodoens. Le premier, il entrevit les principes de la classification naturelle. En effet, il divisa les végétaux en plantes herbacées, monoco- tylédones et dicotylédones, en arbres dicotylédones et monocotylédones, et en plantes cryptogames. De plus, il employa, dans certains cas, la nomenclature binaire que Linné, deux siècles plus tard, avait la gloire de généraliser. Dodoens, de l'Escluse et De L'Obel forment une trinité brillante, dont le pays doit se montrer fier. Par eux, la botanique sort enfin de la période empirique et devient une science. Leurs travaux ont fait connaître un grand nombre d'espèces nou- velles; ils renferment le germe des classifications qui ont vu le jour depuis le xvi" siècle. Nous pourrions répéter ici ce que disait, il y a plus de cinquante ans, le doyen des botanistes belges : « S'il est permis de dire que certaines sciences ont eu une patrie, je ne craindrai pas d'avancer que les 218 APERÇU DE L'HISTOIRE DE LA Pays-Bas ont été le berceau de la botanique (1). » Le XVI® siècle compte encore, en Belgique, un bo- taniste que nous n'avons pas cité : c'est Anselme De Boodt(2). Celui-ci, à la fois jurisconsulte, médecin et naturaliste, naquit à Bruges en 1550. Il est probable qu'il fit ses études à Louvain, où il reçut les grades de licencié en droit et en médecine. C'est, tout d'abord, dans sa ville natale qu'il vint s'établir et où il acquit une grande renommée. L'empereur Rodolphe le nomma son médecin ; à la mort de l'empereur, il revint de Vienne et rentra à Bruges en 1614. C'est dans cette dernière ville qu'il est mort le 21 juin 1632, à l'âge de 82 ans. Son seul ouvrage de botanique, intitulé : Flonim, herharum ac fructuum selectiorum icônes et vires pleraeçue liactenns ignatae, ne fut publié qu'après sa mort, en 1640, par son ami Lambert Vossius. Dans cet ouvrage, qui appartient au fond à la pharmacopée, l'auteur a consigné tout ce que son expérience lui avait fait connaître relativement aux propriétés médicinales de certaines plantes peu employées en Belgique (3). (1) Du Mortier, Commentationes botanicae, p. 3 (1822). (2) Voir sa biographie par J. Kickx dans le tome XIX du Bulletin de V Académie (1852). (3) Quelques biographes ont accusé De Boodt de n'avoir été qu'un plagiaire et d'avoir copié VHortus Jloridus de Passaeus BOTANIQUE EN BELGIQUE. !219 Bien que le botaniste flamand Joseph Goedenhuyse se soit illustré en Italie, où il était connu sous les noms de Casabona et Benincasa, nous pouvons le comprendre dans notre panthéon. Goedenhuyse naquit dans les Flandres vers 1500 et mourut à Florence en 1595. Il fut le fondateur du Jardin botanique de Pise. Il fit un voyage à l'île de Candie pour y recueillir des plantes et des graines. Ajoutons qu'il était en correspondance avec les savants bota- nistes de son temps et, entre autres, avec Clusius. Nous ne pouvons quitter le xvi^ siècle sans citer les noms de quelques hommes qui, pour n'avoir rien publié, n'en ont pas moins rendu de grands services à la botanique en cultivant avec soin beaucoup des plantes qui ont servi aux travaux de Dodoens, de Clusius et de De L'Obel. Ce sont Gérard van Veltwyck , de Bruxelles ; Pierre Coudenberg , apothicaire à Anvers; Charles de Saint-Omer, seigneur de Dranouter, Moerkerk, Moerbeek, etc.; Jean de Brancion ; Jean Boisot et Jean Vreccome, de Bruxelles; Charles de Langhe, chanoine à Liège ; Jean de Grutere, d'Anvers, etc. (Crispin de Pas). Kickx a démontré que cette accusation n'est pas fondée ; celle-ci est malheureusement reproduite dans la Biographie nationale, tome IV, p. 815, avec une erreur tou- chant une prétendue édition de l'ouvrage de De Boodt datée de 1609. 220 APERÇU DE L'HISTOIRE DE LA On doit aussi conserver le souvenir du diplomate Ogier de Busbecq, de Comines, et du médecin Guil- laume Quackelbeen, de Courtrai, qui l'accompagna dans son ambassade à Constantinople. Busbecq et Quackelbeen étudièrent la végétation des environs de Constantinople et celle de l'Asie mineure; ils firent part de leurs découvertes à plusieurs bota- nistes et, entre autres, à Matthiole. On voit, par ce qui précède, combien l'amour de la culture des fleurs était répandu dans notre pays et surtout dans les Flandres. Ce goût pour la floriculture s'est perpétué jusqu'à nos jours; en effet, il n'est guère de pays où l'horticulture soit plus en honneur qu'en Belgique. § 2. — Dix-se2)tième siècle. Le xvii'' siècle est loin de nous offrir l'intérêt bota- nique du siècle précédent. Les événements politiques qui troublèrent nos provinces, contribuèrent pour une large part à la décadence de la culture et de l'étude des plantes. Pendant cette période de troubles et de discordes, un seul botaniste parvint à la renommée, c'est le célèbre mycologue Van Sterbeeck. François Van Sterbeeck naquit à Anvers en 1631. Après avoir été ordonné prêtre, il devint chapelain de l'évêque d'Anvers. Il fut, plus tard, nommé chanoine de l'église collégiale d'Hoogstraeten. BOTANIQUE EN BELGIQUE. 221 Son Theatrum fungoTum, qui a paru en 1675, est le résultat d'études et de recherches profondes. Pen- dant longtemps, ce livre fit loi en matière de my- cologie. Les autres botanistes belges de ce siècle méritent à peine d'être cités. Herman, apothicaire à Bruxelles, fit paraître, en 1652, sous le titre de : Recentio plantariim in horto Joannis Herman exciiltariim, le catalogue des plantes officinales cultivées dans son jardin. Guil- laume Van Limborch, professeur à l'Université de Louvain, publia quelques petits traités sans grande valeur scientifique : Vademecum sive lexicum vegeta- hilmm usualimn (Cologne, 1679); Dodonaens cnm Schrodero amhilans, sive brève iitrinsque compen- dium (Louvain, 1693). Jean Storms, docteur en médecine, né à Malines le 29 août 1559, et mort à Cambrai, où il fut professeur, le 9 mars 1650, publia à Louvain, en 1608, un opuscule de 96 pages intitulé : De Rosa liierocJiuntina liber unus, in quo de ejîis natura, proprietatibus , motibus et causis pulcJire disseriUtr. Nous ne pouvons passer sous silence l'illustre Adrien Van den Spieghel, bien que scientifiquement il appartienne à l'Italie. Ce savant naquit à Bruxelles en 1578. Après avoir fait ses études à Louvain, il se rendit à Padoue, où il devint professeur à 222 APERÇU DE L'HISTOIRE DE LA rUniversitë. C'est là qu'il publia, en 1606, son Isagoges in rem herbariam. Dans ce livre remar- quable, où l'on trouve le catalogue des plantes du jardin de Leyde, Fauteur traite de Tanatomie et de la physiologie végétales, parties de la science qui n'avaient pas été cultivées avant lui. § 3. — Dix-huitième siècle. Si le xvii® siècle nous permet à peine de citer un botaniste que nous puissions mettre en parallèle avec les nombreux savants qui illustrèrent la science pendant cette période chez les autres nations , le xviii^ siècle témoigne plus encore de notre infériorité par l'absence de botanistes marquants . Durant presque tout le xviii^ siècle, les troubles politiques eurent, comme au siècle précédent, une fâcheuse influence, en Belgique, sur les progrès de la botanique. Tandis que, depuis longtemps, les contrées voisines possédaient des jardins botaniques, la Belgique atten- dait encore la création de son premier jardin. C'est seulement vers 1744 que notre plus ancien jardin botanique fut fondé à Louvain, grâce aux efforts du docteur Rega, professeur à l'Université. Les jardins botaniques de Bruges, de Gand, d'Anvers et de Bruxelles ne datent que de 1797. BOTANIQUE EN BELGIQUE. 223 Durant une grande partie de ce siècle, la botanique paraît avoir été complètement négligée ; vers la fin de cette période on vit paraître quelques rares mémoires sur la science . L'Université de Louvain, fondée en 1426, confia renseignement de la botanique à des praticiens de la faculté de médecine, qui professèrent cette science sans éclat. La chaire de botanique fut successive- ment occupée par Guillaume Limborch (1650-1705), J.-F. Favelet (1705-1710), U. Narez (1710-1717), A.-D.Sassenus(1717-1718),J -B.VanNamen(1718- 1745), J.-F. Michaux (1745-1783) et F.-J. Mârter (1783 à la date de la suppression de l'Université). Ces quatre derniers professeurs furent successive- ment directeurs du Jardin botanique de Louvain. L'année 1772 est marquée par un événement qui, dans la suite , eut une grande influence sur les progrès de la botanique en Belgique : ce fut l'insti- tution de l'Académie. Celle-ci couronna, de 1772 à 1788, plusieurs mémoires sur les plantes utiles et vénéneuses du pays : Plantes utiles indigènes, par J.-B. de Beunie(1772); Plantes vénéneuses indigènes, par Th. -P. Caels (1773); Végétaux indigènes %itiles, par F.-X. Burtin (1783); Végétaux indigènes oléa- gineux, par J.-B. Van den Sande (1788). En dehors de l'Académie, ont paru les ouvrages de de Poederlé, de Robert de Limbourg, de De 224 APERÇU DE L'HISTOIRE DE LA Laimay, de Van der Stegen de Putte et de Roiicel, qui forment, en quelque sorte, toute la littérature botanique de ce siècle. Eugène d'Olmen, baron de Poederlé, naquit à Bruxelles le 20 septembre 1742. Il prit goût à Tagriculture et à la sylviculture. Après avoir parcouru les Pays-Bas, la France et l'Angleterre, en visitant les botanistes renommés de ces pays, il publia, en 1772, son Manuel de Varboriste et forestier helgiques. Cet ouvrage, qui renferme d'utiles indications sur nos végétaux ligneux, eut une 2® édition en 1792. De Poederlé mourut à Saintes, dans le Hainaut, le 17 août 1813. En 1757, l'Académie de Bordeaux couronna une dissertation sur Tinfluence de l'air sur les végétaux par Robert de Limbourg. Celui-ci, né à Theux le l^"" décembre 173) , est mort le 20 février 1792. F.-J. Mârter, d'origine autrichienne, professeur à l'Université de Louvain, publia, en 1789, un petit manuel, destiné à l'enseignement, sous le titre de Fundamenta et termini hotanici. L. De Launay publia, en 1791, l'ouvrage intitulé : Les genres sexuels des plantes étahlis par Linné et mis à la portée de tout le monde i^). De Launay, né (1) Cet ouvrage, imprimé à Bruxelles, paraît être devenu extrêmement rare. 11 se trouve à la Bibliothèque royale et au Jardin botanique de l'État. BOTANIQUE EN BELGIQUE. 225 vers 1740, était avocat au conseil souverain du Bra- bant. II est l'auteur de divers ouvrages concernant la minéralogie. Le comte Jean-François-Philippe Van der Stegen de Putte fit paraître, en 1792, son Guide du natu- raliste, dans lequel les plantes sont analysées d'après une méthode dichotomique. Ce savant, né le 17 sep- tembre 1754 à Bruxelles, où il mourut le 17 mai 1799, fut amman de cette ville et professeur d'histoire naturelle à l'École centrale. Il fut l'un des premiers à propager chez nous le système de Linné. En 1791 , Rozin, originaire de la Suède et disciple de Linné, publia, à Liège, un catalogue de la flore liégeoise sous le titre de : Herbier 2^ortatif des plantes qui se trouvent dans les environs de Liège. Rozin fut professeur d'histoire naturelle à l'Ecole centrale de Liège, puis à celle de Bruxelles. Enfin, Roucel mit au jour, en 1792, son Traité des 'plantes les moins fréquentes, qui croissent natii- rellement dans les environs des villes de G and, d'Alost, de Ter monde et Bruxelles, Cet ouvrage, très-utile encore à consulter aujourd'hui, est, pour ainsi dire, le fondement de la flore belge. Si nous jetons un regard en arrière, nous devons bien reconnaître, comme il a été dit précédemment, que le xviii^ siècle est inférieur au xyii° sous le rapport botanique. Heureusement qu'à ces deux 226 APERÇU DE L'HISTOIRE DE LA siècles de décadence succède un siècle qui nous rappelle, à plusieurs égards , le xvi^ siècle, si glorieux pour la science. § 4. — Dix-neumème siècle. Les événements politiques nous permettent de distinguer trois périodes dans le xix^ siècle : la période française, la période néerlandaise et la période belge. I. Période française. — Jusqu'en 1815, la Belgique fut réunie à la France. De 1794 à 1815, notre pays avait subi plus ou moins l'influence fran- çaise. A cette période, appartient l'établissement des Écoles centrales de Bruxelles, d'Anvers, de Gand et de Bruges, auxquelles furent annexés des jardins botaniques dirigés par les professeurs d'histoire naturelle attachés à ces établissements. Au début du siècle, en 1803, Roucel (U publia, à Paris, sa Flore du Nord de la France, dans laquelle les plantes de la partie occidentale de la Belgique sont décrites. En 1811, parut, à Liège, la première partie de la (1) François-Antoine Roucel naquit en 1735 à Dourlach, dans le grand-duché de Bade. Ses parents étaient Belges. Il vint s'établir comme médecin à Alost, en 1767, où il est mort ]e 6 octobre 1831. BOTANIQUE EN BELGIQUE. 227 Flore des e^ivirons de Spa, du docteur Lejeune (^). Un an après, J. Kickx (2), pharmacien à Bruxelles, (1) Alexandre-Louis-Siraon Lejeune, que l'on peut considérer comme le père de la flore bel^e, naquit à Verviers le 23 dé- cembre 1779. Après avoir fait ses études humanitaires sous la direction d'un prêtre des environs de Verviers, il fut envoyé à Liég-e pour être aide-pharmacien. En 1801, il prit ses inscriptions à l'École de médecine de Paris ; mais la conscrip- tion ne lui permit pas d'achever ses études médicales, qu'il compléta plus tard. Ayant subi les épreuves pour l'obtention du grade d'officier de santé, il fut incorporé dans un régiment de dragons, qu'il suivit en Hollande, dans le Hanovre et dans le Pas-de-Calais. Ses devoirs militaires ne lui firent pas perdre le goût de la botanique et il herborisa pendant ses heures de loisir. Revenu à Verviers en 1804, où il ne tarda pas à se fixer comme médecin, il se proposa d*étudier d'une façon toute particulière la tlore des environs. Sa réputation comme botaniste était déjà établie dès 1806; carie préfet du département de l'Ourthe le chargea de dresser la statistique végétale du département. Depuis cette époque jusqu'en 1838, il publia une série de travaux botaniques qui lui ont acquis une réputation justement méritée, non-seulement dans son pays, mais encore à l'étranger. Lejeune est mort à Verviers le 28 décembre 1858, à Page de 79 ans. Son herbier, qui renferme les types authentiques des espèces décrites dans ses ouvrages, est conservé au Jardin botanique do Bruxelles. — La biographie de Lejeune a été faite par J. Kickx dans V Annuaire de V Académie de 1860. (2) Jean Kickx, grand-père de M. J.-J. Kickx, actuellement pro- fesseur de botanique à l'Université de Gand, naquit à Bruxelles le 9 mars 1775. A l'âge de 18 ans, il fut reçu pharmacien, 228 APERÇU DE L'HISTOIRE DE LA fit connaître la végétation du Brabant dans sa Flora Bfîtxellensis , ouvrage auquel il donna, en 1826, un supplément dans un petit travail intitulé : Notice sur quelques plantes observées aux environs de Bruxelles. En 1822, le même auteur publia une liste des plantes rares qu'il avait observées aux environs de Han-sur-Lesse et d.e Rochefort, et, en 1826, des notes sur une nouvelle espèce de Verhascum, sur les AraMs alhida et alpina et sur une nouvelle espèce d'Agaric. La flore du Brabant doit à Dekin et Passy (i) un En 1823, il remplaça, à titre provisoire, Dekin, comme profes- seur de minéralogie, de pharmacie et de botanique à l'École de médecine. Ce ne fut que plusieurs années après qu'on le nomma définitivement professeur à cette école. Kickx est mort à Bruxelles le 28 mars 1831, à l'âge de 55 ans. — La biographie de J. Kickx a été écrite par M. Éd. Morren en 1857 [La Belgique Horticole) . (1) Adrien Dekin était d'origine française. Après la mort de Van der Stegen et la suppression de l'École centrale de Bruxelles, il devint directeur du Jardin botanique, qu'il avait beaucoup enrichi. 11 fut, en outre, directeur du Musée central de minéralogie et professeur à PÉcole de médecine. Il mourut au mois d'avril 1823. Son collaborateur, Antoine-François Passy, né à Paris le 23 avril 1792, passa une partie de sa jeunesse à Bruxelles. 11 rentra, plus tard, dans sa patrie, où il occupa une position politique élevée et s'y fit connaître par des travaux de géologie. Il est mort à Paris le 8 octobre 1873, à l'âge de 82 ans. BOTANIQUE EN BELGIQUE. 229 catalogue intitulé : Florula Bruxellensis , seii cata- logus plantarum circa Brxixdlas sponte nascentium (Bruxelles, 1814). L'étude de notre flore indigène fut, au commence- ment de ce siècle, l'objet principal des recherches de nos botanistes. Roucel avait étudié la flore des Flandres ; Lejeune, celle du pays de Liège ; Kickx, Dekin et Passy, celle du Brabant. A la même époque, un prêtre du Hainaut, l'abbé Hocquart(0, étudiait la végétation du Hainaut, qu'il décrivit dans sa Flore du àè'partement de Jemmai^e, publiée à Mons en 1814. N'oublions pas que, dès 1807, Dossin (2) avait rédigé (1) Léopold-François-Joseph Hocquart naquit à Mons le 23 octobre 1760. Il étudia la philosophie et la théologie à Lou- vain, puis au séminaire de Tournai. Il fut nommé chapelain des hautes formes de la cathédrale de Tournai et bibliothécaire du chapiti-e. Plus tard, il devint sous-principal du collège de cette ville, dans lequel il donna le cours de mathématiques. En 1809, il fut nommé professeur de mathématiques au collège d'Ath, établissement dont il devint le principal en 1813. Il est mort à Ath le 1" juillet 1818. (2) Pierre-Etienne Dossin naquit à Liège le 7 février 1772. Après avoir achevé ses études à Liège, il se rendit à Paris, où il suivit les cours d'Antoine-Laurent de Jussieu. Il s'établit comme pharmacien à Liège en 1808. C'est dans cette ville qu'il est mort le 26 décembre 1852. — M. Éd. Morren a publié la biographie de ce botaniste dans La Belgique Horticole de 1864. 230 APERÇU DE L'HISTOIRE DE LA un Catalogue (resté manuscrit) des plantes qui croissent spontanément dans le département de VOurthe et dans quelques endroits circonwisins . Ce catalogue, dont le manuscrit est conservé dans la bibliothèque de l'Université de Liège, a été publié par M. Th. Durand, dans le tome XIV du Bulletin de la Société royale de botanique . Nous ne devons pas oublier de rappeler les noms des amateurs qui ont aidé, durant cette période, nos Aoristes, en leur communiquant des plantes et des renseignements. Lejeune cite Haenen et Nyst, de Maestricht; l'abbé Vittu, de Tongres; Marie- Anne Libert, d-e Malmedj ; Closson ; le docteur Henroz, de Champion ; Dethier, de Theux ; Wolff, de Spa ; Pierre Michel, de Nessonvaux. Hocquart cite, à son tour, Paternostre; Gossart, pharmacien à Mons ; Auguste Nève, d'Ath. Un événement botanique marqua le commen- cement de ce siècle en Belgique : ce fut le voyage que fit De Candolle pendant l'été de 1810. Ce célèbre botaniste explora une partie de la Campine voisine de Maestricht, visita successivement Namur, Mons, Louvain, Bruxelles, Malines, Anvers et Gand. Il alla voir le docteur Lejeune, à Verviers et Anne-Marie Libert, à Malmedy. Son passage en Belgique eut une heureuse influence sur l'avenir de plusieurs de nos botanistes. Rappelons, à ce propos, BOTANIQUE EN BELGIQUE. 231 que John Ray visita notre pays en 1663 et que Linné fit la même chose en 1738. On voit donc, pendant la période française, nos botanistes s'occuper presque exclusivement de phytographie et négliger les côtés généraux de la science pour s'attacher à la flore nationale. On peut, croyons-nous, attribuer ce fait à l'absence d'en- seignement universitaire. Privés de maîtres expéri- mentés, les jeunes gens n'avaient pu aborder l'étude des hautes questions de la science. II. Période néerlandaise. — Le début de la période néerlandaise fut marqué par la réorganisa- tion de l'Académie (1816) et par l'établissement des Universités de Liège, de Gand et de Louvain. Ces institutions devaient bientôt influer d'une façon puissante sur les progrès de la botanique. Durant cette période, J. Kickx représenta seul la botanique au sein de l'Académie. En effet, jusqu'en Tannée î830 les annales de cette compagnie ne renferment, en fait de botanique, que le catalogue des plantes observées par Kickx aux environs de la grotte de Han. Blume ne fit que fort peu de temps partie de l'Académie : les événements poli- tiques l'ayant rappelé en Hollande, sapatrie(l). (l) Charles-Louis Blume, né à Brunswick, le 9 juin 1796 et mort à Leyde le 3 février 1862, a publié, en 1828, à Bruxelles, son Flora Javae en 3 volumes in-folio. 232 APERÇU DE L'HISTOIRE DE LA L'enseignement de la botanique dans les Univer- sités fut inauguré , à Gand , par Van Breda (1), Hollandais d origine; à Louvain, par Adelmann, originaire de Wurtzbourg, et à Liège, par Gaede, originaire du Holstein. L'étude de la flore belge continua à occuper plusieurs de nos botanistes. En 1817, J.-H. Mussche publia son Eortus Oandavensis, dans lequel se trouve la liste des plantes observées par Ch. Van Hoorebeke dans la Flandre orientale. L'année suivante, ce dernier fit paraître son petit Mémoire sur les Orohanches. Lejeune, après avoir publié, en 1813, la deuxième partie de sa Flore des environs de Spa, continua ses études sur la flore indigène et fit paraître succes- sivement sa Revue de la Flore des environs de Spa (1824), son Choix de plantes (en collaboration avec Courtois, 1825-1827) et le premier volume du Compendium Jlorae belgicae {\S2S). Les deux pre- miers volumes d.e ce dernier ouvrage ont été rédigés en collaboration avec Courtois. (1) Jean-Gisbert-Samuel Van Breda, né à Delft le 14 oc- tobre 1788 et mort à Harlem le 2 septembre 1867, a publié à Gand, en 1827, l'ouvrage intitulé : Gênera et species Orchi- dearum eu Asclepiadearum, quas in itinere per insulam Java jussis et auspiciis Guilielmi I, collegerunt D»" H. Kuhl et D"- J.-C. Van Hasselt ; in-folio de 15 planches et 15 feuillets. BOTANIQUE EN BELGIQUE. 233 Desmazières(l), botaniste lillois, publia, en 1823, son Sicpplément à la Botanograpliie helgique et aux Flores du nord de la France. Son compatriote, Th. Lestiboudois (2) fit paraître, en 1828, sa Bota- nograpliie Belgique. P. Michel (^) livra au public, en 1823, 1824 et 1825, les trois centuries de son Herlier des Gra- minées, des Cypéracées et des Foncées. A son tour, Marie-Anne Libert (4) publia, de (1) J.-B -H.-J. Desmazières, né à Lille en 1787, est mort dans cette ville le 24 juin 1862. (2) Gaspar-Tliémistocle Lestiboudois, né à Lille en 1797, est mort à Pai-is le 22 novembre 1876. (3) Pierre-Joseph Michel naquit à Nessonvaux le 24avril 1788. Fils d'un modeste jardinier, il devint lui-même jardinier. C'est vers 1820 que M. Du Mortier fit la connaissance de Michel, auquel il pi'oposa de l'accompagner dans ses voyages scienti- fiques. Pendant dix ans, Michel, devenu l'ami de ^L Du Mortier, fit avec celui-ci des excursions à travers les Ardennes, le Condroz, l'Eifel, le Luxembourg- et la Zélande. Plus tard, Michel créa un établissement arboricole et, à partir de 1830, il paraît avoir perdu le goût de la botanique. Il mourut aux Waides, commune de Petit-Rechain, le 13 novembre 1854, à l'âge de 66 ans. (4) Marie-Anne Libert naquit à Malmedy le 17 avril 1782. Elle fit son éducation au pensionnat de Pruym. Revenue à Malmedy, elle prit goût à la botanique et tâcha de déterminer les plantes avec les ouvrages de Dodoens et de Brunfels, qu'elle avait ti'ouvés chez son père. Lejeune, qui fit sa connais- 234 APERÇU DE L'HISTOIRE DE L4 1820 à 1829, quelques notices cryptogamiques, qui sont insérées dans divers recueils. En 1822, le nestor des botanistes belges, M. Du Mortier, se fît connaître par un recueil d'observa- tions [Commentationes hotanicaé) qui pouvait déjà faire prévoir la brillante carrière scientifique que ce botaniste a parcourue. Le même auteur publia suc- cessivement et à de courts intervalles : Agrostogra- pliiae Beïgicae tentamen (1823); Notice sur un non- mmi genre de plantes : Hultemia, précède d'un aperçu sîor la classification des Roses (1824); Ver- Jiandeling over Jiet geslacht der Wilgen [Salix) en de Natuurlijkefamilie der Amentaceae (1825); Florula Belgica, operis majoris prodromus (1827); Analyse des familles des plantes, avec Vindication des principaux genres qui s'y rattachent [\^29)\ Recher- ches sur la motilité des végétaux (1829). Ces nom- breuses publications, qui témoignent d'une extrême sance, lui, indiqua les ouvrages modernes qui pouvaient le plus utilement la guider. En 1810, sur les conseils de De Candolle, elle s'appliqua plus spécialement à la cryptog-amie, branche de la science dans laquelle elle se fit une réputation bien méritée. Cette dame savante, que la Belgique peut réclamer comme l'un de ses enfants, est morte à Malmedy le 14 janvier 1865, dans sa 83^ année. Son herbier est conservé au Jardin bota- nique de Bruxelles. — M. Du Mortier a publié sa biographie dans le tome IV du Bulletin de la Société royale de botanique. BOTANIQUE EN BELGIQUE. 235 activité et accusent un grand fond de connaissances, placèrent leur auteur à la tête des botanistes belges et lui ont valu une grande réputation à Tétranger. La taxinomie, qui a toujours été pour ce botaniste une branche favorite, est traitée avec des idées neuves et originales. Dans les Commentationes , les Jongermannes sont habilement sectionnées et devien- dront plus tard Tobjet d'une monographie magistrale. Les Saules sont disposés d'après un système nouveau. Pour la première fois, la flore belge est classée selon une méthode naturelle, méthode propre à l'auteur et qui est développée et généralisée dans V Analyse des familles. La flore belge est enrichie d'un grand nombre d'espèces nouvelles et de types inédits (U. (1) M. Barthéleray-Chai'les Du Mortier, né à Tournai le 3 avril 1797, fit ses études à Tournai, puis à Paris. A peine eut-il quitté les bancs de Técole, qu'il se passionna fortement pour la botanique ; il n'avait pas atteint 25 ans qu'il publiait un travail [Commentationes botanicae) qui témoigne déjà de recherches considérables et faisait prévoir, comme nous venons de le dire, la g-forieuse carrière scientifique que devait parcourir son auteur. Pour préparer son Florula Belgica et réunir les matériaux nécessaires à une Flore des Pays-Bas, M. Du Mortier entreprit une série de voyages dans nos diverses provinces et dans les régions voisines de nos frontières. En 1821, il parcourut les bords de l'Amblève, de l'Ourthe inférieure, de la Vesdre et visita une partie de la Campine limbourgeoise. En 1822 et 1823, accompagné de Pierre Michel, il fit deux 236 APERÇU DE L'HISTOIRE DE LA Kickx(i)j fils de Fauteur du Flora Bruxellensis, se fit connaître, à son tour, par la publication d'une voyages dans les Ardenneset TEifel et aux bords de la Moselle et du Rhin. Avec le même compagnon, il explora, en 1824, la Zélande, le Bi'abant septentrional et une partie de la Campine limbourgeoise. En 1825, il visita la Hollande (provinces d'Utrecht, de Gueldre et d'Overijsel).En 1826, il lit un voyage en Allemagne et en Suisse. Enfin, en 1827, désireux de con- fronter certaines plantes de Belgique avef». les types linnéens, il entreprit un voyage en Angleterre, pendant lequel il consulta l'herbier de Linné chez Sir James Smith, à Nor- v^ich, et explora les montagnes de l'Ecosse en compagnie de Hooker. C'est au retour de ce voyage qu'il publia son FLorula Belgica, dont le manuscrit était achevé avant son départ. Jusqu'en 1837, M. Du Mortier enrichit la science de nom- breux et importants travaux ; à partir de cette époque, sa position politique et les travaux parlementaires lui firent abandonner, pendant quelques années, le champ de la bota- nique active. Mais, chez lui, le feu scientifique était loin d'être éteint, et, en 1862, lors de la fondation de la Société royale de botanique, il répondit à l'appel qui lui était fait par la jeune compagnie des botanistes et accepta la tâche de la présider. Dès lors, il reprit, avec ardeur, ses anciennes études et nous donna, par de nouvelles publications, l'exemple du travail et de l'activité. Nous ajouterons, en terminant, que c'est en grande partie à lui que l'on doit la réorganisation du Jardin botanique de Bruxelles. (l) Jean Kickx naquit à Bruxelles le 17 janvier 1803. Après avoir fait ses études au Lycée de Bruxelles, il enti-a à l'Univer- sité de Louvain, en 1825, d'où il sortit, en 1830, avec le double diplôme de docteur en sciences et de docteur en pharmacie. En 1831, il fut appelé à remplacer son père au Musée et à l'École BOTANIQUE EN BELGIQUK 237 thèse universitaire intitulée : Commentatio de j'tlantis officinalihus et venenatis agri Lovaniensis (1827). R. Courtois (1), dont nous avons déjà parlé, appartient presque entièrement à la période néerlan- daise. Outre les deux premiers volumes du Compen- dium florae belgicae et le Choix de plantes qu'il de médecine de Bruxelles, en qualité de professeur intérimaire, tout d'abord, puis en qualité de professeur ordinaire. Presque en même temps, il fut nommé inspecteur g-énéral des pharma- cies des hospices et des hôpitaux de Bruxelles. Le 5 octobi-e 1835, il fut appelé à occuper la chaire de botanique à l'Université de Gand, qu'il conserva jusqu'à sa mort, ai-rivée le !«•• sep- tembre 1864. Kickx était un botaniste très-distingué, à qui ses nombreux travaux ont valu une réputation justement méritée. — C. Poelman a publié sa biographie dans V Annuaire de l'Académie de 1865, et M. L. Pire, dans le tome lll du Bul- letin de la Société royale de botanique. (1) Richard - Joseph Courtois naquit à Verviers le 17 janvier 1806. Après avoir fait ses études au collège de Liège, il entra à l'Université, où il fut reçu docteur. Lejeune, qui avait pris le jeune homme en afifection et l'avait aidé de sa bourse, car Courtois appartenait à une famille qui n'était pas dans l'aisance, Lejeune, disons-nous, s'associa Courtois pour la publication de plusieurs ouvrages. Peu de temps après avoir reçu son diplôme, Courtois fut nommé sous-direc- teur du Jardin botanique de Liège. Un travail excessif joint à des inquiétudes pour sa famille, abréirea les jours de ce savant distingué, qui mourut à Liège le 14 avril 1835. — Sa biographie a été publiée par Ch. Morren dans V Annuaire de V Académie de 1838. 238 APEKÇU DE L'HISTOIRE DE LA publia avec Lejeune, on a de lui : un mémoire couronné par l'Université de Gand sur l'origine, la situation, la structure et la fonction des organes servant à la reproduction chez les plantes phanéro- games (1822); une statistique de la province de Liège, dans laquelle l'histoire naturelle de la province est traitée (1828); Commentarius in Remherti Dodonaei Pemptades (1833); Mémoire sur les Tilleuls d'Europe (1835). Aux publications bota- niques dont il vient d'être question, il faut ajouter quelques notices publiées dans le Messager des sciences et des arts, de Gand, et dans les Bijdragen tôt de natuurhundige wetenschappen, d'Amsterdam. En 1817, Mussche publia, ainsi que nous l'avons déjà rappelé précédemment, le catalogue du Jardin botanique de Gand; en 1826, NystlU fit paraître celui (1) Henri-Joseph-Pierre Nyst, né à Maestricht le 18 jan- vier 1780, est mort à Bruxelles le 1" mai 1846. A l'âge de 19 ans, il entra dans l'administration comme essayeur au bureau de la garantie des matières et ouvrages d'or et d'argent, à Maes- tricht. En 1811, grâce à la recommandation de De Candolle, qui avait fait la connaissance du jeune botaniste lors de son voyage en Belgique, il fut promu au grade de contrôleur principal à Middelbourg. De cette ville, il passa, avec le même grade, à Arnheim, puis, en 1814, à Mons. En 1822, il devint contrôleur en chef au bureau de Bruxelles et, en 1832, il fut nommé inspec- teur général des essais et des bureaux de garantie. Pendant sa BOTANIQUE EN BELGIQUE. 239 du Jardin botanique de Bruxelles et, en 1829, Gaede et Courtois donnèrent celui du Jardin botanique de Liège. On peut voir, par ce qui précède, que la période néerlandaise fut loin d'être stérile pour la science ; elle marque le départ d'une véritable renaissance botanique. Durant cette période, l'horticulture, si intimement unie à la botanique, renaissait, à son tour, et faisait présager l'avenir brillant qui l'attendait pendant la période suivante. C'est ainsi qu'à Enghien, le duc d'Arenberg et Parmentier possédaient de magni- fiques collections de plantes exotiques ; que les ducs d'Ursel et d'Arenberg avaient fait élever, à Bruxelles, des serres remplies de végétaux rares; que Van Cassel, Papeleu, Verdonck, Van de Woestjne et Bauwens, à Gand, cultivaient avec succès de riches longue carrière administrative, Nyst ne cessa de s'occuper de recherches d'histoire naturelle et principalement de l'étude de notre flore. Il forma un herbier fort intéressant de nos plantes indigènes. Celui-ci a été fondu dans les collections du Jardin botanique de l'État. Après la mort de Dekin, l'admi- nistration communale de Bruxelles confia à Nyst la direction scientifique du Jardin botanique. Comme administrateur du Musée d'histoire naturelle, ce naturaliste fit tous ses efforts pour enrichir les collections de cet établissement. On peut donc avancer que Nyst a rendu de véritables services aux sciences naturelles et, en particulier, à la botanique. 240 APERÇU DE L'HISTOIRE DE LA. collections d'espèces précieuses; qu'à Wetteren, Opsomer et la comtesse Vilain XIIII possédaient des jardins dignes d'être visités, etc. III. Période belge. — A partir de 1830, date de notre séparation politique d'avec la Hollande et de la constitution du royaume de Belgique, la marche de la botanique s'accéléra, pour éprouver cepen- dant, avant 1862, un certain ralentissement. En 1862, la Société royale de botanique fut fondée et, depuis lors, il s'est manifesté une ardeur scien- tifique qui, nous avons tout lieu de l'espérer, n'est pas près de se refroidir. Nous passerons tout d'abord en revue ce qui s'est produit de 1830 à 1862; puis, nous jetterons un coup d'œil rapide sur les travaux botaniques qui ont paru de 1862 à ce jour. Pendant les trente-deux premières années de notre période nationale, la botanique se concentra plus ou moins au sein de l'Académie, qui s'était successivement associée les botanistes marquants du pays. M. Du Mortier, actuellement le doyen de la compagnie, fut élu membre en 1829; Lejeune et Martens, en 1834; Ch.Morren, J. Kickx et Courtois, en 1835; M. J. Decaisne, en 1836; Galeotti, en 1840 et Spring, en 1841. C'est M. Du Mortier qui inaugura les travaux botaniques dans les annales de l'Académie, par son BOTANIQUE EN BELGIQUE. 241 mémoire sur la Structure comparée des animaux et des 'cègètaux (1832). Dans ce travail, achevé dès 1828, présenté en 1829 et dont la publication n'eut lieu que trois ans plus tard, l'auteur fait connaître, pour la première fois, la multiplication des cellules par cloison médiane. Cette brillante découverte, qu'on a faussement attribuée à Hugo von Mohl, fait le plus grand honneur à notre pays. Le même auteur publia successivement : Essai carpograiMqiie (1835); Notice sîir le genre Maelenia (1835); Sur deux nouveaux Gesneria (1836); Sur le genre Adoxa (1836); Siir le genre Dionaea (1837). Ch. MorrenO), non moins actif que son aîné. (1) Charles -François -Antoine Morren , né à Gand le 3 mars 1807, est mort à Liège le 17 décembre 1858. Après avoir fait ses études à l'Athénée royal de Bruxelles, il se rendit à l'Université de Gand, d'où il sortit avec le titre de docteur en philosophie naturelle et en sciences mathé- matiques. En 1830, il partit pour Paris, où il comptait perfectionner ses connaissances ; mais il fut bientôt rappelé en Beli^ique, pour continuer, à l'Université de Gand, les cours de géologie, de zoologie et d'anatomie comparée, interrompus par le départ de Van Breda, qui était rentré en Hollande, à la suite des événements de la révolution. La suppression de la Faculté des sciences qui eut bientôt lieu, supprima en même temps la chaire à laquelle Morren avait été appelé. En com- pensation, on le nomma, en 1831, professeur de physique à l'École industrielle de Gand. Cette école fut momentanément annexée à l'Université (en 1833), puis fondue dans la Faculté 7** 242 APERÇU DE L'HISTOIRE DE LA publia, dans les mémoires et les bulletins de TAca- démie, de 1835 à 1853, près d'une centaine de mémoires et notices sur toutes les branches de la botanique. Il faudrait plusieurs pages pour citer les titres des nombreux travaux de cet académicien. Qu'il nous suffise de rappeler sommairement ici ses mémoires sur les Hydrophytes, sur la tératologie, la physiologie et l'anatomie. On le voit, ce savant éminent et laborieux occupe une des premières places dans le panthéon botanique de la Belgique. Lejeune publia, de 1831 à 1838, quatre notices peu étendues sur le genre NastuTti%m, sur les Platanthera, sur VOxalis zonata et sur deux Senecio, J. Kickx eut une carrière académique bien remplie. Ce fut surtout la cryptogamie qui fit l'objet de ses principales recherches. Il débuta, en 1837, par des notes sur le MarcJiantia poly- des sciences qu'on avait réorg-anisée. Morren conserva, dans celle-ci, ses fonctions de professeur de physique. En 1835, il quitta Gand, pour occuper la chaire de botanique à l'Université de Liège. Charles Morren a non-seulement jeté un vif éclat sur la botanique par ses travaux extrêmement nombreux et variés, mais il a, en outre, exercé une puissante influence sur les pro- grés de l'horticulture par ses publications horticoles. — Sa biographie a été publiée par son fils Edouard dans V Annuaire de l'Académie de 1860. BOTANIQUE EN BELGIQUE. 243 morplia et sur les Sclerotiitm. En 1841, il com- mença la publication de ses mémoires sur la cryp- togamie des Flandres, dont il termina la 5" cen- turie en 1845. Sa monographie des variétés du Fucîis vesiculosus a paru en 1856. La phanérogamie tant exotique qu'indigène lui a fourni matière à plusieurs notices. Martens (H débuta, à son tour, en 1837, par une notice sur l'hybridité dans les Fougères. En collabo- ration avec Galeotti, il publia, en 1842, un mémoire sur les Fougères du Mexique et, de 1842 à 1845, toujours avec le même collaborateur, diverses notes sur les plantes du Mexique. Il s'occupa, en outre, de quelques familles exotiques et de la coloration des végétaux. Les travaux de Martens sont fort estimés. (I) Martin Martens, né à Maestricht le 8 décembre 1797, est mort à Louvain le 8 février 1863. Il fît ses humanités dans sa ville natale, puis se rendit, en 1814, à l'Université de Liège, où il obtint son diplôme de docteur en médecine. Après un séjour à Paris pour suivre les cours des professeurs en renom, il vint se fixer, en 1823, à Maestricht comme médecin praticien. En 1825, il fut nommé professeur de pharmacologie et de chimie pharmaceutique à l'École provinciale de pharmacie. Enfin, en 1835, il quitta Maestricht pour venir occuper les chaires de chimie et de botanique à l'Université de Louvain. — Sa biographie a été publiée par M. L. Pire dans le Bulletin de la Société royale de botanique, t. II. 244 APERÇU DE L'HISTOIRE DE LA M. J. Decaisne, l'illustre professeur du Muséum, devenu Français par ses fonctions officielles à Paris, a publié, en 1836, une notice sur la flore du Japon. En 1840, il fit paraître un travail sur les Thalaso- phjtes; en 1841, de remarquables mémoires sur la Garance et sur le Gui et, en 1844, une notice sur les anthéridies et les sporanges des Fucus. Galeotti(l), outre les travaux qu'il publia en colla- boration avec Martens, fit paraître une notice sur les Graminées et les Cjpéracées du Mexique. Spring (2) a publié, dans les recueils de TAcadé- (1) Henri-Guillaume Galeotti, né à Paris le 8 septembre 1814, est mort à Bruxelles le 14 mars 1858. Arrivé jeune en Belg-ique, il s'y fit connaître, dès 1835, comme géologue et minéralogiste. Cette même année, les frères Van der Maelen, directeurs de l'établissement géographique, le chargèrent d'une mission scientifique au Mexique. Parti en 1835, Galeotti explora le Mexique pendant cinq ans et y forma des collections d'histoire naturelle extrêmement riches et, entre autres, une collection de plantes composée de 7,000 à 8,000 espèces, dont un grand nombre étaient nouvelles. Revenu en Belgique, il fut bientôt appelé à prendre la direction du Jardin de la Société royale d'horticulture connu sous le nom de Jardin botanique de Bruxelles. — Une note biographique sur Galeotti par M. Éd. Mon-en a paru dans La Belgique Horticole de 1855. (2) Frédéric-Antoine Spring, né à Geroldsbach (Bavière) le 8 avril 1808, est mort à Liège le 17 janvier 1872. Il fit ses études humanitaires au Lycée d'Augsbourg; de cette ville, il se rendit à l'Université de Munich, où, en 1838, il obtint le BOTANIQUE EN BELGIQUE. 245 mie, son Emcmeratio Lycopodineariun (1841), sa grande et remarquable monographie des Lycopodia- cées (1842 et 1850) et des notices mycologiques (1848-1852). Sauveur (U publia, en 1848, dans les mémoires in-4'' de l'Académie, un atlas de planches représen- tant un grand nombra de plantes fossiles de notre terrain houiller {Planches figuratives des végétaux fossiles dîi terrain liouiller de la Belgiqîce). Le texte de cet atlas n'a pas paru. Par ce qui précède, on peut voir que les travaux publiés par les membres de l'Académie sont nom- breux et présentent, pour la plupart, une grande valeur. Toutes les branches de la science y sont traitées. Ils sont entrés pour une large part dans les progrès que la botanique a réalisés depuis 1830. diplôme de docteur en médecine II alla ensuite compléter ses études à Paris. En 1839, il fut appelé en Belgique pour venir occuper une chaire à l'Université de Liège. Jusqu'en 1848, on lui confia l'enseignement de la physiologie humaine et comparée, de l'anatomie générale et de l'anatomie descriptive. Plus tard, ayant renoncé à deux de ces cours, il fut chargé, eu 1855, d'enseigner la pathologie généi-ale. Spring fut un excellent professeur, un savant médecin et un botaniste du plus grand mérite. (1) J.-J.-D. Sauveur, médecin, né à Liège le 6 octobre 1797, est mort à Bruxelles le 1" novembre 1862. Il fut secrétaire de l'Académie royale de médecine. 246 APERÇU DE L'HISTOIRE DE LA Les travaux publiés dans les recueils de rAcadémie par des botanistes étrangers à cette compagnie sont les suivants : Note sur quelques cryptogames critiques (1858), Note sur le Piloholus crystallinus (1859), Reclier elles sur la genèse et les métamor" plioses de la Peziza sclerotiorum Lib. (1860), Monographie du genre PiMolus (1861), par E. Coemans(i); Catalogue des cryptogames des (1) Eug-ène-Henri-Lucien-Gaëtan Coemans, né à Bruxelles le 30 octobre 1825, est mort à Gand le 8 janvier 1871. Après avoir successivement passé par le collège Ste-Barbe, àGand, et le petit séminaire de St-Nicolas, Coemans vint, en 1844, compléter ses études théologiques au grand séminaire de Gand, où il fut ordonné prêtre le 23 décembre 1848. Poussé par le goût des sciences naturelles, il fréquenta, pendant deux ans, les cours de sciences de l'Université de Louvain. De retour à Gand, en 1853, il fut nommé vicaire au Petit-Béguinage. Ayant donné sa démission en 1864, il partit pour l'Allemagne et suivit, pendant quelques mois, les cours de l'Université de Bonn ; de cette ville, il se rendit dans le nord de l'Europe et visita successivement la Finlande, la Suède et le nord de l'Allemagne. De retour à Gand, il s'installa dans sa famille pour s'y livrer exclusivement à l'étude des sciences ; mais bientôt ses services professionnels ayant été réclamés, il accepta la direction d'un couvent des sœurs de St- Vincent-de-Paul, connu sous le nom de pensionnat du Crombeen. En 1870, il fut chargé par le Gouvernement d'aller prendre possession, à Munich, de l'herbier de vonMartius qui venait d'être acheté par l'État. — La collection de paléon- tologie végétale formée par Coemans est conservée au Musée royal d'histoire naturelle et son herbier fait partie des collée- BOTANIQUE EN BELGIQUE. 247 environs de Namur, par A.Bellynck(1852); Note sur VAdoxa Moscliatellina, par C. Malaise (1855) ; Note sur le Gagea spatîiacea, par J.-E. Bommer (1856); Note sur le Galeojms Ladano-ocliroleuca (1853), Note sur les hjhrides des MentJia (1853), Notes sur qîielques plantes rares de la Belgique (1859), par F. Crépin; Notes sur V embryon des Graminées (1853), Note stcr le genre Maïs (1853), Note sur le genre Michelaria (1856), par V. DeMoor; Cata- logue des cryptogames des environs de Louvain (1852), par Leburton; Preludia fiorae ColumUanae (1853), Plantae ColumUanae (1863), par J. Linden et J.-E. Planchon; Besçriptio Cactearum Mexica- naru,m{\^^^), par M.» Scheidweiler(i); Monographie lions du Jardin botanique de l'État. — La biographie de Coemans a été écrite par MM, J.-J. Kickx {Bulletin de la Société royale de botanique de Belgique, t. V) et C. Malaise {Annuaire de l'Académie, année 1872). (1) Michel- Joseph- François Scheidweiler, né à Cologne le l" août 1799, est mort à Gand le 24 septembre 1861. Après avoir fait ses études humanitaires à Siegbourg, il prit ses grades de pharmacien à Cologne, puis il revint à Siegbourg, en qualité de pharmacien. Il pratiqua ensuite la pharmacie à Cologne et à Aix-la-Chapelle. Arrivé en Belgique en 1830, il séjourna quelque temps à Liège, puis vint se fixer à Bruxelles, où il se fît connaître par des conférences sur divers sujets d'histoire naturelle. Lors de la fondation de l'École de 248 APERÇU DE L'HISTOIRE DE LA du genre Zw (1845-1846), par D. Spae; Note sur les Michelaria (1855), par Ch.-A. Strail; Notes sur le Cirsium super-oleraceo-jMhistre (1860), sur la silicîUe du Draha verna (1861), sur le Cirsium Crepini (1861), par A. Wesmael ; Note sur VEpilo- hium canescens (1836), Cryptogames noumaucc des Flandres [184:5), sept notices sur les cryptogames nouveaux (1851-1861), par G. Westendorp. En dehors des publications académiques, nous avons à citer une série d'ouvrages dont la plupart ont eu pour objet la flore nationale. Marie-Anne Libert fît paraître, de 1830 à 1837, ses Plantae exsiccatae Arduennae. En 1831, fut publié le 2^ volume du Compendium fiorae helgicae, dont le 3^ volume a paru en 1836, après la mort de Courtois. M. Du Mortier publia, en 1831, son Sylloge Jun- germannidearum, ouvrage devenu bientôt classique médecine vétérinaire (1836), il fut appelé à y enseigner la bota- nique et l'agronomie. En 1851, il fut nommé professeur à l'École d'horticulture de l'État à Gendbrugge-lez-Gand, où il remplaça M. Planchon. Scheidweiler fat un savant fort estimé, auquel l'horticulture nationale doit certainement une partie de ses progrès. La botanique aussi lui doit quelques bons travaux, — M. Emile Rodigas a publié sa biographie à Gand en 1862 (in^" avec portrait). BOTANIQUE EN BELGIQUE. 249 et dont Fauteur a donné, en 1874, une nouvelle édition considérablement augmentée. En 1833, le même auteur fit paraître une Notice sur les esj^èces indigènes du genre Scropliularia, et, en 1835, un Recueil d' observations sur les Jongermanniacées. En 1830, J.-J. De Cloet(l) publia im catalogue des plantes qu'il avait observées aux environs de Dinantdel820àl827. En 1833, R. Courtois donna son Commentaire sur Dodoens. J. Kickx débuta, comme cryptogamiste, en 1835, en publiant sa Flore cryj^togamique des environs de Loiovain. Le complément de cet ouvrage est le Catalogue des cryptogames observés depuis 1835 dans le Bradant et la province d'Anvers, par Westendorp et Van Haesendonck (1838). (1) Jean-Joseph De Cloet, né à Bruges en 1790, est mort à Freyr, près de Dinant, le 21 février 1855. Entré au séminaire de Gand, il dut quitter cet établissement pour être incorporé dans les armées de Napoléon. Rentré dans sa patrie, il reprit ses études et fut, peu après, envoyé comme professeur au collège d'Alost. Il devint plus tard précepteur du fils du duc de Beau- fort et visita la plus grande partie de l'Europe avec son élève. A la mort de celui-ci, le duc de Beaufort nomma De Cloet adroinisti-ateur de son domaine de Freyr. Son herbier est conservé au Jai'din botanique de Bruxelles. — L'article qui lui est consacré dans la Biographie nationale, t. IV, colonne 883, ne fait pas mention de sa qualité de botaniste. 250 APERÇU DE L'HISTOIRE DE LA En 1836, un botaniste luxembourgeois, Tinant, fît connaître la végétation de Tancien duché de Luxem- bourg dans sa Flore L%xemloiirgeoiseA^) , Nous devons citer ici le Florula Eannoniensis, par Hécart ('2), publié en 1836. (1) François -Aug-uste Tinant, né à Luxembourg le 3 novem- bre 1803, est mort à Dommeldange le 26 janvier 1853. Le goût de la botanique lui fut inspiré par l'abbé Mazuir, pendant qu'il faisait ses humanités à l'Athénée de Luxembourg. Jeune encore, il obtint un emploi dans l'administration de la comp- tabilité des douanes et des accises, puis dans celles des contri- butions. Plus tard, il fut attaché à l'administration des eaux et forêts, ce qui l'obligea à faire de nombreuses courses, dont il profita pour étudier la végétation du Luxembourg. Outre sa Flore Luxembourgeoise, il publia, en 1826 et 1828, des notices botaniques dans les Bijdragen tôt de natuurkundige weten- schappen et fit paraître une collection de plantes sèches l'en- fermant un millier de numéros. — La biogi'aphie de ce botaniste estimable a été publiée par F. Crépin dans le tome VIII du Bulletin de la Société royale de botanique. (2) Gabriel- Antoine- Joseph Hécart, né à Valenciennes le 24 mars 1755, est mort dans cette ville le 19 novembre 1838. Dès 1798, Hécart avait eu le projet de publier sa Flore du Hainaut, mais le manque de ressources ne lui permit pas de livrer son manuscrit à l'impression. Celui-ci fut pei'du et il ne lui resta de cet ouvrage qu'une liste manuscrite qu'il commu- niqua à M. Du Mortier, pour la publication du Florula Belgica. Cette liste ou catalogue raisonné, enrichi de plusieurs remar- ques, fut publié, en 1836, sous le titre de Florula Eannoniensis; in-8° de 54 pages {Mémoires de la Société d'agriculture de Valenciennes, t. II). BOTANIQUE EN BELGIQUE. 251 La connaissance de notre flore nationale devint mieux connue par les publications de C. Van Haesondonck [Prodrome de la flore des environs d'Anvers et d'une jyartie de la Campine, 1841); de l'abbé Micliot [Flore du Hamaut, 1845); de Hannon [Flore lelge, 1849 )(0; de Van de Vyvere [Flore de la Flandre occidentale 1850) (■'^); de V. De Moor [Essai d'une monograjMe sur les Graminées de la Belgique, 1853, Traité des Gra- inhiées, 1854) ; de C. Mathieu [Flore générale de Bel- gique, 1858); de J.-E. BommQv [TaUea^o analytique (1) Joseph-Désiré Hannon, né à Bruxelles le 13 no- vembre 1822, est mort dans cette ville le 23 août 1870. Après avoir fait ses études à l'Athénée, il entra, en 1842, à l'Université pour y suivre les cours de sciences naturelles. Il se rendit en^iuite à l'Université de Liège, d'où il sortit avec les diplômes de docteur en sciences naturelles et de docteur en médecine. En 1851, il fut nommé professeur à l'Université de Bruxelles, où il donna les cours de botanique, de zoologie, d'anatomie et de physiologie comparée. Hannon est plus connu par ses travaux de zoologie que par sa Flore. (2) Ernest Van de Vyvere, né à Fumes le 10 mai 1811, est mort à Bruges le 24 juin 1853. Il commença ses études au col- lège de sa ville natale. En 1829, il se fit inscrire à l'École de médecine de Bruges, où il obtint le diplôme de pharmacien. Il occupa plusieurs fonctions officielles en rapport avec sa pro- fession. Il devint chef de la pharmacie centrale de la ville de Bi'uges. Outre sa Flore, il a publié quelques travaux de chimie et de physiologie végétale. 252 APERÇU DE L'HISTOIRE DE LA de la flore parisienne, par Bautier, édition mise en rapport avec la flore belge, 1854); d'A. Bellynck [Flore de Namur, 1855) (D; de F. Crépin [Manuel de la flore de Belgique, V^ éd., 1860); de H. Van Heurck et A. Wesmael [Prodrome de la Flore du Brabant, 1861). La crjptogamie belge fut l'objet des soins con- stants de Westendorp (2) qui, de 1845 à 1860, i (1) Aug^uste- Alexis- Adolphe- Alexandre Bellynck, né à Bergues. Saint-Winoc, dans le département du Nord, le 16 avril 1814, est mort à Namur le 14 janvier 1877. Il fit ses études au collège de Bergues, au petit séminaire de St-Omer et au grand séminaire de Cambrai. Ordonné prêtre en 1837, il fut attaché comme vicaire à la paroisse de Quesnoy-sur-Deule, près de Lille; en 1838, il fut nommé vicaire à Dunkerque, puis aumônier dans un couvent de religieuses à Gravelines. Entré dans la Compagnie de Jésus en 1840, il fut envoyé, en 1841, à Katwijck (Hollande) pour y donner un cours de littéi-ature française. En 1842, il fut nommé procureur au Collège de N.-D. de la Paix à Namur. A partir de cette époque, il s'occupa d'histoire natu- relle et devint professeur de zoologie, de botanique et de miné- ralogie. Ce savant érudit et extrêmement laborieux a publié des travaux estimés, qui ont aidé aux progrès de l'enseigne- ment et à la connaissance de la flore belge. Il avait réuni, au collège de Namur, une bibliothèque botanique d'une grande richesse. — Sa biographie, par F. Crépin, paraîtra dans V Annuaire de l'Académie de 1877. (2) Gérard-Daniel Westendorp, né à La Haye, le 8 mars 1813, est mort à Termonde le 31 janvier 1868. Sa famille étant venue habiter la Belgique, il fit ses premières études à Bruxelles BOTANIQUE EN BELGIQUE. 253 publié un exsiccata [Herbier cryptogamique, ou col- lection des plantes cryptogames qni croissent en Bel- gique), formé de 28 fascicules, composés chacun de cinquante numéros. Ce même auteur publia, en 1854, un petit traité fort intéressant, intitulé : Les Cryp- togames classées d'après leurs stations natîir elles . Le comte Alfred de Limminghe (l) a fait paraître, A l'âge de 16 ans, il fut admis comme élève à l'École de médecine de Bruxelles, d'où il sortit, en 1833, avec le diplôme de chirurgien. En 1836, il fut nommé médecin adjoint dans un régiment d'artillerie en garnison à Tournai. On le vit succes- sivement en garnison à Bruxelles, à Brasschaet, à Beverloo, à Gand, à Ypres, etc. En 1846, il fut nommé médecin de ba- taillon et c'est en cette qualité qu'en 1858, il fut attaché au dépôt du 12<= régiment de ligne à Termonde. L'herbier de ce botaniste est conservé au Jardin botanique de Bruxelles. Les travaux de Westendorp ont beaucoup contribué à la connais- sance de notre flore cryptogamique. Nous devons rappeler ici que ce botaniste a rédigé la partie du Prod^romus Jlorae ba- tavae (1866) qui renferme les Champignons. Sa biographie a été publiée par M. L. Pire dans le tome IX du Bulletin de la Société royale de botanique. (1) Alfred-Marie-Antoine de Limminghe, né à Bruxelles le 2 septembre 1834, est mort à Rome le 17 avril 1861. Il commença ses études au collège d'Estavayer, dépendance du pensionnat de Fribourg; de là, il passa au collège de Notre-Dame à Tournai, et alla achever ses études au collège N.-D. de la Paix à Namur. C'est dans cette dernière institu- tion qu'il prit, sous l'enseignement du Père Bellynck, goût à la botanique. Après avoir terminé son cours de philosophie, 254 APERÇU DE L'HISTOIRE DE LA en 1857, un catalogue des cryptogames d'une partie du Brabant sous le titre de : Flore mycologicine de Gentinnes. M. Edouard Morren, actuellement professeur de botanique à l'Université de Liège, publia, de 1855 à 1857, plusieurs notices botaniques dans La Belgique liorticole. Ce botaniste, marchant sur les traces de Charles Morren, fit paraître, en 1858, sa Bis- sertation sur les feuilles "certes et colorées envisagées spécialement a%i point de mie des rapports de la chlorophylle et de Vérythrophylle. Il nous reste maintenant à signaler deux petits traités élémentaires de botanique : l'un publié par Charles Morren, en 1853, dans les Notions élémen- taires des sciences naturelles, physiques et chimi- en 1855, il s'occupa activement de botanique et réunit, au châ- teau de Gentinnes, des herbiers importants et une bibliothèque botanique très-précieuse. Son musée a été décrit dans La Bel- gique horticole de 1858. En 1860, il s'enrôla dans le régiment des zouaves pontiticaux. Il prit part à la bataille de Castel- fidardo, où il fut blessé. Il revint en Belgique la même année. L'année suivante, il repartit pour Rome, avec le désir de s'en- rôler de nouveau; mais son séjour dans cette ville devait lui être funeste. Le 15 avril, il y fut frappé d'un coup d'arme à feu qui lui fit une blessure dont il mourut deux jours après. Une grande partie de sa bibliothèque fut léguée au collège N.-D. de la Paix à Namur et une partie de ses collections de plantes sèches fut acquise par le Jardin botanique de Bruxelles. — Sa biographie a été publiée, en 1861, par le Père A. Pruvost. BOTANIQUE EN BELGIQUE. 255 qiies; l'autre, par Spring, en 1852, sous le titre de Botaniq%ie (publié dans V Encyclopédie po2mlaire, éditée par M. A. Jamar). De 1835 à 1862, les chaires de botanique de nos Universités ont été occupées : à Gand, par J. Kickx (1835-1862); à Bruxelles, par J.-D. Hannon (1851- 1862); à Louvain, par M. Martens (1835-1862); à Liège, par Ch. Morren (1835-1858) et M. Éd. Morren (1858-1862). L'École d'horticulture de Gendbrugge eut pour professeurs de botanique M. Planchon (1849-1851), Scheidweiler (1851-1861) et M. F. Crépin (1861- 1862). Le cours de botanique fut donné à l'École d'horti- culture de Vilvorde par M. A. Wesmael. Avant d'arriver à l'époque de la fondation de la Société royale de botanique, qui marque le début d'une nouvelle période, nous ne pouvons passer sous silence la botanique horticole, les collections remarquables de plantes cultivées et les voyages botaniques exécutés par des Belges. Les premières publications de botanique horticole ont commencé, en 1828, par V Herbier de V amateur, de Drapiez(l). Ce recueil fut terminé en 1835. (1) Pierre-Auguste-Joseph Drapiez, né à Lille le 28 août 1778, est mort à Bruxelles le 28 décembre 1856. Il fut profes- 256 APERÇU DE L'HISTOIRE DE LA Drapiez fit paraître, de 1833 à 1838, sa Flore des serres et des jardins d' Angleterre et, de 1833 à 1835, son Encyclographie du règne mgétal. Ces collec- tions volumineuses ne sont que des compilations. En 1833, Charles Morren créa avec Louis Van Houtte le premier recueil périodique illustré. L'Hor- ticulteur belge, dont cinq volumes ont paru (1833- 1839). La même année, Richard Courtois fit paraître son Magasin d'iiorticulture, recueil qui n'eut qu'un volume. En 1834, un éditeur bruxellois fonda le Journal dliorticulture pratique, qui fut successive- ment rédigé, jusqu'en 1861, par Scheidweiler, Ysa- beau, Galeotti et M. Funck. De 1845 à 1849, la Société royale d'agriculture et de botanique de Gand publia des annales, dont la rédaction fut confiée à Ch. Morren. Ce recueil forme cinq volumes illustrés de nombreuses figures d'espèces nouvelles. En 1845, L. Van Houtte (U, le célèbre horticulteur seul- de chimie et d'histoire naturelle au Musée d'histoire naturelle de Bruxelles. En 1834, il fut nommé examinateur permanent pour les sciences physiques et chimiques à l'Ecole militaire. — Sa biographie, écrite par M. P. Van Beneden, paraîtra dans le tome VI de la Biographie nationale. (l) Louis-Benoît Van Houtte, né à Ypres le b"- juillet 1810, est mort à Gendbrugge lez-Gand le 9 mai 1876. 11 fut envoyé à l'École centrale du commerce à Paris ; mais bientôt il quitta cette ville pour résider avec sa mère à Clermont-Ferrand, BOTANIQUE EN BELGIQUE. 257 gantois, commença la publication de sa Flore des serres et des jardins de V Europe. Ce magnifique recueil, arrivé aujourd'hui à son 22® volume, a eu pour rédacteurs en chefs Lemaire, M. Planchon et L. Van Houtte. En 1851, Ch. Morren commença, à son tour, la publication de La Belgique liorticole, qu'il rédigea jusqu'en 1855 ; après sa mort, ce beau recueil, arrivé aujourd'hui à son 27® volume, a été continué avec un grand succès par son fils, M. Éd. Morren. où il fut chargé, pendant deux ans, d'un emploi de commis. Il vint à Bruxelles en 1830, où, après la révolution, il entra comme fonctionnaire au ministère des finances. Mais la carrière administrative ne plaisait guère Van Houtte, qui quitta les bureaux pour entreprendre, en 1834, an voyage botanique au Brésil. A son retour, en 1836, Van Houtte fut attaché au Jardin botanique de Bruxelles. En 1839, associé avec Papeleu, il fonda l'établissement horticole deGendbrugge, qui, quelques années après, devint l'un des plus importants de l'Europe. Ce fut dans cet établissement que, plus tard, le Gouvernement établit une École d'horticulture dont Van Houtte fut nommé directeur. Sans être un botaniste, Van Houtte, rendit néan- moins d'impoi'tants services à la science, en réunissant dans ses serres de riches collections de plantes exotiques et en faisant décrire ces dernières. C'est certainement en grande partie à lui que l'horticulture gantoise doit sa prospérité. — La biogra- phie de Van Houtte a été publiée par M. Ém. Rodigas dans \2t. Revue de l'horticulture belge et étrangère^ t. II, et par M. G. Guilmot, dans la Flore des serres et des jardins de VEurope, t. XXII. 258 APERÇU DE L'HISTOIRE DE LA La même année, Ch. Lemaire (1) entreprit la publication du Jardin fleuriste qui, en 1854, fut remplacé par L'Illustration horticole, éditée par M. Ambroise Verschaffelt, avec Lemaire pour rédac- teur en chef. En 1870, M. Linden, devenu proprié- taire de rétablissement de M. Verschaffelt, continua la publication de L' Illustration Jiorticole, avec M. Éd. André pour rédacteur en chef. Ce recueil, parfaitement illustré, est parvenu à son 24^ volume. Interrompant l'ordre chronologique, nous citerons ici un nouveau recueil horticole qui est édité, comme deux des précédents, dans la cité gantoise : Revue de lliorticulture lelge et étrangère. Cette publication illustrée a été fondée en 1875 et est rédigée par MM. Fr. Burvenich, 0. de Kerchove de Denterghem, Éd. Pynaert, Ém. Rodigas, Aug. Van Geert fils et H.-J. Van Huile. Ces recueils périodiques rendent non-seulement de grands services à l'horticulture proprement dite, mais ils enrichissent encore la science d'espèces nouvelles et d'articles de botanique. En dehors de ces publications périodiques, nous (l) Charles-Antoine Lemaire, né à Paris en 1801, est mort dans cette ville le 22 juin 1871. Il fut, tout d'abord, professeur de littérature classique, puis maître de pension. C'est vers 1845 qu'il vint à Gand, où il fut attaché à la rédaction de la Flore des serres et, 'plus tard, à celle de ^Illustration horticole. BOTANIQUE EN BELGIQUE. 259 devons citer deux beaux ouvrages à planches édités par M. J. Linden : Hortus Lmcleniamis (1859) et Pescatorea. Iconog rapide des Orchidées (1860). C'est sous les auspices de la Fédération des Socié- tés d'horticulture qu'ont été organisés les congrès internationaux d'horticulture qui se sont réunis à Bruxelles en 1864 et en 1876 et auxquels ont assisté un grand nombre de botanistes étrangers. Ces con- grès ont eu lieu à l'occasion de deux splendides expositions florales de la Société royale de Flore. Les Sociétés d'horticulture sont extrêmement nom- breuses en Belgique, et chacune d'elles organise périodiquement de belles expositions. Les princi- pales sont : Société royale d'agriculture et de bota- nique de Gand, fondée en 1808; Société provinciale d'horticulture et de botanique de Bruges, fondée en 1561 ; Société royale de Flore de Bruxelles, fondée en 1660; Société royale d'agriculture et l'horticul- ture de Louvain, fondée en 1820; Société royale d'horticulture et d'agriculture d'Anvers, fondée en 1828; Société royale d'horticulture de Mons, fondée en 1829; Société royale d'horticulture de Liège, fondée en 1830; Société royale Linnéenne de Bruxelles, fondée en 1853 ; Société d'horticul- ture de Tournai ; Société royale d'horticulture de Malines, fondée en 1837; Société royale d'agricul- ture et de botanique de Verviers, fondée en 1854; 260 APERÇU DE L'HISTOIRE DE LA Société royale d'horticulture de la province de Namur, fondée en 1855. Comme au xvi° siècle, la Belgique horticole brille au premier rang par ses collections de plantes vivantes exotiques. Gand se distingue, entre toutes les villes du pays, par ses nombreux établissements horticoles et par les collections qui se trouvent chez les amateurs. Liège vient en second lieu; puis, Anvers, Malines, Bruxelles, Bruges, Louvain, Mons, Tournai et Namur. Il convient de donner ici quelques détails sur les voyages botaniques exécutés par les Belges. Notre petit pays peut se glorifier d'avoir eu de nombreux voyageurs qui, sans souci de leur santé et souvent au péril de leur vie, ont été, dans les contrées lointaines, recueillir des plantes pour enrichir nos jardins ou nos herbiers (0. Peu de temps après la révolution de 1830, le goût des voyages d'exploration s'empara de quelques jeunes gens dévoués aux progrès de la botanique et de l'horticulture. (1) Pour plus de détails sur les botanistes-voyageurs belges, on consultera le discours de M. F. Plateau sur : Les voyages des naturalistes belges [Bulletin de V Académie royale de Belgique, t. XLII, p. 1050); Plantes de serre, par Éd. Morren (1867) et VaiViicle Horticulture, ^diV'9.-'K. De V\xydt [Patria Belgica, 1. 1, p. 587). BOTANIQUE EN BELGIQUE. 261 Le premier, parmi ces voyageurs, fut Louis Van Houtte, qui, nous l'avons vu, partit, en janvier 1834, pour le Brésil, où il séjourna jusqu'à la fin de Tannée 1835. Malgré quelques contre-temps, ce voyage fut très-utile à l'horticulture. Les envois faits par Van Houtte parvinrent heureusement à destination. En 1835, le Gouvernement confia une mission scientifique à MM. Linden, Funck et Ghiesbreght, qui explorèrent le Brésil pendant au delà d'une année. Rentrés en Belgique en 1837, ils repartirent la même année pour l'Amérique. Ils ne revinrent qu'en 1840 et 1841. M. Linden, qu'on peut considérer, à juste titre, comme le plus intrépide de nos botanistes-voyageurs, fit en 1841, en compagnie de Louis-Joseph Schlim, un grand voyage dans la Colombie et le Venezuela; il ne revint en Europe qu'en 1845. M. Funck explora également le Venezuela pendant les années 1841, 1842 et 1843. En octobre 1845, ce même voyageur, accompagné de Schlim, partit de nouveau pour le Venezuela, d'où il gagna la Nouvelle- Grenade. Il était de retour en Belgique en 1847; son compagnon Schlim ne revint qu'en 1852. M. Ghiesbreght partit encore pour le Mexique en 1852, pays où il s est établi et où il continue, depuis, ses explorations scientifiques. 262 APERÇU DE L'HISTOIRE DE LA Les recherches de MM. Linden, Funck, Schlim et Ghieshreght ont été extrêmement heureuses et ont enrichi la science d'une foule d'espèces nou- velles (1). Le voyage que fit Galeotti au Mexique (1835- 1840) eut des résultats extrêmement importants par les vastes collections de plantes desséchées qu'il avait formées dans ce pays. Joseph Libon (2) fit trois voyages au Brésil : le premier en 1842, en compagnie de Claussen, voyage qui dura jusqu'en 1845; le second en 1846 et le troisième en 1859. Ce courageux voyageur périt malheureusement le 2 août 1861, non loin de Rio Janeiro. Un Anversois, M. Verheyen, fit un voyage au Mexique (1843-1844) pour le compte d'un horticul- teur, auquel il envoya un grand nombre de plantes vivantes. M. Fr. Devos fut envoyé, en 1846, dans le Brésil méridional par M. Ambroise Verschaffelt, auquel il fit des envois intéressants. (1) Pour plus de détails sur les voyages de M. Linden, con- sulter la Flore de la Colombie, 1" livraison, par Linden et Planchon. (2) Libon naquit à Verviers le 18 mars 1821. A l'âge de 18 ans, il était entré comme jardinier chez Jacob- Makoy. BOTANIQUE EN BELGIQUE. 2G3 Les séjours que firent au Mexique MM. Tonel et Van Huile, horticulteurs gantois, et M. Van Cels, horticulteur bruxellois, ne furent pas sans profit pour l'horticulture et la botanique. M. Julien Deby a séjourné, à plusieurs reprises, dans diverses parties de l'Amérique du Nord et y a fait des observations utiles à la botanique. Nous pouvons en dire autant de M. Houzeau, le directeur de l'Observatoire de Bruxelles. M. de Malzine (1869-1870) a recueilli au Mexique des plantes vivantes qui ont enrichi nos serres. M. Jean Chalon (1870, 1871, 1875) a visité en botaniste l'Algérie, le Maroc et l'Egypte. M. Delchevalerie, fixé depuis plusieurs années en Egypte, a fait des envois de plantes et de produits végétaux en Belgique. M. De Maeschalck, envoyé par M. Linden, a visité récemment quelques points de la Nouvelle-Calédonie. Nous ne devons pas oublier M. Jean Van Volxem, qui, dans ses longs voyages dans les diverses régions du globe, n'a pas négligé la botanique. Ainsi que nous avons déjà eu l'occasion de le dire, la fondation de la Société royale de botanique, en 1862, a marqué, dans la marche de la botanique dans notre pays, une nouvelle période qu'on pourrait appeler démocratique ou extra-officielle. Depuis une dizaine d'années, un assez grand nom- 264 APERÇU DE L'HISTOIRE DE LA bre d'amateurs de botanique (U s'occupaient active- ment de l'étude de la flore indigène et le besoin d'un lien, d'une association qui put les réunir, se faisait de plus en plus sentir, de sorte qu'en 1862 l'idée d'une Société botanique fut accueillie avec la plus grande faveur. Le 1®'' juin de cette même année, la Société royale de botanique fut constituée sous la présidence de M. Du Mortier, le doyen des bota- nistes belges. Depuis lors, les jeunes botanistes trouvent dans le Bulletin de cette Société un recueil où ils peuvent insérer les résultats de leurs recher- ches et de leurs observations. Nous avons précédemment employé l'épithète de démocratique pour caractériser la nouvelle période, et ce n'est pas sans raison. En effet, jusqu'à la fondation de la Société, on ne possédait pour ainsi dire qu'un seul canal pour faire connaître au public le résultat de nos études spéciales, celui de l'Acadé- mie; or, cette compagnie, par la nature de ses travaux, ne peut accueillir que les œuvres d'une certaine portée scientifique que n'ont point, d'ordi- naire, les travaux des jeunes débutants. La Société, en accueillant les modestes essais des jeunes bota- nistes, a fortement stimulé leur zèle ; elle leur a (1) La plupart des noms de ces amateurs ont été rappelés dans la première édition du Manuel de la flore de Belgique, pp. LXV-LXVIII. BOTANIQUE EN BELGIQUE. 265 permis de prendre confiance en eux-mêmes et de se perfectionner rapidement. Si Ton jette un coup d'œil sur les tables des matières des quinze volumes composant la collection du Bulle- tin de la Société, on est étonné de Tardeur et de l'activité de la phalange botanique qui s'est rangée sous son drapeau. Ce qui domine dans cette publica- tion, ce sont les travaux concernant la flore indigène : monographies, descriptions variées, géographie bota- nique et catalogues de localités ; toutefois, les mono- graphies générales, la taxinomie, la physiologie, l'anatomie, Torganogénie et la paléontologie végé- tale y font l'objet de notices et de mémoires assez nombreux. Il n'est pas à douter qu'un avenir brillant ne soit réservé à cette Société, qui, très-modeste à son origine, a fini par se faire une belle place non-seule- ment dans le pays, mais encore à l'étranger. De son côté, l'Académie a publié, dans son Bulletin et dans ses Mémoires, une série de travaux dus à la plume d'Eugène Coemans et d'Auguste Bellynck, de MM. Éd. Morren, J.-J. Kickx, A. Gilkinet, Alfr. Wesmael, A. Cogniaux et F. Crépin. A leur tour, la Fédération des Sociétés d'horticul- ture, la Société royale Linnéenne et la Société des sciences, arts et lettres du Hainaut ont fait paraître, dans leurs Bulletins, des monographies et des notices 266 APERÇU DE L'HISTOIRE DE L4 botaniques qui sont venues enrichir notre littérature scientifique. Depuis 1862, l'activité des botanistes belges ne s'est pas entièrement concentrée au sein des Sociétés. En dehors de celles-ci, on a vu paraître les ouvrages suivants : Le microscope, par H. Van Heurck, P« éd., 1865, 2' éd., 1869 ; Manuel de la flore de Belgique, par F. Crépin, 2" éd., 1866, 3^ éd., 1874 ; Flore cryptogamique des Flandres, par J. Kickx, éditée par J.-J. Kickx, 1866 ; Flore analytique du centre de la Belgique, par L. Pire et F. Muller, 1866; Recueil d' observations botaniques et descrip)tions de plantes nouvelles, par H. Van Heurck, fasc. I, 1870, fasc. II, 1871 ; La vie d'une plante, par J. Chalon, 1871 ; Catalogue de la flore helge, par F. Crépin, F. Gravet et C. Delogne, 1872; Les plantes ornementales à feuillage panacM et coloré, par A. Cogniaux et É. Marchai, t. I, 1873, t. II, 1 874 ; Cours élémentaire de botanique, par A. Bellynck, V éd., 1874, 2« éd., 1876 ; Notions élémentaires de botanique à Vusage des écoles, par F. Crépin et J. Poncin, 1876 ; Catalogue des plantes, soit spontanées, soit cultivées en grand, obser- vées en Belgique, à Vtis âge des herborisations, par A. Belljnck, 1876; Flore de Fraiponi, Nesson- vaux et leurs environs, etc., par M. Michel, 1877. Les collections de plantes sèches publiées depuis BOTANIQUE EN BELGIQUE. 267 1862 sont nombreuses et importantes : Cladoniae Belgicaea exsiccatae, quas collegit et distribuit, schedulis criticis additis, Eugenius Coemans, deux centuries ; Herbier des plantes rares et critiques de Belgique, par H. Van Heurck et A. Martinis; 8 fascicules de 50 numéros chacun, 1801-1868; Kickxia Belgica, ou Herbier des plantes les plus rares de la Belgique, par A. Thielens et A. Devos, 3 centuries, 1865-1867; Les Glumacées de Bel- gique, par A. Cogniaux et É. Marchai, 3 fasci- cules, 1869-1871 ; Les Mousses de VArdenne, par C. Delogne et F. Gravet, 5 fascicules de 50 numé- ros chacun, 1868-1873; Les Hépatiques de VAr- denne, par C. Delogne et F. Gravet, 6 fascicules de 10 numéros chacun, 1868-1873; BryotJieca Belgica, ou Herbier des Mo\isses de Belgique, par F. Gravet, 8 fascicules de 50 numéros chacun, 1874-1876; Sphagnotheca Belgica, par F. Gravet, P' fascicule de 70 numéros, 1877. Nous n'entreprendrons pas d'apprécier ici la valeur et les mérites des travaux botaniques qui ont été publiés depuis 1862; ces travaux sont encore trop récents pour que l'historien les juge avec une complète impartialité. Nous nous bornerons à dire que la nouvelle phalange des botanistes belges marche sur les traces des Du Mortier, des Morren, des Kickx, des Coemans et des Lejeune. CHAPITRE DEUXIEME. ENSEIGNEMENT DE LA BOTANIQUE EN BELGIQUE. En Belgique, la botanique est enseignée d'une façon plus ou moins développée dans huit établisse- ments d'instruction publique : les quatre Universités, les deux Écoles d'horticulture, l'École de médecine vétérinaire et l'Institut agricole. Les Universités et les Écoles d'horticulture ont des professeurs spéciaux de botanique ; tandis qu'à l'École de médecine vété- rinaire et à rinstitut agricole, la botanique est enseignée par des professeurs chargés d'autres bran- ches des sciences. En nous permettant de juger du résultat de l'en- seignement de la botanique en Belgique et en établis- sant un parallèle entre les institutions de notre pays et celles de l'étranger, notre intention n'est BOTANIQUE EN BELGIQUE. 269 point, on le comprendra aisément, de porter un jugement sur les savants chargés d'enseigner la botanique, mais de rechercher les qualités ou les défauts des divers systèmes d'enseignement. Si, par exemple, on compare le nombre et la valeur des botanistes qui sortent des Universités alle- mandes et des Universités belges, on doit avouer que, toutes proportions gardées, nous sommes inférieurs à nos voisins. Quelles peuvent être les causes de cette infério- rité? Ces causes, que l'on ne peut attribuer au personnel enseignant, sont multiples. Elles tiennent au faible développement de l'esprit scientifique parmi la jeunesse de nos écoles ; à l'absence presque complète d'instruction spéciale chez les jeunes gens sortant des collèges et des athénées ; à l'organisation incomplète de l'enseignement de la botanique dans les Universités et enfin au peu d'avenir que présente, aux jeunes gens, l'étude spéciale de la botanique. Examinons attentivement plusieurs de ces points sans nous préoccuper de l'amour-propre national. Toutes les causes d'infériorité qui viennent d'être invoquées s enchaînent plus ou moins En effet, si les enfants, dès l'école primaire, comme cela se voit en Allemagne, étaient initiés aux premières notions de la botanique ; si les jeunes gens recevaient une instruction spéciale dans les écoles moyennes, 270 ENSEIGNEMENT DE LA dans les collèges et les athénées, on verrait le goût de la botanique se répandre ; les étudiants entre- raient ensuite à l'Université suffisamment préparés pour suivre avec fruit le cours de botanique supé- rieure. Que voit-on généralement se produire? Les élèves de nos athénées et de nos collèges, presque complètement dépourvus de notions de botanique, sont brusquement appelés à suivre un cours univer- sitaire organisé plus ou moins d'après la méthode allemande et auquel ils ne sont nullement préparés. Dans de telles conditions, le professeur, à moins de n'être pas compris de la plupart de ses élèves, doit fréquemment interrompre le développement de son cours supérieur pour enseigner les choses les plus élémentaires et qui devraient être connues des étu- diants avant leur entrée à l'Université. Le professeur de botanique se trouve être ici dans le cas d'un professeur de rhétorique qui devrait enseigner devant des élèves qui n'auraient pas fait leurs premières classes d'humanités. Des élèves mal pré- parés, disons même des élèves ignorants , qui sont appelés à suivre un cours d'anatomie et de physio- logie végétales, comprennent très -mal les leçons du professeur; ils ne peuvent guère prendre goût à la science et ils n'en étudient que ce qu'il faut savoir pour ne pas échouer dans les examens. En Allemagne et dans plusieurs autres pays, on BOTANIQUE EN BELGIQUE. 271 voit un grand nombre de médecins et de pharma- ciens cultiver avec succès la science botanique. En Belgique, par suite de l'absence presque complète d'un bon enseignement spécial dans les établisse- ments d'instruction moyenne, il n'y a que fort peu de médecins et de pharmaciens imitant leurs con- frères de l'étranger. Pour rendre l'enseignement universitaire fruc- tueux, il faut, avant tout, apporter des modifica- tions dans l'enseignement primaire et moyen, en y introduisant l'étude de la botanique. L'utilité de la botanique et des sciences naturelles en général n'est plus contestée aujourd'hui par les esprits éclairés. Ces sciences ont fait de tels progrès, occupent tant l'attention par leurs brillantes conquêtes, que la routine pédagogique de plusieurs siècles sera bien forcée de céder devant les exigences de l'avenir. Malheureusement, cette routine est encore soutenue par tout un monde intéressé à la voir se perpétuer. Une foule de positions seraient amoindries par l'envahissement des sciences natu- relles dans l'enseignement à tous les degrés; les professeurs de langues mortes qui ont blanchi ou veulent blanchir dans leurs chaires en expliquant laborieusement l'antiquité à une jeunesse qui veut vivre dans le présent et se préparer pour l'avenir, de même que les professeurs d'histoire et de littéra- 272 ENSEIGNEMENT DE LA ture, ne voient pas sans une certaine appréhension l'histoire naturelle réclamer une large place dans les programmes de l'enseignement. Quoi qu'on fasse, quelles que soient les prétendues raisons qu'on invoque pour maintenir les sciences naturelles au rang secondaire qu'elles occupent dans les pro- grammes, ces sciences s'imposeront pourtant et finiront par constituer Tune des principales branches de l'enseignement. Les hommes d'Etat ont, du reste, bien compris, ■dans ces derniers temps, l'avenir qui est réservé aux sciences naturelles et notre Gouvernement cherche à bien organiser leur enseignement dans les diverses classes de nos établissements d'instruction moyenne. On sent même aujourd'hui le besoin d'introduire l'enseignement de la botanique dans les écoles primaires. L'instituteur, par l'enseignement intuitif, initiera ses écoliers aux premières notions de la botanique. Ceux-ci, arrivés à l'école moyenne ou à lathénée, seront déjà préparés à suivre un cours élémentaire. Plus tard, les élèves qui entreront à l'Université seront à même de comprendre les leçons de haute science ; ils n'auront plus à s'occuper des éléments de la botanique et pourront se livrer aux travaux de laboratoire Une autre conséquence de la réorganisation de BOTANIQUE EN BELGIQUE. 273 renseignement, c'est Touverture de nouvelles chaires dans les athénées et les écoles normales : un seul professeur ne suffira plus, comme aujourd'hui, pour enseigner l'ensemble des sciences naturelles avec la physique, la chimie et l'astronomie. Les chaires étant ainsi dédoublées, un plus grand nombre de places seront ouvertes aux savants et, par suite, le goût de la science tendra à se développer parmi les jeunes gens. A leur tour, les Universités subiront l'influence du progrès réalisé dans les établissements d'un ordre inférieur ; elles sentiront la nécessité d'élargir l'en- seignement de la botanique, en appelant plus d'un professeur pour enseigner les diverses branches de la science, comme cela se voit, du reste, en Allemagne, en France et ailleurs. Déjà l'une de nos Universités est entrée dans cette voie heureuse et féconde, en nommant deux professeurs pour le cours botanique. Nous croyons inutile de défendre ici l'institution des professeurs libres, ce qu'on désigne, en Allemagne, sous le nom de privat-docenten : tous les esprits éclairés et exempts de préjugés admettent aujourd'hui la grande utilité de ces adjoints des pro- fesseurs titulaires. Ces derniers devraient, en outre, être aidés par des préparateurs instruits, qui deviendraient, dans le laboratoire, de véritables répétiteurs. 274 ENSEIGNEMENT DE LA Depuis longtemps, on possède dans les Univer- sités des laboratoires destinés aux chimistes et aux physiciens ; mais il avait semblé, jusqu'en ces derniers temps, que renseignement de la zoologie et de la botanique n'avait aucunement besoin d'être appuyé par des travaux de laboratoire. La bota- nique, pas plus que la chimie, ne peut se passer de l'outillage et des installations nécessaires pour rendre son enseignement aussi pratique que possible. Nous sommes porté à attribuer, en grande partie, à l'absence de laboratoires notre infériorité en ce qui concerne les travaux de botanique anatomique et physiologique. Disons ici, en passant, que l'absence de laboratoires a forcé plusieurs de nos jeunes savants à quitter la Belgique pour aller compléter leurs études dans les Universités étrangères. Il y a lieu d'espérer que les efforts faits actuellement par nos professeurs pour organiser des laboratoires de botanique, seront couronnés de succès et que nous verrons bientôt renseignement supérieur en mesure de répondre complètement aux besoins de la science. A ce propos, qu'il nous soit permis d'émettre quel- ques réflexions sur la manière dont on pourrait actuellement donner renseignement des sciences naturelles et, en particulier, celui de la botanique. L'enseignement de la botanique est resté, jusqu'à présent, trop théorique ; les professeurs consacrent BOTANIQUE EN BELGIQUE. 275 un temps trop considérable à l'exposition des éléments et des principes de la science. Comme celle-ci possède, aujourd'hui, de bons traités, des ouvrages rédigés spécialement au point de vue de l'enseignement et dont les éditions successives per- mettent aux étudiants d'être toujours tenus au courant des découvertes, est-il nécessaire, est-il même bien utile que le professeur astreigne ses élèves à copier des extraits de ces mêmes ouvrages qu'ils ont entre les mains? Si le professeur craint de voir ses élèves s'égarer dans des traités volumineux, où ils pourraient s'arrêter aux choses secondaires et négliger les choses principales, qu'il publie un cours substantiel et concis pouvant servir de guide ; mais qu'il se garde de faire la dictée de celui-ci, car ce serait incontestablement du temps perdu, et pour lui et pour ses élèves. Ce cours, autographié ou imprimé, devrait être, chaque année, modifié et complété suivant les besoins de la science. Alors, les leçons de botanique ne se donneraient plus guère du haut d'une chaii^e ; ce serait dans le laboratoire que les études se feraient presque exclusivement, au milieu des objets à examiner, en face des appareils, avec l'aide des instruments. Le professeur, sans aucune préoccupation littéraire et par des explications familières et souvent répétées, enseigne- rait la structure des tissus, le développement des 276 ENSEIGNEMENT DE LA cellules et des vaisseaux, celui des organes complexes, la circulation des sucs, les phénomènes biolo- giques, etc., en faisant voir, en même temps, les pré- parations nécessaires, en faisant des expériences, en disséquant des plantes et en apprenant à ses élèves à faire les préparations, les dissections et les expérien- ces. Les objets bien vus, les expériences suivies avec attention instruiront véritablement l'étudiant; celui- ci conservera un souvenir fidèle des choses, et ce sou- venir lui rendra faciles les définitions qui pourront lui en être demandées. Par le travail du laboratoire, rélève comprendra plus clairement le texte du cours ou du traité qu'il aura entre les mains et, au lieu de savoir simplement des mots et des phrases, il con- naîtra les choses. Du reste, rien n'empêchera le pro- fesseur de résumer brièvement, à la fin de chaque séance pratique, les principaux faits observés et de les rattacher à l'ensemble de la science. De temps à autre, il montera dans sa chaire pour exposer à grands traits les lois générales et les faits principaux, afin de permettre à ses auditeurs de ranger et de classer dans leur esprit les obser- vations faites dans le laboratoire. En somme, un professeur de botanique n'est point, comme le pro- fesseur de droit, de philosophie, d'histoire ou de littérature, astreint à toujours parler pour exposer et discuter des faits qui ne sont pas tangibles ; il BOTANIQUE EN BELGIQUE. 277 doit surtout enseigner expérimentalement et res- treindre, autant que possible, l'enseignement pure- ment théorique. Ce qui complète admirablement renseignement de la botanique, ce sont les herborisations. Aussi ne saurait-on trop engager les professeurs à faire des herborisations avec leurs élèves et surtout des her- borisations sérieuses. Pendant l'excursion, l'élève studieux a l'occasion de consulter le maître sur des points qu'il n'a pas bien compris au cours ou sur les difficultés qui se présentent fréquemment dans l'étudft de la botanique rurale. En contact familier avec ses élèves, le professeur peut aisément stimuler leur zèle et leur inspirer le goût de la science. C'est dans les herborisations qu'on devient réelle- ment botaniste; c'est surtout par l'étude de la flore des champs que le goût des plantes se développe et qu'on est pris de l'amour des fleurs. Sur les bancs de l'école, au pied de la chaire, la botanique paraît froide et dépourvue de charme; il faut que les leçons du cours soient réchaufl'ées, fécondées, pourrions- nous dire, par des promenades dans les champs. L'herborisation est pleine d'attraction et de profit pour l'élève ; celui-ci y trouve même beaucoup d'agrément ; mais il n'en est pas tout à fait de "même pour le maître, qui, outre la préoccupation de bien diriger une compagnie de jeunes gens parfois 278 ENSEIGNEMENT DE LA un peu turbulents, est, à chaque pas, assailli de questions auxquelles il est tenu de répondre. Il doit, de plus, stimuler le zèle des indolents et faire tous ses efforts pour rendre les recherches intéressantes et fructueuses. On peut le dire, tout n'est pas agré- ment dans la tâche du professeur qui herborise avec des étudiants ; mais, répétons-le, c'est plutôt comme herborisateur qu'il formera des botanistes que comme professeur. Cette dernière réflexion nous amène naturellement à exprimer notre opinion sur l'influence que peuvent exercer personnellement les professeurs et tous ceux qui, par leur position, sont appelés à contribuer aux progrès de la science. Un professeur peut former de bons élèves par son enseignement ou par ses écrits; un conservateur de musée peut rendre de grands services aux étudiants en mettant à leur disposition des collections riches et bien classées ; mais si le professeur ou le conservateur borne sa mission à son rôle oflficiel; si, drapé dans sa dignité, il dédaigne le commerce des jeunes gens studieux ou s'il craint de se mêler à la foule des modestes amateurs, qu'il soit bien persuadé que son influence n'est pas exercée d'une façon complète. Un enseigne- ment, quelque savant qu'il soit, des collections bien classées, de savants mémoires, suflîsent-ils toujours pour allumer le feu sacré de la science ? Nous ne BOTANIQUE EN BELGIQUE. 279 le pensons pas. Le naturaliste doit savoir quitter sa chaire ou son cabinet pour rechercher les jeunes gens dont les goûts sont tournés vers l'étude des sciences et les modestes amateurs qui, par timidité, craignent de s'adresser à lui; il doit, dans ses rapports avec les uns et les autres, rester simple et ne point faire trop sentir sa supériorité, afin de ne pas décourager ceux qui aspirent à devenir eux-mêmes des savants ; il doit s'efforcer de décou- vrir ceux d'entre-eux qui possèdent l'étincelle du génie et qui demandent à être guidés. Pour exercer une action utile sur les étudiants et sur les ama- teurs, pour élever le niveau scientifique dans son pays, il ne doit pas reculer devant les ennuis et les obstacles qu'il peut rencontrer. Si, par ses efforts, il est parvenu à faire naître le feu sacré chez quelques adeptes ; si, en outre, il a imprimé une bonne direction aux études d'un grand nombre d'élèves et d'amateurs, alors il aura rempli son rôle et il pourra se considérer comme un véritable promoteur de la science. CHAPITRE TROISIÈME. JARDINS BOTANIQUES. — MUSÉES. — SOCIÉTÉS SCIENTI- FIQUES. — BIBLIOTHÈQUES. — COLLECTIONS BOTANIQUES PARTICULIÈRES. —COLLECTIONS DE PLANTES VIVANTES. Nous allons, tout d'abord, passer en revue les institutions publiques qui ont pour objet plus ou moins spécial l'étude de la botanique : nous nous occuperons ensuite des collections botaniques appartenant à des particuliers et des bibliothèques publiques et privées. § P^ — Jardins hotaniques. Les Jardins botaniques de notre pays sont au nombre de cinq : les jardins de Bruxelles, de Liège, de Gand, de Louvain et d'Anvers. Le premier appartient à l'État ; les^ autres sont la propriété des communes où ils sont installés. SOCIÉTÉS SCIENTIFIQUES. — BIBLIOTHÈQUES. 281 I. Jardin botanique de Bruxelles. — Par la richesse de ses collections, par le nombre et l'étendue de ses serres, par son personnel et par le chiffre de son budget, le Jardin botanique de Bruxelles est le plus important du pays. L'étendue de ce Jardin, en y comprenant l'emplace- ment des bâtiments, est d'environ six hectares. Comme établissement vraiment scientifique, ce Jardin ne date, en quelque sorte, que de ]870, année où le Gouvernement en fit l'acquisition. Auparavant, ce n'était guère qu'un établissement horticole, dont les collections ne rendaient que de faibles services au public (1). (1) Le premier Jardin botanique de Bruxelles fut créé en 1797 sur remplacement du Jardin du palais des gouverneurs généraux des Pays-Bas autrichiens, où se trouve actuellement la Bibliothèque royale. Ce premier Jardin fut celui de l'École centrale du département de la Dyle et, plus tard, celui de l'École de médecine. Sa direction scientifique fut successive- ment confiée aux professeurs d'histoire naturelle de ces deux établissements d'instruction : Van dei* Stegen de Putte, Rozin, Adrien Dekin, Kickx père, De Ronnay et Kickx fils. Ce fut Van der Stegen de Putte qui en fut le créateur. Nyst, qui fut l'un des administrateurs et qui remplit même les fonctions de directeur après la mort de Dekin, publia, en 1826, le catalogue des plantes qui y étaient cultivées. Dans ce premier Jardin, on avait conservé un pied de Robinia Pseudo- Acacia planté du temps d'Albert et d'Isabelle. Avant de parler du Jardin qui a remplacé celui de l'École 282 JARDINS BOTANIQUES. — MUSÉES. Depuis la reprise du Jardin par l'État, l'établisse- ment est entré dans une nouvelle ère : un personnel centrale, il est intéressant de rappeler qu'à l'époque (1788) où plusieurs des Facultés de l'Université de Louvain furent trans- férées à Bruxelles, dans l'édifice servant actuellement de Palais de justice, Joseph II avait eu le projet de créer un vaste Jardin botanique sur le territoire de Saint-Gilles, hors la porte de Hal. Le plan de ce Jardin avait été dressé d'après les idées du D"" Mârter, professeur de botanique à l'Université de Louvain. La création du nouveau Jardin botanique de Bruxelles est due à une Société ayant eu pour fondateurs le baron Van Voldende Lombeke, J.-B. Meeus, Drapiez et l'abbé Van Geel. Cette Société, fondée en 1826, prit, en 1837, le titre de Société royale d'horticulture de Belg'ique. De 1826 à 1870, année de sa dissolution, cette Société passa alternativement par diverses phases de prospérité et de déca- dence, qu'il importe peu de rappeler ici. Enfin, le 28 juin 1870, son Jardin fut cédé à l'État moyennant la somme d'un million de francs. Cette cession heureuse, qui intéressait si vivement la botanique, fut, en grande partie, due aux efforts persé- vérants de M. Du Mortier. Le lecteur trouvera des détails étendus sur l'histoire de ce Jardin dans la Notice sur le Jardin botanique de Bruxelles publiée par M. Bommer dans le tome IX (1871) du Bulletin de la Société royale de botanique de Belgique, pp. 418-455, dans le Rapport sur le Jardin botanique de VÊtat à Bruxelles, que M. Edouard Bureau a publié dans le tome XX du Bulletin de la Société botanique de France (1873) et dans le Petit guide du Jardin botanique de Bruxelles publié, cette année, par la direction de l'établissement. Ch. Morren a donné quelques détails sur l'ancien Jardin botanique dans L'Horticulteur belge, t. I, 1833-1834, pp. 164-166. SOCIETES SCIENTIFIQUES. — BIBLIOTHÈQUES. 283 scientifique lui est attaché; des collections de plantes sèches et de produits végétaux sont venues enrichir son musée ; de grands travaux ont été exécutés dans les bâtiments et dans le jardin proprement dit. Grâce aux sacrifices que fait annuellement TÉtat, on peut prévoir que, d'ici à un petit nombre d'années, le Jardin botanique de Bruxelles pourra être rangé parmi les jardins les mieux organisés et les plus riches de l'Europe. Ses herbiers sont installés dans une vaste galerie qui sert en même temps de laboratoire et de salle d'étude. Cette galerie, éclairée par les côtés et par le plafond percé d'un large lanterneau, mesure 42'"25 de longueur sur 11"22 de largeur. Elle renferme un herbier général, un herbier d'Europe et un herbier de Belgique. L'herbier général est principalement formé de l'herbier de von Martius, dont le Gouvernement a fait l'acquisition. A ce premier fond, très-considé- rable, sont venues se joindre diverses collections, parmi lesquelles on peut citer celle de Galeotti, l'un des anciens directeurs du Jardin, et celle de Claussen. Cet herbier général, tel qu'il est actuelle- ment, offre déjà de très-grandes ressources aux phytographes. Son inventaire détaillé n'étant pas encore achevé, on ne saurait dire quel est le nombre exact des espèces qu'il renferme ; mais on peut toute- 284 JA.RDINS BOTANIQUES. — MUSÉES. fois avancer que ce nombre n'est guère en dessous de 75,000 espèces. C'est la partie cryptogamique qui est relativement la plus riche; cette richesse est due à l'intercalation, dans l'herbier de von Martius, des herbiers d'Eugène Coemans et de de Limminghe. L'herbier d'Europe, formé des herbiers d'Oscar de Dieudonné et de Crépin, est extrêmement riche et presque complet. Il offre, dès maintenant, des maté- riaux suffisants pour étudier l'ensemble de la flore européenne et celle de POrient. Quant à l'herbier de Belgique, il est aussi complet que possible, puisqu'il est composé des herbiers de Lejeune, Nyst, De Cloet, Libert, Coemans, Westendorp, Martinis et Crépin. L'installation de ces divers herbiers est des plus heureuses et permet aux travailleurs de les consulter avec la plus grande commodité. Dans la salle des herbiers, se trouve une bibliothèque renfermant les ouvrages botaniques les plus utiles à consulter. Ajoutons que la galerie des herbiers est ouverte tous les jours au public et que les amateurs peuvent y venir prendre connaissance des nombreuses publi- cations périodiques que reçoit l'établissement. Les collections carpologiques sont placées dans la salle du Dôme. Elles sont provisoirement exposées dans d'anciennes armoires vitrées, qui, prochaine- ment, seront remplacées par des meubles appropriés à ce genre de collections. SOCIÉTÉS SCIENTIFIQUES — BIBLIOTHÈQUES. 285 Dans cette même salle, est exposée une petite collection de paléontologie végétale destinée à Tin- struction des élèves des écoles ; mais comme cette collection est appelée à prendre une grande exten- sion, elle sera déplacée pour occuper, plus tard, une salle spéciale. Les collections de bois, de produits végétaux et la matière médicale sont encore renfermées dans des meubles provisoires et dans des caisses ; elles seront, par la suite, exposées dans des armoires vitrées placées dans la salle du Dôme. Le Jardin possède dix-sept serres, plus une oran- gerie et une grande salle chauffée en hiver et garnie principalement de Palmiers. Il entre dans les inten- tions du Gouvernement de construire une grande serre monumentale, entièrement réservées aux Fou- gères et une grande serre chaude, destinée à la culture des plantes aquatiques. Le nombre des espèces cultivées dans les serres n'est peut-être pas aussi élevé qu'on pourrait s'y attendre, mais il est permis de dire que, sous le rapport du nombre et de la vigueur des individus, ainsi que sous le rapport de la rareté des espèces, le Jardin botanique de Bruxelles peut être placé parmi les plus beaux. La collection de Fougères est extrê- mement remarquable ; les collections de Palmiers, d'Aroïdées, d'Orchidées, de même que plusieurs autres collections méritent d'être visitées. 286 JARDINS BOTANIQUES. — MUSÉES. Dans le jardin proprement dit, se trouvent des écoles de botanique, de floriculture, de pharmacie, de culture maraîchère et de grande culture. L'arboretum et le pinetum sont constitués par les arbres et les arbustes plantés le long des chemins, dans les pelouses et dans les massifs. En 1875, un nouveau mode d'étiquettage a été intro- duit dans le Jardin. Les plantes herbacées, les arbres et les arbustes sont pourvus d'une étiquette à deux compartiments. Le compartiment supérieur porte les indications ordinaires, tandis que, sur le comparti- ment inférieur, est peinte en blanc, sur fond vert ou bleu, une planisphère, où Taire de dispersion naturelle de l'espèce est marquée par une ou plusieurs taches de carmin ou de vermillon. En cas de naturalisation, Taire de Tespèce est marquée en bleu foncé. De plus, dans Técole de botanique, chaque famille est pourvue d'une étiquette avec planisphère sur laquelle Taire générale de la famille est marquée au carmin. La teinte de celui-ci est d'autant plus intense, plus foncée sur les diverses régions que les espèces de la famille y sont plus nombreuses. Par ce nouveau procédé. Taire de dispersion soit des espèces, soit des familles est indiquée d'une façon plus exacte, plus complète et plus frappante que par Tancienne méthode. Il est inutile de faire ressortir ici les grands avantages que ce nouveau système d'éti- SOCIÉTÉS SCIENTIFIQUES. — BIBLIOTHÈQUES. 5i87 quettes procure non-seulement aux botanistes, mais encore aux gens du monde et même aux gens du peuple. Aussi comraence-t-il à être adopté dans d'autres Jardins, tant botaniques que zoologiques. Afin de faire rendre au Jardin botanique tous les services qu'on est en droit d'en attendre, la direction de l'établissement se propose d'y faire donner des conférences populaires sur les diverses branches de la botanique et de l'horticulture. Au point de vue des collections, le Jardin bota- nique est divisé en cinq sections : 1° Plantes vivantes de pleine- terre ; 2"" Plantes vivantes de serre ; 3° Herbiers ; 4° Végétaux fossiles ; 5" Carpo- logie, matière médicale et industrielle, préparations anatomiques. Le personnel se compose d'un directeur, de trois conservateurs, dont l'un remplit les fonctions d'agent comptable, d'un aide-naturaliste, de deux prépara- teurs, dont l'un est spécialement chargé de la peinture des étiquettes, d'un chef de culture, d'un sous-chef de culture, de trois surveillants et d'un concierge. Une vingtaine de jardiniers et d'ouvriers sont occupés dans les serres et la pleine terre. Depuis que l'État est devenu possesseur du Jar- din, la direction a été successivement confiée à M. Bommer, conservateur faisant fonctions de directeur (1870-1875), à M. Dupont (1875) et à •288 JARDINS BOTANIQUES. —MUSÉES. M. Crépin (1876). Depuis cette même époque, le chef de culture est M. Lubbers. IL Jardin botanique de Liège (i). — Le Jardin botanique de Liège, qui est une dépendance de l'Université de cette ville, a été fondé en 1819. La ville céda, pour cette destination, le jardin particu- lier des jésuites. Ce fut le professeur Gaede qui dirigea la première appropriation du terrain. Plus tard, le directeur qui succéda à Gaede, c'est-à-dire Ch. Morren, ayant reconnu l'insuffisance de cejardin, conçut l'idée de le déplacer. Les actives démarches de Morren aboutirent, en 1840; dès 1841, on com- mença l'appropriation d'un nouveau Jardin bota- nique dans une pièce de terre d'environ six hectares située au Bas-Laveu, à la base de la colline de Saint- Gilles. Les plans et les diverses installations qu'avait conçus le directeur et qui devaient faire du Jardin botanique un établissement modèle ne furent pas com- plétés. Actuellement, le Jardin botanique de Liège attend encore l'achèvement de serres et de divers locaux. Tel qu'il existe cependant, ce Jardin est fort remarquable et mérite d'être visité. (l) Les éléments de cet article ont été principalement puisés dans la Notice sur le Jardin botanique de liège et sur les collections qui s'y rattachent, que M. Alphonse Le Roy a publiée dans le compte rendu des fêtes jubilaires de l'Université de Liège (1867). SOCIÉTÉS SCIENTIFIQUES. — BIBLIOTHÈQUES. 289 Disposé en parc anglais, le jardin proprement dit renferme des écoles de botanique, de pharmacie, de floriculture, de culture maraîchère, d'agriculture et de pomologie, un arboretum, un pinetum et un estivarium. La partie construite des serres se compose : d'un pavillon pour les Palmiers, d'une serre chaude, d'une serre froide, d'une petite orangerie, d'une serre pour les plantes grasses et d'une serre pour les Orchidées. Les collections les plus importantes sont celles des Palmiers, des Broméliacées, des Fougères et des Aroïdées. Quant aux autres collections : herbiers, fruits, bois, etc., qui, d'après le plan conçu par Ch. Morren, devaient être installées au Jardin botanique, elles se trouvent au Musée de l'Université. Le personnel du Jardin botanique se compose d'un directeur qui est en même temps professeur de bota- nique à l'Université, d'un jardinier en chef et d'un concierge. Les cultures occupent six jardiniers et ouvriers. Depuis 1819, les directeurs du Jardin ont ét-é : H.-M. Gaede (1819-1834), Ch. Morren (1835-1858), M. Éd. Morren (1858-1877). De 1825 à 1834, R. Courtois a été directeur-adjoint. Les jardiniers en chef furent: Demblon (1819), F. Deville (1836), 290 JARDINS BOTANIQUES. — MUSÉES. D.-J. Dirickx (184-1) et M. Em. Rodembourg (1852-1877). III. Jardin botanique de Gandi^). — Le Jardin botanique de Gand fut établi en 1797 dans le potager de l'abbaye de Baudeloo, supprimée en 1796. Ce jardin était une annexe de l'École centrale du dépar- tement de l'Escaut, établie dans les bâtiments de l'abbaye. Sa création fut due aux actives démarches de Ch. Van Hulthem. Bernard Coppens, professeur de botanique, aidé de Mussche, le premier jardinier en chef, s'occupa de l'organisation de l'école de bota- nique et de l'installation des serres. Les premières serres, construites au siècle dernier, furent démolies et remplacées. Lors de la suppression des Ecoles centrales , en 1804, le Jardin botanique courut le risque d'être supprimé à son tour; mais Van Hulthem parvint à en faire céder la propriété à la ville. En 1817, une Université fut créée à Gand, et le Jardin botanique lui fut annexé. En leur qualité (1) Consulter, pour ce Jardin, la notice que M. H.-J. Van Huile a publiée, en 1871, sous le titre : Le Jardin botanique de V Université de Gand. Historique, Opportunité de son déplace- ment ; ainsi que la Notice historique sur le Jardin botanique de Oand, par Ch. Morren [L'Horticulteur belge, t. II, 1834, pp. 158-159,268-270). SOCIÉTÉS SCIENTIFIQUES. — BIBLIOTHÈQUES. 291 (le professeurs à TUniversitë, Cassel (1817), Van Coetsem (1821), Van Breda(1822) et J. Kickx(1835- 1864) devinrent successivement directeurs du Jardin botanique. Le directeur actuel est M. J.-J. Kickx. En 1845, on reconstruisit toutes les serres; en 1860, l'école de botanique et celle de pharmacie furent transférées dans un terrain que la ville avait cédé au Jardin et qui était situé derrière les serres ; l'ancienne partie du jardin eut son plan modifié. Enfin, en 1862-1863, on reconstruisit la serre- aquarium, dans laquelle, chaque année, le public peut admirer la Victoria. Tel qu'il est actuellement, le Jardin occupe une superficie d'environ deux hectares. Ses serres sont au nombre de six : une grande serre à Palmiers; une grande serre chaude, renfer- mant les Pandanus, les Fougères et les grandes plantes officinales ; une grande serre froide, renfer- mant les plantes de la Nouvelle-Hollande ; une petite serre froide; une petite serre chaude, renfermant les Aroïdées, les plantes officinales, etc. ; une serre à Orchidées avec aquarium pour la culture des plantes aquatiques. Il y a, en outre, une grande orangerie. Les collections principales de plantes de serre sont celles des Orchidées, des Palmiers, des plantes offi- cinales, des arbres fruitiers tropicaux, des plantes 292 JARDINS BOTANIQUES. - MUSÉES, de la Nouvelle-Hollande et des Fougères. La pleine- terre comprend des écoles de botanique et de phar- macie et un arboretum. Les cours de botanique de l'Université se donnent dans un auditoire touchant aux serres. Derrière celui-ci, se trouve une petite salle renfermant quelques collections élémentaires destinées à l'en- seignement, un herbier de la province et un petit herbier général formé de plantes recueillies par Galeotti et quelques autres voyageurs. Le personnel de rétablissement se compose d'un directeur qui est, en même temps, professeur de botanique à l'Université, d'un jardinier en chef, d'un jardinier en second et d'un concierge. Les serres et la pleine-terre occupent sept jardiniers et ouvriers. Depuis la fondation du Jardin, les jardiniers en chef ont été : Mussche, décédé en 1834, Donckelaar, mort en 185.8, M. Van Huile (1858-1877). IV. Jardin botanique de Loîivaini). — Le Jardin botanique de Louvain fut créé en 1738. Le 9 août, le professeur Rega acheta, au nom de l'Université, un terrain d'un demi-hectare, sur lequel on bâtit l'amphithéâtre et on aménagea le Jardin botanique. Celui-ci fut ouvert l'année suivante et eut pour (1) M. Ch. Baguet a bien voulu nous fournir les renseigne- ments sur le Jardin botanique de Louvain. SOCIÉTÉS SCIENTIFIQUES. —BIBLIOTHÈQUES. 293 son premier directeur le professeur de botanique A.-D. Sassenus. Lors de la réorganisation de renseignement supé- rieur en 1817, le Gouvernement songea à remplacer ce Jardin, devenu trop exigu. En 1820, le jardin de l'ancien couvent des Capucins fut approprié en Jardin botanique. Celui-ci, en comprenant un terrain qui y fut ajouté postérieurement, mesure deux hectares. Tel qu'il existe actuellement le Jardin botanique a la forme d'un rectangle. Les serres, construites pour la plupart en 1821, se composent d une grande orangerie, de deux serres semi- circulaires adossées à celle-ci, d'une serre carrée renfermant une magnifique collection de Pal- miers, d'une serre chaude bâtie en 1839 et d'une petite serre à multiplication, construite en 1871. L'école de botanique, qui occupe le centre du jardin, renferme environ 5,000 espèces. Les principales collections de plantes de serre sont celles des Palmiers, des Fougères, des Orchi- dées et des Aroïdées. La direction du Jardin botanique, depuis 1738 jusqu'à la suppression de l'Université, en 1797, a été successivement confiée à des professeurs de cette dernière institution. En 1835, lors de la suppression de l'Université de l'État à Louvain, le Gouvernement, tout en 294 JARDINS BOTANIQUES. — MUSÉES. conservant la propriété du Jardin, en céda la jouis- sance à la ville, et celle-ci mit rétablissement à la disposition de l'Université catholique pour ren- seignement de la botanique. De 1839 à 1849, M. Martens, professeur à rUniversité, fut le directeur du Jardin. Pendant sa direction, Martens enrichit les collections de plantes vivantes d'un grand nombre d'espèces. Actuellement, la direction est remplacée par un Conseil de surveillance composé de cinq membres et dont fait partie le professeur de botanique de rUniversité, M. Éd. Martens. Depuis 1820, les jardiniers en chef ont successi- vement été : A. Donckelaar (1820-1835), H. Donc- kelaar (1835-1847), C. Sterckmans (1847-1870), M. Jean Giele (1870-1877). Malgré un budget vraiment dérisoire et un nombre d'ouvriers insuffisant, le jardinier en chef parvient, par ses soins et son énergie, à entretenir le Jardin dans un très-bon état et à enrichir les collections de plantes vivantes. V. Jardin botanique d'Anvers'^). — Le Jardin bota- nique d'Anvers n'était, au siècle dernier, qu'un petit enclos, où l'on cultivait des simples pour les besoins (l) M. Van Heurck s'est empressé de nous fournir les ren- seignements sur le Jardin botanique d'Anvers. SOCIÉTÉS SCIENTIFIQUES. — BIBLIOTHÈQUES. 295 de riirjpital. La date de sa fondation nous est incon- nue. Au commencement de ce siècle, lors de la créa- tion d'une école de médecine et de pharmacie, le premier jardin fut agrandi et on y bâtit une petite serre, qui fut démolie il y a quelques années. En 1804, l'École centrale du département des Deux- Nèthes ayant été supprimée, les plantes de son Jardin botanique furent transportées au Jardin botanique de rÉcole de médecine. A partir de cette époque, ce dernier Jardin commença à prendre une certaine importance; vers 1825, il avait l'étendue qu'il présente aujourd'hui et qui est d'un hectare. Ce Jardin possède deux orangeries, une serre à Palmiers, une serre tempérée et une serre chaude. L'orangerie, qui est placée au centre du jardin, sert principalement d'auditoire pour le cours de botanique, qui est donné par le directeur de l'éta- blissement. Ce bâtiment doit être démoli pour faire place à un grand aquarium avec une fontaine. L'école de botanique est distribuée dans les diver- ses parties du jardin, qui est dessiné à l'anglaise. Ses plantes sont classées suivant l'ordre adopté dans le Prodromîis de De Candolle. Le nombre des espèces cultivées dans l'école de botanique et dans les serres s'élève à environ 3,000. Depuis la nomination de M. H. Van Heurck à la direction de cet établissement, des améliorations 296 JARDINS BOTANIQUES. — MUSÉES. notables ont eu lieu et d'autres les suivront très- prochainement. Le nouveau directeur a fait replan- ter l'école de botanique et l'a enrichie de nouvelles espèces ; il a organisé un musée de botanique médico- commerciale qui est visité, chaque jour, par de nom- breux amateurs ; il a aussi obtenu la promesse que de nouvelles serres seraient construites, ainsi que de nouvelles salles pour le musée et le laboratoire de botanique. Le personnel attaché au Jardin botanique d'Anvers se compose d'un directeur-professeur, d'un jardinier en chef, de deux jardiniers adjoints et d'un apprenti- jardinier. Le premier directeur du jardin fut le D'' Sommé, chirurgien en chef de l'hôpital, auquel Verbert avait été adjoint comme professeur. A la mort du D'' Sommé, en 1857, Rigouts- Verbert fut nommé directeur-professeur; celui-ci conserva ses fonctions jusqu'à sa mort, arrivée en 1867. Rigouts-Verbert, qui était pharmacien de l'hôpital S'^-Élisabeth fut remplacé par M. Acar, pharmacien militaire retraité. Le directeur actuel, ainsi que nous l'avons déjà dit, est M. H. Van Heurck. SOCIÉTÉS SCIENTIFIQUES. - BIHLIOTHÈQUES. 297 § 2. ~ Musées. Les musées dans lesquels sont conservées des col- lections botaniques sont : le Musée royal d'histoire naturelle, le Musée Van Heurck, à Anvers, les Musées de l'Université de Liège et de TEcole des mines de Mons et le Musée commercial-industriel de Melle. L Musée royal d'histoire naturelle de Bruxelles. — Le Musée royal d'histoire naturelle étant princi- palement consacré à la zoologie, à la paléontologie animale et à la minéralogie, il ne saurait être question ici de faire l'historique de cette insti- tution. Nous dirons seulement que, sous l'active direction de M. Éd. Dupont, nommé directeur en 1868, la réorganisation du Musée a marché à très- grands pas et qu'au mois de juillet 1875, lors de la réouverture des galeries, le public a pu se convaincre que rétablissement était désormais digne d'être classé au premier rang. Appréciant l'importance des services que la pa- léontologie végétale est appelée à rendre à la géologie stratigraphique, le directeur conçut, en 1871, Tidée de créer, au Musée, une section de paléontologie végétale. Il fit acquérir par le Gouvernement la collection de végétaux fossiles délaissée par feu Eugène Coemans et nous fit nommer conservateur 9* 298 JARDINS BOTANIQUES. — MUSÉES. de la nouvelle section. Durant les trois années et demie que nous avons été occupé à la détermina- tion et au classement de la collection Coemans, nous fîmes de nombreuses recherches dans les divers ter- rains géologiques du pays. Par nos récoltes person- nelles et celles que nous fîmes faire, la collection primitive fut presque triplée. La collection des plantes fossiles, qui fut livrée au public au mois de juillet 1875, est installée dans une vaste galerie du Musée, oii les espèces sont rangées dans le double ordre stratigraphique et taxinomique. La flore houillère occupe le premier rang ; elle est représentée par un nombre très-considérable de pièces intéressantes et souvent fort belles. Elle renferme non-seulement toutes les espèces déjà connues en Belgique, mais encore des types nouveaux et dont plusieurs sont inédits. La flore du terrain dévonien est représentée par une série extrêmement remarquable d'empreintes des psammites du Condroz. Celles-ci ont donné lieu à rétablissement de plusieurs espèces nouvelles pour la science. La collection des fruits de Nipadites recueillis aux environs de Bruxelles est d'une très-grande richesse. Ce qui distingue la collection de plantes fossiles du Musée, comme toutes celles de cet établissement, c'est un mode nouveau d'installation dans des meubles SOCIÉTÉS SCIENTIFIQUES. — BIBLIOTHÈQUES. 299 entièrement vitrés. Une innovation très-heureuse, due à l'initiative du directeur, c'est le placement, à la tête de chaque groupe de végétaux fossiles, de vignettes représentant les types restaurés des principales espèces fossiles. II. Musée Van Heiirchi^). — M. Henri Van Heurck, d'Anvers, est parvenu, en moins de quinze ans, par ses seuls efïbrts et avec ses ressources particulières, à former un musée botanique que pourraient lui envier bien des établissements publics. L'herbier fut modestement commencé vers 1860 par une collection de plantes de Belgique, à laquelle est venu se joindre le grand herbier de Sieber. Les relations que M. Van Heurck établit avec les Jardins botaniques et avec les botanistes en renom, et les achats qu'il fit en Europe et en Amérique vinrent successivement enrichir l'herbier général. Celui-ci compte actuellement 65,000 à 70,000 espèces, représentées par plus de 200,000 échantillons. M. Van Heurck, voulant donner à ses plantes une plus grande valeur scientifique, s'est entendu (1) Voir : Rapport de M. Gustave Planchon sur l'excursion à Arnoers et particulièrement sur le Musée Van Heurch (Bulletin de la Société botanique de France, t. XX, 1873); Notice sur les collections botaniques de M. Henri Van Heurch, par V. Hamels, Anvers, 186-1 ; Notice sur les collections botaniques de M. Henri Van Heurc\, par A. Martinis, Anvers, 1870. 300 JARDINS BOTANIQUES. — MUSÉES. avec M. Mùller d'Argovie, pour authentiquer les espèces de son herbier en faisant comparer celles-ci avec les types du Prodromus conservés dans l'her- bier de M. De Candolle. Déjà M. Mùller a rapproché et authentiqué un très-grand nombre d'espèces. Ce savant phytographe et M. Van Heurck publient, dans un recueil intitulé : Ohservationes botanicae et descrip- tiones plantarum novarum herharii Van HeurcMani, les espèces inédites de Therbier d'Anvers. Deux fasci- cules de ce recueil ont paru (1870 et 1871). L'herbier, quoique très -considérable, n'occupe, par suite d'une installation des plus ingénieuses, qu'une salle relativement peu étendue (12"" de long sur 4°" de large). Ce Musée renferme, en outre, des collections de produits végétaux, de bois, de fruits et de graines, un droguier remarquable (H et une collection de Diatomées se composant d'environ 7,500 tubes ou préparations. M. Van Heurck, qui s'est occupé avec succès des perfectionnements du microscope et qui est l'auteur d'un Traité sur le microscope arrivé à sa (1) Ce droguier et la collection de produits végétaux ont été catalogués dans l'ouvrage suivant : Notions succinctes sur V origine et remploi des drogues simples de toutes les régions du globe, par H. Van Heurck; Bruxelles, 1876, 1 vol. in-S". SOCIÉTÉS SCIENTIFIQUES. — BIBLIOTHÈQUES. 301 2® édition, possède une collection d'instruments d'optique de premier mérite et de fort belles collec- tions de préparations microscopiques. Le possesseur de ce Musée a voulu faire profiter le public des richesses scientifiques qu'il a réunies avec tant de sacrifices et de soins, en permettant aux savants et aux amateurs de venir étudier librement dans ses collections. III. Musée de V Université de Liège. — La partie botanique du musée de l'Université de Liège se compose : d'une galerie de technologie végétale, disposée d'après les familles naturelles et comprenant tout ce que les végétaux fournissent ou produisent d'intéressant pour la médecine, la chimie, l'industrie, le commerce, etc. ; de collections d'anatomie végé- tale, de tératologie, de pathologie et de paléontologie végétale. Les collections de botanique ont été commencées par Ch. Morren en 1836; son fils, M. Éd. Morren, aujourd'hui directeur de cette partie du Musée, a beaucoup enrichi ces diverses collections. Celles-ci sont principalement destinées à l'enseignement. Les collections de plantes sèches, qui viennent de s'enrichir de l'herbier de Gaede, renferment l'herbier de Courtois, des collections de Halm, Lévy, Pancher et Viellard, Galeotti, Blume et de nombreux exsic- cata publiés par divers botanistes. 302 JARDINS BOTANIQUES. — MUSEES. Le conservateur du cabinet botanique de l'Uni- versité est M. A. De vos. N'oublions pas de mentionner ici la collection de végétaux fossiles qui fait partie des collections miné- ralogiques de l'Université. Cette collection a été commencée par Sauveur et Courtois ; elle renferme la plupart des types figurés par le premier dans son atlas de plantes du terrain houiller de Belgique. IV. Ilusée de F École des mines de Mons, — Le Musée de FÉcole des mines de Mons renferme une collection d'empreintes végétales recueillies princi- palement dans les charbonnages du Couchant de Mons. Ajoutons qu'il existe au musée de la ville de Mons une collection d'empreintes végétales provenant des mêmes charbonnages. V. Musée commercial-industriel de M elle lez- Qand. — La maison d'éducation de Melle, dirigée par des religieux, possède un Musée véritablement remarquable et dans lequel les produits végétaux, avec toutes leurs applications, tiennent une très- large place. La création de ce Musée est due à M. Bernardin, dont l'activité ne se ralentit pas un seul instant et qui est toujours à l'affût des nouvelles applications des produits végétaux. Ce savant, auquel l'industrie et le commerce doivent de nombreuses et utiles publications, est parvenu, par les relations qu'il entretient sur presque tous les points du globe, à réunir une collection d'une très-grande richesse. SOCIÉTÉS SCIENTIFIQUES. — BIBLIOTHÈQUES. 303 § 3. — Collections hotaniqnes 'particulières. I. Herbiers. — A part l'herbier de M. Van Heurck, dont il a été question précédemment, il n'existe pas en Belgique, chez les particuliers, de grands herbiers généraux. M. Morren, à Liège, possède un herbier de Broméliacées qui est le plus riche que Ton puisse rencontrer; il lui sert à élaborer la monographie de cette famille, qu'il doit traiter d'une façon très- détaillée. M. Kickx, à Gand, conserve un riche her- bier crjptogamique formé par son père. M. Martens, à Louvain, possède un herbier assez considérable délaissé par son père. M. le D'" Van der Meersch, à Gand, a composé un herbier d'Europe important et qu'il enrichit chaque jour. Les Pères Jésuites, à Namur, conservent l'herbier du professeur Bellynck. M. Bommer, à Bruxelles, a formé un herbier spécial qui sert de base à ses études géné- rales sur la famille des Fougères. Enfin, M. Baguet, à Louvain, a composé un herbier de Belgique remar- quable par les nombreuses formes critiques de notre flore et par le grand nombre d'échantillons de chaque espèce provenant d'habitations différentes. IL Végétaux fossiles. — M. G. Dewalque, pro- fesseur de géologie à l'Université de Liège, a - formé une collection de plantes fossiles, parmi 304 JARDINS BOTANIQUES. — MUSÉES. lesquelles se trouvent les types authentiques de la curieuse flore des marnes heersiennes décrite par MM. de Saporta et Marion ('). M. le comte Georges de Looz-Corswarem, à Liège, possède également une collection de plantes fossiles, dans laquelle se trouve une admirable série d'empreintes des marnes heersiennesC^). § 4. — Sociétés scientifiques. Parmi les Sociétés scientifiques qui s'occupent plus ou moins spécialement de botanique, on peut citer : la Société royale de botanique, TAcadémie royale, la Société royale Linnéenne de Bruxelles, la Fédération des Sociétés d'horticulture, la Société phytographique et micrographique, la Société belge de microscopie, le Cercle des jeunes botanistes et la Société des sciences, arts et lettres du Hainaut. I. Société royale de botanique de Belgique. — La Société royale de botanique de Belgique a été fondée le l^"" juin 1862. Dès sa première année, elle (1) Essai sur Vétat de la végétation a V époque des marnes heersiennes de Gelinden. (2) Révision de la flore heersienne de Gelinden d'après une collection appartenant au comte G. de Looz, par G. de Saporta et A. -F. Marion. SOCIÉTÉS SCIENTIFIQUES. — BIBLIOTHÈQUES. 305 comptait 117 membres effectifs. Le nombre de ses membres s'est accru d'année en année; aujourd'hui, il est d'environ 200. Le but de la Société étant surtout de rassembler et d'étudier les matériaux de la flore du pays, c'est la connaissance des végétaux indigènes qui a fait l'objet du plus grand nombre des travaux publiés dans les quinze premiers volumes de son Bulletin qui ont paru. Cependant, ses membres ne se sont pas exclusivement bornés à l'étude de la flore belge; des monographies générales plus ou moins importantes sont dues à leurs recherches ; la classifi- cation générale, l'organogénie, Tanatomie, la physio- logie, la paléontologie végétale et la tératologie leur doivent également des travaux nombreux et plus ou moins remarquables. Toutefois, la phytographie prédomine dans les publications de cette Société, ce qui, du reste, s'ex- plique aisément ; cette branche de la science est relativement facile à traiter et, en outre, les Belges ont toujours montré une prédilection marquée pour les travaux descriptifs. La Société, par la régularité de ses publications et par la multiplicité de ses travaux, s'est acquis une place très-honorable parmi les Sociétés savantes. Elle compte des membres effectifs étrangers de plus en plus nombreux ; parmi ceux-ci, il en est qui 306 JARDINS BOTANIQUES. — MUSÉES. tiennent à honneur de publier leurs travaux dans son Bulletin. Celui-ci forme, annuellement, un volume in-S" d'environ 500 pages avec des planches et des figures. La Société se réunit, chaque année, deux fois en séance ordinaire : le premier dimanche des mois de mai et de décembre. Son siège est au Jardin bota- nique de l'Etat, à Bruxelles. Pendant la belle saison, elle fait une herborisation et tient une séance extra- ordinaire. Ses herborisations lui ont fait visiter à peu près toutes les régions du pays les plus intéressantes au point de vue de la botanique ; elles lui ont même fait explorer quelques parties de la Hollande, de la Prusse rhénane, du Luxembourg hollandais et du nord de la France. Ces trois réunions par année ne suffisent plus à son activité ; aussi est-il à désirer que, revisant ses statuts, elle prenne la résolution de se réunir une fois tous les mois, ainsi que le font la plupart des autres Sociétés scientifiques du pays. Depuis sa fondation, les fonctions de président, de vice-président, de secrétaire et de trésorier ont été remplies par les membres suivants : Président: M. B.-C. Du Mortier (1862-1877). — Président honoraire : J. Kickx (1862-1864). — Vice-présidents : Eugène Coemans (186^-1870); G. Westendorp (1862-1867); M. J. Putzeys (1869-1873); M. F. Muller (1872-1877); SOCIÉTÉS SCIENTIFIQUES. — BIBLIOTHÈQUES. 307 M. J.-J. Kickx (1874-1877). — Secrétaire :. M. L. Pire (1862- XWo).— Secrétaire général: M. J .-E. Bommer (1867-1874) ; M. F. Crépi n (1875-1877) — Secrétaire des publications : M. F. Crépin (1807-1874) ; M. A. Coj^niaux (1875-1877). — Trésorier: M. L. Cooraans (1862-1877). II. Académie royale des sciences, des lettres et des heaux-arts de Belgirpie. — L'Académie a eu pour origine une Société littéraire formée à Bruxelles, en 1769, sous les auspices du comte de Cobenzl, Ministre plénipotentiaire de l'impératrice Marie- Thérèse. Quatre ans après sa naissance, cette Société vit élargir son cadre et reçut, avec le titre d'Aca- démie impériale et royale, plusieurs privilèges impor- tants pour cette époque. La première séance fut tenue dans la Bibliothèque royale, sous la prési- dence du chancelier de Brabant, de Crumpipen, le 13 avril 1773. Les événements politiques de la révolution française provoquèrent la dispersion de l'Académie, qui s'était assemblée la dernière fois le 21 mai 1794. Elle fut rétablie en 1816 sous le titre d'Académie royale des sciences et belles -lettres ; sa réinstallation eut lieu au Musée des tableaux de la ville, le 18 novembre de la même année. En 1832, elle fut divisée en trois classes : classe des sciences, classe des lettres et classe des beaux- arts. Son siège actuel est au Palais-Ducal, qui porte maintenant le nom de Palais des Académies. 308 JARDINS BOTANIQUES. - MUSÉES. Chacune des trois classes se compose de 30 mem- bres, de 10 correspondants au plus et de 50 asso- ciés; les membres, les correspondants et les associés sont élus par l'Académie ; la nomination des premiers doit être soumise à l'approbation du Roi. La classe des sciences, qui seule nous intéresse ici, est divisée en deux sections composées chacune de 15 membres : la section des sciences mathéma- tiques et physiques et la section des sciences naturelles. Il ne saurait être ici question de faire l'histoire de la botanique au point de vue des travaux de l'Aca- démie, ce qui exigerait des développements que ne comporte pas le présent ouvrage (0; seulement, nous répéterons que les travaux botaniques publiés par l'Académie sont nombreux, souvent importants et touchent à toutes les branches de la science. Depuis 1816, les botanistes qui ont fait ou qui font encore partie de l'Académie sont les suivants, avec la date de leur élection : Membres : J. Kickx f (1817), B.-C. Du Mortier (1829), J.-J.-D. Sauveur f (1829), A.-L.-S. Lejeune f (1834), (l) Cette histoire a été faite par M. Éd. Morren dans son Rapporf séculaire sur les travaux de botanique et de physiologie t?(^^^^a/^, publié dans le Livre com^némoratif du centième anni- versaire de l'Académie (1772-1872). SOCIÉTÉS SCIENTIFIQUES. — BIBLIOTHÈQUES. 309 M. Martenst(I835), J. Kickxf (1837), Ch. Morrent (1838), F.-A. Spring t (18G4), E. Coemans f (1864), Éd. Moiren (1871), F. CrépiQ (1875). Correspondants : R. Coui-tois f (1835), H. -G. Galeotti f (1841), A. Gilkinet (1875). Associés : A. Bertoloni t(1827), R. Brown t (1829), Ch.-L. Blume t (1829), A. -P. De Candollef (18:34), J. Decai.sne (1836), Ph.von Marti us f (1842), Ad. Brongniart f (1864), P. Savif (1868), A. De Candolle (1869), Osw. Heer (1809^ A. Bellynckf (1870), El. Pries (1871), Ph. Parlatore f (1871), J.-D. Hookei- (1872), N. Pring^sheim (1874). III. Société royale Linnéenne de Bruxelles. — La Société royale Linnéenne de Bruxelles a été fondée en 1835 sous le titre : Les vrais amis de Linné. Son but principal est d'aider aux progrès de l'horticulture et de l'agriculture, en organisant des expositions périodiques et en faisant donner des conférences. La botanique n'y est pas négligée; car, dans les expositions, cette science compte toujours plusieurs concours et une partie des conférences lui sont consacrées. Ajoutons que la Société organise, chaque année, plusieurs herborisations, qui sont suivies par un grand nombre d'amateurs. Par ses conférences et par ses herborisations, la Société initie les jeunes gens à la connaissance de la botanique et rend de réels services à la science. Dès 1872, la Société a commencé la publication d'un Bulletin. Celui-ci, arrivé à son 6« volume et ayant pour rédacteur en chef M. le professeur 310 JARDINS BOTANIQUES. — MUSÉES. L. Pire, renferme des articles variés sur la bota- nique proprement dite. Le président actuel de la Société est M. F. Muller et le secrétaire, M. C. Bernard. IV. Fédération des Sociétés d'horticulture de Belgique. — La Fédération des Sociétés d'horticul- ture de Belgique n'est pas, à proprement parler, une Société ; c'est plutôt une sorte de comité semi- officiel représenté par des délégués des Sociétés fédérées. D'après l'article 2 de ses statuts, la Fédération a pour but de favoriser les progrès des diverses branches de l'horticulture et des sciences qui s'j rattachent, par des mesures dont Texécution intéresse l'horticulture nationale, et parmi les- quelles doivent être comprises, en première ligne : les réunions périodiques et régulières des délégués, la publication d'un recueil, centre commun des travaux de toutes les institutions fédérées, l'organi- sation de congrès horticoles et de concours sur les questions d'horticulture. Chaque année, la Fédération met au concours une série de questions qui touchent à l'horticulture et à la botanique. Les réponses à ces questions qui sont couronnées sont publiées dans le Bulletin de la Fédération. Depuis 1859, année de la fondation de la Fédération, un certain nombre de mémoires concernant la botanique ont paru dans le Bulletin. SOCIÉTÉS SCIENTIFIQUES.— BIBLIOTHÈQUES. 311 Celui-ci forme, chaque année, un volume grand in-8''. Les présidents de la Fédération ont été : A. Royer (1859-1866) et M. de Cannart d'Hamale (1867- 1877). Le secrétaire est M. Éd. Morren (1859- 1877). V. Société pJiytologiqne et micrograpîiiqiie de Belgique. — Cette Société a eu pour origine la Société phytologique d'Anvers, fondée par M. H. Van Heurck en 1864. En 1866, elle prit le titre qu'elle porte actuellement. Le nombre de ses mem- bres est très-restreint et son fondateur en est le président depuis l'origine . Ses publications, arrivées aujourd'hui au 2" volume, renferment presque exclu- sivement des travaux de microscopie et des notices sur les perfectionnements du microscope et sur les préparations microscopiques. YI. Société belge de microscopie. — La Société belge de microscopie a été fondée en 1874. Ses recherches et ses travaux concernent les sciences médicales et naturelles et les arts industriels. Ses séances sont mensuelles et ont lieu provisoirement au local de la Société entomologique (Musée royal d'histoire naturelle). Ses publications, ayant pour titre : Annales de la Société helge de microscojne, n'ont encore renfermé, comme ayant trait à la bota- nique, que de petites notices sur les Diatomées. Les présidents de la Société ont été : M. H. Miller 312 JARDINS BOTANIQUES. — MUSÉES. (1874-1876) et M. Michelet (1877). Le secrétaire est M. J.-F. Cornet (1874-1877). VIL Cercle des jeunes hotanistes. — Quelques jeunes gens studieux de la capitale, pour la plupart élèves de l'Université ou de l'Athénée, voulant s'instruire et se stimuler réciproquement dans rétude de la botanique, ses ont groupés en 1874 et ont décidé la fondation du Cercle des jeunes botanistes. Celui-ci compte actuellement près d'une trentaine de membres, qui se réunissent fréquem- ment pour discuter des questions de botanique. Chaque mois, l'un des membres fait une conférence sur un sujet qu'il a spécialement étudié. Cette petite Société se propose de publier un recueil périodique. VIII. Société des sciences, arts et lettres du Rainant. — Cette Société, dont la fondation remonte à Tannée 1833, a publié dans ses mémoires quelques travaux de botanique. SOCIÉTÉS SCIENTIFIQUES. — BIBLIOTHÈQUES. 313 § 5. — Bibliothèques botaniqiies (l). Plusieurs bibliothèques publiques et privées mé- ritent d'être mentionnées au point de vue des ouvrages de botanique qu'elles renferment. I. Bibliothèque royale (Bruxelles). — La Biblio- thèque royale est très-riche en livres anciens sur la botanique; elle possède même une trentaine d'ouvrages non cités dans la deuxième édition du Thésaurus de Pritzel. La collection d'ouvrages modernes est loin d'être aussi importante. La Biblio- thèque royale renferme un assez grand nombre de grandes flores enrichies de planches. IL Bibliothèque de V Académie royale (Bruxelles). — La bibliothèque de l'Académie offre, dans les nombreuses publications périodiques qu'elle reçoit régulièrement d'une foule d'Académies et de Sociétés savantes, une source précieuse de renseignements botaniques qu'on ne trouve dans aucune autre bibliothèque du pays. Ul. Bibliothèqtce du Jardin botanique de T État (1) Pour des détails étendus sur les bibliothèques botani- ques, consulter la notice intitulée : Des ressources bibliogra- phiques doné les botanistes disposent en Belgirpie,])diV K. Cogniaux (Bulletin de la Société royale de botanique, t. XII, pp. 147- 166, 1872). 314 JARDINS BOTANIQUES. - MUSÉES. (Bruxelles). — Le noyau de la bibliothèque du Jardin botanique a été formé par l'ancienne Société royale d'horticulture de Belgique. Ce premier fonds était riche en livres anciens, mais pauvre en ouvrages modernes. Depuis la re- prise du Jardin par l'État et surtout depuis la réorganisation de l'établissement en 1875, la biblio- thèque a été enrichie de nombreux ouvrages mo- dernes destinés au classement et à la détermina- tion des plantes vivantes, sèches et fossiles. La bibliothèque du Jardin botanique peut être consultée par toutes les personnes qui visitent les collections. IV. Bibliothèque de la Société royale de botanique de Belgique (Bruxelles). — La bibliothèque de la Société royale de botanique est formée d'ouvrages qui lui ont été envoyés par ses membres effectifs ou associés ou par les Sociétés savantes avec lesquelles la Société est en relation d'échange. Le service de cette bibliothèque se fait par l'inter- médiaire de l'administration du Jardin botanique. V. Bibliothèque du Mîosée royal d'histoire natîi- relle (Bruxelles). — La bibliothèque du Musée ren- ferme une collection d'ouvrages de paléontologie végétale dont le noyau, formé par feu l'abbé Eugène Coemans, s'est accru par Tachât de nouvelles publi- cations. SOCIÉTÉS SCIENTIFIQUES.— BIBLIOTHÈQUES. 315 VI. Bibliothèque de la Société royale clliorticul- tnre et de botanique de G and (au local du Casino). — Cette bibliothèque, sans être fort importante, ren- ferme une assez riche série d'ouvrages de botanique et d'horticulture, dont un bon nombre sont illustrés de planches. VII. Bibliotlièqiies des Unitersités. — Les biblio- thèques des Universités laissent beaucoup à désirer au point de vue de la botanique; cependant chacune d'elles renferme des ouvrages plus ou moins pré- cieux. VIII. Bibliothèque du Collège N.-B. de la Paix à Namur. — La bibliothèque botanique des Pères Jésuites, à Namur, a une importance tout à fait exceptionnelle, qu'elle doit aux soins d'Auguste Bellynck, ancien professeur d'histoire naturelle au collège. Une partie des grandes collections icono- graphiques provient de la bibliothèque de feu le comte Alfred de Limminghe. IX. Bibliothèque de 3f. Éd. Morren (Liège). — La bibliothèque botanique de M. Éd. Morren (U est la plus importante du pays. Ch. Morren l'avait commencée ; son fils, par de nombreux sacrifices (1) Pour plus de détails, voir : Note de M. Eugène Fournier sur les collections de M. Éd. Morren (Bulletin de la Société botanique de France, t. XX, 1873). 316 JARDINS BOTANIQUES. - MUSÉES. et par les échanges qu'il a faits avec La Belgiqiie horticole qu'il publie, est parvenu à quadrupler le premier fonds. On y trouve la série à peu près complète des recueils périodiques consacrés à la botanique horticole. M. Morren a fait dresser un catalogue très- détaillé de sa bibliothèque, accompagné d'un index qui permet de trouver aisément les descriptions et les planches se rapportant à chaque espèce de plantes. X. Bibliothèque de M. B.-G. Du Mortier (Tournai). — La bibliothèque botanique de M. Du Mortier est également fort importante. Elle est très-riche en ouvrages généraux anciens et en ouvrages descriptifs. Le catalogue comprend près d'un millier de titres. XL Bibliothèque de Van Houtte (Gand). — La bibliothèque formée par feu Louis Van Houtte ren- ferme la plupart des grandes collections iconogra- phiques se rapportant aux flores exotiques, et qui servaient spécialement à la rédaction de la Flore des serres et des jardins de V Europe, publiée par cet horticulteur. Afin de rendre les recherches plus faciles, Van Houtte avait, avec les planches de ses livres, formé une iconothèque systématique. XIL Bibliothèque de M. H. Van Heurch (An- vers). — La bibliothèque botanique de M. H. Van Heurck, sans être fort importante, renferme néan- SOCIÉTÉS SCIENTIFIQUES. — BIBLIOTHÈQUES. 317 moins les ouvrages indispensables à rëtude des col- lections de son musée. XIII. Bibliothèque de M. J.-J. Kiclx (Gand). — La bibliothèque de M. le professeur Kickx a été formée, en très-grande partie, par son père. Elle est bien fournie en ouvrages traitant de crjptogamie. XIV. Bibliothèque de M. J.-E. Bommer. — M. Bommer, conservateur au Jardin botanique de rÉtat et professeur de botanique à l'Université libre, a formé une bibliothèque spéciale pour l'étude monographique des Fougères. § 6. — Collections de plantes vivantes. Notre intention n'est pas de consacrer un article spécial à chacun des établissements horticoles et à chacune des collections particulières de plantes vivantes, ce qui nous entraînerait trop loin. Nous voulons nous borner à donner aux botanistes quel- ques renseignements succincts sur les principales collections qui méritent d'être visitées. A Gand, la ville des fleurs, on trouvera dans rétablissement de Van Houtte et dans celui de M. Linden [olim VerschafFelt) de très-riches séries de végétaux exotiques. Parmi le grand nombre d'autres établissements horticoles , on peut signaler par- ticulièrement celui de M. A. Van Geert fils. Le 318 JARDINS BOTANIQUES. — MUSÉES. jardin d'hiver et les serres de M. le comte de Kerchove renferment de magnifiques collections de Palmiers et de Fougères. D'autres riches proprié- taires de Gand possèdent des serres dans lesquelles ils cultivent avec une véritable passion de belles collections de plantes rares. A Bruxelles, l'établissement horticole de M. Le- monnier renferme des collections intéressantes . On ne doit pas oublier les splendides installations du parc royal de Laeken, où M. Bogaerts, directeur des jardins royaux, cultive avec tant de succès la flore si variée des pays tropicaux. Liège possède l'important établissement horticole de Jacob-Makoy. Dans cette même ville, MM. Oscar Lamarche de Rossius et Massange s'adonnent spécia- lement à la culture des Orchidées de serre chaude. A Mariemont, M. A. Warocqué a fait élever un magnifique jardin d'hiver, dans lequel sont cultivés avec beaucoup de soin des Palmiers, des Cycadées et des Fougères arborescentes. Les grandes serres du parc d'Enghien doivent être visitées par les botanistes. Elles renferment des exemplaires très-àgés d'un grand nombre de Palmiers et d'autres plantes intéressantes (l). (1) Les plantes des serres d'Enghien ont été achetées par le Roi et doivent être prochainement transportées dans les serres de la résidence royale de Laeken, près de Bruxelles. SOCIÉTÉS SCIENTIFIQUES. — BIBLIOTHÈQUES. 319 M. Demoulin, à Mons, possède une admirable col- lection de plantes grasses (Cactées et Euphorbiacées). A Waelhem, près d'Anvers, se trouvent les serres de M"* Legrelle-d'Hanis, dont les cultures sont si connues du monde horticole. M. de Cannart d'Hamale, à Malines, possède de riches collections de végétaux exotiques. CHAPITRE QUATRIÈME. GEOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE (1). La géographie botanique de la Belgique n'est étudiée que depuis un très-petit nombre d'années. En 1854, au chapitre IX de V Essai d'une géo- graphie pliysiqîie de la Belgique, par J.-C. Houzeau, le D' Laureys a tenté de tracer un tableau de la distribution des plantes en Belgique; mais l'étude trop peu avancée de notre flore ne lui a point permis d'atteindre le but qu'il s'était proposé. Six ans plus tard, dans la préface de la V^ édi- tion du Manuel de la flore de Belgique, nous (1) Ce chapitre est, en grande partie, la reproduction d'un ai-ticle que nous avons publié dans le Patria Belgica, t. I, pp. 439-470 (1873). GÉOGRAPHIE HOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 321 avons donné nous-même ini aperçu sur la géogra- phie botanique de la Belgique. A partir de cette époque, les grandes lignes du tableau sont fixées. Il fallait ensuite travailler à enrichir et à com- pléter les premières données, et c'est ce que nous avons fait dans les 2^ et 3^ éditions du Manuel, dans un chapitre du Patria Belgica et dans une série d'articles publiés dans les Bulletins de la Société royale de botanique et de la Fédération des Sociétés d'horticulture. Dans la voie que nous avions ouverte, nous avons heureusement été suivi par plusieurs botanistes, qui ont fait connaître le résultat de leurs recherches dans le Bulletin de la Société royale de botanique. Grâce à ces efforts combinés, l'étude de la géographie botanique du pays a fait de grands progrès et il y a tout lieu d'espérer qu'un avenir peu éloigné nous réserve un Traité étendu et complet sur la distribution de nos plantes indigènes. Ce que nous allons exposer dans ce chapitre ne constitue qu'une simple esquisse destinée à servir de guide aux jeunes amateurs qui désirent étudier rationnellement notre végétation. Nous envisagerons la flore de la Belgique en elle- même; nous la comparerons avec les flores des contrées voisines ; nous rechercherons quels sont les types généraux de distribution qui sont entrés dans 322 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. sa composition; enfin, nous marquerons ce qu'il reste encore à faire pour la connaître à fond sous ces divers points de vue. § l®'". — Description des régions botaniques . Quand on remarque le peu d'étendue de la Bel- gique, il semble que la végétation doive y offrir une grande uniformité et ne puisse se prêter à des subdivisions botaniques bien caractérisées. Cepen- dant, si l'on tient compte de la situation de notre pajs, de ses attaches avec les derniers gradins des montagnes centrales de l'Europe, de ses parties basses appartenant à la grande plaine cimbro-germa- nique, on ne s'étonne pas de découvrir une assez grande diversité dans le tapis végétal qui la recouvre, du littoral au sommet des montagnes de l'Ardenne. Considérée à un point de vue purement local, la distribution de nos plantes paraît aujourd'hui dépendre principalement de la nature minéralo- gique du sol et de son élévation au-dessus du niveau de la mer. Or, comme le relief des terrains et leur consti- tution minéralogique ont exercé d'une façon très- sensible leur influence sur notre flore, et que, d'autre part, ces terrains forment une série de bandes assez GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 323 régulières, dirigées généralement du sud-ouest au nord-est, il nous a été possible de diviser la Belgique en plusieurs régions botaniques se succédant régu- lièrement du nord au midi. Ces régions sont au nombre de quatre : les régions septentrionale, moyenne, ardennaise et jurassique. Les deux premières se subdivisent en zones ou régions secondaires. Nous commencerons Texamen de notre flore par la description de la plaine basse des Flandres et de la Campine, c'est-à-dire par la région septentrionale. RÉGION SEPTENTRIONALE. — La région septen- trionale comprend toute la plaine basse de la Belgique, où le sol est principalement composé de sables campinien et maritime et- du limon des polders. Elle est donc limitée au nord par la Hollande, à l'est par le Limbourg hollandais, à rouest par la mer du Nord et au midi par le dépôt connu sous le nom de limon hesbayen. Les points de contact de celui-ci avec la région septentrionale décrivent une ligne très-sinueuse passant par Dix- mude, Courtrai, Cruyshautem, Wetteren, Alost, Louvain, Diest et Bilsen. La région septentrionale est divisée en trois zones : les zones maritime, poldérienne et campinienne. Zone maritime. — Toute la partie du littoral occupée par les sables maritimes constitue la zone 324 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. maritime. Nous considérons comme une dépendance de celle-ci les deux rives de l'Escaut en aval d'Anvers, parce que ces rives nourrissent un assez grand nombre d'espèces propres au littoral. Au bord de la mer, les monticules sablonneux connus sous le nom de dunes s'étendent de la frontière française à celle de la Zélande : leur élévation moyenne est de dix mètres. En certains endroits, les dunes ne forment qu'un étroit et faible rempart contre la mer; mais aux environs de Nieuport et de Knocke, par exemple, elles atteignent jusqu'à deux et même trois kilomètres de développement. Ce sont ces derniers points qu'il faut visiter pour bien saisir le caractère spécial de la zone maritime. L'influence du sel marin ou chlorure de sodium est prépondérante sur la présence de certaines plantes qui habitent le rivage de la mer. Ces plantes sont désignées sous les noms de halophiles, maritimes ou marines. Les unes sont terrestres et ne croissent ou, du moins, ne persistent indéfiniment que dans les terres plus ou moins imprégnées de sel; les autres sont aquatiques et ne vivent que dans les eaux salées ou saumàtres. Il faut remarquer que les espèces halophiles se retrouvent à l'intérieur des continents, dans les eaux salées et saumàtres ou dans les ter- rains salugineux. GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 325 Mais si le sel favorise la présence de cette caté- gorie de végétaux, il n'exclut pas les autres plantes, en sorte que notre flore maritime est composée d'espèces lialophiles vivant en compagnie ou dans le voisinage d'espèces non halopliiles. Toutefois, ce sont les premières qui impriment au tapis végétal son caractère distinctif, et c'est pour cette raison que nous en dressons la liste. ♦Ranunculus Baudotii Spergularia marginata — salina Sagina maritima Honckeneya peploides ♦Cerastium tetrandrum Althaea officinalis Cochlearia danica Cakile maritima Trifolium maritimum Eryngium maritimum OEnanthe Lachenalli Apium graveolens Glaux maritima Armeria maritima Statice Limonium Plantago maritima Erythraea linariifolia Convolvulus Soldanella *Matricaria maritima Artemisia maritima Aster Tripolium Atriplex laciniatum — litorale Halimus portulacoides — pedunculatus Beta maritima Salicornia herbacea Suaeda maritima Salsola Kali Euphorbia Paralias Asparagus ofHcinalis Triglochin maritima Zostera marina — nana Ruppia maritima * — rostellata Juncus maritimus * — Gej'ardi Carex arenaria — divisa — trinervis — extensa Phleum arenarium Ammophila arenaria Spartina stricta ♦Koeleria albescens Glyceria maritima 10 326 GEOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. Elymus arenarius Agropyrum junceum — acutum — litorale Lepturus filiformis. Glyceria distans — Borreri — procumbens *Bromus molliformis ♦Festuca arenaria Hordeum maritimum Quelques-unes de ces espèces ne sont pas exclusi- vement maritimes et s'observent parfois dans dés sables non salugineux. Si Ton écarte, de cette liste, les formes dont le nom est précédé d'un astérisque et qui paraissent être de simples variétés, on compte, dans notre zone maritime, 51 espèces plus ou moins exclusi- vement halophiles. Ces plantes, comme celles qui habitent les terrains non salés, sont soumises, dans leur répar- tition à la surface du globe, à l'action prépondérante du climat. Il en résulte que la flore maritime des côtes occidentales de l'Europe doit se modifier du midi au nord, non-seulement dans la variété des espèces, mais aussi dans leur nombre. En partant de la pointe sudo-occidentale du Portugal et en remontant les rivages jusqu'au cap Nord, on voit le nombre des espèces diminuer peu à peu : des types méridionaux disparaissent; d'autres types moins délicats persistent et se mêlent, vers le nord, à plusieurs types boréaux. GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 327 Si Ton compare entre elles quelques flores mari- times, on verra se confirmer le grand fait de la dimi- nution des espèces de l'équateur au pôle. C'est ainsi que le littoral du Morbihan nourrit 93 espèces halophiles ; celui de Tarrondissement de Cherbourg, 66; celui du département de la Somme, 55; celui du Mecklenbourg, 41. Le Morbihan, à 2"30' environ plus au sud que l'extrémité méridionale de nos côtes, présente donc près d'une fois plus d'espèces mari- times que celles-ci ; mais cet extrême accroissement doit, en partie, être attribué à l'heureuse exposition du Morbihan et à la présence de falaises qui n'exis- tent pas en Belgique. C'est ainsi encore que les côtes occidentales de la France comprises entre Cherbourg et l'embouchure de la Gironde possèdent environ 110 espèces halophiles, tandis que les Iles Britan- niques, avec leur vaste développement de côtes, n'en comptent que 88. Ce dernier nombre est même inférieur à celui du petit littoral du Morbihan. Notre flore maritime ne présente pas un caractère bien tranché ; la plupart de ses espèces sont large- ment distribuées au bord de l'Océan et de la Méditerranée, et sont accompagnées de quelques rares types méridionaux ou boréaux. Remarquons que le Garex divisa semble terminer, dans notre zone maritime, son aire d'extension vers le nord, du moins sur le continent; car il s'étend, en 328 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. Angleterre et en Irlande, le long du canal Saint- Georges, jusqu'au 53^ degré. A latitude égale, le voisinage de la mer offre un climat plus tempéré que l'intérieur des terres. Cette différence paraît devoir favoriser l'extension de certaines espèces vers le nord. C'est probablement à cette cause qu'il faut attribuer la présence, sur notre littoral, de plusieurs plantes méridionales qui ne pénètrent point dans l'intérieur du pays, et parmi lesquelles on peut citer : les Trifolmm scabrnm et suhterraneum, Bupleurum tenuissimum, Petro- selinum segetum, Torilis nodosa, Carduus tenui- flofus, Helmintliia echioides, Tliesium humifiisum et Scirpus HoloscJioenus. V HelmintJiia echioides est parfois introduit dans l'intérieur du pays, mais il ne s'y maintient pas. Au point de vue de la nature minéralogique du sol, nos dunes donnent lieu à une considération des plus intéressantes. Il semble que leurs sables émi- nemment siliceux doivent nourrir une végétation exclusivement silicicole ; aussi n'est-on pas médiocre- ment surpris d'y voir prospérer : les Ârabis hirsîita, Ânthyllis Vulneraria, Eryngium campestre, Gir- sium acaule, Thesium Immifusum, Anacamptis pyramidalis et Hermininm MonorcJiis, espèces qui, en Lorraine, par exemple, recherchent les terrains calcaires et sont considérées comme étant calcicoles. GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 323 Mais, bientôt, on s'explique le fait en découvrant que les sables du littoral sont mêlés avec un riche élément calcareux formé par de nombreux débris de coquilles marines. Dans cette zone, l'œil le moins attentif est frappé du caractère de deux associations végétales bien dif- férentes : celle des Glumacées et celle des Salsola- cées, La première, formée presque exclusivement de graminées [AmmopMla arenaria, Agropymm jicnceum, acutum et litorale, Elymiis arenarius, Festîtca arenaria et Car ex arenaria)^ règne au sommet et aux flancs des dunes. Ces herbes, pour- vues de longues souches rampantes, fixent les sables au moyen de leurs nombreuses fibrilles et les ga- rantissent ainsi de l'attaque incessante des vents d'ouest. Sans elles, les dunes ne pourraient se main- tenir et seraient bientôt renversées ou refoulées. La seconde association peuple les bas-fonds humides, sableux ou limoneux ; elle est composée de diverses espèces appartenant à la famille des Salsolacées : Salicornia herbacea, Suaeda maritima, BliUim ru- hrum et Halimxis portulacoides, auxquelles vien- nent se joindre : les Armeria maontima, Statice Limonium, Glaux maritima, Aster Tripoliâim, Plan- tago maritima et TriglocJiin maritima. Les feuil- les épaisses et succulentes de ces plantes donnent à ce groupe une physionomie très-caractéristique. 330 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. En terminant, n'oublions pas de signaler un arbrisseau bien curieux, le Hippopliaes rhamnoides, dont les colonies, presque impénétrables, ne sont pas sans importance dans le tableau de notre flore maritime. Zone polder ienne. — La bande de limon poldérien qui longe le littoral et dont la largeur moyenne est de dix kilomètres, ainsi que les alluvions argileuses qui existent au nord de la Flandre orientale et sur les deux rives de l'Escaut, en aval d'Anvers, constituent la zone poldérienne. Les limites du limon poldérien sont nettement marquées sur nos cartes géologiques, auxquelles nous renvoyons le lecteur. D'après les géologues qui ont étudié cette zone, le limon littoral a été déposé à une époque relative- ment très-moderne. Quant au limon des polders de la Flandre orientale et de la province d'Anvers, il paraît être d'une date encore plus récente. On sait, du reste, que le bas Escaut continue, de nos jours, à élargir le dépôt de ses alluvions limoneuses. La zone poldérienne est une plaine horizontale très-peu élevée au-dessus du niveau de la mer; sur certains points, elle est traversée en plusieurs sens par de longues et larges digues, souvent plantées de plusieurs rangs de peupliers. Ces digues, autre- fois destinées à préserver les terres basses des GEOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 331 inonda'dons, servent aujourd'hui de voies de com- municatnn entre les villages et les fermes isolées. Gënéralenent, leur végétation diffère assez bien de celle àei terres qui s'étendent à leur pied. En tenani compte de l'âge et du mode de dépôt des argiles compactes de cette zone, on doit s'at- tendre à n'y reicontrer qu'une flore en quelque sorte d'emprunt et sam caractère propre. C'est bien ce que l'on constate à chique pas dans cette riche contrée agricole. La flore maritime lui a laissé un certain nombre d'espèces lalophiles et lui a envoyé, par voie de migration à petite distance, quelques types non maritimes ; de son côté, la zone campinienne lui a fourni des phntes ubiquistes, qui s'accom- modent aussi bien d»s limons sableux ou calcari- fères que des sables siiceux les plus purs. Après l'endiguement ou, si l'on veut, après l'émer- sion définitive du limon, la salure des terres, tout d'abord très-prononcée, diminue peu à peu et finit même, avec le temps, par disparaître. Peut-être doit-on principalement attribuer à cette inégale salure l'absence de certaines espèces halophiles dans les polders anciens qui ne sont plus en communication avec les eaux de l'EscLut ou avec celles de la mer, et leur présence dans les polders les plus récents. Parmi ces espèces, on peut citer : les Artemisia maritima, Plantago rmritima et Ealimiis povHla- 332 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. coides. D'un autre côté, il est permis de supposer que les espèces halophiles généralement répandues dans toute la zone poldérienne sont des types moins sensibles à la diminution du sel. Telles seraient les suivantes, rangées d'après leur ordre (^'abondance : Suaeda ms^itima Salicornia herbacea Spergularia salina Glaux maritima Juncus Gerardi Glyceria maritima — distans RanurK?uus Baudotii Aster Tripolium Apium graveolens . A un point de vue général, h zone poldérienne pourrait ne pas être détachée df la zone maritime, avec laquelle elle est étroitemeit unie par sa situa- tion et par plusieurs caractèrej floraux. C'est ainsi qu'elle possède non-seulement m assez grand nombre d'espèces halophiles, mais ausi les Trifoli%m sca- hrum, Biopleuriim temiissimiwi, Petroselioium sege- tum, Torilis nodosa et Eehiintliia ecliioides, que nous avons signalés dans la zone maritime ,et qui retrouvent, dans les polders, les conditions climaté- riques des bords de la mer. Cependant, maigre ces traits de ressemblance, nom crovons devoir main- tenir cette zone, parce que l^nsemble de sa végéta- tion la distingue assez bien dss deux zones voisines. Zone campinienne. — Les parties du Limbourg, du Brabant, de la province d Anvers et des Flandres recouvertes par le sable campinien constituent la zone campinienne. i GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 333 Comme le sable campinien recouvre presque partout les terrains tertiaires, on peut dire que cette zone est essentiellement siliceuse. Celle-ci forme une plaine très -basse, presque uni- forme dans une grande partie de son étendue, où son niveau varie de 4 à 10 mètres; dans la Campine limbourgeoise, elle se relève pour former un plateau bas dont le point culminant ne dépasse pas 70 mètres. C'est surtout dans les Campines anversoise et limbourgeoise que cette zone revêt son aspect le plus caractéristique, aspect dû à la présence de vastes landes, entrecoupées de marécages, de tourbières et d'étangs. A l'ouest, dans les Flandres, les cultures ont profondément modifié le sol; presque partout, les bruyères ont disparu et, avec elles, les associa- tions végétales des lieux incultes ont été détruites. Dans cette zone, l'abondance d'eau et la nature arénacée du sol font soupçonner les deux traits sail- lants de la végétation, qui est éminemment silicicole et hygrophile. Deux autres caractères floraux sont la conséquence de ces conditions physiques. C'est ainsi que les espèces y sont représentées par des individus nombreux, parfois associés en vastes colo- nies, et que les types spécifiques y sont peu variés : de là, une grande monotonie dans le tapis végétal. Ces faits se trouveront confirmés par la comparaison qui sera établie entre cette zone et la zone calcareuse. 10* 334 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. L'espace nous fait ici défaut pour marquer, au moyen de listes d'espèces, le caractère silicicole et liygrophile de cette zone ; nous devons nous borner à citer un petit nombre de types, les uns presque exclusifs, les autres tout à fait exclusifs à cette zone. Les espèces suivantes y sont assez largement distribuées, espèces qui, dans les autres zones ou régions, n'existent qu'à l'état de raretés plus ou moins grandes. Ranunculus hololeucos Spergula vernalis Illecebrum verticillatum Tsnardia palustris Cicuta virosa Peucedanum palusti-e Erica cinerea Lobelia Dortmanna *Myrica Gale Alisma natans Les espèces énumérées ci-dessous, beaucoup moins répandues et parfois très-rares, sont pro- pres à cette zone. Stratiotes aloides *Potamogeton compi'essus Sparganium natans Juncus tenuis *Carex stricta Rhynchospora fusca Heleocharis multicaulis Scirpus fluitans Deschampsia discolor. Ranunculus Lenormandi *Drosera anglica *Subularia aquatica *Lathyrus palustris *Lysitnachia thyrsiflora Veronica longifolia *Utricularia intermedia Leucoium aestivutn Spiranthes aestivalis Isoetes echinospora. Parmi ces 29 espèces plus ou moins caracté- ristiques, 27 sont vivaces; 3 sont annuelles; 25 d'entre elles sont hygrophiles. GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 335 Cette forte proportion d'espèces vivaces et hygro- philes est un des traits saillants des flores boréales'. Il ne faudrait cependant pas en conclure que la grande majorité des espèces énumérées ci-dessus appartient à la flore boréale. Les seules espèces dont le nom est précédé d'un astérisque sont boréales ; tandis que les Rammciilus Lenormandi, et lioïoleiccos, Erica cinerea, Rliyncliospora fiisca, Heleocliaris multkaulis, Scirjms fixiitans et Des- champsia discolor sont des espèces occidentales. Dans les plaines basses de la région tempérée sep- tentrionale, on observe parfois des espèces qui, vers le midi, ne végètent plus qu'à des altitudes assez considérables et qui y font partie de la flore alpine ou subalpine. La zone campinienne compte plusieurs de ces espèces, parmi lesquelles on peut citer les Vaccinmm îtliginosiùm et Jtoncus filiformis. Le Junciis alpimcs qui vit au niveau de la mer, dans notre zone maritime, appartient à la même caté- gorie que les deux espèces précédentes : ce sont là trois plantes boréales. Le botaniste qui visite les Campines anversoise et limbourgeoise est très-surpris d'y rencontrer des dunes assez semblables à celles de la zone maritime. Il retrouve, dans leurs sables, deux Glumacées littorales : les Anwiophila arenaria et Car ex arenaria. 336 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. A part quelques forêts plus ou moins anciennes et de peu d'étendue, la zone campinienne ne nous offre guère que des sapinières de création moderne et formées principalement de Pimis sylvesiris. RÉGION MOYENNE. — La région moyenne est com- prise entre la région septentrionale et la région ardennaise ; sa limite au sud-est décrit une ligne assez régulière passant par Goé, Heusy, Fraipont, Perrière, Izier, Heyd, Soj, Hampteau, Harsin, Ambly, Bure, Tellin, Clianly, Honnay, Wancennes, Dion-le-Mont, Vaucelles, OUoy, Gonrieux, Forges et Monceau-Imbrechies. Au sud-ouest, elle est bornée par la frontière du département du Nord. Elle se divise en deux zones : la zone argilo- sablonneuse et la zone calcareuse. Zone argilo-sahlonneuse. — La partie méridionale des Flandres, le nord du Hainaut, presque tout le Brabant, une portion des provinces de Namur, de Liège et de Limbourg composent cette zone. Sa limite méridionale, partant de Tournai, passe suc- cessivement vers Basècles, Stambruges, Baudour, Obourg, Thieu, Viesville, Mazy, Bovesse,Daussoulx, Marchovelette, Héron, Huccorgne, Horion, Ans, et suit, plus à Test, la rive gauche de la Meuse jusqu'un peu en aval de Maestricht. Cette limite, souvent débordée par le limon liesbayen, exclut de la zone argilo-sablonneuse les principaux affleurements de GEOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 337 calcaire et de craie du Hainaut et de la rive gauche de la Meuse. > Le sous-sol est presque partout recouvert de ce dépôt argilo-siliceux connu sous le nom de limon hesbayen. Sur divers points, les terrains tertiaires, qui constituent presque partout le sous-sol , se montrent en affleurements. Le calcaire carbonifère constitue le sous-sol dans la vallée de la Dendre et aux environs de Soignies, des Écaussinnes et d'Ar- quennes; d'un autre côté, les roches siluriennes se montrent en affleurements dans quelques tranchées de chemin de fer et ailleurs. Cette zone forme le premier gradin, la première terrasse du relèvement sudo-oriental de la Belgique. C'est une plaine ondulée, dont le niveau varie de 50 à 100 mètres et dont l'altitude augmente à mesure qu'on se rapproche de la zone calcareuse. Quelques-unes de ses collines atteignent jusqu'à 150 mètres d'altitude. La position intermédiaire occupée par cette zone entre la zone campinienne et la zone calcareuse, et, de pluS;, la nature arénacée du sol sur quelques points et l'élément calcareux mêlé au limon sur d'autres points lui font partager plusieurs des caractères botaniques propres aux zones voisines. En effet, sa flore n'a pas de cachet bien tranché ; elle se compose d'un fonds d'espèces ubiquistes, aux- 338 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. quelles viennent se joindre des espèces silicicoles de la zone campinienne, des espèces plus ou moins calcicoles de la zone calcareuse et quelques types qui lui sont plus ou moins propres. Parmi ces derniers, on peut citer : Géranium phaeurn Herniaria hirsuta Lathraea clandestina Pulmonaria offlcinalis Gagea spathacea Endymion non-scriptus Carex strigosa. Il est à remarquer que le Géranium pJiaeum est un type de distribution centrale et que les Lailiraea clandestina et Endymion non-scripttis sont des espèces occidentales. Après le dépôt du limon hesbayen et avant que l'homme se fût emparé de cette zone pour y établir ses vastes cultures, la flore indigène devait y revêtir un aspect plus riche et plus caractéristique que celui qu'elle possède aujourd'hui. Les traits, peut- être bien affaiblis, de la végétation ancienne se retrouvent encore dans les portions accidentées et boisées. Les forêts assez vastes que l'on observe encore dans cette zone protègent une flore sylvatique plus riche et plus variée que celle de la zone campinienne. Zone calcareuse. — La zone calcareuse embrasse la partie méridionale du Hainaut, presque toute la province de Namur, une notable portion de la GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 339 province de Liège et entame légèrement le Luxem- bourg. Les nombreux étages géologiques offrent une diversité d^autant plus grande, qu'ils viennent presque tout en affleurements. Dans le Hainaut, le limon hesbajen envahit la zone ; mais il a laissé a découvert plusieurs massifs calcaires ou crayeux. Ailleurs, la zone est sillonnée de bandes calcaires alternant avec des bandes quartzo-schisteuses dirigées du sud-ouest au nord-est et appartenant aux terrains dévonien et carbonifère. Le pays devient plus accidenté et forme ce qu'on pourrait appeler le second gradin du relief général, la terrasse qui s'adosse au flanc septentrional de TArdenne. A partir de la Sambre et de la Meuse, le sol s'élève de plus en plus pour atteindre, à la limite de la région ardennaise, 300 à 350 mètres d'altitude. Les cours d'eau y ont profondément creusé les roches ; les vallées et les gorges y sont fortement encaissées. L'homme n'ayant pu utiliser au profit de Tagri- culture les roches, les pentes escarpées et les croupes des collines stériles, la végétation ancienne a mieux conservé son cachet primitif dans cette zone que dans la zone argilo-sablonneuse. D'autre part, la nature variée des roches et les nombreux accidents du relief ont créé des stations extrêmement 340 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. favorables à une foule sur le limon hesbajen. Parmi les plantes plus zone, on peut citer : Anémone Pulsatilla *Adonis aestivalis Helleborus foetidus — vii'idis Aconitum lycoctonura Actaea spicata Berberis vulgaris *DIanthus Carthusianorum — caesius Cerastium brachypetalum *Elatine Hydropiper Linura tenuifolium Géranium sanguineum — pratense — rotundifolium — lucidum Malva Alcea *Althaea hirsuta Polygala comosa Reseda lutea Fumaria Vaillantii *Arabis pauciflora — arenosa Cai'damine impatiens *Sisymbrium austriacum Braya supina Erysimum orientale Sinapis Cheiranthus Alyssum calycinum d'espèces qui n'existent pas ou moins propres à cette *Draba muralis * — aizoides Camelina sylvestris Thlaspi perfoliatum — montauum Iberis amara *Biscutella laevigata *Helianthemum polifolium Genista sagittalis Medicago falcata Trifolium ochroleucum — striât um — montanum Hippocrepis comosa *Lythrum hyssopifolia Sedum sexangulare — rubens *Cerasus Mahaleb Spiraea Filipendula *Fragana collina *Potentilla rupestris Rosa pimpinellifolia * — Sabini — micrantha Cotoneaster vulgaris Sorbus torminalis Bupleurum rotundifolium * — falcatum Carum Bulbocastanum GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 341 Libanotis montana *Peucedanum carvifolium Orlaya grandiflora Turgenia latifolia Caucalis daucoides Torilis infesta Cornus mas *Saxifraga hypnoides Vincetoxicum album Gentiana Cruciata — germanica * — campestris *Cynoglossum montanum *Physalis Alkekengl *Vei-bascum pulverulentum Vei'onica praecox — acinifolia * — latifolia * — prostrata Digitalis lutea ♦Linaria striata Phelipaea purpurea Orobanche caryophyllacea * — Teucrii * — Picridis Salvia pratensis *Melittis melissophyllum Lamium maculatum Stachys alpina — germanica — annua — recta ♦Brunella alba Ajuga genevensis Ajuga Charaaepytis Teucrium Botrj-s — Chamaedrys * — montanum *Globularia vulgaris Viburnum Lantana Scabiosa Columbaria Centaurea Scabiosa *Artemisia camphorata * — campestris Filago spathulata — neglecta Inula britanica *Linosyris vulgaris *Podospermum laciniatum *Lactuca virosa — saligna — perennis *Hieracium pallidum Polycnemum arvense Rumex scutatus *Ulmus pedunculata *Daphne Laureola *Asarum europaeum *Euphorbia stricta — Esula *Buxus sempervirens *Scilla bifolia *Allium sphaerocephalum * — carinatiim Phalangiura Liliago * — ramosum *Pol3'gonatum officinale *Aceras anthropophora 342 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. ♦Lorog-lossum hircinum Anacamptis pyramidalis Orchis ustulata — pui'purea — Rivini — Simia Ophrys muscifera — a pi fera — fuciflora *Cephalanth?ra grandiflora — Xiphophyllum *Lu/!:ula Forsteri *Carex montana * — tomentosa — long-ifolia * — humilis *Carex depauperata *Alopecurus utriculatus Phleuin Boehraeri *Calama^i'ostis varia Seslevia coerulea *Ventenata triflora *Avena pratensis Koeleria cristata *Melica ciliata Poa bulbosa *Bromus arduennensis *Festuca unilateralis — rigida *Brachypodium distachyon Ceterach oflfîcinarum I *Struthiopteris germanica. Les espèces exclusives à cette zone sont précédées d'un astérisque. Toutes les plantes de cette longue liste sont loin d'être généralement répandues dans la zone ; beau- coup d'entre elles y sont plus ou moins rares. Le plus grand nombre habitent des stations sèches et aucune n'est aquatique. Elles constituent un groupe éminemment xérophile, qui contraste, d'une façon frappante, avec le groupe hygrophile de la zone campinienne. Une chose digne de remarque, c'est que les espèces les plus caractéristiques de la zone sont à leur maximum de densité sur la bande calcaire la plus rapprochée de la région ardennaise. Plusieurs GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 343 de ces espèces ne s'écartent même pas de cette bande. D'autre part, la portion de la zone calcareuse située sur la rive gauche de la Sambre est privée d'un nombre assez considérable des espèces énumé- rées dans la liste précédente. A l'extrémité orientale de la zone calcareuse, aux environs de Theux, Oneux, Baelen, Mo- resnet, etc., on observe une curieuse association végétale, formée de quatre espèces que les botanistes belges désignent sous le nom de plantes calami- naires. Celles-ci : Alsine verna, TJilaspi alpestre var. calaminare, Viola lutea et Ârmeria maritima var. elongata, ne semblent guère végéter que sur les gîtes et les lialdes calaminaires ; mais cette adhérence, bien remarquable sans doute, n'est que locale; en effet, ces espèces, dans leur aire générale de distribution , se retrouvent sur des terres et des roches de diverses compositions minéralogiques. Grâce à la nature accidentée du sol et à la faible couche de terre végétale qui existe sur de nombreux points, les forêts ont été moins dévastées dans cette zone que dans la zone argilo-sablonneuse. Non-seulement les boisements y occupent plus de place, mais ils sont encore composés d'essences plus variées. 344 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. RÉGION ARDENNAiSE. — Le Luxembourg presque tout entier et une portion des provinces de Liège et de Naraur, avec une faible partie du Hainaut, com- posent la région ardennaise. Au midi, la limite de celle-ci est formée par la frontière des départements de l'Aisne et des Ardennes, et, de l'ouest à Test, par une ligne passant vers Ste-Cécile, Lacuisine, Rossignol, Habay-la-Neuve, Nobressart et Attert. Cette ligne marque la séparation entre les terrains anciens de l'Ardenne et les terrains plus modernes de la région jurassique. Les terrains de la région ardennaise sont siliceux ou alumineux. Ils appartiennent aux étages géolo- giques les plus anciens de la Belgique et sont princi- palement formés de grès, de schistes et de psammites. Comme toutes les contrées montagneuses à roches siliceuses, la région ardennaise est arrosée par des cours d'eau nombreux ; sur les plateaux, il existe des tourbières et des marécages. On conçoit que, dans ces conditions, la flore présente un cachet hygro- phile assez marqué. La petite chaîne montagneuse qui forme cette région est orientée du sud-ouest au nord-est ; elle s'élève à mesure qu'on se rapproche de la frontière orientale de la Belgique. Le plateau des Tailles dépasse 600 mètres d'altitude et celui de la Baraque- Michel, autrement appelé plateau des Hautes- GÉOGR^VPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE 315 Fagnes, atteint 676 mètres. L'altitude de la chaîne est, en moyenne, de 400 mètres. Les espèces caractéristiques de cette région sont les suivantes : * Ranunculus platanifolius Géranium sylvaticum Acer platanoides *Empetrurii nigrum Lunai'ia rediviva Cerasus Padus Rosa mollis Sorbus Aria ♦Circaea intermedia *Meum athamanticum *Saxifi-aga caespitosa Andromeda poliifolia *Trientalis europaea ♦Digitalis ambjgua Vaccinium uliginosura — Vitis-idaea Ajuga pyramidalis *Campanula Cervicaria Wahlenbergia hederacea Sambucus racemosa Centaurea montana Arnica montana *Hypochoeris maculata Thesium pratense *PolYgonatum verticillatum *Gymnadenia albida *CoralIiorrhiza innata Juncus filifoi-mis *Carex pauciflora — laevigata *Calamagro3tis arundinacea Poa sylvatica Festuca sylvatica *Allosoru8 crispus *Asplenium viride *Aspidium Lonchitis ♦Hymenophyllum. tunbrid- gense *Lycopodium annotinum * — alpinum. Les espèces précédées d'un astérisque sont exclu- sives à cette région ou ne s'observent dans la zone calcareuse et dans la région jurassique que sur des points rapprochés de ses limites. L'altitude de cette région influe d'une façon assez sensible sur la flore et explique la présence de plusieurs espèces dites subalpines ou alpines. 346 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. Si, dans les montagnes élevées, on distingue plusieurs zones botaniques, étagées de la base au sommet des chaînes, il ne peut pas en être de même dans les chaînes montagneuses d'une faible altitude. Dans la région ardennaise, il existe bien quelques rares espèces exclusives aux plateaux les plus élevés ; mais leur présence est loin d'imprimer un cachet particulier au tapis végétal. Celui-ci conserve à peu près le même caractère aux divers étages de la région. Considérée dans son ensemble, la ilore de la région ardennaise présente un caractère silicicole et hjgrophile bien marqué, caractère qu'elle partage avec la flore de la zone campinienne. Du reste, ces deux zones botaniques offrent beaucoup de traits de ressemblance : dans l'une et dans l'autre, malgré la différence d'altitude, les terres siliceuses et humides, les landes stériles et les tourbières nourrissent des associations végétales à peu près identiques. Dans la région ardennaise, les forêts, malgré de nombreux défrichements, sont encore vastes et forment le caractère principal du paysage. RÉGION JURASSIQUE. — La petite région juras- sique est formée par l'extrémité sud-est du Luxem- bourg ; elle comprend les cantons de Virton, d'Étalle, ainsi qu'une partie de ceux d'Arlon et de Floren- GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 347 ville. Elle est limitée au nord par la région arden- naise et au midi par la frontière française. Ses terrains appartiennent presque tous aux étages jurassiques et se composent principalement de sable, de grès, de calcaire et de marne. Cette région forme un plateau accidenté, dont l'altitude varie entre 200 et 400 mètres. Dans le voisinage de la Semois, son cours d'eau principal, les terres sablonneuses et les tourbières rappellent beaucoup la zone campinienne, tant par les conditions physiques du sol que par la végé- tation ; aussi y retrouve-t-on plusieurs espèces carac- téristiques de la Campine. D'autre part, les por- tions argilo-calcareuses qui touchent à la France présentent une flore ayant beaucoup de traits de ressemblance avec celle delà zone calcareuse. Malgré ces rapports avec deux de nos zones les mieux caractérisées, la région jurassique offre quelques particularités végétales qui la distinguent assez nettement des autres régions ou zones de notre pays. Les espèces suivantes lui sont exclusives : Aconitum Napellus 1 Carex paradoxa Polygala calcarea j — lirnosa Orobanche Epithymum Asperula glauca Helichrysum arenarium — ornithopoda Eiiophorum gracile. 348 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. La plus répandue de ces espèces et la plus carac- téristique est V Ileliclirysum arenarium. On pourrait encore citer le Veronica verna, qui est assez abondamment dispersé, le Lonicera Xylos- teum, espèce assez commune, enfin les Ruhus saxa- tilis et Pulmonaria officinalis; mais ces quatre types ne sont pas exclusivement propres à cette région. Malgré sa position plus méridionale, celle-ci nourrit moins d'espèces méridionales que la zone calcareuse : cela tient peut-être à l'absence de chaudes vallées dans lesquelles certains types méri- dionaux trouvent encore les conditions nécessaires à leur existence. § 2. — Les régions botaniques comparées entre elles. Avant d'aborder l'examen des faits généraux con- cernant la distribution de nos plantes indigènes, il est bon de préciser la signification à donner au mot indigène. La Belgique n'a pas toujours eu l'aspect qu'elle présente aujourd'hui ; son tapis végétal a certaine- ment éprouvé de profondes modifications à la suite des temps. Il ne faut pas remonter à des époques très-éloignées GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA UEL(tIQUE. 349 pour constater Texistence de changements plus ou moins considérables survenus dans la composition ou Faspect de notre végétation. C'est ainsi que la flore des vastes marais du littoral a été détruite par le dépôt du limon poldérien et que les grandes forêts qui recouvraient la moyenne Belgique ont presque entièrement disparu pendant les époques historiques. Antérieurement à la destruction ou à la réduction des forêts, au défrichement des terres incultes, notre pays nourrissait probablement une flore composée uniquement d'espèces indigènes, c'est-à-dire de plantes dans la présence desquelles l'homme n'était intervenu ni directement, ni indirectement. Plus tard, la hache vint éclaircir les forêts et, sur les terres limoneuses, les céréales et les plantes four- ragères prirent la place de la végétation primitive. Avec ces plantes cultivées, se sont introduites des plantes étrangères à notre climat. De siècle en siècle, par les progrès de la civilisation, la Belgique ne cessa de s'enrichir d'espèces exotiques, qui se sont mélangées plus ou moins intimement avec nos plantes indigènes. En l'absence presque complète de documents histo- riques sur ces importations de l'étranger, il est parfois extrêmement difficile de déterminer l'origine de certaines espèces. Les plantes de provenance exotique constituent 10** 350 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. deux groupes distincts : celui des espèces naturali- sées et celui des espèces adventives ou passagères. Ces dernières ne paraissent que momentanément et ne persistent pas ; tandis que les premières prennent possession du sol et s'y reproduisent indéfiniment comme dans leur patrie. Mais, entre les espèces véritablement naturalisées et les espèces adventives, il y a des espèces incomplètement naturalisées et qui, tout en persistant indéfiniment, ne peuvent se repro- duire au moyen de leurs graines. Dans le tableau suivant, nous n'avons pas compris les espèces introduites en Belgique ; nous avons cependant conservé les plantes messicoles, qui sont réputées d'origine étrangère, parce que plusieurs d'entre elles sont caractéristiques dans certaines zones. Ajoutons enfin qu'il n'a été tenu aucun compte de ces nombreuses formes secondaires que, dans ces derniers temps, on a décoré du nom d'espèce. Le botaniste géographe n'a pas à se préoccuper de ces plantes, qui n'ont actuellement qu'un intérêt pure- ment morphologique. La zone poldérienne a été omise dans le tableau suivant, parce que sa flore n'est pas encore suflSsam- ment connue. GÉOGRA.PHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 351 Tableau statistique de la flore helge, comprenant les phanérogames et les cryptogames vasculaires (Fougères, Rhizocarpées, Lycopodiacées, Équisé- tacées, Characées). t)ÉSIG>ATIO\ OTAL IGÈNES - (/2 bd Ï2 en w .^ o O 2 2 '•^ z «5 «S > w u a u = " s >w u DES U] U ^ ;S '? '^ ■ui s 'S ê u o ZONES OU RÉGIONS s s Si a « 2. s y. H O o a. " s O. 3 u " o Zone maritime . 513 188 296 29 333 180 379 124 10 Zone campinienne . 847 269 505 73 541 206 5S7 216 44 Zone argilo-sablonneuse 878 267 537 74 619 259 613 225 40 Zone calcareuse . . . 1,045 314 631 100 800 245 764 242 39 Région ardennaise . . 777 206 482 89 560 217 551 185 41 Région jurassique . 831 238 504 89 601 230 603 195 33 La Belgique entière. . 1,254 366 775 113 887 367 878315 61 Le nombre total de 1,254 es^ièces indigènes en Belgique, si on le compare à celui des espèces admises comme indigènes dans les flores des pays voisins , semble dénoter une végétation d'une pauvreté relative très-grande ; mais on doit re- marquer que les flores de ces pays sont fréquem- ment enrichies, par les auteurs, d'espèces d'origine étrangère et de formes secondaires faussement considérées comme des types spécifiques. Dans ces 352 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. conditions, la comparaison ne devient possible que si Ton dépouille ces flores de leurs richesses d'emprunt et des espèces litigieuses. Par la découverte d'espèces nouvelles, qui sera sans doute encore faite, notre flore s'élèvera peut- être jusqu'au chiff're de 1,270 espèces. Du reste, eu égard à l'étendue et à la position géographique de la Belgique, le total actuel de nos espèces indigènes marque une flore riche et variée. La faible étendue de notre pays ne permet guère de rechercher si l'éloignement ou le rapprochement de l'équateur ou, en d'autres termes, si l'augmenta- tion ou la diminution de la chaleur due à la latitude a influé sur la distribution des plantes dans nos diverses régions. Que l'inégale répartition de la chaleur due aux deux degrés de latitude embrassés par la Belgique ait agi sur la végétation, on peut l'admettre en théorie; mais, seule, elle ne peut expliquer l'accroissement considérable d'espèces qui se produit à la faible distance qui sépare la zone cam- pinienne de la zone calcareuse. Il faut faire inter- venir ici d'autres causes qui tiennent à la nature du sol et à son relief, causes qui se sont associées pour accentuer les effets du grand facteur de la distri- bution, c'est-à-dire de la chaleur. La comparaison la plus instructive qui puisse être faite, sous ce rapport, entre nos zones bota- GEOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 353 niques, c'est celle de la zone campinienne avec la zone calcareuse. Ces deux zones ont à peu près la même étendue, mais elles présentent des caractères physiques tout à fait opposés. La première, on le sait, est une plaine sablonneuse, basse et humide, à sol très-meuble, tandis que la seconde est une contrée montueuse, fortement accidentée, à sol compact. Ces seules conditions font prévoir que la zone campinienne pos- sède une flore moins riche en espèces et plus hygro- phile que celle de la zone calcareuse. C'est, du reste, ce que démontrent les chiffres du tableau précédent. Si l'on écarte sept espèces de la région moyenne descendues sporadiquement dans la vallée de la Meuse en aval de Maestricht, le nombre des espèces indigènes dans la zone campinienne se réduit à 840, tandis que, dans la zone calcareuse, le nombre en est de 1 ,045. La différence considérable qui existe en faveur de cette dernière zone s'explique, en grande partie, par cette loi quV^ latitude égale, la variété dans la naUire des roches et leur relief augmente le nomhre absolu des espèces. D'autre part, la nature siliceuse du sol doit accroître la proportion des espèces hygrophiles dans la zone campinienne. Ces espèces, comparées aux xérophiles, y sont comme 1 : 1,76, tandis que dans la zone calcareuse, elles sont comme 1 : 3,27 354 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. On a, de plus, constaté que VJmmidité augmente la proportion des monocotyUdones et dimimie celle des dicotylédones. Cette loi générale est confirmée par la comparaison des deux mêmes zones. Dans la zone campinienne, les monocotylédones sont aux dicotylédones comme 1 : 2,71 et, dans la zone calcareuse, qui est généralement sèche, elles sont comme 1 : 3,16. En faisant la comparaison de la zone campinienne avec la région ardennaise, il semble que les chiffres tirés de leur flore soient en contradiction avec une loi énoncée ci-dessus : à savoir, qu'à latitude égale ou presque égale, la variété des stations augmente le nombre des espèces. Or, la région ardennaise, étant plus favorisée à l'égard de la diversité des stations et des roches et se trouvant, en outre, un peu plus rapprochée de l'équateur, devrait offrir un nombre d'espèces plus élevé que la zone campi- nienne, et cependant tel n'est pas le cas. En effet, si l'on retranche du nombre 776 une soixantaine d'espèces qui n'appartiennent pas réellement à la flore de la région ardennaise et qui se sont pro- pagées dans la vallée de la Semois, on constate que cette région compte 123 espèces de moins que la zone campinienne. Une telle décroissance, dans de semblables conditions, n'a toutefois rien qui doive surprendre; car il est reconnu qu'une GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 355 certaine altitude, de même qu'une latitude plus boréale, entraîne avec elle une diminution dans le nombre des espèces, et nous savons que la région ardennaise a ses limites d'altitude comprise entre 350 et 676 mètres, tandis que la zone campinienne est une plaine très-basse. Remarquons que ces deux causes d'appauvrissement se réduisent, au fond, à une seule, qui est la décroissance de la chaleur. Quant à la proportion des plantes hj^grophiles, elle est plus faible dans la région ardennaise que dans la zone campinienne. Cette proportion moindre (1 : 2,59) et due à la compacité plus grande des roches, compacité qui entraîne, en outre, une plus faible proportion de monocotjlédones (1 : 2,98). Les proportions des espèces hygrophiles et mono- cotjlédones comparées aux xérophiles et aux dicoty- lédones sont, dans la zone argilo-sablonneuse et dans la région jurassique, en harmonie avec la nature du sol. Dans la première, les hygrophiles sont aux xéro- philes comme 1 : 2,39, et les monocotylédones sont aux dicotylédones comme 1 : 2,72 ; ce qui dénote que la zone argilo-sablonneuse possède un sol moins humide et plus compact que la zone campi- nienne. Dans la seconde, les hygrophiles sont aux xëro- 356 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. philes comme 1 : 2,61, et les monocotylëdones sont aux dicotylédones comme 1 : 3,09, ce qui marque une région plus sèche que la zone argilo- sablonneuse. Ces derniers faits généraux de distribution joints aux caractères particuliers attribués précédemment à chaque région dénotent bien que les divisions botaniques tracées en Belgique sont suffisamment distinctes les unes des autres. §3. — Les rapports de la flore de la JBelgiqiie avec les flores des contrées voisines. Jusqu'ici, nous n'avons étudié la flore belge qu'à un point de vue à peu près exclusivement local : il nous reste maintenant à la considérer dans ses relations avec la flore des pays voisins. Les régions botaniques de la Belgique corres- pondent à des reliefs du sol et même à des formations géologiques qui se poursuivent dans les pays limi- trophes. Ainsi, la zone campinienne fait partie de la grande plaine cimbro-germaniq'je qui s'étend de Dunkerque jusqu'aux frontières de la Russie; les zones argilo- sablonneuse et calcareuse, appartenant aux contre- GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 357 forts de TArdenne, correspondent plus ou moins aux terrasses du pied septentrional des monts Hercy- niens ; la région ardennaise est, en quelque sorte, le prolongement occidental de la crête montagneuse qui, sur la rive droite du Rhin, sépare la haute Allemagne de la grande plaine de nord ; enfin, notre petite région jurassique n'est que la terminaison de la plaine acci- dentée de la Lorraine. Cette liaison avec les contrées voisines, combinée avec des conditions climatériques analogues à celles de notre pays, doit, on le soupçonne sans peine, entraîner des ressemblances florales plus ou moins grandes entre nos régions botaniques et celles qui leur correspondent au delà de nos limites politiques. Nous avons déjà marqué le caractère botanique de la zone maritime relativement aux flores littorales des pays voisins, en sorte qu'il devient inutile d'en parler de nouveau dans ce paragraphe. Quant à la zone campinienne, ses principaux caractères botaniques se retrouvent dans toute l'étendue de la grande plaine cimbro-germanique. Les seules différences florales constatées entre les divers points de cette vaste plaine consistent principalement dans la présence, au nord et à l'est, de certaines espèces boréales ou orientales qui n'existent pas au sud-ouest, et dans la présence, au 358 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. sud-ouest, de certaines espèces méridionales ou occidentales qui n'existent pas au nord-est. Il faut ajouter que, dans la plaine baltique, le Pinus syïvesh'is existe à Tétat spontané, qu'il y est indigène, tandis que, dans la zone campinienne, on ne le trouve plus qu'à l'état cultivé. La zone argilo-sablonneuse n'ayant pas un carac- tère floral bien tranché et formant une zone de transition entre la zone campinienne et la zone cal- careuse, nous ne rechercherons pas quels peuvent être ses rapports avec les pays limitrophes. Les caractères végétaux de la zone calcareuse se reproduisent, en grande partie, sur certaines ter- rasses situées à la base des monts Hercyniens. Ainsi les plateaux accidentés qui entourent le Harz et le Thuringerwald, et dont l'altitude varie de 150 à 400 mètres, nourrissent un grand nombre des espèces caractéristiques de notre zone calcareuse. Une chose bien digne d'attention, c'est que la flore de ces plateaux contraste avec celle de la plaine baltique, comme la flore de notre zone calcareuse contraste avec celle de la zone campinienne. Rien, du reste, n'est surprenant dans cette similitude, puisque, de part et d'autre, les mêmes causes sont intervenues. En effet, sur les plateaux accidentés qui entourent le Harz et le Thuringerwald, des calcaires plus ou moins compacts prédominent en alternant avec des GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 359 masses argileuses ou marneuses assez développées, tandis que, dans la plaine baltique, se présentent des formations géologiques analogues ou semblables à celles de notre zone campinienne. Au surplus, le caractère floral de notre zone calcareuse se reproduit plus ou moins fidèlement sur les affleurements calcaires des pays voisins. La flore de la région ardennaise ressemble extrê- mement à celle des Vosges et des monts Hercyniens. A part un certain nombre d'espèces alpines ou boréales, dont la présence dans les monts Hercyniens et dans les Vosges est due à la situation géographique ou à l'altitude, la végétation des montagnes de l'Ardenne est, à peu de chose près, la même que celle des Vosges et des monts Hercyniens. Enfin, la flore de la portion argilo-calcaire de notre région jurassique possède beaucoup de traits de ressemblance avec celle des plaines de la Lorraine. Au point de vue du nombre total des espèces indigènes, il n'est pas sans intérêt d'établir un rap- prochement entre notre flore et celle de plusieurs pays limitrophes. Le Palatinat ou Bavière rhénane, situé à peu près à la même latitude que le sud-est du Luxem- bourg belge, possède environ 100 espèces en plus que la Belgique, quoique son territoire soit moins grand que le nôtre. Une situation un peu plus 360 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. méridionale ne saurait être la seule cause à laquelle on pourrait attribuer cet accroissement relativement très-considérable dans le nombre des espèces. D'autres causes doivent être invoquées : causes multiples, qui tiennent à la nature du sol, à une position moins occi- dentale, au voisinage du Rhin et des Vosges, etc. Quelques espèces du Palatinat, étrangères à notre pays, sont méridionales ; d'autres sont orientales et ne dépassent pas actuellement les Vosges, le Hunds- rijck et l'Eifel. La province Rhénane, moins grande que la Bel- gique et située sous les mêmes degrés de latitude, possède également une flore sensiblement plus riche que la nôtre. Un certain nombre de ses espèces ne dépassent pas, vers Touest, la grande vallée du Rhin. Malgré le plus grand développement de son terri- toire, la Hollande (non compris la partie méridionale du Limbourg qui longe la Belgique à l'est) offre moins d'espèces que nos provinces : cela s'explique j)ar la constitution physique de son sol et par le climat. Ce pays prolonge, vers le nord, notre région septentrionale avec ses zones maritime, poldérienne et campinienne. Sa flore n'est guère composée que des espèces appartenant à ces trois zones ; elle compte quelques rares types du Nord qui n'atteignent pas nos limites. GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 361 L'étendue de TAngleterre et de l'Ecosse pour- rait faire supposer que la flore anglaise renferme un nombre d'espèces de beaucoup supérieur à celui de la flore belge. Cependant la différence en faveur de la première ne paraît guère dépasser 220 espèces. Cette faible disproportion tient à diverses causes, au nombre desquelles on doit vraisemblablement mettre, en première ligne, la situation insulaire de l'Angleterre. Parmi les plantes anglaises étrangères à la Belgique, se trouvent un grand nombre d'espèces boréales ou alpines et quelques espèces méridionales et occidentales. D'autre part, un certain nombre des espèces belges étrangères à l'Angleterre appartien- nent aux groupes des distributions orientale et cen- trale. § 4. — Les groupes de distrihtttion 'cègétale. Quand on étudie Taire générale de chacune de nos espèces indigènes, on est forcé de reconnaître ce fait important, qu'au point de vue de la géographie botanique, la flore de Belgique ne possède pas un caractère homogène et que plusieurs groupes de plantes d'origine différente se sont associés sur notre sol pour la composer. Nous avons cru pouvoir distinguer en Belgique cinq groupes de distribution, groupes correspondant, sans doute, à autant de migrations végétales. II 362 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. I) Groupe de distrihUion horéale. ■ — Les espèces de ce groupe sont ordinairement circumpolaires et habitent les régions septentrionales de l'ancien et du nouveau-monde. Leur aire de dispersion en Europe est plus étendue au nord qu'au midi de la Belgique. Ces espèces s'avancent irrégulièrement vers le midi de l'Europe en devenant de moins en moins com- munes, et, à certaines latitudes, en abandonnant la plaine ou les plateaux peu élevés pour habiter les zones supérieures des hautes montagnes. Il suit de là que leur distribution n'est pas continue entre leurs limites septentrionale et méridionale et qu'elle présente, vers le sud, des lacunes plus ou moins considérables. De ce groupe boréal, nous citerons les espèces suivantes : Empetrum nigi-um Drosera aoglica Subularia aquatica Viola palustris Andromeda poliifolia Lysimachia thyrsiflora Vaccinium uliginosum — Vitis-idaea Oxycoccos palustris Myrica Gale Scheuchzeria palustris Calla palustj-is Juncus filiforrais Carex canescens — limosa Scirpus caespitosus Eriophorum vaginatum Poa palustris Polypodium Phegopteris Struthiopteris germanica Lycopodium Selago Equisetum sylvaticum. Remarquons, tout d'abord, que presque toutes ces espèces sont hygrophiles et qu'une seule est annuelle. GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 363 La plupart d'entre elles s'arrêtent, au midi, vers la limite septentrionale de la région méditerra- néenne, telle que M. Grisebach l'a tracée, ou la dépassent peu. Cette limite est très-sinueuse et se trouve comprise entre le 46'' et le 4:2". Une chose fort curieuse à constater, c'est que trois de ces espèces n'existent pas dans les Iles Britanniques : ce sont les Calla palustris, Poa palus tris et Strutliiopteris germanica. II) Groupe de distribution méridionale, — Les espèces de ce groupe sont abondamment répandues dans la région méditerranéenne. Les unes s'avancent dans toute la partie centrale de l'Europe, sans atteindre la Scandinavie, le centre et le nord de la Russie ; d'autres s'étendent irrégulièrement à travers l'Europe moyenne pour gagner des latitudes un peu plus septentrionales que les premières \ enfin un certain nombre de ces espèces méridionales s'écartent du massif montagneux de l'Europe centrale, le contournent à l'ouest pour venir habiter la Belgique, l'Angleterre et même la plaine du nord de l'Allemagne et le midi de la Scandinavie. Les plantes appartenant à ce groupe deviennent de plus en plus rares à mesure qu'elles s'éloignent des chaudes contrées du midi. Nos études ne sont pas encore assez complètes pour bien marquer, par des exemples suffisants, les 364 GEOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. divers modes de progression de ces espèces vers le nord. III) Groupe de distribution occidentale. — Les espèces de ce groupe n'habitent que les régions occidentales de l'Europe. Leurs aires de dispersion sont toutefois assez variées en ce qui concerne les limites septentrionale, méridionale et orientale. Les unes restent circonscrites aux portions les plus occidentales de notre continent ; les autres s'avan- cent un peu plus vers l'est soit par des habitations isolées, soit sans interruption dans leur aire de dispersion. Parmi les espèces de ce groupe, on peut citer : Ranunculus Lenormandi { Lathraea clandestina — hololeucos ] Wahlenbergia hederacea Elodes palustris ! Cirsium anglicum Corydallis claviculata i Endymion non-scriptus Lepidium Smithii i Carex trinervis Carum verticillatura j Deschampsia discolor Helosciadium inundatum Glyceria Bori'eri Erica cinerea ' Spartina stricta. — Tetralix | La distribution des espèces de ce groupe pourrait faire supposer qu'elles ont eu pour centre de dispersion des terres aujourd'hui disparues et qui existaient à l'ouest de l'Europe. IV) Groupe de distribution centrale. — Les espèces de ce groupe, dont nous ne citons qu'un GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 365 petit nombre d'exemples, sont plus ou moins abon- damment répandues dans le massif montagneux de l'Europe centrale; elles s'éloignent relativement peu de celui-ci et ne s'en écartent qu'en devenant de plus en plus rares. Géranium phaeum Arabis paucitlora Sisymbrium austriacum Thlaspi montanum Luzula sylvatica Carex brizoides — longifolia Poa sylvatica. L'aire de distribution des espèces de ce groupe permet de supposer, avec quelque raison, qu'elles ont eu pour centre de dispersion la région montagneuse de l'Europe centrale. V) Groupe de distrihction orientale. — Un nom- bre considérable de nos espèces indigènes s'étendent, à l'est de l'Europe, jusqu'aux confins orientaux de la Sibérie. Parmi les espèces communes à l'Europe et à la Sibérie, les unes sont répandues dans toutes les con- trées de l'Europe, tandis que d'autres ne s'avancent pas jusqu'aux extrémités occidentales de notre con- tinent. La Belgique, par sa situation et par son faible développement en longitude , n'offre pas des con- ditions favorables pour y faire des recherches bien fructueuses sur les limites d'extension des espèces de 366 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. distribution orientale. En s'appuyant sur les Iles Britanniques et en les considérant comme le prolon- gement occidental du continent européen, peut-être parviendra-t-on à découvrir un assez grand nombre d'espèces de ce groupe qui, sous nos latitudes, ter- minent en Belgique leur aire d'extension à l'ouest. § 5. — Quelqîies remarques stcr V étude approfondie de la géograpliie hotanique de la Belgique. Les recherches de géographie botanique faites jusqu'à présent en Belgique ne permettent pas encore de tracer un tableau complet de notre flore indigène au point de vue spécial de la distribu- tion des espèces. Remarquons que cette distribution ne doit pas être uniquement envisagée dans les limites étroites de nos frontières ; mais qu'il faut la poursuivre au delà, afin de bien connaître les rapports de notre flore avec celle de l'hémisphère boréal et même avec celle du monde entier. C'est, du reste, ainsi que, dans l'esquisse qui précède, nous avons compris l'étude de notre végétation. Dans ses rapports avec notre sol, la flore belge réclame de nombreuses recherches. Par exemple, on aura à tracer plus exactement les limites des zones et des régions botaniques, qui, sur divers points, sont encore plus ou moins vagues; il faudra GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 367 examiner cFune façon plus approfondie la distribu- tion des plantes dites communes ou assez communes ; on aura à étudier, dans les diverses zones du pays, l'influence que peuvent avoir, sur la végéta- tion, la nature minéralogique des terrains, l'humi- dité ou la sécheresse, la chaleur et, enfin, l'altitude. Ces recherches variées pourront donner lieu à la publication de travaux nombreux et intéressants. Dans ses rapports avec les pays étrangers, notre flore doit faire l'objet de recherches multiples. Il s'agit de rechercher quelles sont les ressem- blances et les différences que notre flore présente avec les flores des pays voisins; quelles sont les causes de ces différences et de ces ressemblances. D'autre part, il importe de reconnaître de quelle façon notre flore s'est constituée. La flore belge forme-t-elle un tout homogène et dont les éléments ont une origine commune? En d'autres termes, le sol belge a-t-il été envahi en une fois par une seule mi- gration végétale arrivant dans une seule direction ? Il est peu probable que notre flore se soit constituée de cette façon ; tout nous porte à supposer que notre pays a dû être envahi par des colonies végétales qui sont arrivées de plusieurs directions. C'est, du reste, ce que nous avons cru avoir découvert en étudiant l'aire générale de dispersion d'un assez grand nombre de nos plantes indigènes. Dans le paragraphe 368 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. précédent, nous avons même cru pouvoir établir plusieurs groupes distincts de distribution, qui nous paraissent répondre à autant de colonies ou de migrations végétales. Il reste maintenant à poursuivre les recherches commencées et à s'assurer si nos suppositions sont réellement fondées. Pour bien reconnaître Faire générale de distribution de nos espèces, il faut employer soit de petites plani- sphères, soit de petites cartes d'Europe, sur les- quelles on peut teinter l'aire embrassée par chaque espèce. Les aires de distribution, selon leur direc- tion, permettront probablement de distinguer les différents éléments géographico-botaniques qui ont coopéré à la formation de notre flore. Faisons remarquer que l'établissement de l'aire générale de la dispersion des espèces est un travail laborieux et plein de difficultés. Il faut, pour cela, non- seulement consulter une foule d'ouvrages, mais, en outre, peser la valeur des renseignements fournis par ceux-ci. Certains auteurs ont consigné dans leurs ouvrages des renseignements recueillis avec beaucoup de soin et d'exactitude; mais il en est d'autres dont les données sont plus ou moins suspectes. Si l'on accordait une égale valeur à toutes les indications géographico-botaniques rapportées dans les catalogues, les flores et les monographies, on risquerait de tracer des aires de dispersion qui seraient souvent défectueuses. GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 369 Ajoutons, enfin, qu'il y a des études à faire sur les espèces dites introduites qui sont venues, de siècle en siècle, enrichir le fonds de notre flore. Ces dernières études, qui exigent également beaucoup de recherches, sont entourées de très-nombreuses diflicultés. On le voit, l'étude approfondie de notre géogra- phie botanique est loin d'être achevée; elle offre encore un grand nombre de faits à établir ou à élucider. Nous ferons remarquer, en outre, que la plupart de nos cryptogames n'ont pas fait l'objet de recherches spéciales et qu'elles sont encore à étudier au point de vue qui nous occupe. u CHAPITRE CINQUIÈME. CATALOGUE DE LA FLORE FOSSILE DE LA BELGIQUE. Au chapitre II du livre second, nous avons fait remarquer que, malgré les richesses de nos terrains, la paléontologie végétale a été peu cultivée jusqu'ici en Belgique. Il résulte de cette circonstance que notre flore fossile est encore très-imparfaitement connue et que le catalogue qui va suivre est loin de renfermer toutes les espèces de plantes fossiles dont nos étages géologiques conservent les traces. A. — Terrains primaires. I. Terrain camhrien. Caul erpites cactoides Gopp Oldhamia radiata Forb. Algues. Eophyfon Linneanura Torr. Bythotrephis gracilis Hall. FOSSILE DE LA BELGIQUE. 371 A part VOlclhamia, qui est peut-être une algue véritable, les autres espèces nappartiennent que problëmatiquement au règne végétal. Quant aux Chondrites que l'on signale dans nos terrains primaires, ils ne paraissent être que des traces animales. IL Terrain silurien. Algues. Licrophycus elongatus Coems.| Bythotrephis flexuosa Hall. Ces deux espèces ne peuvent être rapportées qu'avec doute au règne végétal. III. Terrain dévonien. Algues. Haliserites Dechenianus Gopp. ÉQUISÉTINÉES. Bornia transitionis Gopp. FiLICiNÉES. Sphenopteris flaccida Crép. Rhacophyton condrusorura Crép. (Sphenopteris Gilk.). Palaeopteris hibernica Sch Lycopodinées. var minor Crép. (P. Roemeriana Gopp.). Triphyllopteris elegans Sch. Schizopteris primaeva Coems. Lepidodendron nothum Ung. VEaliserites Declieniamis, au lieu d'être une Lepidodendron Gaspianum Da\YS. 372 CATALOGUE DE LA FLORE algue, pourrait bien être constitué par les ramus- cules d'un Lepidodendron (an L. Oaspianum?). IV. Terrain carlonifère. a) Étage moyen [Ampélite de ChoMer). Équisétinées. Bornia transitionis Gôpp. b) Étage supérieur [E ouille du Hainaut et de la province de Liège). Équisétinées. Calamités Suckowii Brongt. — Cistli Brongt. — approximatus Schloth. Calamocladus longifolius Sch. — equisetiformis Sch. — grandis Sch. Calamostachys typica Sch. Macrostachya infundibulifor- mis Sch. Sphenophyllum emarginatum Brongt. — longifolium Germ. — erosum Lindl. et Hutt. — angustifolium Germ. Annularia sphenophylloides Ung. — radiata Sternb. — minuta Brongt. FiLICiNÉES. Sphenopteris trifoliata Art. — irregularis Sternb. — lyratifolia Gopp. — Gravenhorstii Brongt. — Boeumleri v. RohL — Essinghii Andr. — coralloidesGutb. — microloba Gôpp. — Bronnii Gutb. — microphylla Gutb. — Hoeninghausii Brongt. — chaerophylloides Sternb. Sphenopteris latifolia Brongt. — acuta Brongt. — macilenta LindL et Hutt. — furcata Brongt, — palmata Sch. — acutiloba Sternbg. non Andr. — delicatula Brongt. — stipulata Gutb. Neuropteris acuminata Brongt. — acutifolia Brongt. FOSSILE DE LA BELGIQUE. 373 Neuropteris grigfantea Bron^t. — flexuosa Brongt. — Loshii Brongt. — attenuataLindL et Hutt. — tenuifolia Brongt. — heterophylla Brongt. Odontopteris britannica Gutb . Pecopteris arborescens Brongt. — oreopteridia Brongt. — pennaeformis Brongt. — Miltoni Brongt. — polymorpha Brongt. — dentata Brongt. — delicatula Brongt. — nervosa Brongt. — muricata Brongt. Pecopteris acuta Brongt. — similis Sternb. — longifolia Presl. Alethopteris lonchitica Brongt. — Serlii Brongt. — marginata Brongt. Dictyopteris neuropteroides Gutb. Lonchopteris rugosa Brongt. — Roehlii Andr. Schizopteris anomala Brongt. Rhacophyllum Lactuca Sch. — adnascens Sch. Megaphytum distans Lindl. et Hutt. LYCOPODINéES. Lycopodium primaevum Gold. Lepidodendron Sternbergii Brongt, — aculeatum Sternb. — coelatum Sternb. — obtusum Sauv. — Costaei Sauv. — rimosum Sternb. — quadratum Sch. Ulodendron majus LindL et Hutt. Knorria Selloni Sternb. Lepidophloios laricinus Sternb. — macrolepidotus Gold. Halonia tuberculata Brongt. Lepidostrobus variabilis Lindl. et Hutt. — Geinitzii Sch. Lepidophyllum majus Brongt. — lanceolatum Brongt. Sigillaria tessellata Brongt. — Dournaisii Brongt. — Davreuxii Brongt. — Graesii Brongt. — elliptica Brongt. — sexangulata Sauv. — Saullii Brongt. — scutellata Brongt. — notata Brongt, 374 CATALOGUE DE LA FLORE Sigillaria angustata Sauv. — undulata Sauv. — lenticularis Sauv. — rimosa Sauv. — el on gâta Brongt. — rugosa Bi'ongt. — cristata Sauv. — hippocrepis Brongt. — transversalis Brongt. — laevigata Brongt. Sigillaria reniformis Brongt. — grandis Sauv. — peltata Sauv. — ovata Sauv. — gigantea Sauv. — rimosa Gold. — Serlii Brongt. — Brochantii Brongt. Stigmaria ficoides Brongt. Cardiocarpus Lindleyi Carr. — emarginatus G. et B. Rhabdocai'pus Bockschianus G. et B. CORDAÏTÉES Cordaites borassifolius Ung. Antholites Pitcairniae LindL et Hutt. — pauciflorus Weiss. — parviflorus Sch. Les espèces énumérées ci-dessus sont loin de représenter la flore complète de notre terrain houiller. Les riches collections d'empreintes réunies au Musée royal d'histoire naturelle et au Jardin botanique de FÉtat renferment encore d'autres espèces qui sont à l'étude. Parmi celles-ci, se trouvent un assez grand nombre de types inédits, qui seront décrits et figurés dans un avenir peu éloigné . B. — Terrains secondaires. I. Terrain crétacé. Cycadinées. Cycadites Schachti Coems. FOSSILE DE LA BELGIQUE. 375 Conifères. Pinus Omalii Coems. — Briarti Coems. — (Cedrus) Corneti Coems. — Andraei Coems. — gibbosa Coems. — Heeri Coems. Pinus depressa Coems. — Toilliezi Coems. Séquoia Reichenbachii Sch. — cryptomeroides Coems. Cupressoxylon. A cette petite flore du terrain crétacé du Hainaut, il faut ajouter un fruit extrêmement curieux qui sera décrit prochainement. C. — Terrains tertiaires. I. Terrain éocène. Cryptogames. FiLICINÉES. Aneimia palaeogaea Sap. et Mar. Benitzia minima Sap. et Mar. Osmunda eocenica Sap. et Mar. Gymnospermes. Cycadinées. Zamites? palaeocenicus Sap. et Mar. Conifères. Pinus Benedenanus Le Hon, i Chamaecyparis belgica Sap. — stigmaroides Le Hon. | et Mar. Monocotylédones. Graminées. Poacites latissimus Sap. et Mar. 376 CATALOGUE DE LA FLORE Naïadées. Posidonia perforata Sap. et Mar. Zostera nodosa Sap. et Mar. (Caulinites parisiensis Brongt). NiPACÉES. Nipadites Burtinii Brongt. | Nipadites Parkinsoni Brongt. Dicotylédones. CUPULIFÈRES. Quercus Loozi Sap. et Mar. — ar ci loba Sap. et Mar. — diplodon Sap. et Mar. — odontophylla Sap. et Mar. — palaeodrys Sap. et Mar. Pasianopsis retinervis Sap. et Mar. Pasianopsis sinuatus Sap. et Mar. Dryophyllum Dewalquei Sap. et Mar. — curticellense Sap. et Mar. — laxinerve Sap. et Mar. Urticées? Mac-Clintockia heersiensis Sap. et Mar. Salicinées. Salix longinqua Sap. et Mar. | Salix Malaisei Sap. et Mar. Laurinées. Cinnamomum sezannense Wat. — ellipsoideumSap.etMar. Daphnogene longinqua Sap. et Mar. Phoebe ? tetrantheracea Sch. (Laurus tetrantheroidea Sap . et Mar.)^ Persea palaeomorpha Sap. et Mar. FOSSILE DE LA BELGIQUE. 377 Oreodaphne? apicifolia Sap. et Mar. Litsaea expansa Sap. et Mar. — elatinervis Sap. et Mar. Litsaea? viburnoides Sap. et Mar. Laurus Omalii Sap. et Mar. — heei'siensis Sap. et Mar* — latior Sap. et Mar. Caprifoliacées. Viburnum vitifolium Sap. et 1 Viburnum arcinervium Sap. Mar. i et Mar. Araliacées. Hedpra Malaisei Sap. et Mar. Aralia Looziana Sap. et Mar. — demersa Sap. et Mar. — transversinervia Sap. et Mar. Aralia spinescens Sap. et Mar. Araliophyllum areolatum Sap. et Mar. — argutidens Sap. et Mar. Ampélidées. Cissitea lacerus Sap. et Mar. Renonculacées. Dewalquea gelindenensis Sap. et Mar. MÉNISPERMÉES. Cocculus Kanii Sap. et Mar. ] Cocculus Dumontii Sap. et Mar. Sterculiacées. Sterculia labrusea Ung. Hamamélidées. Hamamelites gelindenensis Sap. et Mar. Dilléniacées. Dillenia palaeocenica Sap. et Mar. 378 CATALOGUE DE LA FLORE FOSSILE. CÉLASTRINÉES. Celastrophyllum belgicum Sap. et Mar. — Dewalqueanum Sap. et Mar. — Crepini Sap. et Mar. — Benedeni Sap. et Mar. Celastrophyllum serratura Sap. et Mar. — reticulatum Sap. et Mar. — repandum Sap. et Mar. Rhamnées. Zîzypîius remotidens Sap. et Mar. Myrtacées. Myrtophyll'iin cryptoneuron Sap. et Mar. Species incertae sedis. Carpolithes sulcatifrons Sap. 1 Carpolithes delineatus Sap. et Mar. ' et Mar. CHAPITRE SIXIÈME. HERBORISATIONS DANS LES DIVERSES RÉGIONS DE LA BELGIQUE. Dans ces pages, consacrées aux herborisations, il ne peut être question d'itinéraires détaillés, mais seulement d'indications générales, suffisantes toute- fois pour guider l'herborisateur dans l'exploration des parties les plus intéressantes du pays. Il est, du reste, à remarquer que les renseignements les plus précis sur les habitations des plantes rares ne suffisent pas toujours pour découvrir celles-ci. D'ailleurs, nous prendrons le soin de citer, pour chaque herborisation, les publications qui ont trait aux parties du pays à visiter. Ainsi qu'on l'a vu au chapitre IV de la seconde partie, la Belgique est divisée en plusieurs régions et zones botaniques naturelles et dont chacune offre une florule plus ou moins spéciale et caractéristique. Nous allons signaler les principales herborisations à faire dans ces zones et régions, de façon que l'herborisateur, au moyen de ces herborisations, 380 HERBORISATIONS DANS LES DIVERSES reconnaisse le caractère propre de chaque zone ou région et en recueille les espèces caractéristiques ou rares. L'indication abrégée de l'époque de floraison qui suit chaque espèce énumérée, permettra de choisir les époques les plus favorables pour l'exploration des diverses localités du pays. § P'. — Zone calcareuse. Nous commencerons par la zone calcareuse, parce qu'elle est la plus riche et la plus intéressante à explorer. I) Herhonsation aux environs de RocJiefort et de Han-s%iT-Lesse (^). — Les environs de Rochefort et surtout ceux de Han-sur-Lesse offrent une florule extrêmement variée. Cette richesse est due, en grande partie, au caractère du sol, qui est très-accidenté. Deux rivières et un assez grand nombre de ruisseaux arrosent la contrée ; de nom- breuses collines, les unes nues, les autres boisées, des rochers abrupts, des rocailles, des gorges, des (1) Voir : Un coup d'œil sur la Jlorule des environs de Han- sur-Iessey par F. Crépin [Bulletin de la Société royale de bota- nique d^e Belgique, t. le»"). — Une nouvelle édition de cet opuscule a paru sous le titre : Florule des environs de Han-sur-Lesse; Bruxelles, 1875, Mayolez. RÉGIONS DE LA BELGIQUE. 381 vallées y constituent des stations très-variées pour les plantes. D'autre part, les calcaires y alternent avec des schistes ou des grès, ou avec des argiles et des alluvions. Deux ou trois jours sont nécessaires pour faire cette herborisation, qui doit embrasser une partie des territoires de Rochefort, Jemelle, Wavreille, Han-sur-Lesse, Resteigne, Ave-et-Auffe et Éprave. On peut trouver dans cette herborisation les espèces suivantes, qui sont plus ou moins caractéris- tiques de la zone calcareuse : Anémone Pulsatilla. A.J. Adonis aestivalis. J.J. Helleborus foetidus. M. M. Aconitum lycoctonum. J.J Actaea spicata. M.J'. Berberis vulgaris. M.J Dianthus Carthusianorura. J.A. Cerastium brachypetalum. M.J. Géranium sanguineum. J.J . — lucidum. M. A. Malva Alcea. J.S. Althaea hirsuta. J.A. Polygala comosa. M.J. Furaaria Vaillantii. J.A. Arabis pauciflora. J.J. Cardamine impatiens. M.J. Erysimum orientale. M.J. Alyssum calycinum. M.J. Camelina sylvestris. M.J. Thlaspi perfoliatura. A.J. — montanum. A. M. Iberis amara. J.A. Genista sagittalis. M.J. Trifolium montanum. M.J^ — striatum. M.J'. — ochroleucum. J.J. Hippocrepis comosa. M.J. Lythrum hyssopifolia. J.S. Fragaria coUina. M.J. Rosa pimpinellifolia. J. — Sabini. J. — micrantha. J. Cotoneaster vulgaris. A. M. Sorbus torminalis. M. Hupleurum rotundifolium. J. A. 382 HERBORISATIONS DANS LES DIVERSES Bupleurum fal^atum. J^A. Carum Bulbocastanum. J.J. Libanotis montana. J'.A. Orlaya grandiflora. J.J. Turgenia latifolia. J.J. Caucalis daucoides. J J. Torilis infesta. J^A. Cornus mas. A'^. Vincetoxicum album. J.A. Gentiana Cruciata. J.A. — gerraanica. A. S. Physalis Alkekengi. J.A. Veronica prostrata. A. M. Digitalis lutea. J.J. Linaria striata. J'.S. Phelipaea purpurea. J.J. Orobanche Pici'idis. J. Stachys alpina. J^.S. — germanica. J^.A. — annua. J'.S. — recta. J.A. Brunella alba. J.A. Ajuga genevensis. M.J. — Chamaepytis. J.S. Teucrium Botiys. J'.S. — Chamaedrys. J'.S. — montanum. J.A. Globularia vulgaris. M.J. Viburnum Lantana. M. Scabiosa Columbaria. J'S. Centaurea Scabiosa. J'.A. Filago spathulata. J'.A. — neglecta. J^S. Linosyris vulgaris. A. S. Podospermum laciniatum. J.A. Lactuca perennis. M.J. Poiycnemum arvense. J^S. Rumex scutatus. M. A. Ulmus pedunculata. M. A. Allium sphaerocephalum. J.A. Phalangium Liliago. M.J. Polygonatum officinale. M.J. Loroglossum hircinum. M.J. Orchis ustulata. M.J. — purpurea. M.J. — Simia. M.J. Ophrys muscifera. M.J. — apifera. M.J. — fuciflora. M.J. Cephalanthera grandiflora. M.J. — Xiphophyllum. M.J. Carex montana. A. M. — tomentosa. A. M. — longifolia. A. M. — humilis. M^.A^. Sesleria coerulea. M^.A^. Ventenata triflora. J.J. Koeleria cristata. J.J. Melica ciliata. M.J. Festuca rigida. M.J. Bromus arduennensis. J.J. Ceterach officinarum. J.O. Polypodium Dryopteris var. calcareum. J.S. RÉGIONS DE LA BELGIQUE. 383 Outre ces espèces, on peut encore observer les suivantes, qui sont plus ou moins rares : Anémone ranunculoides. A.M. Gypsophila muralis. J.vS. Sperg-ularia se^etalis. J.J. Stellaria nemorum. J.A. Cei'astium erectucn. A.J. Monotropa Hypopitys. J J. Hypericum montanum. J.A. Dentaria bulbifera. A.M. Turritis glabra. J.J. Sinapis Clieiranthus. J.A. Lathyrus tuberosus. J.A. — hirsutus. J.J. — Nissolia. M. A. Geum rivale. M J'. Frag:aria elatior. A.J. Sorbus Aria. M. Circaea intermedia. J.A. Myriophyllum alterniflorum. J.A. Centunculus miniraus. J.S. Pulmonaria tuberosa. A.M. Atropa Belladona. J.A. Limosella aquatica. JS. Linaria spuria. J'.S. Lathi-aea squamaria. M^.A^. Canipanula glomerata. J.S. Specularia hybrida. J J. Sambucus racemosa. A.M. Galium sylvaticum. J.A. — uliginosum. J.S. — tricorne. J'.S. Dipsacus pilosus. J^.A. Cirsium oleraceurn J^S. Serratula tinctoria. J'.S. Scoi'zonera humilis. M.J. Crépis paludosa. J.A. Daphne Mezereum. Ms.A^. Thesium pratense. J.J. Eupliorbia platyphyllos. J'.S. Ornithogalum sulfureum. M.J'. Gagea sylvatica. A.M. Orchis coriophora. M J. — latifolia var. incar- nata. M.J. Gymnadenia viridis. J.J. Epipactis latifolia var. atro- rubens. J.J. — palustris. J.J. Carex pendula. M.J. — distans. M.J. — fulva. M.J. Scirpus compressus. J J. Cyperus fuscus. J'.S. Leersia oryzoides. A'.O. Melica nutans. M.J. Poa palustris. J.A. Elymus europaeus. J.J. Aspleniura Adianthum-ni- gruna. J.S. Botrychium Lunaria. MJ. Optiioglossum vulgatum. J.J. 384 HERBORISATIONS DANS LES DIVERSES II) Herhorisation aux environs de Mariem- hourg (l). — Les environs de Mariembourg sont à peu près dans les mêmes conditions géologiques et oro- graphiques que ceux de Rochefort et de Han-sur- Lesse. Les florales de ces deux régions se ressem- blent beaucoup ; elles ne se distinguent que par un petit nombre d'espèces rares que chacune d'elles possède en particulier. Nous ne citerons ici que les espèces qui ne se rencontrent pas dans la première herborisation. L'herborisation de Mariembourg peut se faire en deux jours ; elle comprend trois localités intéres- santes : Mariembourg, Roly et Géronsart. a) Mariembourg et entre Mariembourg et Bourbes. Saponaria Yaccaria. J.J. Linum tenuifolium. J.J. Arabis arenosa. M.J'. Carum Carvi. M.J. Veronica acinifolia. A. M. Orobanche Teucrii. J. Asperula cynanchica. M.J'. Valerianella carinata. A. M. Buxus sempervirens. Ms.A"^. Alopecurus utriculatus. M.J. Poa bulbosa. M.J. — sylvatica. J.J. b) Roly. Géranium sylvaticum. J.J. i Daphne Laureola. Ms.Av. Campanula Cervicaria. J'.A. ' Euphorbia dulcis. M.J. (1) Voir : Catalogue des plantes rares croissant aux environs de Mariembourg, par C. Determe [Bulletin de la Société royale de botanique de Belgique, t. II). RÉGIONS DE LA BELGIQUE. 385 Buxus sempervirens. M*. Av. Polygonatum verticillatum. M.J. Tamus communis. M.J. Lycopodium clavatum. J'.S. Il existe un bois à Roly où se sont naturalisées, depuis assez longtemps, quelques espèces fort cu- rieuses : Anemo7ie Hepatica, Einmedmm aljnnum, Géranium nodosiim, G. macrorrliizum et Saxifraga o'otundifolia. c) Géronsart (commune de Frasne-lez-Couvin). Agrimonia odorata. J.A. Veronica niontana. M.J. Campanula Ceivicai-ia. J.A. Cinerai'ia spathulaefolia. M.J. Polygoriatura verticillatum. M.J. Lappa tomeutosa. J.A. I Equisetum hyemale. M.M. III) Herborisation aux environs de Verviersi^). — On pourrait comprendre sous le nom d'environs de Verviers la vallée de la Vesdre depuis Pepinster jusqu'à la frontière, en embrassant une partie des territoires de Theux, Stembert, Goé, Baelen, Wel- kenraedt, Bilstain et Dison. (1) Consulter : Flore des environs de Spa, par Lejeune; JVotes sur les stations géologiques de quelqties plantes rares ou peu communes des environs de Limbourg, par A. Donckier {Bul- letin de la Société royale de botanique, t. 1er et X) \ Florule de Chaud fontaine et de Magnée, par Ch. Strail (Ibidem, t. II) ; Compte rendu de la dixième herborisation de la Société royale de botanique de Belgique, par A. Devos et L. Bodson (Ibidem, t. X) ; La botanique au pays de Liège, par Éd. Morren {Bulletin de la Société botanique de France, t. XX); Flore de Fraipont, Nesson- vaux, etc., par M. Michel. Il"* 386 HERBORISATIONS DANS LES DIVERSES A cause de leur voisinage presque immédiat avec la région ardennaise, les environs de Verviers pré- sentent une florule dans laquelle on trouve un certain nombre d'espèces propres à cette région. Malgré la présence de plantes ardennaises et le petit groupe si curieux des espèces calaminaires, les environs de Verviers sont beaucoup moins riches que les environs de Rochefort et de Mariem- bourg. Nous nous abstiendrons d'énumérer les espèces plus ou moins calcicoles que nous avons citées précédemment, nous bornant à renseigner les seules espèces rares qu'on ne trouve pas dans les deux premières herborisations. Ranunculus platanifolius. J. J. HeJleborus viridis. M. M. Dianthus deltoïdes. J.S. Sisymbrium austriacum. M.J. Erysimum hieracifolium. M.S. Lunaria rediviva. M J. Draba muralis. A. M. Genista germanica. M.J. — pilosa. M.J. Sanguisorba ofBcinalis. J.S. Erica Tetralix. J'.S. Gentiana Pneumonanthe. J'.S. Mentha sylvestris. J'.S. Salvia pratensis. M.J'. Calamintha menthaefolia. J.S. Vaccinium uliginosum. M.J. Centaurea montana. J'.A. Arnica montana. J.J. Lactuca virosa. J'.A. Salix repens. A. M. AUium cai'inatum. J'.A. Narthesiumossifragum. J'.A. Gymnadenia albida. J.J. Scirpus caespitosus. J.J. Calamagrostis arundinacea. J'.A. — varia. J'.A. Avena pratensis. J.J. RÉGIONS DE LA BELGIQUE. 387 Festuca sylvatica. J.J. Polypodium Pheo^opteris. J.A. Asplenium septentrionale. J.S. Lycopodium Selag-o. J'.S. Equisetum maximum. A^. — sylvaticura. M. Les environs de Verviers présentent, en outre, plusieurs espèces naturalisées qui sont fort intéres- santes : Arahis onuralis et A. Turrita, Medicago polycarpa et M. macîilata, Alchemilla alpina, Doro- nicum Pardalianclies et Parietaria ramiflora. Les terrains calaminaires des environs de Theux et de Welkenraedt possèdent quelques espèces qui leur sont propres et qui, par les petites colonies qu'elles constituent, donnent au tapis végétal un cachet très-curieux. Ces espèces sont : Alsine "ûerna, Thlaspi alpestre var. calaminare, Viola lutea et Armeria maritima var. elongata. Aux environs de Magnée et de Fraipont, on trouve VAsarum etcro- paeum, et près de Goé, VAspidium Loncliitis. IV) Herborisation dans la rjallèe de la Meuse aux environs de Dinanti\) . — Sous le nom d'envi- rons de Dinant, nous comprenons la vallée de la Meuse, avec le bas de ses vallées et de ses gorges (1) Voir : Une herborisation dans la vallée du Bocq {La Bel- gique horticole, 1863); Compte rendu de la sixième herborisation de la Société royale de botanique de Belgique, par A. Davos {Bulletin de la Société royale de botanique, t. VI). 388 HERBORISATIONS DANS LES DIVERSES latérales, depuis Yvoir jusqu'à Givet. Les rochers et les pentes boisées de cette région accidentée, ainsi que les prairies de la Meuse nourrissent une flore variée et très-riche, surtout en plantes calcicoles. Cette flore possède le cachet général de celle des environs de Verviers, de Mariembourg et de Roche- fort ; mais elle en diffère, d'une part, par la présence de certaines espèces rares et, de l'autre, par l'ab- sence d'un certain nombre de types propres à la lisière méridionale "de la zone calcareuse. Voici la liste des espèces les plus intéressantes qu'on peut recueillir dans cette herborisation : Helleborus viridis. M. M. Dianthus caesius. M. M. Saponaria Vaccaria. J.J. Silène noctiflora. J'.S. Géranium san^uineum. J.J. — rotundifolium. AI.S. — lucidum. M. A. Reseda lutea. J.A. Fumaria micrantha. J'.A. Arabis pauciflora. J.J. — arenosa. M.J'. Sisymbriumaustriacum. M.J. Braya supin a. J.A. Lunaria rediviva. M.J. Draba muralis. A. M. — aizoides. A. M. Thlaspi montanum. A. M. Biscutella laevigata. M.J. Neslia paniculata. M.J'. Helianthemum polifolium. M.J. Medica.^o minima. M.J'. Sedum sexangulare. J.J. — eleg^ans. J.J. — rubens. M.J'. Rosa pimpinellifolia. J. Cotoneaster vulgaris. A. M. Soibus torminalis. M. — Aria. M. Eryngium campestre. J'.A. Bupleurum falcatum. J'.A. Carum Carvi. M.J. Peucedanum carvifolium. J.S. Ribes nigrum. A M. Saxifraga liypnoides. J. RÉGIONS DE LA BELGIQUE. 389 Myosotis sylvatica. M.J. Cynoglossum montanum. J.J. Veronica acinifolia. A. M. — montana. M.J^ Orobanche caryophyllacea. M.J. — Hederae. J. Lathraea squamaria. M. A. Mentha sylvestris. J'.S. Salvia pratensis. M.J'. Lamium maculatum. A.J'. Stachys recta. J.A. Ajuga Chamaepitys. J S. Globularia vulgaris. M.J. Asperula cynanchica. M'J'. Yalei'ianella carinata. A. M. Cirsium eriophorura. J^A. Centaurea Calcitrapa. J'.S. Artemisia camphorata. A. S. Inula britanica. J^S. Linosyris vulgaris. A. S. Cineraria spathulaefolia. M.J. Lactuca Scariola. J'.S. — virosa. J'.A. — perennis. M.J. Chenopodium urbicum. J'.S. Buxus sempervirens. M. A. Alliiim sphaerocephalum. J.A. Phalangium Liliag^o. M.J. Loroglossum hircinum. M.J. Anacamptis pyramidalis. M.J. Orchis ustulata. M.J. — purpurea. M.J. — Rivini. M.J. — Simia. M.J. — coriophora. M.J. Ophrys muscifera. M.J. — api fera. M.J. — fuciflora. M.J. Cephalanthera grandi flora. M.J. — Xiphophyllum. M.J. Pûtaraogeton pectinatus. J.A. Carex pendula. M.J. — humilis. M. A. Cyperus fascus. J'.S. Oplismenus Crus-galli. J.S. Digitaria linearis. J'.S. Phleum Boehmeri. J J. Elymus europaeus. J.J, Ceterach offîcinarum. J.O. Polypodium IMiegopteris.J.A. La zone calcareiise ne peut être suffisamment connue qu'en complétant les herborisations précé- dentes par plusieurs autres herborisations d'une moindre importance. Parmi ces dernières, nous proposerons celles des environs d'Aywaille et de Artemisia campestris. A. S. Festuca unilateralis. M.J. Struthiopteris ^ermanica. A. S. 390 HERBORISÔlTIONS DANS LES DIVERSES Comblain-au-Pont, de Lanaye, de Charleroi et de Mons. a) La vallée de l'Amble ve depuis Remouchamps, et celle de TOurthe entre Comblain-au-Pont et Esneux offrent une florule riche et variée, qui compte parmi ses espèces les plus rares (1) : Dianthus caesius. M.J. Lychnis viscaria. M.J. Saxifraga caespitosa. M.J. Gentiana ciliata. A. S. Melittis melissophyllum. J.J. Il existe, en outre, dans cette région deux rares espèces naturalisées : Sedum dasyphyllum et Sem- pervivum Schnittspalmi. l) La Montagne -St- Pierre, aux environs de Lanaye, et les localités voisines offrent quelques espèces très-rares, parmi lesquelles on peut citer (2) : Thalictrum minus. J.J. | Gentiana campestris. A.S. Orobus niger. J.J. I Lonicera Xylosteum. M.J. On y observe aussi, mais naturalisés, les Colutea arbores cens et Omphalodes verna. (1) Voir : Compte rendu de la neuvième herborisation de ta Société royale de botanique de Belgique, par É. Marchai et L. Bodson [Bulletin de la Société royale de botanique, t. IX). (2) Voir : Catalogue des plantes plus ou moins rares de la vallée de la Meuse, de Liège à Maestricht, par É. Marchai et A. Hardy {Bulletin de la Société royale de botanique, t. VII) ; Compte rendu de la quinzième herborisation de la Société royale d9 botanique de Belgique, par A. Hardy (Ibidem, t. XV). RÉGIONS DE LA BELGIQUE. 391 c) La vallée de la Sambre, de Charleroi à Thuin, mérite d'être explorée. Parmi les espèces rares de sa florule, on doit signaler (0 : Rumex aquaticus. J.A. 1 Fritillaria Meleagris. Av. — maximus. J.A. ' Carex laevigata. M.J. VÂraUs Tiirrita est abondamment naturalisé dans les ruines de Fabbaje d'Aulne. d) Les environs de Mons, en y comprenant les villages entourant cette ville, sont fort intéressants. On compte parmi les raretés de leur florule : Adonis auctumnalis. J.J. Ranunculus Lingua. J.J. Géranium sylvaticum. J.J. Tillaea muscosa. J.J. Cicuta virosa. J.A. Veronica latifolia. J.J. Chenopodium glaucum. J.S. Phalangium ramosum. J.J. Scheuch^eria palustris. M.J. Potamogeton obtusifolius. J.A. Carex strigosa. M.J. Festuca bromoides. M.J'. Asplenium Halleri. J.S. § 2. — RÉGION àrdennaise('2). I) Herborisation atcx environs de Stavelot. — Pour explorer la partie nord-est de la région arden- (1) Voir : Compte rendu de la deuxième herborisation de la Société royale de botanique de Belgique^ par L. Pire {Bulletin de la Société royale de botanique, t. II). (2) Pour la florule de la région ardennaise, consulter : VArdennSy par F. Crépin ; Compte rendu de la cinquième herbo- risation de la Société royale de botanique de Belgique [Btilletin de la Société royale de botanique, t. V). 392 HERBORISATIONS DANS LES DIVERSES naise, le botaniste doit préférer Stavelot à Spa^ parce que, de la première localité, il peut rayonner dans tous les sens et visiter plus facilement les points les plus intéressants de cette contrée. En trois ou quatre jours, on peut parcourir le bassin de FEau-Rouge, une partie du plateau de la Baraque- Michel et les gorges supérieures de la Hoëgne, une partie de la vallée de l'Amblève et, enfin, une partie de la vallée de la Salm jusqu'à Salm -Château, avec les plateaux qui dominent ces vallées. Dans cette première herborisation, on peut saisir parfaitement le caractère propre de la flore de la région ardennaise et récolter les plantes suivantes, qui composent la majorité des espèces plus ou moins rares de cette région : Ranunculus platanifolius. J.J. Stellai'ia nemorum. J.A. Impatiens Noli-tangere. Jt.S. Géranium sylvaticum. J.J. Elodes palustris. J'.A. Drosera intermedia. J'.A. Parnassia palustris. J.A. Pyrola minor. J.J. Cardamine impatiens. M.J. Lunaria rediviva. M.J. Yiola palustris. A. M. Genista anglica. M.J. — pilosa. M.J. Trifolium ochroleucum. J.J. Cerasus Padus. M. Rosa pomifera. J. Comarum palustre. J.J. Sanguisorba offîcinalis. J S. Epilobium obscurum. J'.S. Circaea intermedia. J.A. Myriophyllum alterniflorum. J.A. Sanicula europaea. M.J. Carum Carvi. M.J. Meuni athamanticum. M.J'. Chrysosplenium oppositifo- lium. A.J. RÉGIONS DE LA. BELGIQUE. 393 Chrysosplenium alternifo- lium. M. M. Andromeda poliifolia. J.J. Erica Tetralix. J.S. Trientalis europaea. M.J. Gentiana Pneumonanthe. Jt.S. Pulmonaria tuberosa. A. M. Atropa Belladona. J.A. Utricularia minor. J.A. Galeopsis intermedia. J^S. Scutellaria minor. J.S. Aju^a pyramidalis. M.J. Vaccinium uliginosum. M.J. — Vitis-idaea. M.J'. Oxycoccos palustris. M.J. Campanula ^lomerata. J.S. Wahlenbergia hederacea. J.J. Sambucus racemosa. A. M. Galium sylvaticura. J.A. — ulig^inosum. J.S. Centaurea nigra. J'.S. — montana. J'.A. Bidens cernuus. J'.S. Arnica montana. J.J. Cineraria spathulaefolia. M.J. Senecio neraorensis var. Jac- quinianus. J'.S. Crépis paludosa. J.A. Salix repens. A. M. Narthecium ossifragum. J'.A. Polygonatum verticillatum. M J. Orchis latifolia var. incar- nata. M.J. Gymnadenia albida. J J. Malaxis paludosa. J'.A. Potamogeton polygonifolius. J.J. Jancus filiformis. J.J. — squarrosus. J.A. Carex pauciflora. J.J. — pendula. M.J. — fui va. M.J. — binervis. M.J. — laevigata. M.J. Rhynchospora alba. J'.A. Scirpus caespitosus. J.J. Eriophorum vaginatum. A. M. Calamagrostis lanceolata. Jt.A. — arundinacea. J'.A. Melica nutans. M J . Festuca sylvatica. J.J. Elymus europaeus. J.J. Ceterach ofïîcinarum. J.O. Polypodiura Phegopteris. J.A. Allosorus crispus. J A. Asplenium septentrionale J.S. — germanicum. J.S. — Adianthum-ni- grum. J.S. Polystichura raontanum. J'.S. Botrychium Lunaria. M.J. Lyco podium Selago. J'.S. 394 HERBORISATIONS DANS LES DIVERSES Lycopodium inundatum. J'.S. — complanatum. J'.S. Equisetum sylvaticum, M. Nitella flexilis. J.S. II) Herlorisation aux environs de Laroclie. — Laroche est également une localité heureusement située pour faire une abondante moisson de plantes intéressantes de l'Ardenne. La vallée de l'Ourthe, en amont et en aval, avec ses gorges latérales, ainsi que le plateau élevé de la Baraque de Fraiture oJfiPrent un grand nombre des plantes rares des environs de Stavelot. On y observe, en outre, les espèces suivantes : Géranium lucidum. M.A, Empetrum nigrum. A. M. Thlaspi alpestre. A.J. Digitalis ambigua. J.A. Campanula patula. M.J'. Lycopodium alpinum. J'.S. III) Eerhorisation aux enmrons de Bouillon. — La vallée de la Semois, en amont et en aval de Bouillon, avec ses gorges latérales et ses plateaux, présente une riche collection d'espèces rares, parmi lesquelles on peut citer : Dianthus caesius. M.J. Stellaria glauca. J.J. Elatine triandra. J^.O. Arabis arenosa. M J^ Dentaria bulbifera. A. M. Turritis glabra. J.J. Lepidium Smithii. M.J'. Trifolium agrarium. J.A. Corrigiola litoralis. J.S. Sedum elegans. J.J. Agrimonia odorata. J.A. Cotoneaster vulgaris. A. M. Sorbus Aria. M. — torminalis. M. Epilobium lanceolatum. J.J. OEnanthe peucedanifolia. J.J. Saxifraga caespitosa. M.J. RÉGIONS DE LA. BELGIQUE. 395 Hottonia palustris. M.J', Myosotis sylvatica. M.J. VeronJca montana. M.J'. Gratiola ofiicinalis. J.A. Lathraea squamaria. M^.Av. Stachys alpina. J^.S. Valerianella carinata. A. M. Cii'sium oleraceum. J'.S. Seiratula tinctoria. J'.S. Thesium pratense. J.J. Ornithogalum sulfureum. M.J'. Phalan^ium Liliago. M.J. Carex brizoides. M.J'. — longifolia. A. M. Heleocharis ovata. J'.A. Cypei'us flavescens. J'.A. Dif?itaria linearis. J'.S. Setaria glauca. Jt.S. Oplismenus Crus-galli. J.S. Poa sylvatica. J.J. Polystichum Thelypteris. J.S. Osmunda regalis. J.S. Nitella gracilis. J.A. § 3. — RÉGION JURASSIQUE (1). I) Herborisation aux environs de Vance. — Les environs de Vance comprennent ici une grande partie du bassin de la Semois depuis Fouches jusque Étalle, avec rétang de Sainte-Marie et les marais du Pont- de-Lagland. C'est une des plus belles herborisations qu'on puisse faire en Belgique. Les prairies tourbeuses situées entre Vance et Fouches ont une florule très-intéressante, de même que les bords du ruisseau (1) Voii" : Compte rendu de la troisième herborisation de la Société royale de botanique de Belgique, par L. Pire {Bulletin de la Société royale de botanique, t. III); Les fleurs du Bas- Luxembourg [La Belgique horticole^ 1863). 396 HERBORISATIONS DANS LES DIVERSES de Chantemelle. La végétation des terrains sablon- neux des environs de Vance rappelle beaucoup celle de la Campine. Les espèces plus ou moins rares que l'on observe aux environs de Vance sont les suivantes : Ranunculus Lingua. J.J. Aconitum Napellus. AS. Dianthus deltoïdes. J.S. Silène conica. J.J. Sagina nodosa. J'.A. Elodes palustris. J'.A. ^ Drosei-a intermedia. Ji.A. Parnassia palustris. J.A. Pyi'ola rotundifolia. J.J. Rubus saxatilis, M.J. Erica Tetralix. J'.S. Litorella lacustris. J.A. Veronica triphylla. M^J. — verna. A.J^ Limosella aquatica. J.S. Utricularia vulgaris. J.S. — minor. J.A. Vaccinium uliginosum. M.J. Oxycoccos palustris. M.J. Cirsium oleiaceum. J'.S. Helichrysumareuarium. J^O. Gnaphalium luteo-album.J^.S. Arnica montana. J.J. Scorzonera liumilis. M.J. Crépis paludosa. J.A. Salix repens. A. M. Alisma ranuQculoides. J^S. Orchis latifolia var. incarnata. M.J. Epipactis palustris. J.J. Sparganium natans. J.A. Potamogeton alpinus. J.J. Carex diandra. M.J. — elongata. M.J. — limosa. M.J. — fulva. M.J. — Pseudo-cyperus. M.J. — filiformis. M.J. Rhynchospora alba. Jt.A. Scirpus pauciflorus. J.J. Eriophorum gracile. M.J. — vaginatum. A. M. Corynephorus canescens. Jt.A. Bromus tectorum. M.J'. Polystichum cristatum. J.S. Pilularia globulifera. J^.S. Nitella flexilis. J.S. II) HerhorisatioTi aux environs de Virton. — Par environs de Virton, nous entendons l'extrémité RÉGIONS DE LA BELGIQUE. 397 méridionale du Luxembourg, limitée par Meix-devant- Virton, Robelmont, Ethe et Ruette. ^ Les espèces suivantes font partie de la flore de cette contrée : Linum tenuifolium. J.J. Polygala calcarea. M.J'. Neslia paaiculata. M.J'. Medicago minima. M.J^ Vicia lathyroides. A.J. Sedum elegans. J.J. Rubus saxatilis. M.J. Geum rivale. M.J^ Carum Carvi. M.J. Turgenia latifolia. J.J. Pulmonaria officinalis. A. M. Veronica verna. A.J. Phelipaea purpurea. J.J. Orobauche Epithyraum. J.J. Lamiura maculatum. A.J'. Brunella alba. J.A. Ajuga genevensis. M.J. Lonicera Xylosteum. M.J. Asperula cynanchica. M.J. — glauca. J'. Galium tricorne. J'.S. Valerianella carinata. A. M. Helichrysum arenarium. J'.O. Lactuca perennis. M.J. Carex dioeca. M.J. — paradoxa. M.J. — ornithopoda. A. M. Botrychium Lunaria. M.J. Ophioglossum vulgatum. J.J. Equisetum maximum. A^, — hyemale. M.M. §4. Zone campinienne. I) Herhorisation aux environs de Hasselt (l). — Les environs de Hasselt tels que nous les compre- (1) Consulter : Catalogue des plantes croissant spontanément aux environs de St-Trond, etc., par H. Vandenborn [Bulletin de la Société royale de botanique, t. IV)j Une excursion botanique dans la Campine limbourgeoise , par F. Crépin [La Belgique horti- cole, 1866) 5 Les plantes rares des environs de Hasselt, par Constant Bamps {Bulletin de la Société royale de botanique, t. XII). 12 398 HERBORISATIONS DANS LES DIVERSES nons ici embrassent, au nord du Demer et du canal, les territoires de Hasselt, de Diepenbeek, de Genck, de Zonhoven et de Stockrov. Deux jours sont nécessaires pour faire cette her- borisation. L'un doit être consacré à explorer les landes et les étangs situés entre Diepenbeek et Genck ; l'autre, à visiter la vallée du Roster-Beek. Cette partie de la zone campinienne est certai- nement la plus intéressante à étudier au point de vue qui nous occupe. Voici les espèces les plus rares qu'on y rencontre : Ranunculus Lenormandi. J.J. — hololeucos. M.J'. Spergula vernalis. A.J. Sagina ciliata. M.J^ Elatine hexandra. JkS. Elodes palustris. J^.A. Drosera intermedia. J'.A. Subularia aquatica. J.J. Corrigiola litoralis. J.S. Tillaea muscosa. J.J. Potentilla supina. J.S. Isnardia palustds. J'.A. Myriophyllum alterniflorum. J.A. Cicuta virosa. J.A. Helosciadium inundatum. J . J. Peucedanum palustre. J' A. Andromeda poliifolia. J.J. Erica cinerea. J.S. Hottonia palustris. M.J. Anagallis tenella. J'.A. Litorella lacustris. J.A. Gentiana Pneumonanthe. J'.S. Cicendia filiformis, J'.O. Myosotis arenaria. M.J. Utricularia neglecta. J.A. — minor. J.A. Vaccinium Vitis-idaea. M.J». Oxycoccos palustris. M.J. Lobelia Dortmanna. J'.A. Gnaphalium luteo-album. J'.S. Arnica montana. J.J. Salix repens. A. M. Alisma ranunculoides. J'.S. — natans. J.S. Narthecium ossifragum. J^A. Spiranthes spiralis. A^O. — aestivalis. J'.A. Triglochin palustris. J.S. REGIONS DE LA BELGIQUE. Potaraogeton polygonifolius. Scirpus fluitans. J'.S. J.J. Eriophorum vaginatum. A M. — alpinus. J.J. Cyperus flavescens. J'.A. — g:ramineus. J.A. Schoenus nigricans. J.J. — acutifolius. J.A. Deschampsia discolor. J'.S. — obtusifolius. J.A. PolypodiumPhegopteris. J.A. Caulinia minor. J.A. Osmunda regalis. J.S. Calla palusti'is. J.J. Pilularia globulifera. Jt.S. Juncus filiformis J.J. Isoetes echinospora. Ji.O. Carex arenaria. M. J. Lycopodium Selago. J'.S. — diandra. M.J. — inundatum. J.S. — elongata. M.J. — complanatum var. — filiformis. M.J. — Chamaecyparissus. Rhj'nchospora alba. J».A. Jt.S. — fusca. J.J. Chara Braunii. J.S. Heleocharis ovata. J'.A. Nitella flexilis. J.S. — multicaulis. J.A. — transi ucens. J.A. Scirpus pauciflorus. J.J. II) Eerlorisation aux environs de Westerloo (U. — Les environs de Westerloo embrassent les terri- toires des communes situées autour de cette localité dans un rayon de deux lieues environ. Dans rherborisation précédente, on visite l'une des parties les plus curieuses de la Campine lim- bourgeoise; ici, nous sommes dans la Campine anversoise, un peu moins riche que la première, (1) Consulter : Florule des environs de Westerloo, par C. Van Haesendonck [Bulletin delà Société royale de botanique, t. VII). 400 HERBORISATIONS DANS LES DIVERSES mais présentant quelques espèces rares inconnues aux environs de Hasselt. Voici la liste des espèces les plus rares des envi- rons de Westerloo : Thalictrum augustifoliurn. | J..A. I Ranunculus hololeucos. M.J'. — Lingua. J.J. Spergula vernalis. A.J. Sagina nodosa. J'.A. Stellaria nemorum. J.A. Elatine hexandra. J'.S. Elodes palustris. J'.A. Pyrola minor. J.J. Corydallis claviculata. J.J. Alyssum incanum. M.O. Corrigiola litoralis. J.S. Cerasus Padus. Mai. Agrimonia odorata. J.A. Sanguisorba officinalis. J.S. Isnardia palustris. J'.A. OEnanthe peucedanifolia. J J. Andromeda poliifolia. J.J. Lysimachia thyrsiflora M J^. Anagallis tenella, J^A. Litorella lacustris. J.A. Gentiana Pneumonauthe. J^S. Ciceadia filiformis. J'.O. Myosotis arenaria. M.Ji. Veronica persica. M.J'. — montana. M.J^. Uti'icularia neglecta. J.A. Utricularia minor. J.A. Galeopsis speciosa. J.S. Vaccinium Vitis-idaea. M.J^ Oxycoccos palustris. M.J. Wahlenbergia hederacea. J.J. Valerianella eriocarpa. A. M. Cirsium anglicum. J.A. Serratula tinctoria. J'.S. Gnaphalium luteo-album. J'.S. Chenopodium opulifolium. J'.S. Parietaria officinalis. J.S. Aristolochia Clematitis. M.J. Myrica Gale. A. M. Alisma ranunculoides. J'.S. — natans. J.S. Scheuchzeria palustris. M.J. Potamogeton praelongus. J'. A. — compressus. J^A. — acutifolius. J.A. — obtusifolius. J.A. — mucronatus. J.A. — trichoides. J.J. Caulinia minor. J.A. Lemna arrhiza. J.S. Calla palustris. J.J. Sparganium natans. J.A. Juncus filiformis J.J. RÉGIONS DE LA BELGIQUE. 401 Juncus py^maeus. J.J. — obtusiflorus. J.A. — tenuis. J.J. Carex stricta. A. M. — tiliformis. M.J. Rhynchospora alha. J'.A. — fu.sca. J.J. Heleocharis multicaulis. J.A, Sdrpus caespitosus. J.J. — fluitans. J'.S. Cladium Mariscus. J'.A. Ei'iophorum vaginatum A. M. CalamagrostislanceoIata.J.A. Ammophila arenaria. J.J. Cynodon Dactylon. J.S. Deschampsia discolor, J.S. Polypodium Pheg-opteris. J.A. — Di'yoptei'is. J.S. Polystichum Thelypteris. J.S. Csmunda regalis. J.S. Pilularia g-lohulifera. J'.S. Lycopodium inundatum. J'.S- Equisetum maximum. Av. — hyemale. M. M. Nitella transliicens. J.A. — capitata. M.J. III) Herborisation aux environs à'Exaerde. — Les vastes prairies tourbeuses qui s'étendent aux bords du Moervaert entre Exaerde et Moerbeke lez-Lokeren méritent de faire l'objet d'une herbori- sation. On y observe les espèces suivantes : Ranunculus Lingua. J.J. Sagina ciliata. M.J^. — nodosa. J'.A. Stellaria glauca. J.J. Trifolium filiforme. J.J. Lathyrus palustris. J.J. Peucedanum palustre. J.A. Lysimachia thyrsiflora. M.J. Anagallis tenella. J.A. Teucrium Scordium. J'.S. Cirsium anglicum. J.A. Senecio paludosus. J.A. Crépis paludosa. J.A. Chenopodium ficifolium. J^S. Alisma rarmnculoides. J'.S. Orchis latifolia varincarnata. M J. Epipactis palustris J.J Stratiotes aloides. M. A. Potamogeton gramineus. J.A. — compressus. J^A. — acutifolius. J.A. — obtusifolius. J.A. — mucronatus. J.A. — trichoides. J.J. 402 HERBORISATIONS DANS LES DIVERSES Lerana arrhiza. J.S. Sparganium natans. J'.A. Carex stricta. A. M. — fui va. M.J. Cladium Mariscus. J*.A. Calamagrostialauceolata.J'.A. Poa palustris. J.A. Polystichum Thelypteris. J.S. Ophiogflossum vulgatum. J.J. Chara hispida. M. A. Nitella flexilis. J.S. — translucens. J.A. — capitata. M.J. — inthcata. M.J. IV) Rerhorisation au Kraene-Poel, près d'Âeltrei^). — Le grand étang du Kraene-Poel avec les bois qui l'entourent est bien digne d'être visité par le botaniste. Parmi les espèces qui s'y rencontrent, on peut citer : Elatine hexandra. J'.S. Elodes palustris. J'.A. Drosera intermedia. J'.A. Pyrola minor. J.J. Corydallis claviculata. J.J. Trifolium filiforme. J.J. Potentilla procumbens. J.A. Myriophyllum alterniflorum. J.A. Litorella lacustris. J.A. Gentiana Pneumonanthe. J'.S. Lobelia Dortmanna. J'.A. Serratula tioctoria. J'.S. Myrica Gale. A. M. Alisma ranunculoides. J'.S. Alisma natans. J.S. Epipactis palustris. J.J. Juncus tenuis. J.J. Carex stricta. A. M. — filiformis. M.J. Heleocharis multicaulis. J.A. Scirpus pauciflorus. J.J. — caespitosus. J.J. Deschampsia discolor. J*.S. Poa palustris. J.A. Polypodium Dryopteris J.S. Lycopodium clavatum. J'.S. Nitella transluscens. J.A. — capitata. M.J. (1) Consulter : JVotice sur la florule du Kraene-Poel, par E. Vander Meersch [Bulletin de la Société royale de botanique, t. XVII). RÉGIONS DE LA BELGIQUE. 403 § 5. — Zone maritime. I) Herborisation mix environs de Blanken- herghe (0. — Cette herborisation embrasse les environs immédiats de Blankenberghe et le lit- toral depuis cette ville jusqu'aux bords du Zwyn au delà de Knocke. Les prairies maritimes situées entre Blankenberghe et Heyst nourrissent plusieurs espèces extrêmement rares, de même que les grandes dunes de Knocke. Parmi les plantes de sa florule, la zone maritime possède plusieurs espèces plus ou moins calcicoles et caractéristiques de la zone calcareuse. Cette partie du littoral présente les espèces énumérées ci-après : Thalictrum minus var. du- nense. J.J. Ranunculus aquatilis var. Baudotii. M. A. Silène conica. J.J. Spergularia marginata. J'.O. — salina. M. S. Sagina maritima. M.J. Honckenaya peploides, J'.A. Cerastium tetrandrura. A.J. Althaea ofBcinalis. J^A. Brassica nigra. J.A. Cochlearia danica. J.M. Cakile maritima. Ji.O. Anthyllis Vulneraria var. maritima. M.J. Medicago minima. M.J. Trifolium scabrum. M.J. (1) Voir : Compte rendu de la septième herborisation de la Société royale de botanique, par F. Crépin {Bulletin de la Société royale de botaniquCy t. VIII). 404 HERBORISATIONS DANS LES DIVERSES Lathyrus tuberosus. J.A. Eryngium campestre. J'.A. — maritimum. J'. A. Bupleurum tenuissimum. J.S. Petroselinum seg-etum. J'.S. Apium graveolens. J'.S. OEnanthe Lachenalli. J'.A. Torilis nodosa. J.S. Anthriscus Scandix. M.J. Glaux maritima. M.J. Samolus Valerandi. J'.S. Armeria maritima. M. S. Statice Limonium. J'.S. Plantage maritima. J.S. Convolvulus Soldanella. J*. Lithospermum officinale. M.J. Phelipaea purpurea. J.J. Orobanche caryophyllacea. M.J. Asperula cynanchica. M.J. Galium tricorne. J'.S. Cirsium eriophorum. J'.A. — acaule. J'.S. Centaurea Calcitrapa. J^S. Matricaria inodora var. maritima J'.S. Artemisia maritima. S.O. Aster Tripolium. J'.S. Senecio erucaefolius. A S. — paludosus. J.A. Helminthia echioides. J'.S. Lactuca saligna. J'.A. Barkhausiataraxacifolia. M.J. Atriplex laciniatum. J'.S. — litorale. J'.S. Halimus portulacoides. J'.S. — pedunculatus. J'.S. Blitum rubrum. J'.S. Salicornia herbacea. A.O. Suaeda maritima. J'.S. Salsola Kali. A.S. Rumex maritimus. J.S. — palustris. J'.S. Hippophaes rhamnoides. A.M. Hippuris vulgaris. J'.A. SaJix repens. A.M. Alisma ranunculoides. J^S. Asparagus officinalis. J.J. Orchis laxiflora var. palu- stris. J.J. Gymnadenia conopsea. J.J. Epipactis palustris. J.J. Liparis Loeselii. J.J. Triglochin maritima. J.S. Zostera marina. J.A. — nana. J.A. Ruppia maritima. A.O. Lemna arrhiza. J S. Juncus maritimus. J.A. — alpin us. J'.A. — obtusiflorus. J.A. Carex arenaria. M.J. — trinervis M.J. — extensa. J.J. — distans. M.J. Scirpus Holoschoenus. J'.A. Cladiura Mariscus. J'.A. RÉGIONS DE LA BELGIQUE. 405 Schoenus ni^i-ioans. J.J. Phleum arenarium. M.J. Ammophila arenai-ia. J.J. Koelei-ia cristata var. alhes- cens J.J. Glyceria distans. J' A. — raaritima. J.A. Festuca rubra var. arenaria. J.J. Hordeiim maritimum. M. A. Elyimis ai'enarius. J'.A. Aifi-opynim junceum. J.A. — acutum. J..\. — litorale. J.S. Lppturus filifofniis. M.J. Polysfichum Thelypteris J.S. Ophio}2rlossum vulgatum. J.J. Cliara hispida. M. A. II) Herborisation aux environs de Nieicport (U. — Par environs de Nieuport, nous entendons le littoral depuis Lombartzjde jusqu'à La Panne. Dans cette herborisation, on trouve presque toutes les plantes de l'herborisation précédente et, en outre, les espèces suivantes : Glaucium flavum. J.J. Fumaria micrantha. J.A. Rosa pimpinellifolia. J. Helosciadium repens. J'.O. Centunculus minimus. J.S. Anagallis tenella. J'.A. Gentiana Amarella. J'.S. Erythraea linariifolia. J'.S. Cai'duus tenuiflorus. J.A. Gnaphalium luteo-albura. J'.S. Thesium humifusura. J.J. Euphorbia Paralias. Ji.S. Anacaraptis pyramidalis. M.J. Herminium Monorchis. J.J. Carex divisa. M.J. Equisetum variegatum. J.A. L'herborisation qu'on peut faire aux environs (1) Voir : Compte rendu de la première herborisation de la Société royale de botanique, par L. Pire {Bulletin de la Société royale de botanique, t. !«■■). 406 HERBORISâTIONS DANS LES DIVERSES d'Ostende est beaucoup moins intéressante que les deux précédentes. On observe près de cette ville les Trifolium maritimum et Potamogeton coloratus. § 6. — Zone poldérienne. La florule des polders, qui ne présente qu'une seule espèce qui lui soit propre, est composée de quelques plantes maritimes mélangées avec des espèces des zones campinienne, argilo-sablonneuse et calcareuse. Cette zone mérite néanmoins d'attirer l'attention du botaniste. Herborisation mix environs de Bouchante (i). — Dans cette herborisation, on doit visiter les polders et les bas-fonds situés entre Bouchaute et le Sas-de- Gand au nord d'Assenede. La flore maritime y est représentée par les espèces suivantes : Ranunculus aquatilis var. Bau- dotii. M. A. Spergularia salina. M. S. Apium graveolens. J'.S. Glaux maritima. M.J. Salicornia hei'bacea. A.O. Suaeda maritima. J'.S. Triglochin maritima. J.S. Juncus compressus var. Ge- rardi. J.A. Glyceria distans. J'.A. — maritima. J.A. — Borreri. J.S. Agropyrum litorale. J.S. (1) Consulter : Aperçu sur le caractère de la végétation de la zone poldérienne, par F. Crépin {Bulletin de la Société royale de botanique, t. IV). RÉGIONS DE LA BELGIQUE. 407 Comme plante rare, on peut signaler le Bupleiirum te7missimum. A quelque distance de la frontière, se trouve Tun des bras de l'Escaut inférieur, aux bords duquel on observe des représentants de la flore maritime qui n'existent pas dans la zone poldé- rienne et, entre autres, le Spartina stricta, qui s'y trouve en très-grande abondance. § 7. — Zone argilo-sablonneuse. I) Herhorisation aux enmrons d'Aiidenarde. — Le bois d'Eename, la vallée du ruisseau de Maerke depuis Leupeghem jusqu'à Schoorisse et les prairies des bords de l'Escaut près de Melden sont les loca- lités les plus intéressantes des environs d'Aude- narde. Voici les espèces qu'on peut rencontrer dans cette herborisation : Stellaria nemorum. J.A. — média var. neglecta M.J. Géranium phaeum. M.J. Cardamine sylvatica. M.J. Viola odorata. M. M. Trifoliura filiforme. J.J. Sanicula europaea. M.J. Selinura carvifolia. J'.A. Chrysosplenium alternifo- liura. M. M. Lysimachia nemorum. M.J. Pulmonaria offîcinalis. A. M. Veronica montana. M.J'. Lathraea clandestina. M. M. Galeodolon luteum. A.J. Teucrium Scordium. J'.S. Dipsacus pilosus. J'.A. Senecio aquaticus. J.A. — paludosus. J.A. Lactuca Scariola. J'.S. Chenopodium licifolium, J^S. Mercurialis perennis. A M. Ornithogalum umbellatum M.J. Endymioû non-scriptus. J. 408 HERBORISATIONS DANS LES DIVERSES Paris cjuadrifolia. M.J. Tamus corn munis. M.J. Neottia ovata. M.J. Potamogeton mucronatus. J.A. — triclioides. J.J. Luzula pilosa. A. M. Calamagrostislanceolata.Jt.A. Arrhenatherum elatius var. tuberosum. J.J. Melica uniflora. M.J. Bromus asper. J.J. Festuca gigantea. J.J. Equisetum maximum. Av. II) Herhorisation aux environs de Wawe (n. — Dans cette herborisation, on peut embrasser les ter- ritoires des communes environnant Wavre dans un rayon d'une lieue et demie. Les espèces les plus intéressantes de cette localité sont énumérées ci-dessous : Ranunculus Lingua. J.J. — nemorosus. M. A. Saponaria Vaccaria. J.J. Silène venosa. J.S. Spergularia segetalis. J.J. Sagina ciliata. J.M. — nodosa, J'.A. Stellaria nemorum. J.A. — glauca. J.J. Monotropa Hypopytis. J.J. Hypericum montanum. J.J. Drosera rotundifolia. J^A. Parnassia palustris. J.A. Pyrola rotundifolia. J.J. Pyrola minor. J.J. Corydallis solida. A. M. Fumaria capreolata. J.S. — micrantha. J^A. Vicia lathyroides. A.J. Lathyrus sylvestris. J.A. — Aphaca. M. A. Herniaria hirsuta. M.O. Comarum palustre. J.J. Chrysosplenium oppositifo- lium. A.J. Centunculus minimus. J.S. Veronica montana. M.J'. Utricularia neglecta. J.A. (1) Consulter : Notice sur la fiore des environs de Wavre et de ses environs , par C. Lecoyer {Bulletin de la Société royale de botanique, t. XI). RÉGIONS DE LA BELGIQUE 409 Dipsacus pilosus. J.A. Filago apiculata. J'.A. — arvensis. J^A. Senecio nemorensis. J'.S. Crépis paludosa. J.A. Polygonum Bistorta. M.J'. Allium ursinum. A. M. Tamus communis. M.J. Orchis purpurea. M.J. — Simia. M.J. — latifolia var. incar- nata. M.J. Gymnadenia conopsea. J.J. — viridis. J.J. Platanthera bifolia. J.J. Epipactis palustris. J.J. Neottia Nidus-avis. M.J. Liparis Loeselii. J.J. Potamogeton alpinus. J.J. Zannichellia palustris. M. S. Juncus capitatus. J.A. — obtusiflorus. J.A. Luzula sylvatica. M.J. Carex pulicaris. Mai. — Pseudo-cyperus. M.J. Scirpus pauciflorus. J.J. Melica uniflora. M.J. Catabrosa aquatica. J.A. Asplenium Adianthura-ni- grum. J.S. Polystichum Thelypteris. J.S. Botrychium Lunaria. M.J. Equisetum sylvaticum Mai. CHAPITRE SEPTIÈME. INDICATION DES PRINCIPAUX GITES DE PLANTES FOSSILES EN BELGIQUE. A part les nombreux charbonnages de nos deux bassins houillers, il est assez difficile d'indiquer, d'une façon précise, les gîtes fossilifères que l'on peut explorer avec succès, attendu que la plupart de ces gîtes n'ont été renseignés que d'une façon vague. Il est, du reste, à remarquer que rien n'est changeant comme les gîtes fossilifères au point de vue de leur exploitation : de nouveaux apparaissent par l'ouver- ture de carrières ou de tranchées, tandis que d'an- ciens disparaissent par des travaux de remblaiement. Il importe, avant tout, que le paléontologiste con- naisse suffisamment la géologie stratigraphique, afin de pouvoir diriger ses recherches avec intelligence. Il visitera les gîtes déjà connus et il tâchera d'en découvrir de nouveaux, en parcourant les tranchées PLANTES FOSSILES EN BELGIQUE. 111 des chemins de fer et des routes en construction ; de plus, il ne négligera aucune carrière récemment ouverte dans les terrains qui sont réputés fossi- lifères. Nous allons passer en revue la plupart des gîtes connus, en suivant Tordre stratigraphique des terrains. § V. — Terrain camhrien. Le terrain cambrien de Belgique (terrain ardennais de Dumont) renferme des empreintes qu'on a rappor- tées à des Algues : Oldhamia radiata, Eoj^liyton Linneamim, Caiilerpites cactoides, Bythotrepliis gracilis, Rîcssopliycus jûudiciis eiCliondrites. La pre- mière espèce, qui est peut-être une Algue, se trouve dans les phyllades verdâtres et bigarrés de Grand- Halleux ; la seconde, qui est douteuse comme forme végétale, existe dans les phyllades noirs reviniens du massif de Stavelot ; la troisième, qui n'est proba- blement qu'une trace animale, est abondante dans les carrières de coticule de Lierneux et de Verleu- mont; enfin, les autres formes, qui n'appartiennent vraisemblablement pas au règne végétal, s'observent dans les quartzophyllades salmiens. 412 INDICATION DES PRINCIPAUX GITES DE § 2. — Terrain siluonen. Jusqu'à présent, le terrain silurien de Belgique n'a encore révélé que des vestiges de nature fort douteuse et qui pourraient bien n'être dus qu'à des infiltrations ou à des traces d'animaux. Les quartzites de Strichon, entre Villers-la-Ville et Fleurus, recè- lent des empreintes désignées par Coemans sous le nom de Licropliycus elongatus (Algue ?) ; dans les quartzites de Roux, près de Fosses, on a trouvé d'autres empreintes rapportées au Bytliotrepliis fiexuosa (Algue?). § 3. — Terrain déwnien. I) Etages inférieurs. — Dans l'assise des phyllades coblentziens, les schistes grossiers d'Herbeumont renferment des traces rapportées à des Fucoïdes; çà et là, on observe des traces animales qu'on avait autrefois rapportées aux Algues et qu'on a désignées sous le nom de CJiondrites. Dans le poudingue de Burnot, les gîtes de végétaux fossiles sont nombreux ; mais la plupart d'entre eux ne présentent malheureusement que des empreintes tout à fait indéterminables, à cause de leur mauvaise conservation. Parmi les localités où ces gîtes ont été constatés, on peut citer les carrières à pavés ou PLANTES FOSSILES EN BELGIQUE. 413 à moellons entre Transinne et Tellin, aux environs de Grupont, Forrière, Ambly, Jemeppe et Rendeux, les escarpements et les talus dans la vallée de FOurthe entre TilfF et Angleur. Les seuls gîtes connus , où Ton ait recueilli des empreintes déterminables, sont ceux du bois Collet, au sud de Fooz-Wépion, dans la vallée de la Meuse, de Rouveroy (schistes cuivreux) et de Naninne. Dans la carrière à pavés du bois Collet, se trouve un banc de grès renfermant de belles empreintes de tiges ou branches du Lepido- dendron Gas2nanum, mélangée à d'autres empreintes qui représentent peut-être des ramuscules décor- tiqués du même Lepidodendron. Dans les schistes de Rouveroy, on trouve des tiges ou branches et des ramuscules du Lepidodendron Gaspiamim et, en outre, une forme végétale qu'on a désignée sous le nom de Filicites pinnatus. Le troisième g\ie existe à quelque distance de la station de Naninne, dans la seconde tranchée du chemin de fer vers Assesse. Ce gîte se poursuit à droite de la tranchée, au revers de la colline, où il existe d'anciennes carrières aban- données. Les empreintes de ce gîte sont en assez mauvais état de conservation; toutefois, on a cru y reconnaître des traces de Lepidodendron Gaspianum et de Bornia transitionis . II) Étages sîcpérieurs. — On a découvert dans les roches rouges de Mazy (province de Namur) qui 414 INDICATION DES PRINCIPAUX GITES DE appartiennent probablement au système du calcaire de Frasne, une empreinte qui a été désignée sous le nom de Scliizopteris primaeva. III) Étages supérieurs. — Les psammites du Condroz ont plusieurs bancs de leurs assises pétris d'empreintes végétales; mais, généralement, celles-ci sont réduites à un état tellement fragmentaire, que leur détermination est à peu près impossible. Il est cependant probable que ces nombreux débris ont été fournis, en grande partie, par une flore dont on a retrouvé les traces à É vieux, dans une carrière à pavés située en face de l'écluse. Dans cette carrière, il existe plusieurs bancs extrêmement riches en empreintes. Celles-ci, souvent remarquables par leur beauté et leurs dimensions, appartiennent à cinq espèces bien caractéristiques : Palaeopterîs liibernica var. minor, Splienopteris flaccida, Tripltyllopteris elegans, Rhacopliyton condrusorum (Fougères) et Lepidodendron notlium (Lycopodiacée). Le RTiaco- phyton a dû être une espèce extrêmement abondante et a probablement fourni la plus grande partie des débris dont certains bancs sont pétris ; le Palaeop- terîs est assez commun, ainsi que le Splienopteris ; mais les Tripliyllopteris et Lepidodendron sont rares. Dans la vallée de FOurthe, certaines assises des psammites recèlent de grosses empreintes char- bonneuses qu'on n'a pas encore pu déterminer et PLANTES FOSSILES EN BELGIQUE. 415 qui sont peut-être dues au Bornia transitionis . Dans le bois de La Roc, près de Feluy (Hainaut), il existe une ancienne carrière où l'on a découvert XePalaeop- teris hihernica et de grosses empreintes comme celles de la vallée de TOurthe. Les psammites du Condroz renferment de nombreuses traces animales qu'on a, par erreur, rapportées à des Algues [CJion- drites, etc.). § 4. — Terrain carhonifère. I) Étage inférieur. — Dans les carrières ouvertes dans le calcaire carbonifère aux environs de Dinant, il existe de grandes empreintes ou traces fucoïdes qui pourraient bien appartenir à des Algues marines. II) Étage moyen. — Dans des carrières ouvertes à Samson dans Fampélite de Chokier, on trouve des empreintes de Bornia transitionis. C'est apparem- ment des empreintes de la même espèce qu'on observe dans les phthanites qui se présentent en affleurements au camp de Casteau près de Mons. III) Étage supérieur. — L'étage supérieur de notre terrain carbonifère comprend les deux bassins houillers dits du Hainaut et de Liège. Ces bas- sins sont deux immenses gîtes végétaux que l'on peut exploiter scientifiquement en visitant, soit les travaux souterrains des mines, soit les terrys qui sont formés aux abords des puits d'extraction. 416 INDICATION DES PRINCIPAUX GITES DE Le nombre et la variété des empreintes qui se trouvent dans les assises séparant les veines de houille sont très-sujets à varier, en sorte que les terrjs sont tantôt remplis d'empreintes et tantôt extrêmement pauvres en débris végétaux. La richesse ou la pauvreté des terrys peut aussi tenir au genre des travaux exécutés dans les mines. Nous ne pouvons citer ici les nombreux char- bonnages que le paléontologiste doit visiter et lui signaler, un par un, ceux qu'il doit explorer de préférence. Comme le caractère de la flore houillère s'est modifié plus ou moins durant l'immense période du dépôt de nos veines de houille, il importe que le paléontologiste visite les charbonnages qui peuvent lui offrir des empreintes appartenant à la série complète des strates houillères. L'indication de celles-ci lui sera fournie par la géologie ou par les ingénieurs attachés aux charbonnages. Le terrain houiller remplit une profonde et large vallée, formée par une dépression de calcaire carbo- nifère. Cette vallée traverse la Belgique, en passant par Quiévrain, Mons, Charleroi, Namur et Liège. C'est à deux lieues à l'est de Namur, près du ruis- seau Samson, qu'elle est le moins profonde; de ce point, elle s'incline à l'ouest et à l'est pour atteindre, vers Mons et Boussu, une profondeur PLANTES FOSSILES EN BELGIQUE. 417 de 2,270 à 2,370 mètres en dessous du niveau de la mer et, vers Liège, une profondeur également con- sidérable, mais moindre qu'au Couchant de Mons. Les couches houillères étant déposées dans cette vallée en fond de bateau, il s'ensuit que c'est à la périphérie des deux bassins que les couches infé- rieures se rapprochent le plus de la surface du sol, et que c'est vers le centre que se trouvent les cou- ches les plus récentes. Partant de ces données géné- rales, le paléontologiste pourra déjà prévoir dans quelles parties des deux bassins il rencontrera les empreintes des différents niveaux. Dans ses recher- ches, il aura à tenir compte de la profondeur des veines exploitées dans les charbonnages. Les mines du Couchant de Mons doivent être citées en première ligne, à cause de la richesse extraordinaire des empreintes que renferment leurs terrys et du grand nombre de puits d'extraction rapprochés dans un espace restreint. Les fosses qui entourent Jemmapes sont particulièrement intéres- santes à visiter. Les charbonnages de Bascoup, de Trazegnies et de Forchies ont été, pendant ces dernières années, très-riches en empreintes. Aux environs de Charleroi, on trouve quelques espèces qui font défaut aux alentours de Mons. Les charbonnages de la province de Liège parais- 418 INDICATION DES PRINCIPAUX GITES DE sent être beaucoup moins riches que ceux du Hai- naut, du moins à en juger par leurs terrjs. A ce propos, nous ferons remarquer que la pauvreté de certains terrys peut tenir à ce que les débris provenant de l'ouverture de nouvelles galeries ou d'autres travaux ne sont pas tous amenés au jour et sont employés à combler certaines galeries devenues inutiles. § 5. — Terrain permien. Jusqu'ici, le terrain permien, du reste représenté d'une façon très-restreinte en Belgique, ne nous a offert aucune trace de plantes. § 6. — Terrain jurassique. Le terrain jurassique n'a encore offert, jusqu'à présent, en Belgique, que quelques traces végétales indéterminables. § 7. — Terrain crétacé. I) Massif crétacé du Hainaut. — Les argiles plastiques de La Louvière, au hameau de Beaume, renferment de très-beaux cônes de Conifères : Pinus Omalii, Briarti, Corneti, Andraei, gibhosa, Heeri, depressa et Toilliezi et des fragments d'une Cyca- dée : Cycadites Scliachti, Pour explorer ces argiles, PLANTES FOSSILES EN BELGIQUE. 419 placées à une certaine profondeur, il faut profiter de quelques travaux de creusement qui se font de temps à autre. Dans la craie à Anderlues, on a trouvé des empreintes des deux Seqtcoia; dans la meule de Bracquegnies, on a recueilli des fagments pétrifiés de troncs de Cupressoxyïon. II) Massif de Maestricht. — A Cannes et à Lanaye, les carrières creusées dans le tufFeau devraient être explorées avec beaucoup de soin. Il est probable qu'on y découvrirait des empreintes végétales plus ou moins nom^breuses et se rappor- tant à des espèces déjà décrites provenant des mêmes terrains de Maestricht et d'Aix-la-Chapelle. Il y a quelques années, on en a extrait un énorme tronc de Cupressoxyïon. § 8. — Terrain éocène. Dans la marne heersienne du Limbourg, aux environs de Gelinden, on a trouvé les vestiges d'une flore extrêmement intéressante, représentée sur- tout par de belles empreintes de feuilles. Les espèces de cette flore décrites jusqu'à présent s'élèvent au nombre de 60. Il faut les rechercher dans les marnières. 420 INDICATION DES PRINCIPAUX GITES DE Les grès landéniens à Carnières renferment des traces végétales; mais elles sont indéterminables. Dans une argilite calcarifère bleuâtre appartenant au système panisélien de Dumont et qu'on a rencon- trée en creusant un puits de houillère à Trazegnies, il existe des empreintes d'un Gaulinites [Zostera] qui n'a pas été déterminé spécifiquement. Les sables bruxelliens, soit à Bruxelles même, soit dans les alentours de cette ville et dans quelques autres localités du pays, renferment des fruits et des parties de tronc silicifiés de Nipadites, des traces de Canlinites (Zostera)^ des troncs, des cônes et des ramuscules de Conifères. Le paléontologiste doit visiter avec attention les nouvelles carrières et les tranchées ouvertes tout autour de la capitale. § 9. — Terrain miocène. Le sable noir de Diest, à Anvers, a offert un tronc de Conifère qui n'a pas été déterminé génériquement. § 10. — Terrain pliocène. Aucun gîte de végétaux n'a encore été signalé dans le terrain pliocène. PLANTES FOSSILES EN BELGIQUE. 421 § 11. — Terrains rpiaternaires . Aux environs de Romsée (province de Liège), il existe d'énormes blocs de poudingue dont la pâte siliceuse renferme des moules et des empreintes de feuilles, de branches, de cônes, etc., dont la détermination exacte n'a pas encore été faite. Ces restes végétaux pourraient bien appartenir à la flore tertiaire. § 12. — Terrains modernes. Les puissants dépôts tourbeux du littoral recou- verts par l'argile bleue d'Ostende conservent des restes végétaux appartenant, en grande partie, à la flore actuelle du pays. On y trouve cependant quel- ques espèces qui ont disparu de nos régions; mais qui vivent encore sur plusieurs points du continent européen. Les tufFs modernes renferment des moules d'es- pèces appartenant à notre flore vivante. 12 CHAPITRE HUITIÈME. BIBLIOGRAPHIE GENERALE DE LA BOTANIQUE EN BELGIQUE. Nous ne citerons, dans cette bibliographie, que les ouvrages des botanistes belges et des botanistes étrangers qu'un long séjour en Belgique peut faire considérer comme Belges. Nous passerons sous silence les travaux ayant un caractère purement horticole, les rapports faits sur des ouvrages de botanique soumis au jugement des Sociétés savantes, les articles bibliographiques, ainsi que les biogra- phies. § 1^'. — Seizième siècle. De Boodt {Anselme). — Voir page 218. Florum, herbarum ac fructuum selectiorum icônes, et vires pleraeque hactenus ignotae. E bibliotheca Olivarii Vredii J. C. Brugensis. Accessit Lamberti Vossi Rossellani Lexicon novum herbarum tripartiturn : latino-flandro- BOTANIQUE EN BELGIQUE. 423 belgico-gallicum, flandro belgico-latinum et gallico-lati- num. Bruges, 1640, 10-4» oblong. de L'Escluse [Charles). — Voir page 214. Histoire des plantes, en laquelle est contenue la description entière des herbes, c'est à dire leurs espèces, forme, noms, tempérament, vertus et opérations : non seulement de celles qui croissent en ce pays, mais aussi des autres étrangères, qui viennent en usage de médecine. Nouvelle- ment traduite de bas aleman en françois. Anvers, 1557, in-4°. — C'est la traduction du Cruydeboeck de Dodoens. Rariorum aliquot stirpium per Hispanias observatarum historia, etc. Anvers, 1576, in-S". Rariorum aliquot stirpium per Pannoniam, Austriam et vicinas quasdam provincias observatarum historia, quatuor libris expressa. Anvers, 1583, in-S». Rariorum plantarum historia. Anvers, 1601, in-folio. Exoticorum libri decem, quibus animalium, plantarum, aromatum, aliorumque peregrinorum fructuum historia describuntur. Anvers, 1605, in-folio. Curae posteriores seu pleurimarum non ante cognitarum aut descriptarum stirpium peiegrinorumque aliquot ani- malium novae descriptiones, quibus et omnia ipsius opéra aliaque ab eo versa augentur et illustrantur. Anvers, 1611, in-folio et in-4'' - Ouvrage posthume. De L'Obel {Matthias). — Voir page 216. Plantarum seu stirpium historia. Cui adnexum est Adversa- riorum volumen. Anvers, 1576, in-folio. Cruydtboeck oft Beschryvinghe van allerleye Ghev^rassen Kruyderen, Hesteren, ende Gheboomten. Anvers, 1581, 2 vol. in-folio. — C'est, en grande partie, la traduction de l'ouvrage précédent. Plantarum seu stirpium icônes. Anvers, 1581, 2 part, in-4» oblong. Icônes stirpium seu plantarum tam exoticarum quam indi- 424 BIBLIOGRAPHIE GENERALE DE LA genarum in gratiam rei herbariae studiosorum in duas partes digestae. Anvers, 1591, in-4'' oblong. Stirpium illustrationes. Londres, 1655, in-4o. Dodoens [Rembert). — Voir page 212. Defrugum historia liber unus. Anvers, 1552, in-B". Trium priorum de stirpium historia commentariorum images ad vivum expressae. Anvers, 1553, in-8°. Posteriorum trium de stirpium historia commentariorum images ad vivum artificiosissime expressae. Anvers, 1554, in-S". De stirpium historia commentariorum images, in duos tomos digestae, etc. Anvers, 1559, 2 vol. in-S". Cruydeboeck in den welcken die gheheele historié, dat es tgheslacht, tfatsoen, naem, natuere, cracht ende wer- ckinghe van den cruyden, etc. Anvers, 1554, in-folio. — Cet ouvrage a été réédité à Anvers en 1563. — Les pré- tendues éditions de 1581 et 1590 n'existent pas ; Pritze] a été trompé par les fausses indications d'un catalogue de la Bibliothèque royale de Bruxelles. Le Cruydeboeck a été traduit en anglais sous le tiire : A Niewe Herball. La première édition de cette traduction a paru à Anvers en 1578, et quatre autres à Londres, en 1586, 1595, 1600 et 1619. Frumentorum, leguminum, palustrium et aquatilium her- barum ac eorum, quae eo pertinent, historia. Anvers, 1566, in-8°. — Une seconde édition de cet ouvrage a paru à Anvers en 1569, in-8°. Florum et coronarianum odoratarumque nonnularum her- barum historia. Anvers, 1568, in-S". — Une nouvelle édition a été publiée l'année suivante. Purgantium aliarumque eo facientium, tum etradicum, con- volvulorum et deleteriarum herbarum historiae, libri IV. Anvers, 1574, in-S". Historia vitis vinique et stirpium nonnullarum aliarum ; BOTANIQUE EN BELGIQUE. 425 item medicinalium observationum exempla. Cologne, 1580, in-S". Stirpium historiae pemtades sex, sive libri XXX. Anvers, lo8:3, in-folio. — Une 2" édition de cet ouvrage a paru en 1616, à Anvers, in-folio. Fuseh {Remacle). Quelques auteurs écrivent Fuchs. — Voir page 211. Plantarum omnium, quarum liodie apud pharmacopolas usus est magis frequens nomenclaturae, Juxta Grecorum, Latinorum, Gallorum, Italorum, Hispanorum et Germa- norum sententiam. Paris, 1541, in-8°. De plantis antea ignotis, nune studiosorum aliquot neoteri- corum summa diligentia inventis libellus, una cum triplici nomenclatura. Venise, 1542, in-S". De herbarum noticia, natura atque viribus dialogus. De simplicium medicamentorum electione tabella. Anvers, 1544, in-S». § 2. — Dix-septième siècle. Herman [Jean). — Voir page 221. Recentio plantarum in horto Joannis Herman pharmacopaei bruxellensis excultarum. Bruxelles, 1652, in-4''. Storms {Jan). — Voir page 221. De llosa hierochuntina liber unus, in quo de ejus natura, proprietatibus, motibus et causis pulchre disseritur. Lou- vain, 1608, in-S". Van den Spieghel {Adrian). — Voir page 221. Isagoges in rem herbariam libri duo. Padoue, 1606, in-4''. — Plusieurs éditions de cet ouvrage ont paru à Leyde, à Venise, à Francfort, etc. Van Limboreh {Guillaume). — Voir page 221. Vademecura sive lexicum vegetabilium usualium. Cologne, 1679, in-16o. 426 BIBLIOGRAPHIE GENERALE DE LA Dodonaeus cum Schrodero ambulans, sive brève utriusque compendium. Louvain, 1693, in-lô". Medula simplicium ex Dodoneo et Schrodero aliisque gra- vissimis authoribus desumta. Louvain, 1693, 1 vol. in- 12". — Editio nova ab ipso authore aucta et revisa. Louvain, 1702, 1 vol. in- 180. — Une 3^ édition de cet ouvrage a paru, à Bruxelles, en 1724, in-S». "Van Sterbeeck {Francis). — Voir page 220. Theatrum fungorum oft het tooneel der campernoelien, etc. Anvers, 1675, in-4°. — Une seconde édition tle cet ouvrage a paru, à Anvers, en 1712, mA°. Citricultura, oft regeringhe der uythemsche boomen te weten oranien, citroenen, limoenen, granaten, laurieren en andere. Anvers, 1682, in-4<'. — Une réimpression de cet ouvrage a eu lieu, à Anvers, en 1712. § 3. — Dix-huitième siècle. Caels [Theodor-Peter], né à Louvain le 19 septembre 1739, mort à Bruxelles le 12 décembre 1819. Dissertatio de Belgii plantis qualitate quadam hominibus, caeterisve animalibus nociva seu venenata praeditis ; symptomatibus ab earum usu productis, neç non antidotis adhibendis. 1774 (M. 4» A.B.). Coppens {Bernard)^ médecin, professeur de botanique à l'École centrale du département de l'Escaut, né à Gand en 1756, mort dans cette ville le 29 juin 1801. Terminologie botanique à l'usage des élèves de l'École cen- trale du département de l'Escaut. Gand, 1798, 1 vol. in-S". De Beunie {Jean- Baptiste), né à Roozendael le 17 avril 1740, mort à Anvers le 25 février 1793. Antwoord op de vraege, welk zyn de profytelykste Planten van dit Land, ende welk is hun gebruyk zoo in de Medi- cynen als in andere Kunsten ? 1772 (M. 4" A. B.). BOTANIQUE EN BELGIQUE. 427 de Burtin (François-Xavier), né à Maestricht en décembre 1743, mort à Bruxelles le 9 août J818. — Sa biographie, écrite par M. P. Van Beneden, a paru dans l'Annuaire de l'Académie de 1877. Mémoire sur la question : Quels sont les végétaux indigènes que l'on pourrait substituer dans les Pays-Bas aux végé- taux exotiques, relativement aux différents usages de la vie? I784(M. 4° A. B.). de Launay (Jean-Louis-Wenceslas), né à Vienne en 1740, mort dans cette ville le 14 avril 1817. — Voir page 224. Les genres sexuels des plantes établis par Linné et mis à la portée de tout le monde ou Manuel de botanique destiné à servir de guide pour étudier dans un ordre systématique les descriptions des végétaux, données par Miller dans son Dictionnaire des jardiniers et des cultivateurs, avec deux tables alphabétiques, l'une des noms françois et l'autre des noms latins. Bruxelles, 1791, 1 vol. in-S». de Limbourg [Robert). — Voir page 224. Dissertation sur cette question : Quelle est l'influence de l'air sur les végétaux ? Bordeaux, 1758, in-4o. de Poederlé {Eugène-Joseph-Charles-Q-ilain-Hubert i'Olmen). — Voir page 224. Manuel de l'arboriste et du forestier belgiques. Bruxelles, 1772, in-80, avec un supplément qui a paru en 1779. — Une 2* édition a paru à Bruxelles, in-8°, en 1788, et une 3«, en 2 vol. in-8% en 1792. Maerter {Fram- Joseph). — Voir page 224. Fundamenta et termini botanici, congesta secundum metho- dum et ad ductum celeberr. Eq. Car. à Linné in usum praelectionum theoreticarum. Bruxelles, 1789, in-12». Roueel [François- Antoine). — Voir page 226. Traité des plantes les moins fréquentes, qui croissent natu- rellement dans les environs des villes de Gand, d'Alost, de Termonde et Bruxelles. Paris et Bruxelles, 17^2, in -8». 428 BIBLIOGRAPHIE GÉNÉRALE DE LA Flore du Nord de la France. Paris, 1803, 2 vol. in-8°. Rozin (A.). — Voir page 225. Herbier portatif des plantes qui se trouvent dans les environs de Liège avec leur description et classification selon le système de Linné. Précédé d'un discours sur la botanique. (Premier cahier.) Liège, 1791, in-S», VIII-72 p. — Rare- ment, on rencontre ce cahier avec les plantes sèches qu'il devait recevoir sur des pages blanches encadrées au nombre de 50. Van den Sande {Jean- Baptiste), pharmacien et professeur de physique et de chimie à l'École centrale, né et mort à Bruxelles. Mémoire sur cette question : Quels sont les végétaux indi- gènes propres à fournir des huiles, qu'on pourrait substi- tuer, avec succès et sans danger, à l'huile d'olive ? etc. 1788. (M. 4" A.B.). Van der Stegen de Putte {Jean-François-Philippe). — Voir page 225. Guide du naturaliste dans les trois règnes de la nature, ou méthode par laquelle on peut découvrir le nom générique de l'animal, du végétal, ou du minéral que l'on se propose de connaître. Bruxelles, 1792, 1 vol. in-8''. Wauters {Pierre-Engelbert), né à Moerzeke le 5 décembre 1745, mort à Gand le 8 octobre 1840. Dissertatio botanico-medica de quibusdam plantis belgiciis in locum exoticarum sufficiendis. Gand, 1785, in-8<». BOTANIQUE EN BELGIQUE. 429 § 4. — Dix-oieuvième siècle^^^. Adelmann [Franz-Joseph), professeur à l'Université de Louvain, né à Wiirzburg le 20 juillet 1787. Elenchus plantarum horti botanici Lovaniensis. Louvain, 1823, in-8o, 38 p. Antoine (/.-i!/.), jardinier, né à Resteigne (province de Namur), mort à Rosière, dans le Wisconsin en 1873 ou 1874. Liste de quelques plantes plus ou moins rares des environs de Jodoigne. 1870, 3 p. (B. b. B.). Petite note sur la flore de Wisconsin. 1872, 3 p. (ibid.). Aubert {Gustave). Catalogue des Cryptogames récoltés aux environs de Louette- St-Pierre. 1865, 34 p. (B. b. B.). Baguet [Charles), docteur en droit. Note sur quelques espèces nouvelles ou rares de la flore belge. 1871, 10 p. (B. b. B.). (l) Les recueils périodiques dans lesquels ont paru un gran. L'arbre national des Égyptiens. — Le Dattier. 1871, 16 p. (Bulletin de la Fédération des Sociétés d'horticulture). de Limminghe [Alfred- Marie- Antoine.) — Voir page 253. Flore mycologique de Gentinnes. — Catalogue des Mycètes BOTANIQUE EN BELGIQUE. 443 observées dans cette partie 4 § 3. — Échanges de plantes ... .... 82 Chapitre V. — Ouvrages de botanique systématique . . 89 ^ I*"". — Catalogues de plantes ou tlorules .... 90 § 2. — Recueils de descriptions et d'observations phytographiques détachées 96 § 3. — Flores 98 § 4. — Monographies 105 § 5. — Species 113 ^6. — Gênera 114 ^7. — Correction des épreuves 115 490 TABLE DES MATIERES. Pages Chapitre "VI. — Anatomie, organogénie^ physiologie et cryptogamie 120 Chapitre VII. — Géographie botanique 129 Chapitre VIII. — Bibliothèque du botaniste . .- . . 141 § 1er, — Traités généraux de botanique 142 ^2. — Ouvrages généraux de botanique systématique. 144 l 3. — Fioi-es 146 § 4. — Collections de plantes desséchées .... 150 § 5. — Publications périodiques 151 LIVRE SECOND. — Plantes fossiles. Chapitre 1^^. — L'étude de la paléontologie végétale. . 153 Chapitre IL — Recherches et récoltes. — Préparations. — Collections 166 ^ 1". — Reclierches et récolte des plantes fossiles . . 170 ^2. — Préparation des échantillons 186 § 3. — Collections 193 Chapitre III. — Bibliothèque de paléontologie végétale . 201 § 1er. — Traités généraux 202 ^2. — Ouvrages descriptifs 203 § 3. — Ouvrages d'anatomie et d'organographie . . 206 ^4. — Ouvrages sur la flore fossile de la Belgique . . 207 SECONDE PARTIE. Chapitre l^"". — Aperçu de l'histoire de la botanique en Belgique 209 ^ Y"". — Seizième siècle 211 ^ 2. — Dix-septième siècle 220 § 3. — Dix-huitième siècle 222 ^4. — Dix-neuvième siècle 226 Chapitre IL — Enseignement de la botanique en Belgique. 268 Chapitre III. — Jardins botaniques. — Musées. — Sociétés scientifiques. — Bibliothèques. — Collections botaniques 'particulières. - Collections déplantes vivantes 280 TABLE DES MATIERES. 491 Pages. ^ 1»^— Jardins botaniciues 280 ^ 2. — Musées 297 § 3. — Collections botaniques pai-ticulières .... 303 ^4. — Sociétés scientitiques . . • 304 § 5. — BibliotlK'ques botaniques 313 § 6. — Collections de plantes vivantes 317 Chapitre IV. — Géographie botanique de la Belgique. . 320 § ler,— Desci-iption des régions botaniques .... 322 ^2. — Les régions botaniques comparées entre elles . 348 ^ 3. — Les rapports de la flore de la Belgique avec les flores des contrées voisines 356 § 4. — Les groupes de distribution végétale. . . . 361 ^5. — Quelques remarques sur l'étude approfondie de la géographie botanique de la Belgique . 366 Chapitre Y. — Catalogue de la flore fossile de la Belgique. 370 Chapitre VI. — Herborisations dans les diverses régions de la Belgique 379 ^ ^^— Zone calcareuse 380 § 2. — Région ardennaise 391 § 3. — Région jurassique 395 ^4. — Zone campinienne 397 § 5, — Zone maritime 403 § 6. — Zone poldérienne 406 ^7. — Zone argilo-sablonneuse 407 Chapitre VII. — Indication des principaux gîtes déplantes fossiles en Belgique 410 ^ 1". — Terrain cambrien 411 § 2. — Terrain silurien 412 ^3. — Terrain dévonien 412 ^4. — Terrain carbonifère 415 § 5. — Terrain permien 418 § 6. — Terrain jurassique 418 ^ 7. — Terrain crétacé 418 492 TABLE DES MATIERES. Pages . § 8. — Terrain éocène 419 § 9. — Terrain miocène 420 § 10. — Terrain pliocène 420 § 11. — Terrains quaternaires . . 421 ^ 12. — Terrains modernes 421 Chapitre VIII. — Bibliographie générale de la botanique en Belgique 422 § l^r. — Seizième siècle 422 § 2. — Dix-septième siècle. ...... . 425 5 3. — Dix-huitième siècle • . . 426 54. — Dix-neuvième siècle 429 CORRECTIONS ET ADDITIONS. Paofe 122, Ugne 17 au lieu de Natchet, lisez Nachet. n .1 n 18 au lieu de IM-ewalsky, lisez Prazmowski. » 148 n 7 au lieu de S*" édition, 1867, lisez 12'' édi- tion, 1875. •» » H 18 après la ligne 18, ajoutez Hartmann (C.-J.) Eandbok i Scandinaviens Flora, Stockholm, 10« édition, 2 vol. in-8«. — Une nouvelle édition est sui* le point de paraître. n 153 n 4 au titre du chapitre, 52<;7prmf2; sur. n 192 « 12 au lieudeL'étiquettage, /w^^L'étiquetag-e. » 223 « 9 au lieu de Liraborch,/e5^2; Yan Limhorch. n n » 23 au lieu de 1773, lisez 1774. n » n 24 au lieu de Burtin, lisez de Burtin. « 226 » 22 au lieu de Dourlach, lisez Durlach. « 239 » 1 au lieu de 1829, lisez 1828. n 240 n 22 au lieu de en 1829; Lejeune et, lisez en 1829 et Lejeune en 1834. n n » 23 au lieu de Martens, en 1834 , lisez Martens fut élu correspondant en 1834 Ch. Morren et Courtois , en 1835 J. Kickx et J. Decaisne, en 1836 Galeotti et Spring, en 1841. 11 494 CORRECTIONS ET ADDITIONS. Pag^e 244 ligne 4 au lieu de Thalaso-, Usez Thallaso-. „ „ „ 12 au lieu de 8 septembre, lisez 10 sep- tembre. „ „ » 27 au lieu de 1808, lisez 1814. » 247 » 1-2 supprimez Note sur l'Adoxa Moschatel- lina, par C. Malaise (1855). n 248 » 1-2 5W^prm*2; Note sur les Michelaria (1855), parCh.-A. Strail. „ 249 „ 17 au lieu de 1790, lisez le 4 mai 1794. „ 252 „ 27 au lieu de 1877, lisez 1878. r, 254 „ 14 au lieu de 1853, lisez 1844. n 255 n 6 après Bruxelles, ajoutez par J. Kickx (1834), par P.-F. George (1835-1850). }) 423 T, 28 au lieu de Cruydtboeck, lisez Kruydtboek. n 425 n 20 aulieu deRecentio,;25(2;2;Recensio,aulieu de Herman, lisez Hermanni. » » » 21 après in-4», ajoutez cum appendice plan- tarum anni 1653, in-4<'. » 428 « 26 après la ligne 26, ajoutez Epitome disser- tationis coronatae D. Burtin. De ali- quot plantarum exoticarum succedaneis in Belgio reperiundis ; omnes ejusdem articulos pro parte medica summatim complectens; ex dicto opère, quod gallice conscriptum extat, concinnata et latine recencita Gand, 1785, 1 vol. in-8o. (C'est la traduction abrégée du mémoire de Burtin. — Voir page 427.) — Repertorium remediorum indigeno- rum exoticis in medicinasubstituendo- rum, sive responsum ad plura proble- mata. Gand, 1810,1 vol. in-8». » 430 » 15 après agronome, ajoutez né à Liège vers 1832, mort à Spa le 17 juin 1874. CORRECTIONS ET ADDITIOiNS. 495 Page 434 ligne 11 après la ligne 11, ajoutez Observationes lichenologicae brèves in fascicnlos cryptogamicos ab orn. G. D. Westen- dorp editos. Gand, 1858, in-8°, 20. >» 446 » 22 après la ligne 22, ajoutez Tableaux des plantes officinales qui croissent sur le sol de la Belgique (Bulletin médical belge, t. 1"). — Tableau analytique des plantes vénéneuses et suspectes qui croissent sur le sol de la Belgique, etc. (ibid). n 454 « 8 après 1835, «yow^e^, 10 p., 3 pi. jj 455 r 18 après la ligne 18, ajoutez Sur la forma- tion et la division des cellules. Traduit de l'allemand, de Strasburger, profes- seur à léna. léna, 1876, 1 vol. gr. in-S», XIV-307p.,8pl. n 465 n 17 après 1 vol. in-12», ajoutez VI-llOp. » n n 23 au lieu de Paperiansiana, lisez Papeian- siana. r n j? 25 eff'acez Utricularia Humboltii. n n „ 29 au lieu dePentstemon, ^25^2 Penstemon. » n n 30 ej^acez Triteleia uniflora, Leucopodon Cunninghami. „ n n 31 au lieu de Gesnera, lisez Gesneria. n 466 » 1 effacez Caraguata lingulata. „ „ r 4 efacez Malva grandiflora. „ „ n 19 au lieu de Epidendron, lisez Epidendrum. „ „ n 21 au lieu de melanocolon, lisez melano- caulon. „ » n 32 au lieu de Apura Northiana, lisez Conocli- nium Janthinum. „ „ n 32 au lieu de phyllochelum, lisez phyllo- chilum. EN VENTE A LA MEME LIBRAIRIE. Ouvrages du même auteu Manuel de la flore de Belgique. — Bruxelles, 1874, 3* édit. , 1 vol. in- 18°, de LI-573 pages, avec 1 carte . . . . 6 OJ Cartonné à l'anglaise 700 Primitiae MonograpMae Rosarum. — Matériaux pour servir à l'Histoire des Roses, in-8''. 2^' fascicule, Gand, 1872, 130 pages 3 00 3« fascicule, Gand, 1874-1875, 126 pages . . . . 3 00 4e fascicule, Gand, 1876, 92 pages .3 00 Obs» Le premier fascicule est épuisé. Le fascicule 3« renferme la description des Roses del'Asie^ et le fasci- cule 4e celle des Roses de l'Amérique. Le 5* fascicule est sous presse. Description de quelques plantes fossiles de l'étage des psammites du Condroz (dévonieii supérieur). — Bru- xelles, 1874, in-8», 14 pages et 3 planches . . . . 2 50 Fragments paléontologiques pour servir à la flore du terrain houiller de Belgique. ~ Bruxelles, l^r fragment, in-8", 13 pages et 2 planches . 2 00 Observations sur quelques plantes fossiles des dépôts dévoniens rapportés par Dumont à l'étage quartzo- schisteux inférieur de son système eifelien. — Gand, 1875, in-8o, 19 pages et 5 planches . . . . . .3 00 Notions élémentaires de botanique, à l'usage des écoles, en collaboration avec J.-J. Poncin. — Bruxelles, 1876, in -18» de 83 pages et 178 figures . 100 En préparation. Synopsis Kosarum Monographiae auct. F. Crépin. — Formera ] vol. petit in-8" d'environ 250 pages. Cours élémentaire de botanique, par A. Bellynck. Bru- xelles, 1875, 2" édition, 1 vol. in-S" de 680 pages avec près de 900 figures intercalées dans le texte. . . . 10 00 QK 298 .C72 Crepin, Francois/Guide du botaniste en B gen